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21/03/2007

Référendum

     Et c'est parti pour le pile ou face du référendum. Devant une opposition réduite à sa simple expression, le rouleau compresseur du oui est en marche. Le président Ravalomanana lui-même a parié sur 80% de oui. Sans s'avancer sur le taux de participation. Ci-dessus, un commentaire de "Tribune". 

Les fonctionnaires d’autorité vont faire voter le « Oui » Marc Ravalomanana.jpg

    Un début de propagande, hier au Magro, qui n’augure rien de bon pour notre pays.
    Si dans l’enceinte de ce lieu choisi par le TIM pour inaugurer sa campagne de propagande, les orateurs ont eu droit à des salves d’applaudissements, les réactions en dehors, dans la ville ont été tout autres.
    Ainsi, selon nombre d’observateurs qui ont pu suivre cette manifestation transmise en direct sur la chaîne MBS, on a eu droit à un spectacle navrant et désolant pour la démocratie, pour l’Etat de droit ainsi que pour l’image de Madagascar aux yeux du monde entier car c’est le président lui-même qui a recommandé publiquement de violer la loi.
    Ordre ou recommandation ? En effet, au cours de son discours, le président de la République a recommandé (ou enjoint ou ordonné, c’est selon !) aux fonctionnaires d’autorité de faire campagne pour le « Oui ». Par fonctionnaires d’autorité, entendons les chefs de régions, les chefs de districts et autres agents de l’Etat qui, selon les textes en vigueur, n’ont pas le droit de faire campagne « pour une option, pour un candidat ou pour une liste ». À ce titre, ces fonctionnaires risquent la correctionnelle et l’emprisonnement, quand bien même, ce serait la plus haute autorité de l’Etat qui leur aurait ordonné de le faire, au contraire des hautes personnalités, à l’instar des chefs d’institutions ou des membres de gouvernement d’où émanent les directives (ou les ordres) qui ne sont justiciables que devant la Haute Cour de Justice qui n’existe pas encore.    D’ailleurs, excès de zèle ou ignorance des textes, le PDS de la ville d’Antananarivo n’a même pas attendu cette recommandation pour s’atteler à faire voter le « Oui », au cours de son allocution qui a précédé celle du Président.

   Quid des 20 minutes d’antenne ?

    Par ailleurs, d’autres violation des lois régissant les élections ont été remarquées et remarquables, comme l’utilisation de biens publics faite par les hautes personnalités qui sont venues assister à cette cérémonie au Magro qui sont venues, pour la plupart, avec leurs véhicules de fonction, pour un meeting de propagande ou la diffusion dans son intégralité du discours du président de la république sur la RNM avant son journal de 19 heures, un discours de propagande suivi plus tard par l’intervention du ministre Marcel Ranjeva qui fut interrogé par notre confrère Tsitohaina Ramarolahy et dont l’occupation d’antenne nationale aurait en tout dépassé largement les mesures prises par le CNE n’autorisant chaque entité qu’à 20 minutes d’antenne par jour.
    En marge de ces trangressions qui risquent de faire douter de la sincérité du déroulement de ce référendum, certains faits ont également interpellé les observateurs, entre autres, l’engagement direct du chef de l’Etat dans cette campagne au contraire de son prédécesseur qui a su rester au-dessus de la mêlée en ne se prononçant ni pour un côté, ni pour l’autre, lors de la consultation constitutionnelle en 98. Un engagement qui n’est pas condamnable juridiquement, mais qui sort quelque peu de l’éthique de sa fonction ainsi que de l’esprit constitutionnel.
    Bref, des faits inquiétants à plus d’un titre pour nos hauts dirigeants qui sont loin de donner le bon exemple qu’on attend d’eux.
 
21/03/07 - Randria N.
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La photo en médaillon est d'un PAO anonyme qui estime qu'en votant "non", ceci équivaut quand même à dire "oui".  

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