27/01/2009
Madagascar brûle-t-il ?
Boîte de Pandore. La démonstration de forces entre Andry TGV Rajoelina, maire de la capitale, et Marc Ravalomanana, président de la République, a débouché par des scènes de pillages et d'incendies criminels à Tananarive, lundi 26 janvier 2009, et dans certaines grandes villes de provinces mardi. On a même enregistré des morts : deux abattus par les militaires qui gardaient l'accès de la MBS, le groupe de médias appartenant à Ravalomanana, et 11 ensevelis par les décombres lors du pillage de Magro, le supermarché appartenant toujours au président Ravalomanana (décidemment) à Tanjombato. La demande de réouverture de la télévision Viva, appartenant à Andry TGV, s'est élargi vers une contestation du pouvoir en place. "Des faits anodins peuvent provoquer des mouvements d'importance", ai-je écrit dans le livre sur Mahaleo en parlant de la grande grève de mai '72.
Les mouvements populaires sont cycliques à Madagascar. Généralement, ils se produisent tous les dix ans. Ceci s'explique par le fait que les mouvements de rue ont été toujours vu d'un mauvais oeil par les autorités. Les grèves reprimées provoquent ainsi un effet boule de neige dans l'esprit des gens. Et oui, exhiber des banderolles dans la rue entre copains tout en braillant des slogans à la con a des vertus de salubrité publique, une soupape de sécurité qui permet d'évacuer le trop plein de frustration. Autrement, son refoulement permanent entraîne une névrose collective, grosse d'une explosion sociale. Méditation. Ceci dit, il ne s'est pas encore passé dix ans depuis l'arrivée de Ravalomanana au pouvoir il y a... 7 ans. Mais justement, le 7 est le chiffre fétiche du président.
Des observateurs ont fait des parallèles avec des manif' historiques pour le mouvement actuel. Comme en 2002, il oppose un maire et un président de la République. On parle aussi d'une répétition de l'histoire. En fait, le mouvement actuel est un condensé des anciennes manif" depuis l'indépendance avec un zeste de '72 (les jeunes et la contestation du néocolonialisme agraire), une grosse pincée de 1991 (non à la dictature d'un président affairiste et arrogant et à celle de son parti), saupoudré par les scènes de pillages des émeutes de 1981... Andry TGV parle de bandes organisées et payées par les pro-Ravalomanana, genre TTS sous Didier Ratsiraka, pour instaurer un climat de terreur en vue de l'instauration d'une Directoire militaire. On ne peut nier le fait que l'incendie de la MBS est la responsabilité de l'aile dure du mouvement "pro-Viva" qui trépignait d'impatience d'en découdre acta non verba avec le régime Ravalomanana. Des anciens cadres MFM, spécialistes des actes de déstabilisation, ralliés à Andry TGV ont été vu revenant d'Anosipatrana. La formule qui a donné naissance au pillage est donc simple : bande payée + aile dure + opportunistes de tout bords, tout contents de piller les marchandises des grandes surfaces qu'ils ne pourront peut-être jamais se payer vu la dégradation du pouvoir d'achat depuis 2002. Dans la nuit, ils seront relayés par des simples bandits de grands chemins qui vont semer la terreur dans la ville. Si ce n'est pas une émeute de la faim, que cela y ressemble...
Les deux protagonistes auraient dû parler autour d'une table-ronde aujourd'hui à midi avec la bénédiction des chancelleries étrangères établies à Madagascar. Mais au dernier moment, Andry TGV a posé des conditions préalables à toute négociation dont le renvoi hors de Madagascar des mercenaires étrangers "importés" par Ravalomanana pour pallier à la défection des militaires qui l'ont complètement lâché. Malgré tout, et nonobstant la démonstration de force d'une centaine de milliers de mécontents qui sont descendus dans la rue et les pertes de ses biens se chiffrant des centaines de milliards de francs malgaches lors des pillages, Ravalomanana demeure toujours aussi arrogant, allant jusqu'à parler de tout faire pour cesser qu'il ait des "mpilahatra" (les manifestants de rue) dans son intervention téléphonique sur radio Antsiva, mardi. Après les joutes verbales, on s'achemine vers une guerre d'usure. Le denouement au mois de mai ?
