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20/12/2007

Madagascar veut adhérer au Commonwealth

102a5bea0356a1f5aa0b4988ed5ea548.jpgLors de mon séjour à Paris, en juin 2007, j'ai fait la connaissance d'un ami de Fafah (Mahaleo). Je suis désolé pour lui, mais j'ai oublié son nom. C'est impardonnable de ma part parce qu'il ll m'a fait visiter sa maison et voiturer jusqu'à chez moi. C'est un informaticien sympa et surtout un sympathisant altermondialiste et fervent tiermondiste. Il m'a indiqué un site web sur lequel je pourrais trouver des informations sur le projet du gouvernement malgache d'adhèrer au Commonwealth. Je ne sais pas ce qui m'est arrivé, mais je ne suis jamais allé voir le site. Dommage. Cela aurait pu être un scoop de moi. J'étais donc agréablement surpris en lisant "La Gazette de la Grance Ile" qui a dévoilé l'info. J'en publie ici de larges extraits avec l'aimable autorisation de l'auteur. 

Madagascar au Commonwealth ? Moi-même, j'ai écrit un article, dans une vie antérieure, que Madagascar était anglophone avant la colonisation française. Ce, en raison de la forte présence des missionnaires britanniques vers la fin du XIXè siècle. Les biblothèques des intellectuels malgaches étaient remplis d'ouvrages en anglais et un journal en anglais est édité à Tana ("Madagascar News") où l'on peut lire les résultats du dernier tournoi de criquet dans la capitale. Lors de l'exposition universelle de Paris en 1900, les membres de la délégation malgache savaient mieux parler l'anglais que le français.

Mais voilà, le partage du gâteau mondial par les puissances coloniales continue, même s'il n'en reste plus que des miettes. N'oublions pas que, malgré la pression de ses missionnaires qui veulent rester à Mada pour continuer à garder leurs "moutons", le fier Albion n'avait pas de scrupule à laisser Madagascar aux mains des Français, en 1895, en échange de Zanzibar. Les Etats-Unis étaint le premier partenaire commercial de Madagascar tout au long du XIXè siècle, en import aussi bien qu'en export - c'est le thème de mon mémoire de fin d'études à l'Ecole normale supérieure. Mais l'oncle Sam n'était pas encore le gendarme du monde comme il le prétend actuellement. Alors, malgré l'envoi d'une ambassade, qui a joué les touristes aux chutes de Niagara, Washington n'a pas bronché lorsque les Français ont pris d'assaut le Rova.   

Mon ami parisien m'a également donné un article sur le premier visiteur africain de Sarkozy, à peine élu à l'Elysée : le "blanc comme nègre" Omar Bongo. J'ai voulu le publier sur mon blog. Mais là encore, je ne sais ce qui m'est encore arrivé, mais je ne l'ai pas fait. C'est, en effet, la preuve sur la continuation de la Françafrique, malgré les beaux discours. Alors, Madagascar au Commonwealth ? Quand j'étais à Sofia, en 2000, il y a rarement de gens, mais alors très rares, qui parlent le français, la majorité de la population parle l'anglais en deuxième langue. Et pourtant la Bulgarie fait partie de la Francophonie et, à ma connaissance, n'a pas demandé à en sortir. Allez, pour ne pas rater d'autres scoops, des sources généralement bien informées m'indiquent que le régime de Ravalomanana est aux abois. Les dernières municipales, avec ses multiples pressions et autres intimidations, étaient illustratifs de cet atmosphère de fin de règne. Les bailleurs de fonds commencent à émerger des brumes de 2002. Particulièrement le FMI, dirigé justement par un Français (DSK). Les couloirs de l'Elysée bruissent des remarques que Sarkozy aurait fait concernant la tête de Marc. La Francophonie fait de la résistance.  

Madagascar veut adhérer au Commonwealth. Notre candidature a été rendue publique à Kampala, lors du sommet des chefs de gouvernement des pays membres quand le président du sommet a annoncé le programme de la réunion avec, entre autres, l’adhésion de certains pays dont Madagascar.

