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18/12/2008

Que Viva...

Viva tv radio.jpg Le manque d’imagination est au pouvoir. Qui a peur de Didier Ratsiraka au point de fermer la chaîne de télé Viva parce que celle-ci a diffusé des propos de l’ancien président malgache, dans le cadre d’une publireportage qui plus est ? Pas moi en tout cas qui trouve que Ratsiraka n’est plus que l’ombre de lui-même. Mais bon, parmi les moineaux qui volent le riz de Madagascar, y en a qui ont peur d’un épouvantail.
Ceci dit, j’ai passé quelques mois chez Viva. Je garde précieusement les PAD que l’on a enregistré à l’époque. C’était autour d’une pizza que moi et Andry Rajoelina ont conclu mon transfert chez Viva, en avril 2007, dans son bureau. On me cherchait des poux aux « Nouvelles ». Je me dis que c’est l’occasion de réaliser un projet qui me hante toujours : la télévision. C’est donc avec l’accord de Andry TGV dans la poche que je suis allé à la réunion où on va décider de mon sort chez Ultima Média. Je n'en avais plus rien à cirer.
Quelques mois plus tard, j’ai quitté Viva pour l’université, à Antsirabe. A l’amiable. Andry m’a dit que je pourrais toujours venir si j’ai du temps. Notre amitié est restée la même. Il paraît que c’était moi qui lui a soufflé l’idée de se présenter candidat à la mairie de Tana, à l’époque où la commune urbaine de Tana, justement, lui a ordonné d’enlever ses panneaux trivisions d’Antanimena, en 2004. Je ne m’en souviens pas. Depuis, le roi des panneaux publicitaires, il détient 40% du marché, est devenu maire de Tana.
Je lui ai téléphoné après la fermeture de Viva. Reporters sans frontière a sorti un communiqué condamnant cet acte anti-démocratique. Le texte est ci-dessous.

Une chaîne de télévision privée fermée sur ordre de l'Etat

Reporters sans frontières condamne la décision des autorités malgaches de fermer la chaîne de télévision privée Viva, propriété du maire d'Antananarivo, dans la nuit du 13 au 14 décembre 2008, pour avoir diffusé des propos jugés susceptibles de “troubler l’ordre et la sécurité publique”. La chaîne venait de diffuser un publireportage de l’ancien président de la République, Didier Ratsiraka, en exil à Paris depuis 2002.
“La fermeture de la chaîne Viva marque un durcissement de la politique du président Marc Ravalomanana vis-à-vis de médias jugés favorables à l’opposition. La diversité d’opinion doit pouvoir exister à Madagascar. Nous appelons donc les autorités à revenir sur cette décision en autorisant la remise en service de la chaîne”, a déclaré Reporters sans frontières.
Le 13 décembre, aux alentours de 23h30, deux fourgons de policiers se sont rendus dans les locaux de Viva, à Ambodivona, munis d'un document signé par le ministre des Télécommunications, des Postes et de la Communication, Bruno Andriantavision, pour procéder à la fermeture immédiate de la chaîne. Les policiers ont également saisi le DVD du programme incriminé. Aucune durée d’interdiction n’a été mentionnée.
Cette mesure survient après la diffusion sur la chaîne de télévision Viva, quelques heures plus tôt, d'un message de l’ancien président en exil, Didier Ratsiraka, enregistré à Paris le 2 décembre 2008, sur la situation politique et socio-économique du pays.
Des extraits de l’enregistrement avaient déjà été largement diffusés par d'autres médias, et avaient été repris à la une du quotidien privé Midi Madagasikara, deux jours auparavant. Ces médias n'ont pas été inquiété. Le directeur de Viva, Andry Rajoelina, a dénoncé une “décision purement politique”. Il signale d’ailleurs que “le gouvernement avait l’intention de fermer Viva TV depuis longtemps”, et que la direction de l'organe de régulation des médias harcelait la chaîne depuis quinze jours, cherchant “la petite bête pour trouver de quoi justifier une éventuelle fermeture”.
Andry Rajoelina entretient des rapports conflictuels avec le pouvoir exécutif depuis qu’il a gagné la mairie d’Antananarivo, il y a un an, face au candidat du parti présidentiel.

Reporters sans frontières
Communiqué de presse
17 décembre 2008