Pascal Chaigneau, bien connu du côté d'Androhibe, parle de la curieuse place qu'occupe ce mois dans l'histoire de Madagascar dans "Rivalités politiques et socialisme à Madagascar", CHEAM, Paris, 1985, p. 62. "En effet, écrit-il, si cette île se trouve, selon les astrologues, placée sous le signe zodiacal du Sagittaire (21 novembre-20 décembre) c'est toujours en mai que se sont produits les événements marquants de son histoire :
- 11 mai 1863, le peuple tananarivien, entraîné par le ministre de la Guerre, Rainivoninahitriniarivo, décapite la monarchie merina en assassinant SM Radama II.
- Mai 1916 : transfert au bagne de Nosy Lava des dirigeants VVS.
- 19 mai 1929 : Manifestation indépendantiste à Tananarive (dans le sang).
- 14 mai 1939 : Election du pasteur Ravelojaona à la première élection d'un représentant autochtone au Conseil Supérieur de la France d'Outre-Mer (décret Mandel).
- 19 mai 1946 : Manifestation indépendantiste à Tananarive (affrontements très violents avec la police coloniale)".
On peut y ajouter, puisé toujours dans l'ouvrage de Pascal Chaigneau, outre mai '72 bien sûr, "la tentative d'insurrection paysanne dans le Sud de l'île (région de Tuléar) en mai 1971 (Bilan offiiel : 25 morts, plusieurs centaines selon le parti MONIMA)... Violentes manifestations dans le Nord du pays (Nosy-Be, Sambava et Antsiranana) entre avril et juin 1982 (Bilan officiel : 40 morts, plusieurs centaines selon les partis UDECAM et MONIMA)" (p. 149).
En attendant le denouement de l'histoire, force est de constater qu'à part le chômage provoqué par la fermeture des entreprises pillées, les dommages collatéraux ont particulièrement touchés les médias. Aucune chaîne de télé dans la nuit de lundi. Aucune radio d'information sauf RDB et radio Antsiva depuis dimanche. L'incendie de Blueprint appartenant à Ravalomanana a entraîné la cessation de parution de "Ny Vaovaontsika" et du "Quotidien" tandis que, noyés dans une fumée épaisse, l'imprimerie Niag n'a pu sortir "Taratra", "Les Nouvelles", "Tribune de Madagascar", "Inona no Vaovao ?" et "La Vérité". La Une de "La Vérité", ci-contre est donc collector. Le numéro n'a pu être commercialisé et était seulement visible sur le net.
Tana brûle. Le progrès aussi.
15:30 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : madagascar, émeutes, marc ravalomanana, andry rajoelina, tgv, actualité, presse | Facebook
26/01/2009
Où on parle de néocolonialisme agraire
« La vérité est comme du feu, il brûle celui qui le cache ». Ce proverbe malgache n’a jamais été si bien illustré que par l’affaire Daewoo. Le gouvernement malgache y accorde l’exploitation de 1.3 millions d’hectares à Madagascar par la société Daewoo, plus connue à Madagascar par ses voitures, pour une durée de 99 ans et sans que personne ne sache les contreparties financières. Au début, le gouvernement malgache a tenté de nier l’existence de l’accord. Effectivement, les demandes étaient plus modestes au début. Finalement, lorsque les révélations sont devenues plus conséquentes, le gouvernement a tenté d’expliquer en disant que le projet est encore au stade d’étude, qu’aucun terrain n’a encore été octroyé. Mais le mal est fait. Ce mensonge d’Etat, qui n’est pas sans rappeler la Charte Lambert qui a causé la perte du roi Radama II. Ce dossier fait partie des sujets de mécontentement qui provoque actuellement l’embrasement du climat politique à Madagascar. Même les paysans coréens n’y voient aucun intérêt pour Madagascar. Leurs avis sont ici. Et déjà, le cas ouvre un débat international sur le « néocolonialisme agraire », illustrés par ces deux articles de MFI. Manifestement, le cas n'intéresse pas que Madagascar. On n'est pas sorti de l'auberge.
(MFI) En louant leurs terres arables, les pays en développement peuvent-ils moderniser leur agriculture et gagner des devises, ou subissent-ils la loi du plus fort ? Les contrats sont-ils forcément léonins ou peuvent-ils être « gagnants-gagnants » ? Sur ces questions, les avis sont tranchés.