Cette candidature est d’autant plus surprenante que le Commonwealth regroupe les anciennes colonies britanniques, la seule exception étant la Mozambique. Ce qui n’est pas le cas de Madagascar, dont le sort est suspendu jusqu’au prochain sommet, prévu en 2009, à Trinidad et Tobago. Le temps, sans doute, au secrétariat de l’organisation d’étudier les critères d’adhésion. La presse africaine évoque notamment le principe d’acceptation de la Reine d’Angleterre comme le chef du Commonwealth, l’usage de la langue anglaise et l’existence de liens historiques avec le Royaume-Uni. Or Rwanda, qui est également candidat, comme Madagascar et l’Algérie, sont tous des anciennes colonies françaises, les autres postulants que sont Israël et la Palestine ayant eu leur propre histoire.

La candidature rwandaise est soutenue officiellement par l’Ouganda qui a d’ailleurs invité le président Paul Kagamé à ce sommet. Le Rwanda, selon les articles de presse relatifs à la réunion, a décidé d’instituer la langue anglaise comme langue officielle après la génocide de 1994, ses ressortissants s’étant familiarisés avec la langue de Shakespeare en se réfugiant des années durant dans les pays limitrophes pour la plupart des anglophones.

On ne sait qui soutient notre candidature et surtout qui en a pris l’initiative et pour que les raisons. On serait tenté de lier cette candidature à la fermeture de l’ambassade britannique en 2005. Cette fermeture a été un véritable camouflet pour la diplomatie malgache qui s’enorgueillissait d’être le chouchou des Occidentaux en général et des Anglo-saxons en particuliers. Décidée pour des raisons économiques, la fermeture de l’ambassade par Tony Blair démentait tout et faisait fi même des relations historiques qui existent entre les deux pays depuis la Royauté Merina. Le dernier ambassadeur britannique en poste, Brian Donaldson, n’a pas vraiment quitté le pays. Il s’est mis au service du président Ravalomanana en prenant la direction du FAP (Fonds d’appui du président). Est-ce lui qui a conseillé Ravalomanana d’intégrer le Commonwealth ?

(…)

La recherche d’investisseurs étrangers et de marché extérieurs, <milite en faveur> de la candidature de la Grande Ile au sein du club des pays anglophones. Le reproche qu’on peut faire, est la façon avec laquelle les autorités malgaches ont pris pour effectuer une telle démarche. Pourquoi tant de secret ? Pourquoi n’avoir fait aucune annonce ne serait-ce que pour saupoudrer un tant soit peu la façade de la gouvernance, l’ouverture d’un vrai débat national étant utopique ?

(…) Enfin, certains avanceraient la thèse selon laquelle il s’agit d’un nouveau pied de nez à la Francophonie en général et à la France en particulier. Ce genre de commentaire vont continuer tant que les autorités malgaches ne s’expriment pas. Mais c’est peut-être trop tard. Comme d’habitude.

Par Sa in «  La Gazette de la Grande Ile  » du Lundi 26 novembre 2007, pp. 3         

 

10/12/2007

Drôle de sexe


Dans le jargon journalistique, un article non publié est versé dans le "sous-marbre". Lorsque l'article ne sort jamais, pour une raison ou une autre, il devient une "glace". C'est le cas de cet article que j'ai écrit il y a 23 ans. Eh oui ! C'était en 1984. A l'époque, j'étais encore en classe de Première et lorsque l'envie me prend, quand j'ai de l'inspiration en fait, j'écrivais un article que j'envoyais chez "Midi Madagasikara" qui le publiait régulièrement, sauf celui-ci donc. Peut-être que la teneur est trop personnelle. Effectivement, il s'agit d'un cri du coeur sur mon groupe de rock préféré. A l'époque, j'ignorais tout des principes du journalisme. J'aime écrire, et c'est tout. D'ailleurs, je n'étais pas payer pour mes articles. C'est ce que j'appelle ma période de stage. ec02561082098d7b3379090b62563441.jpg

