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01/03/2015

« B-louuh », c’est pas fini !

Après avoir gravi tous les échelons dans la presse écrite, de simple journaliste à patron de presse, en passant par  la direction de plusieurs rédactions, je voulais faire mes preuves dans la télévision. Madagascar, RTA, B-louuh, Randy, Randy Donny, radio Tana, journalisme, musique
Téléphage depuis ma tendre enfance, à une époque où l’on n’avait pas le choix face à l’unique chaîne nationale,  j’étais bercé par Michel Drucker (« Champs-Elysées »)… Plus tard, ce sera surtout Sébastien Cauet (« La Méthode Cauet ») qui m’a inspiré.

C’est ainsi que lorsque Haja Ravelojaona, directeur des radios chez RTA et radio Tana, m’a contacté pour leader l’équipe d'une matinale, je n’ai pas hésité un instant. Le projet, baptisé « B-louuh », a mijoté pendant presque une année avant de voir le jour.

Le 3 septembre 2012, « B-louuh » débute à la radio Tana sans aucune préparation, moi qui n’a jamais dirigé une émission radio de ma vie ! Devant le succès de l’émission, Selven Naidu, le DG du groupe RTA décide de la diffuser également à la télé en avril 2013. Ici aussi, sans aucune préparation. On a réunit l’équipe une dimanche matin pour annoncer que « B-louuh » passera à la télé le lendemain. Moi qui n’a jamais dirigé une émission télé de ma vie ! A l’époque, RTA n’était plus le fleuron du paysage audiovisuel malgache telle qu’elle était à ses débuts, il y a quinze ans. C’est à peine si elle arrive à éviter la lanterne rouge.

La suite est connu, « B-louuh » deviendra la matinale n° 1 à Madagascar, télé et radio confondues, et l'émission la plus regardée de RTA qui remonte ainsi progressivement la pente dans les sondages. Et surtout, « B-louuh » est celle qui fait que les téléspectateurs des régions s’abonnent à Parabole, selon un distributeur du bouquet satellitaire à Miandrivazo. D’autant plus que l’émission est visibles jusque dans les îles sœurs où des gens interviennent en direct pendant l’émission.

Après deux ans demi de bons et loyaux services, mais aussi d’impertinence et de fous rires, l’émission a pris fin le 7 février 2015 suite aux difficultés financières du groupe RTA qui n’arrive plus à payer les salaires des animateurs. Un problème hérité des années précédentes, on parle de dettes qui se chiffre à des milliards de nos francs, sans aucune confirmation. En fait, le projet d’arrêter l’émission date de plusieurs mois, mais j’ai toujours fait le dos rond, faisant fi des deadlines lancés par la direction du groupe.

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Reste le souvenir de moments historiques qui restera à jamais dans les annales de la télévision malgache.

Chez « B-louuh », les chroniqueurs osent tout, allant jusqu’à enlever leurs pantalons en direct lors du « No pants day ». Anja, la journaliste qui présente le flash et la Revue de presse, a même déjà enlevé son soutien-gorge par solidarité à une campagne de lutte contre le cancer du sein. Du jamais vu du côté-ci de la planète. Un classique est aussi la dégustation de bizarre food : criquets, hannetons, chauve-souris géant, procambarus, vers à soie et autres aliments exotiques

En deux ans et demi d’existence, les invités se comptent par milliers, des ministres qui répondent aux questions avec une mine constipée aux veuves qui racontent comment elles s’en sortent après le décès de leurs maris, en passant par des personnalités artistiques, des stars de la religion, telle Kohen Rivolala, et des Géo Trouvetout adeptes de nouvelles sources d’énergies ou de médecine alternative. Un moment historique, et de « B-louuh » et de la télévision malgache en général, était le clash en direct entre les deux adeptes de kickboxing, Rababany et Rasta, en février 2014. Mais « B-louuh » est aussi une « place de la démocratie » où les politiciens de tous bords se rencontrent et se font face sans anicroches, loin du populisme des meetings.

Sinon, au cas où aucun invité ne se pointe, les chroniqueurs parlent de leurs pérégrinations et mésaventures. Il faut dire que là où « B-louuh » passent, les taux de fréquentations explosent, tel Nosy-Be qui n’est plus l’île aux étrangers chargés de devises, ou encore Manambato qui refuse du monde depuis que la Matinale en a parlé.

« B-louuh » était aussi apprécié par son franc-parler et ses critiques envers les politiques tout en permettant à son audience de s’exprimer sur l’actualité par le biais d’appels téléphoniques qui ont continué même pendant les élections où la Cenit a demandé aux médias de suspendre les appels en direct.

« B-louuh » est une drogue quotidienne », déclare unanime ses aficionados dont certains ont failli pleurer an apprenant sa déprogrammation.

J’en ai rêvé, RTA l’a réalisé. Pour cela, je la remercie infiniment. Et pour remercier les téléspectateurs qui n’ont plus aucune émission intéressante à mettre sous la dent depuis, je confirme ici que je reviendrai sur le petit écran. Non, l’esprit « B-louuh » ne mourra jamais.

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 Un jet privé pour aller à Mananjary, assister au "Sambatra". Une occasion pour Rivaldo de faire un baptême de l'air.

Commentaires

on sera toujours là.

Écrit par : binou tix | 02/03/2015

C'était avec stupéfaction que j'ai vu Randy (Mr Randy pour ses étudiants) pour la première fois à la télé. Son émission avait tout simplement été riche. Je me souviens que j'ai même acheté un nouveau téléphone et un nouveau casque pour écouter cette émission à son tout début à la Radio... Ce que j'ai à dire? Il est pauvre le monde audiovisuel malgache, chaque jour on nourrit le téléspectateur de tout ce qui passe par la bouche des "jeunes animateurs" et pour la première fois, il y a des gens "sérieux" qui apportent vraiment de la connaissance à la population, on les mets à la porte...

Comme tu l'as dis Randy, c'est une première et donc on ne va pas jeter l'éponge dès le premier round...

Écrit par : R. Parfait | 03/03/2015

Les commentaires sont fermés.