D’un côté, les multinationales et les pays acquéreurs de terres agricoles à l’étranger : pour eux, cela ne fait aucun doute, ces contrats représentent une opportunité pour des pays parfois très pauvres. De l’autre, les mouvements écologistes et les associations de défense des droits humains : ils dénoncent le déséquilibre de ces contrats et les dérives inéluctables d’une telle pratique. Au centre, les institutions internationales – en premier lieu, la FAO, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture – : elles restent circonspectes, mais ne veulent négliger aucune source d’enrichissement pour certains Etats en grave difficulté financière, rappelant que la course à la terre a historiquement toujours existé.
Des pays en développement demandeurs
Spécialiste des questions foncières à la FAO, Paul Mathieu estime, dans Le Monde, que « ce phénomène comporte des risques, comme l’expropriation des paysans les plus pauvres. Mais il peut aussi constituer une opportunité. A l’échelle mondiale, il faut augmenter la production agricole. Un accord gagnant-gagnant suppose des apports de capitaux et de technologies pour améliorer la productivité des terres, en veillant à ne pas sacrifier les habitants. De tels contrats doivent s’inscrire dans un processus de développement durable ».
Au demeurant, la demande vient parfois des pays détenteurs de terres eux-mêmes. Ainsi, l’Indonésie et la Papouasie ont démarché des investisseurs saoudiens, leur offrant un million d’hectares pour qu’ils puissent y produire des céréales. Le ministre kazakh de l’Agriculture expliquait à la BBC : « Nous disposons de terres en abondance, mais nous n’avons ni silos ni routes ni chemins de fer. Nous n’avons pas non plus le savoir-faire pour améliorer le rendement de nos cultures, et nos moyens financiers sont limités. Louer nos terres, en surveillant de près la rédaction du contrat, constitue pour nous une excellente solution. » Le Kazakhstan propose ainsi à des firmes étrangères des concessions sur les terres pour dix ans maximum. A Madagascar, le président Marc Ravalomanana souligne que l’accord conclu avec Daewoo Logistics permettra de moderniser l’agriculture et créera 70 000 emplois. Un chiffre moins impressionnant qu’il n’y paraît cependant pour la location de 1,3 million d’hectares pendant 99 ans. « Ils ont les terres, nous avons l’argent », résume sobrement un investisseur saoudien dans le Wall Street Journal.
La FAO refuse de priver des pays – parfois parmi les plus pauvres de la planète – d’une telle manne, mais elle entend éviter la spéculation sur la terre et l’expropriation des petits producteurs. Elle est donc en train de concevoir des outils de politique foncière à conseiller aux Etats concernés. Pour David King, le secrétaire général de la Fédération internationale des producteurs agricoles, cité par le Financial Times, l’équation est simple : « Si un investissement risque de détruire l’agriculture locale, il faut le refuser. S’il apporte des nouvelles technologies dont les agriculteurs bénéficieront, sa venue peut être positive. »
Menaces sur l’environnement et l’économie
Une équation trop simple cependant car le déséquilibre entre des Etats riches ou des multinationales et des pays aux caisses désespérément vides est évident. Sans compter les risques de corruption. Quant à la loi, elle reste une protection illusoire. Ainsi la législation malgache interdit à un opérateur étranger d’acheter plus de 2,5 hectares. Du coup, Daewoo Logistics a conclu, sur 1,3 million d’hectares, un contrat de location… de 99 ans. Pourtant tenu à une certaine obligation de réserve comme tout diplomate onusien, le directeur général de la FAO, Jacques Diouf, avoue redouter, dans la multiplication de ces acquisitions de terres agricoles à l’étranger, « l’émergence d’un pacte néocolonial pour la fourniture de matières premières, sans valeur ajoutée pour les pays détenteurs des sols ».
De leur côté, les Ong insistent sur les nombreuses dérives possibles, voire inéluctables. D’abord celle de renforcer les monocultures intensives, considérées comme l’une des causes du désordre alimentaire actuel. C’est ce qu’écrit Grain, une association de défense de l’agriculture traditionnelle, basée à Barcelone : « Dans la mesure où la plupart de ces acquisitions visent à mettre en place de grandes exploitations agricoles industrielles – que ce soit au Laos, au Pakistan ou au Nigeria – pour produire des denrées alimentaires destinées à l’exportation, elles favorisent un modèle industriel d’agriculture qui a engendré pauvreté et destruction de l’environnement. » Un avis partagé par le géographe Christian Bouquet : « A Madagascar, malgré les promesses de Daewoo Logistics, les terres cédées seront exploitées sur un mode intensif. Quatre hommes et une hyper-mécanisation remplaceront 2 000 familles pour gérer 1 000 hectares. On peut déjà imaginer l’exode vers les bidonvilles de ces familles chassées. Le gouvernement malgache est dans une logique d’ultra-libéralisme. En outre, la valeur symbolique de la terre pour les habitants est totalement négligée. »
De son côté, Alain Karsenty, du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) explique que « la déforestation risque de s’aggraver puisque les terres agricoles vont alors acquérir une valeur supérieure à celle des espaces forestiers ».
