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04/10/2010

Hommage (tardif) à Raoul...

Ceci n'est pas un scoop. Les fan de muRaoul Mahaleo.jpgsique malgache savent que Mahaleo, le groupe malgache le plui nfluent de tou les temps, vient de perdre son doyen : Raoul. La presse malgache en a abondamment parlé avec forces citations de "La saga Mahaleo", le premier, et encore seul, livre écrit sur le groupe. Il en reste encore quelques exemplaires, à Paris et chez moi. En attendant, revue de presse. 

Copie de Raoul Nouvelles.jpeg

Extrait "Les Nouvelles", n° 1976, lundi 6 eptembre 2010, pp. 7.

Copie de Raoul Gazetiko.jpeg

Extrait de "Gazetiko", n° 3761, du lundi 6 septembre 2010, pp. 5.

16/06/2010

Un peu de tendresse dans ce monde de brutes

En feuilletant de vieux livres que j'ai ramené de mon week-end de la PentecôTatamo.jpgte à la campagne, je suis tombé sur cette page que j'ai trouvé extraordinaire. Il est publié dans la revue littéraire "Tatamo", datée de 1953. Je ne m'attendais pas à trouver une pièce littéraire sur le camp militaire de Fort-Duchesne où vient de se dérouler un événement malheureux, le 20 mai 2010 : la mutinerie de quelques éléments du camp, manifestement monnayés, s'est soldé par 5 morts et des dizaines de blessés. J'ai décidé donc de partager ici ce moment de tendresse en ce moment où la brutalité règne à Madagascar. C'est ma contribution au retour au calme.
Notre maison de campagne est un véritable caverne d'Ali Baba pour bibliophile. C'est le résultat de plusieurs années de collections par mon père. A chaque fois que j'y passe, je ramène toujours quelques livres rares. Parfois, il s'agit de livres que j'ai déjà lu étant enfant.

Fort-Duschene.jpg

11/12/2009

2009 : une crise de l'élite

Pour commencer, une dernière : connaissez-vous la raison de l'extinction des dinosaures ? On les a retenus dans une réserve au Mozambique !

Il ne reste plus que quelques jours avant que ne 2009 rende son dernier souffle. Inutile de regarder en arrière pour constater que 2009 était pour Madagascar une "année spéciale crise". Comme des enfants, ces messieurs qui se disent nos dirigeants (passé, présent et futur) se sont accusés de tous les maux. "Ce n'est pas moi, c'est lui qui a commencé !", affirme l'un. "Non, c'est lui. Il ne veut pas rendre mon jouet. C'est lui le responsable", retorque l'autre. Ces guéguerres de récré comme dans une classe de Maternelles est illustratif du fait que la crise cyclique que traverse Madagascar depuis 1972 est avant tout une crise de l'élite.

Société civile démissionnaire, média incapable d'assurer correctement son rôle de 4è pouvoir, dirigeants qui se servent dans la caisse de l'Etat depuis 1960 - le plus gros hold-up du siècle, un nombre restreint de familles qui monopolise les deux mamelles de la République (finances et politiques)... Les "avara-pi" (intellos) sont finalement les principaux fossoyeurs de la démocratie à Madagascar. Surtout ne pas dire que la crise de 2009 est la cause de la pauvreté de Madagascara alors qu'elle n'en est qu'une conséquence. La principale raison se trouve dans nos pauvres têtes. Jacques Morisset.jpg

Une intéressante étude,"Pour que la terre tourne... aussi à Madagascar : vers un agenda de relance économique", soumis par Jacques Morrisset, économiste de la Banque mondiale, éclaire encore mieux sur les raisons du retard économique de Madagascar depuis l'indépendance. J'en publie en bas des extraits. La version complète est ici.

Depuis 1980, il n'y a que 7 pays en développement qui ont reporté une croissance de leur revenu par habitant moindre que Madagascar, et encore tous ces pays ont souffert de guerres (civiles et régionales) de longue durée.

