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02/07/2008

Lakshmi Mittal, l'un des hommes les plus riches du monde, bientôt à Madagascar ?

D'après l'édition de lundi du quotidien britannique "Financial Times", le géant du fer et de l'acier Arcelor Mittal souhaite acquérir des parts de Rio Tinto.
Rio Tinto est déjà convoitée par un autre géant du fer, BHP Billiton.
Selon le quotidien londonien, le président-directeur général de l'entreprise, Lakshmi Mittal, pourrait prendre une participation dans Rio Tinto en rachetant les parts d'actionnaires existants.
M. Mittal pourrait également attendre que l'offre actuelle de BHP Billiton sur Rio Tinto soit amorcée pour faire intervenir les autorités de la concurrence.
Toujours selon le quotidien londonien, la création d'un géant du minerai de fer quasi monopolistique forcerait BHP Billiton à se séparer d'une partie de ses actifs et à les vendre à bon prix à Arcelor Mittal.
Rio Tinto a acheté le géant canadien de l'aluminium Alcan en 2007.

http://www.radio-canada.ca/regions/est-quebec/2008/07/01/005-arcelor_mittal.asp?ref=rss


Laksmi Mittal.jpg

Si l'on en croit ce communiqué, le Andrew Carnegie indien, Lakshmi Mittal, aura donc bientôt un pied à Madagascar. Du moins, s’il réussit son dernier exploit : racheter des parts de Rio Tinto. Ce dernier, on le sait, exploite l’ilménite de Fort-Dauphin à travers l’entreprise QMM dont il détient 80% des actions. Il s’agit du 2ème plus grand projet minier à Madagascar avec l’exploitation du nickel d’Ambatovy par Dynatec-Sheritt. Lakshmi Mittal est, en fait, un citoyen britannique. Il a quitté l’Inde il y a 30 ans. Depuis, du village sans électricité de Sadulpur (Rajasthan), où il a vu le jour le 15 juin 1950, au Kensington Palace Gardens, où il a acheté une imposante maison pour 120 millions $, il a pris le temps de devenir la 3è fortune mondiale avec 25 milliards $, derrière William « Bill » Henry Gates III et Warren Buffet. En 1988, en rachetant une aciérie à Chicago (Ispat Inland), il développe sa stratégie : réduire drastiquement les coûts en rognant sur les pensions versées aux conjoints de salariés décédés. 

Avec 310 000 employés répartis dans plus de 60 pays, son groupe en enregistré un chiffre d'affaires combiné de 105,2 milliards de dollars US, pour une production de 116 millions de tonnes d’acier brut, soit environ 10 pour cent de la production mondiale d'acier, en 2007.

 

Dans l'hindouisme, Lakshmi (ou Mahalakshmi) est la déesse de la fortune et de la prospérité. Ceci explique-t-il cela ?  

 

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26/06/2008

Putain de la République

Quand Ratsiraka a senti  que le vent du pouvoir ne soufflait plus en sa faveur à Tananarive, il s’est replié à Toamasina (Tamatave pour les intimes). Ravalomanana est-il en train de faire de même ? Après que la capitale lui a jeté sur la figure 62% de mécontents par Hery Rafalimanana interposé, candidat malheureux à la mairie, il se tourne de plus en plus  vers Tamatave qu’il a pompeusement baptisé « capitale économique » de Madagascar. La vanille, la crevette et le tourisme constituent nos principales sources de devises. Jusqu’à preuve du contraire, Tamatave n’est pas un grenier à vanille encore moins une région de crevettes, et les touristes qui y vont principalement sont … les Tananariviens.  Tamatave est juste un trou où entrent des bateaux qui déchargent leurs marchandises à la grande jouissance du reste du pays.

Je suis né à Tamatave, quelques jours avant que n’éclate le mai ’68 parisien. Je suis donc un Tamatavien. A la révolte facile. Ainsi, j’étais particulièrement consterné en suivant deux directs alternés à la télévision et à la radio (nationales) pour l’independance day. Le défilé militaire est le symbole de la fierté d’un pays souverain et surtout uni. L’alterner avec un défilé d’établissements scolaires de provinces qui, avec les réformes irréfléchies, sont en train de devenir des « fabriques de crétin », me paraît donc complètement insensé. Imaginez le défilé militaire du 14 juillet sur les Champs-Elysées entrecoupées de défilés d’écoliers marseillais, pour ne prendre qu’un exemple. Un scandale ! Que vont dire les autres régions à présent. Qu’elles comptent pour des prunes ? On continue de baiser la République. Une relation incestueuse. Pas étonnant que la démocratie malgache ait accouché de monstres, des régimes cannibales qui bouffent ses enfants, depuis l’indépendance. 