Un Monopoly immoral ?
Dans un article au vitriol publié dans Le Nouvel Observateur, le journaliste Doan Bui compare ces acquisitions à un Monopoly d’un genre nouveau : « Le Soudan, j’achète ! Le Kazakhstan, j’en revends une partie ! Imaginez un Monopoly où l’on n’achèterait plus des rues, mais des pays entiers. Comme au Monopoly, les gagnants seraient ceux qui amasseraient le plus de terres, bref les plus riches à la banque. Les perdants ? Ce serait les fauchés, obligés de céder leur bout de terrain pour renflouer leurs caisses. Ce Monopoly serait un peu particulier. Il s’agirait non pas de construire des immeubles, mais d’installer des tracteurs et des machines agricoles pour produire du blé, du riz, du maïs. Bref de la nourriture. Ce serait un jeu où les nantis, au lieu de piquer l’hôtel de la rue de la Paix au voisin ruiné, lui faucheraient ses récoltes futures. Le problème est qu’il ne s’agit pas d’un jeu. »
Ces achats de terres arables à l’étranger posent des problèmes environnementaux, économiques puisque le pays loueur n’y gagne pas nécessairement et agit parfois sous la contrainte de la misère, des problèmes sociaux aussi avec les risques d’expropriation des paysans. Ils posent enfin un problème moral. Les surfaces exploitées se trouvent parfois dans des pays qui ont connu, ces derniers mois, des émeutes de la faim. Leur seule richesse est l’agriculture, et elle sert à nourrir les ressortissants de pays riches alors que comme, en Haïti, les habitants en sont réduits à manger des galettes de boue.
« Il ne faut pas noircir le tableau à l’excès », estiment en substance les experts de la FAO, qui rappellent que parmi les pays qui cèdent leurs terres, tous ne sont pas dans l’extrême misère ; que certains contrats sont justes ; qu’il s’agit aussi d’un moyen de développer le potentiel agricole d’une région. L’organisation onusienne reconnaît cependant le danger potentiel du système. Pour l’économiste Louis Bourgeois, cité par Le Monde : « Si un pays riche manque de ressources, il ne doit pas assécher les marchés, au risque d’affamer les pays en développement. Aucun pays ne peut déléguer sa sécurité alimentaire à d’autres. »
La course aux terres agricoles se mondialise
(MFI) Pour garantir leur sécurité alimentaire, certains pays riches – notamment moyen-orientaux et asiatiques – louent ou achètent des superficies croissantes de terres arables dans des pays en développement. Certains voient là un contrat « gagnant-gagnant » : de l’argent et des technologies contre des terres. D’autres dénoncent un néocolonialisme agraire, soulignant que la capacité de négociation d’un pays pauvre est limitée face aux moyens financiers d’une multinationale ou d’un Etat prospère. Plusieurs pays qui louent ainsi leur sol ont connu des émeutes de la faim en 2008.
Quels sont les pays qui achètent des terres arables à l’étranger ?