Je le publie ici, aujourd'hui, pour deux raisons, lesquelles à un nom commun : Andry. Andry Hialy d'abord, ancien stagiaire chez "L'Express de Madagascar", que j'ai par la suite embauché pour étoffer la rédaction du "Courrier", en 2005, avant de rejoindre l'équipe des "Nouvelles", en 2006. Ne se sentant plus à l'aise après mon départ des "Nouvelles", il démissionne pour clause de conscience et retourne chez "L'Express" où il est actuellement secrétaire de rédaction. Andry Hialy donc, excellent rédacteur du reste, m'a téléphonné un jour pour me signaler que les Sex Pistols font un concert spécial pour marquer je ne sais trop quoi.

Le deuxième Andry est Andry Rabeherisoa. Un des meilleurs chroniqueurs culturels du pays, ancien de "Tribune de Madagascar", que j'ai aidé à rejoindre l'équipe de "L'Express", en 2001, il se trouverait actuellement en France. En cherchant ses traces sur le net, je suis tombé sur un cri du coeur qu'il a laissé sur un site web consacré à Bruce Springsteen. Il y explique qu'il est tombé de passion pour le Boss après un article dans "Best" avant même d'avoir entendu une traître note de ses chansons. C'est dire la force des mots.

Et bien, merci à Andry Hialy de n'avoir pas oublié que je suis un grand fan des Sex Pistols. Et tout comme Andry Rabeherisoa, je me suis intéressé au groupe, après un article de "Best", avant de connaître ses oeuvres. C'était en 1984, à une époque où je portais des blue jean's déchirés au genou, bien avant que cela ne devienne une mode, et portait un cadenas en collier pour faire comme Sid Vicious. Depuis, je ne porte que des jean's noirs et a remplacé le collier par une boucle d'oreille, que je perd régulièrement. Mais ma passion pour Sex Pistols est restée intacte. "No Future", scandait Johnny Rotten. Paradoxalement, les tubes de Sex Pistols ont remodelé my future à moi.   

En fouillant mes archives, pour trouver des documents sur Jaojoby, le sujet de mon prochain livre, j'ai retrouvé cet article que je publie donc ici sans rien changer (y compris le titre - actuellement, j'aurais écris "Drôle de Sex"), tel que je l'ai écrit en 1984. Après avoir noirci un brouillon, une feuille d'examen en fait (ci-dessus), je tapais mon article sur une vieille machine à écrire de mon paternel, actuellement une des pièces maîtresses du musée familial. Souvenirs, souvenirs...

Il y  quinze ans de cela. En 1979. Le jour de ma onzième année, mon grand-frère m’a donné un numéro de « Best ». Parmi les articles contenus dans le magazine, il y avait un qui m’a particulièrement frappé. Celui consacré à un musicien qui venait de mourir en prison. Cela m’a tellement impressionné que je me suis mis dès lors à chercher à quel groupe appartenait le type. Je n’ai pas mis longtemps pour le savoir et je ne sais pas pourquoi mais j’ai aimé le groupe tout de suite, avant même de l’avoir entendu. Peut-être parce que ce que j’ai appris à propos des membres comblaient bien mes « revy » d’adolescent en crise. Le type s’appelait Sid Vicious et le groupe Sex Pistols. Si ces noms ne te disent rien, sache alors que ce groupe est le chef de file du PunkRock, un mouvement de rénovation artistique et intellectuelle qui a vu le jour dans les banlieues crasseuses de Londres et que les prétendus artistes que tu écoutes actuellement, de Prince à Madonna, en passant par Metallica et Mötley Crüe ; lui doivent tous quelques choses. Rien que dans la manie de la provocation tous azimuts.