 J’abhorre le fait que l’on fait de ma ville natale un « filan-draha tsy mahita », une maîtresse vers qui se réfugie le mari éconduit par une épouse déçue par ses performances hippiques. Il est révolu le temps des tsimihorirana, expression historique, heureusement oubliée, pour désigner les péripatéticiennes de Tamatave du temps des Radama. Tamatave mérite mieux que de servir de putain pour la République.   
Bestimisaraka.jpg

Il paraît qu’après la victoire de Andry TGV à la mairie de Tana, Marc Ravalomanana a renoncé à son statut de Merina pour déposer une demande de naturalisation Betsimisaraka. Un andrianafovaratra sera donc bientôt tangalamena au pays des zanamalata ! Trêve de plaisanterie, c’est juste pour accompagner cet excellent dessin d’Elisé Ranarivelo, paru dans « L’Express de Madagascar », le vendredi 22 février 2008 www.lexpressmada.com

 

23/05/2008

Bienvenue dans mon home cinema


Barbra Streisand aimait dire : « je suis née à Calcutta et grandis à Madagascar ». Et moi, je me disais : « né à Bombay et grandis à 1222222309.jpgHollywood ». Depuis mon enfance, je me suis baigné dans la légende des stars du grand écran. Mon salon est décoré d’un poster géant de James Dean à New York, marchant sur une Vème avenue pluvieuse, que j'ai acheté à Copenhague, et d’un autre de Marilyn Monroe, la scène mythique où sa jupe se soulève, acheté à la Défense (Paris).

J’étais toujours fasciné par le 7ème art. Heureusement que je vis dans un pays où l’on peut avoir les derniers blockbusters quelques semaines seulement après leurs sorties américaines. Madagascar a vu, avant la France, « Titanic », en version originale SVP et… à la télé. Cela peut paraître surprenant, mais c’est ainsi. Les chaînes de télé malgaches n’hésitent pas à s’approvisionner sur le grand marché du piratage asiatique. C’est scandaleux, je le reconnais et l’a dénoncé à plusieurs reprises, mais d’un autre côté, cela permet au public malgache de voir les dernières nouveautés en même temps que le reste du monde, sans devoir attendre que celles-ci soient amorties pour avoir, enfin, la permission d’être diffusé dans les pays dits « en développement » qui n’ont pas suffisamment d’argent pour payer les droits à la sortie des films. C’est ainsi que la première fois que j’ai vu « Il Faut Sauver Le Soldat Ryan », c’était également avant sa sortie française et à la télé, en version originale sous-titrée en suédois. Un screener certainement, comme c’est toujours le cas. Enfin, ultime édification, « La Passion Du Christ », qu’un loueur de vidéo s’est procuré en format DVX, a été diffusé en salle à Tananarive, parallèlement à sa sortie italienne. Aucun débat théologique n’a eu lieu, des religieux étaient même venus aux projections. J’en ai fait le Une de mon journal de l’époque, « Les Nouvelles », lequel a alors enregistré un petit record de vente.

Ces derniers temps, les choses ont évolué. On peut maintenant se procurer les derniers succès du box-office sur le marché, généralement en VCD, sans attendre que les chaînes de télé les diffusent. En 2007, j’étais étonné de voir les murs du métro parisien couvert par les affiches de « Spiderman III » que je venais d’acheter à Analakely, juste avant de prendre l’avion, en juin. Ces derniers temps, je me suis acheté un certain nombre de nouveaux films que je regarde chez moi, à Tana, lorsque je rentre d’Antsirabe, où je passe le plus clair de mon temps désormais.

Dans mon home cinema donc, j’ai déjà « Bienvenue Chez Les Ch’tis », bien avant sa sortie en DVD, annoncée seulement en octobre. J’ai trouvé l’idée intéressante, mais finalement, je m’en suis vite lassé. Au risque de scandaliser les 19 millions de personnes qui ont fait triomphe au film, je trouve que le cinéma français en a produit mieux. D’ailleurs, je trouve que le cinéma français évolue en dents de scie. Moi, par exemple, je reste fidèle à « Astérix Contre César », par rapport à « Astérix Et Cléopâtre », encore moins le dernier, « Astérix aux Jeux Olympiques » que je viens d’acheter hier et qui nous a laissé, à tous, sur notre faim tant son humour s'avère à certains moments lourd de chez ilourd.