Une simple comparaison avec l'Ile Maurice suffit à illustrer que l'écart du revenu par habitant entre ces deux pays est passé de 2,7 en 1980 à plus de 15 en 2008. L'écart se creuse également avec le reste de l'Afrique qui ne se caractérise pas non plus par son succès. Le déclin économique de Madagascar n'est donc pas un phénomène récent ; il s'est simplement précipité avec la crise politique qui a éclaté au début 2009.

Les causes du déclin économique malgaches sont donc à rechercher dans des facteurs et comportements structurels et pas seulement conjoncturels.

Au cours de ces dernières années, Madagascar a entrepris un certain nombre d'efforts sur ces deux canaux de la gouvernance. Cependant, ces efforts ont été incomplets, menant à une tension de plus en plus grande pour aboutir à la crise politique du début 2009, qui doit être interprétée avant tout comme une crise de gouvernance. En effet, les bailleurs de fonds avaient interrompu leur aide budgétaire en décembre 2008 à la lumière de la mauvaise utilisation des fonds publics et du non-respect des procédures budgétaire pour l'achat de l'avion présidentiel de 60 millions de dollars ainsi que des exonérations fiscales accordées aux entreprises du Président Ravolomanana. En fait, à la fin de l'année 2008, il était reporté que 4 malgaches sur 10 n'étaient pas satisfaits de la manière comment fonctionnait la démocratie dans leur pays (Enquête Afrobarometer, 2009)

La crise politique actuelle n'est pas indépendante des nombreux dérapages qui se sont accumulés en matière de gouvernance au cours de ces dernières années à Madagascar.

La prépondérance de l'Exécutif n'est pas un phénomène nouveau à Madagascar, mais il s'est accéléré au cours de ces dernières années à travers une série de mesures dont les plus visibles sont rappelées ci- dessous.

- Le budget de la Présidence s'est multiplié par 10 entre 2003 et 2008, passant de 10 milliards à 133 milliards d'Ariary. Cette hausse illustre non seulement le poids grandissant de la Présidence dans le budget mais aussi dans les prises de décisions économiques. Cet interventionnisme est devenu aussi apparent à travers le nombre de conseillers qui s'est multiplié au sein de la Présidence au détriment des circuits institutionnels de décision.

- Les conflits d'intérêt se sont aggravés au cours du temps, jusqu' à la suspension de l'appui budgétaire en décembre 2008 à cause du manque de transparence quant à l'achat de l'avion présidentiel avec les fonds publics et l'usage abusif d'exonérations fiscales pour les entreprises appartenant au Chef de l'Etat.

- La présence dans le cabinet et à la direction des agences de l'Etat du personnel dirigeant des sociétés privées appartenant au Chef de l'Etat.

- Le contrôle du pouvoir législatif par le parti présidentiel s'est accentué, jusqu'à que ce dernier détienne 82% des sièges de l'Assemblée nationale après les élections législatives de 2007. Cette mainmise faisait suite à la dissolution de l'Assemblée par décret en 2007 et à la modification controversée de la loi électorale qui a réduit l'importance des régions les plus peuplées et traditionnellement favorables à l'opposition dans les listes électorales.

- Le remplacement des provinces par les régions, qui s'inscrivait en principe dans un effort d'accélérer et de rationaliser les processus de décentralisation politique et budgétaire, mais qui a mené à une centralisation politique car les chefs de régions ont été directement choisis par le Chef de l'Etat.

La concentration du pouvoir politique et économique autour de la Présidence s'est trouvée exacerbée par le nombre limité de personnes et de familles qui composent l'élite ou l'aristocratie politique dans un pays comme Madagascar. Les réseaux sont existants, façonnant les relations entre les agences gouvernementales, entre le pouvoir exécutif et législatif, et entre le secteur public et privé. A titre d'exemple, il peut être montré qu'une dizaine de familles détiennent traditionnellement les postes les plus importants au sein de la Banque centrale, les banques commerciales et le Ministère des Finances. Une remarque néanmoins s'impose : la concentration du pouvoir autour du Président Ravolomanana s'est en partie faite au détriment de cette élite traditionnelle, politique et financière, qui s'est ainsi trouvée de plus en plus frustrée, provoquant une partie des réactions qui ont mené à la crise politique.

