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01/02/2009

Mon 13 mai à moi

On me demande souvent, d'ici et d'aileurs, mes opinions sur les événements à Madagascar. En fouillant mes archives, je me suis surpris à trouver que, finalement, je l'ai annoncé... il y a deux ans, le samedi 17 juin 2006, bien avant la fin, du premier mandat de Ravalomanana, dans un éditorial publié dans "Les Nouvelles". Je l'ai scanné et je le publie ci-dessous avec les infos contextuels de l'époque. La démocratie est sacrée, et le journaliste est son prophète.

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Deux ans après, il faudra ajouter entre autres, le recours à des mercenaires étrangers, le squat de la TVM et la requisition de l'argent de la Banque centrale. Des gestes que Didier Ratsiraka a fait juste avant de prendre la poudre d'escampette...

Tsiranana a été réélu avec 99,72% de voix en janvier 1972 avant de se voir balayé par la rue quelques mois plus tard. Didier Ratsiraka a été réélu pour un 3è mandat en 1989 pour être délogé d'Iavoloha trois ans plus tard. Passons sur l'empêchement de Zafy, pourtant porté au pouvoir avec une largé adhésion de la population.

"Le pouvoir est volatil", ai-je également écris dans un autre édito. "La démocratie est une marche vers la perfection", dans un autre. Finalement, je serais interdit d'édito en octobre 2006, juste avant la réélection de Ravalomanana pour un second mandat. La raison : j'ai déclaré qu'on est obligé de quémander 5 millions de dollars pour sauver la Jirama auprès de la Banque Mondiale alors que Ravalomanana paie cash 12 millions d'euros pour acheter un avion (déjà !!). Finalement, on m'a intenté un vrai-faux problème de faute professionnelle pour me pousser vers la sortie. Que Ambohitsorohitra y soit pour quelque chose que je ne serais pas étonné. Mais qu'importe, j'ai déjà trouvé un autre job avant de partir.

Mon 13 mai à moi n'est pas une révolte cyclique. Elle est permanente, quotidienne, à travers mes écrits. Ma place de la démocratie a été inauguré avant Ambohijatovo. Elle a une plaque de marbre gravée dans ma conscience.

Commentaires

Avec ce brouhaha de l'immédiateté ... merci pour ce recul ... et surtout d'avoir montré les différentes phases qui ont mené à cette crise.

Écrit par : tomavana | 01/02/2009

clap clap clap Quel chance d'avoir un Mentor de cet envergure pour nos journalistes citoyens!
Garde l'oeil ouvert...pour nous tous.

Écrit par : jogany | 02/02/2009

Ce ne sont pas des erreurs propres à Ratsiraka, mais les erreurs, la fatalité même, de tout dirigeant malgache porté au pouvoir à la faveur des urnes avec des scores fleuves ou à la faveur de la rue.

On aura beau discourir sur les abus, les méfaits et l'indifférence de nos dirigeants, ils finiront toujours par décevoir avant même que l'usure du pouvoir ne les rattrape.

Fatalité, ai-je dit.

Écrit par : Andry Hialy | 04/02/2009

Tout-à-fait d'accord avec Andry Hialy. Le peuple malgache n'est pas encore mûr pour l'exercice de la vraie démocratie. C'est le rôle des medias de le sensibiliser sur l'apprentissage de la démocratie; pour éviter qu'il ne soit facilement manipulable par des individus sans scrupules avides de pouvoir et seulement mus par des intérêts personnels.

Écrit par : Rahaga | 01/03/2009

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