Dans mon box-office également, « Rambô IV », égal à lui-même, et « Légende » avec Will Smith. Je l’ai particulièrement adoré celui-là. Et Will Smith et le film. Will Smith d’abord, dont j’ai suivi l’évolution depuis « Le Prince De Bel Air ». Un jour, il m’a particulièrement épaté lorsque, invité par Laurent Ruquier dans « On A Tout Essayé », il est passé du rire aux larmes en quelques secondes, histoire de faire une démonstration de ses talents d’acteurs. Le film, « La Légende », quant à lui, m’a bluffé au début avec un New York vidé de ses habitants par une maladie foudroyante et où vit un seul et unique rescapé, Will Smith, lequel passe son temps à chasser des cerfs dans les rues de Manhattan, en concurrence avec des lions. La sensation rappelle un peu « La Planète Des Singes I » lorsque, à la fin, on voit les ruines de la statue de la liberté surgir d’une plage. Dommage que la fin de « La Légende » soit un peut bâclé, à mon goût.

Tout à l’heure, je me suis passé quelques vieux achats que je n’ai pas encore eu le temps de visionner : « Shooter » avec Mark Wahlberg, truffé de clichés, mais intéressant pour faire une incursion dans les couloirs de la politique politiciennes, et « Ghost Rider » avec Nicolas Cage, un film éculé que j’ai quand même regardé jusqu’à la fin, rien que pour voir la sublimissime Eva Mendes. Dans mon panier, j’ai encore d’autres produits que je me passerai quand j’aurais le temps.

Vous avez dû remarquer, depuis quelques lignes, que je suis un grand fan de cinéma américain. Oui, et je ne m’en cache pas. Pour moi, le cinéma est fait pour faire rêver. Et les Américains n’ont pas leurs pareils de ce point de vue. En 2001, j’étais à Cannes, pour le festival. J’avais une accréditation qui me permettait de bénéficier d’un box, d’avoir accès au centre de presse et tout, mais je n’ai pas assisté à beaucoup de projections, tellement les films d’auteurs m’ennuient. J’ai gardé juste le souvenir de la montée des marches, couronnée dans la soirée par la rencontre avec Sami Nacéri (ah, « Taxi »…) et Richard Bohringer.

Ceci dit, j’adore aussi certaines productions européennes. J’aime beaucoup, par exemple, Alain Delon et Belmondo qui a dit dans un de ses films que « la plus belle fille du monde est une Malgache métisse indienne ». J’aime aussi quelques films asiatiques. Malheureusement, on n’en voit ici que du kung-fu. Jackie Chan est un dieu vivant de ce côté-ci de la planète et ses fans ne se consolent pas encore de l’annulation de sa visite à Madagascar.

Pour conclure, j’estime que le cinéma permet d’exprimer ce que je ne peux expliquer dans mes écrits. 644714763.jpgJ’en ai rêvé depuis longtemps. Je l’ai finalement réalisé en tournant un court-métrage, en 2006, « Bus non stop ». Sélectionné à la finale du 1er concours de court-métrage de Tananarive, organisé par le Centre culturel Albert Camus, mon premier film fut projeté au festival du film insulaire de l'île de Groix, en Bretagne. Par la suite, j’ai suivi un stage animé par Pierrre Bongiovani, un des maîtres de l'art expérimental, à l’issue duquel j’ai tourné un autre court-métrage, basé sur un scénario que j'ai trouvé entre deux Coca-Cola à l'espace Rarihasina, en compagnie d’autres stagiaires. Je ne vais pas m’arrêter en si bon chemin. Mais je ne veux pas non plus faire comme les vidéastes malgaches : tourner à la va vite, avec des moyens dérisoires, des produits commerciaux sans grande valeur artistique. J’attends d’avoir le temps, et les moyens nécessaires, pour tourner mon premier long-métrage dont le scénario est écrit depuis des années dans ma tête. A suivre.

 

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A Cannes, pendant le festival, en 2001. Un jour, en revenant d'Ambatondrazaka, j'étais tellement soulagé en arrivant à Moramanga, à minuit après plusieurs heures de mauvaises routes, que je me suis mis à écrire un article intitulé : "C'est beau une ville la nuit", un titre emprunté à un best-seller de Richard Bohringer, l'acteur-poète.