A terme, les inégalités économiques, surtout lorsque la concentration du pouvoir s'accentue de plus en plus et les systèmes de recours n'existent pas, conduisent aux ruptures brutales qui caractérisent la vie politique à Madagascar. Ces ruptures se manifestent parfois à travers des coups d'Etat, parfois la résistance civile. Dans tous les cas, elle précipite le pays dans une grave crise économique, avec une hausse de la pauvreté et de la vulnérabilité.

Mendiant.jpg

La crise tarde à trouver une issue car l'équipe de Andry Rajoelina est composée de mendiants et autres kleptocrates qui vivent, par le biais de la politique, au crochet des aides étrangères. Voilà pourquoi, au lieu de garder tout seul le ballon et foncer droit au but tout seul comme un grand, le gouvernement de la Transition a vite capitulé face aux exigeances des bailleurs de fonds pour un "retour à la constitutionnalité" (?) Jacques Morrisset explique cette promptitude à flatter la croupe des bailleurs de fonds et éviter ainsi de se faire botter le cul par une raison : les aides extérieures sont des "mannes" dans un désert de moralité ou chacun cherche à s'enrichir sur le dos de nos enfants, ceux qui vont rembourser les emprunts dans 50 ans.

L'aide étrangère est en partie perçue comme une « manne venue du ciel », à savoir que l'argent ne vient pas directement de la poche des contribuables ce qui affaiblit leur devoir de vigilance. Ce comportement est encore plus vrai lorsque l'aide prend la forme de dons. Dans ces conditions, les décideurs politiques ne sont pas seulement faiblement redevables par rapport à leurs constituants mais ils sont encore encouragés à limiter les flux d'information et à affaiblir les organes internes de contrôle. A nouveau, la faiblesse des systèmes d'information et de contrôles est manifeste à Madagascar ce qui donne un certain poids à cet argument.

Il peut aussi être argumenté que les bailleurs de fonds ont manqué à leur devoir de vigilance à Madagascar, notamment en matière de leur appui budgétaire.




11/11/2009

Il reste encore des murs à faire tomber

Quand on me parle de mur de Berlin, j'ai surtout en souvenirBerlin.JPG les images que j'ai vu, étant enfant, dans le "Mémorial de Notre Temps" de "Paris-Match" dont j'ai redécouvert les tomes empilés sur un... lit de la maison familiale lors du week-end de Toussaint. Parmi ces images figurent celui de ce soldat est-allemand de 19 ans qui franchissait les barbelées de Bernauer-Strasse pour rejoindre sa fiancée restée à l'Ouest. C'était le mardi 15 août 1961.

Le mur n'est plus. Mais le plus honteux des murs est toujours là. Dans la tête des gens. Comme l'apartheid. Ou la crise à Madagascar

(MFI) Quoi que vous ayez fait, vous n'y avez pas échappé ! La commémoration du vingtième anniversaire de la chute du Mur de Berlin est une affaire planétaire. Et l'Afrique ferait mieux d'en tirer sa part d'enseignements, plutôt que de se contenter d'admirer le spectacle.

Dès décembre 1989, au Bénin, le général Mathieu Kérékou, à bout de souffle, accepte de mettre fin au parti unique, et donc au marxisme-léninisme qu'il impose alors comme religion d'Etat. La conférence nationale des forces vives, qu'il concède, en février 1990, le dépouille de toutes ses prérogatives. C'est donc au cœur des bouleversements engendrés par la chute du Mur qu'est née la démocratie béninoise, aujourd'hui une des plus crédibles d'Afrique francophone.

Que dire de la fin de l'apartheid ? Certes, le régime ségrégationniste était déjà bien affaibli par les sanctions internationales. Mais il a fallu que surgisse, à Pretoria, un Gorbatchev sud-africain (Frederik De Klerk), pour faire comprendre aux siens que l'horizon était bouché pour tout système politique reposant sur l'oppression des hommes. Dans le sabordage de l'apartheid, le premier acte posé par De Klerk est la libération de Nelson Mandela, en février 1990

Un homme qui n'a cédé sur aucune revendication de son peuple

Voir cet homme sortir libre, après vingt-sept ans, sans avoir cédé sur une seule des revendications de son peuple, galvanise les foules, d'un bout à l'autre du continent. Et c'est dans ce contexte que François Mitterrand tient, le 20 juin 1990, son fameux discours de La Baule, conditionnant le soutien et l'aide de la France à la démocratisation. Les populations africaines se sentent autorisées à défier les dictateurs, et cela fait quelques jolis dégâts.