Formé à Londres par un tailleur, Malcolm McLaren, un ancien de Mai ’68 à Paris et ancien manager des New York Dolls, le groupe monté sur scène pour la première fois le 06 Novembre 1975 au St Martin College of Art. Sa prestation était jugée si « exécrable » par le responsable de l’école que celui-ci décida de couper l’électricité bien avant la fin du concert. Et c’est comme ça que le groupe s’est fait une réputation dans le milieu. Allant jusqu’à rockiser l’hymne national britannique, « God Save The Queen », au moment où la Reine Elizabeth II fêtait son jubilée. Finalement, après une existence brève et mouvementée durant laquelle était sortie un unique album, le groupe se disloqua. Le LP’s s’intitule simplement « Never Mind The Bollocks, Here’s The Sex Pistols » et comprend tous leurs tubes : « Anarchy In The UK”, “Pretty Vacant”, “No Feeling”… Un truc énivrant qui pose une nouvelle approche due Rock et de son univers. D’ailleurs, l’attitude résolument anti-professionnelle des membres du groupe lui valait constamment des problèmes avec les maisons de disque. Même que Sid Vicious n’était que le remplaçant du bassiste originel, Glen Matlock, viré parce qu’aimant « trop les Beatles », dixit Johnny Rotten (actuellement Johnny Lydon), le chanteur.

Aussi courte que soit la carrière du groupe, il a ce mérite d’avoir permis au Rock de se débarrasser de ses gloires hypertrophiées. Le « flush » qui a donné naissance à la « New Wave ».

Dans leurs carrières solos, les membres restants du groupe vont s’embourgeoiser et la Punkitude oubliée. Mais pare qu’ils sont pour moi ce que les Stones étaient pour les autres, je continue toujours à les aimer. D’ailleurs, je me suis toujours considéré comme étant le seul à l’être jusqu’au jour où quelqu’un m’a interpellé dans la rue pour me dire : « dis, t’as pas la casette des … ? ». Alors, arrivé à la maison, j’ai pris un stylo, un papier et j’ai écrit : 1979…

Afin de pouvoir écouter les Pistols, j'écrivais des lettres à Eddy Andriamanoro de la RNM pour qu'il passe des titres dans f3450858fcba9ae790f60922077b46e7.jpgson émission sportif du dimanche après-midi. Je signais Eddy, justement. Moi et Eddy Andriamanoro étions les seuls journalistes Malgaches admis à suivre les cours de la Fondation Journalistes en Europe, à Montmartre (Paris) avec un décalage de... dix ans ! Lui vers 1990 et moi en 2000. De nombreux journalistes ont postulé, mais ont été tous refusé. Et il y en avait que j'estime. Plus tard, en 1986, lors de mon Service nationale hors forces armées, obligatoire à l'époque après le bac, j'ai claqué la moitié de ma pécule pour acheter une cassette made in Japan des Pistols aux Arcades Analakely. "Never Mind The Bollocks" a bercé ma jeunesse comme d'autres l'ont passé avec "Nevermind" (!) de qui vous savez. Plus tard encore, j'ai demandé à VANF, l'ambitieux chroniqueur de "L'Express", alors boursier en Angleterre, de m'acheter un CD des Pistols à Londres. Ce qu'il a fait. La jaquette est ci-dessus.

Après 2000, le sort m'a permis de venir régulièrement en Europe. En 2003, j'en ai profité 045c1e62833c515afd891ea25a402346.jpgpour acheter un longbox de trois disques, comprenant une soixantaine de titres : "Studio tracks & early demos", "Demos & rarities" et "Live at Screen On the Green '76 + live rarities". Un véritable trésor avec un livret formidablement documenté et tout, y compris la liste complète des concerts que les Pistols ont donné entre 1975 et 1977 et les dates du "Filth Lucre tour" de 1996. Je suis resté fidèle aux Pistols des années 70. La reformation actuelle ne m'intéresse donc guère. Tout comme je méprise un peu ceux qui se disent punks actuellement. Mais bon, on plafonne tous à ses vingt ans. Du moins je suppose.