Les conférences nationales se succèdent alors, avec plus ou moins de bonheur. Mobutu, Bongo, Houphouët-Boigny, Eyadéma, les plus redoutables des dinosaures parviennent à sauver leur peau. Mais au Bénin, en Centrafrique, au Congo Brazzaville, à Madagascar, au Mali et au Niger, les élections se soldent par une alternance. Un record, tout simplement inimaginable, aujourd'hui ! Et vingt ans après, tout cela laisse un amer goût de paradis perdus, avec de douloureuses désillusions.

Ce vingtième anniversaire de la chute du Mur aurait dû être une occasion, pour chaque peuple, d'apprécier ce qu'il a fait de ces vents favorables, qui étaient autant d'opportunités historiques ; de s'interroger sur sa capacité à saisir l'Âme du temps, non pas en singeant les autres, mais en s'inspirant de leurs expériences, pour tirer le meilleur de son génie propre. C'est en cela que le silence de l'Afrique, à ce moment précis, est consternant.

Jean-Baptiste Placca



 

11/04/2009

Sex & drugs & Ravalomanana

"Durant les sept années de règne de Marc Ravalomanana, des confidences plutôt déroutantes se sont déferlées dans divers milieux pour La Vérité marijuana.jpgrévéler que ce dernier aurait manifesté des intérêts particuliers pour la drogue. Plus grave encore, de mauvaises langues l’ont donné comme un consommateur avéré de ces stupéfiants sans que, toutefois, personne n’en ait pu donner la moindre preuve. Néanmoins, les investigations que nous avons menées, avec l’aimable collaboration de nos confrères et consoeurs du Club de la presse privée, nous ont permis de mettre la main sur un dossier compromettant qui révèle que non seulement Marc Ravalomanana est intéressé par la culture de marijuana à Madagascar mais encore et surtout il a voulu participer à l’ « Irius marijuana cup world championship » ou, tout simplement, à un… « championnat mondial de la culture de marijuana ». Scandale !"

C'est ainsi que le quotidien "La Vérité" débute un article sur un nouveau dossier à mettre à l'actif de l'ancien président Marc Ravalomanana. On a déjà parlé de sexe. Maintenant donc, c'est un nouvel iceberg qui commence petit à petit à immerger : la drogue.

"En voulant participer à ce hampionnat mondial, Marc Ravalomanana a révélé qu'il a déjà sa plantation de cannabis à Madagascar et que sa visite officielle en Colombie, antre de la culture et de la consommation de la drogue, n'est guère innocente", conclut l'auteur, R.H. L.

On peut, bien évidemment, répliquer que l'invitation de Enrique Fornes Angeles est destinée à tout le monde. Donc cela ne prouve rien. Par contre, j'ajoute au dossier que j'en ai déjà touché mot en 2002 dans une publication confidentielle. J'y ai alors posé bien de questions sur les relations étroites entre Ravalomanana et l'ancien maire de Baltimore, Kurt Schmoke, réputé aux Etats-Unis pour être le défenseur de la libéralisation de la drogue.

 

Kurt Schmoke.JPG

Effectivement, l'une des mesures diplomatiques du régime Ravalomanana était d'étendre vers la Colombie la juridiction de l'ambassade malgache aux Etats-Unis. On se demande bien dans quel intérêt.

Enfin, Ravalomanana a motivé l'achat de la nouvelle "Air Force One" de la discorde par le fait qu'il a besoin d'un long-courrier pour éviter les fastidieux escales. A l'époque justement, je viens de lire le témoignage de Fausto Cattaneo, un flic suisse qui a infiltré les cartels, qui disait que les trafiquants de drogues colombiens possédaient également des long-courriers pour la même raison.

Sex & drugs, Ravalomanana serait-il aussi rock'n roll. Vraisemblablement pas. Sinon, il serait resté au pouvoir.