En novembre 2008, le Financial Times révèle une information jusque là restée confidentielle : le groupe sud-coréen Daewoo Logistics a acquis à Madagascar 1,3 million d’hectares de terres, sous la forme d’un bail emphytéotique de 99 ans. Jamais un accord d’une telle importance n’avait été signé dans le domaine agricole. La superficie représente en effet la moitié des terres cultivées de la Grande Ile. A en croire Yong Nam-Ahn, le président de Daewoo Logistics : « Les terres louées seront mises en valeur par de la main d’œuvre locale, formée par des ingénieurs coréens et sud-africains. Les terres de la partie Est de Madagascar produiront 500 000 tonnes d’huile de palme par an, celle de la zone Ouest 4 millions de tonnes de maïs. » Sachant que la Corée du Sud importe chaque année 11 millions de tonnes de maïs, on comprend l’intérêt d’un tel contrat. Cela d’autant que Daewoo Logistics ne versera pas un centime pour la location du domaine. Il s’est par contre engagé à mettre en valeur les terres exploitées et à construire les infrastructures voulues : routes, voies ferrées, équipements portuaires, silos, bâtiments de stockage… Des investissements estimés à 6 milliards de dollars sur 25 ans. « Cet accord va permettre de moderniser l’agriculture du pays et nous apporter des devises », s’est félicité Marc Ravalomanana, le président malgache. Les experts sont plus sceptiques. Ils pointent du doigt les risques d’expropriation des petits paysans. En outre, pendant 99 ans, toute la production repartira vers la Corée, quelle que soit l’évolution de la situation économique et agraire de Madagascar.
Ce contrat fait du Pays du Matin calme – ainsi qu’on surnomme la Corée du Sud – le premier acquéreur de terres agricoles dans des pays en développement : 2,4 millions d’hectares, soit davantage que les terres cultivées dans la péninsule. Séoul n’est pas la seule à pratiquer cette politique. C’est aussi le cas de la Chine, du Japon, de l’Arabie Saoudite, du Koweït, du Qatar, des Emirats arabes unis… Bref, de tous les pays qui ont des populations nombreuses à nourrir, mais ne disposent pas d’assez de terres arables. C’est pour eux le – seul ? – moyen d’assurer leur sécurité alimentaire. La hausse des prix des denrées alimentaires ces derniers mois, additionnée aux difficultés d’approvisionnement, ont encouragé cette « chasse à la terre ». Comme le raconte Jean-Denis Crola, de l’Ong Oxfam, dans Le Nouvel Observateur : « Les pays du Golfe importent 90 % de leur nourriture. En période de volatilité des cours, c’est risqué. Au printemps 2008, ils ont eu peur ; il était impossible de trouver du riz, dans n’importe quel pays, à n’importe quel prix. Les Etats du Golfe n’ont plus confiance dans les marchés mondiaux. Ils veulent sécuriser leur approvisionnement en achetant de la terre. Leurs revenus pétroliers leur en donnent les moyens. » L’été dernier, le Koweït, le Qatar, l’Arabie Saoudite et les Emirats arabes ont envoyé leurs ministres dans un tour du monde express – six pays visités en dix jours – à la recherche de terrains disponibles. Le Cambodge, l’Indonésie et le Soudan ont été particulièrement courtisés. « C’est un accord gagnant-gagnant. Ils ont les terres, nous avons l’argent », déclarait un responsable saoudien au Wall Street Journal.
Ces acquisitions de terre à l’étranger sont-elles un phénomène récent ?
Paradoxe : la hausse des prix des denrées alimentaires est notamment due à la croissance démographique et économique de pays comme la Chine ou l’Inde. Et ce sont eux qui ensuite acquièrent des exploitations à l’étranger pour sécuriser leur alimentation. « Qui va nourrir la Chine ? », s’interrogeait dès 1993 l’écologiste Lester Brown. L’Empire du milieu doit nourrir 1,4 milliard de bouches, soit près du quart de la population mondiale, avec seulement 7 % des terres arables. Et le problème ne va qu’empirer. Du fait de son industrialisation et de son urbanisation, le géant asiatique a perdu 8 millions d’hectares de cultures ces dix dernières années.
« D’autres pays vont arriver sur le marché prochainement. D’ici trois ans, la culture du coton ne sera plus subventionnée aux Etats-Unis. Les exploitants américains loueront alors des terres au Burkina Faso pour le cultiver, ce qui aggravera l’exode rural dans ce pays », avertit le géographe Christian Bouquet. L’Union européenne est peu présente dans ce grand « Monopoly des terres ». Elle dispose de suffisamment d’hectares pour nourrir ses habitants. Mais une firme comme Danone envisage d’acheter des fermes en Afrique australe pour se prémunir contre l’augmentation du prix du lait. « La quête de terres n’est pas un phénomène nouveau, mais on assiste à une accélération incroyable ces derniers mois, et c’est la première fois que le phénomène est aussi mondialisé », constate Paul Mathieu, expert en gestion foncière auprès de la FAO, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture.
De nouveaux acteurs interviennent-ils sur ce marché ?
« Investissez dans des fermes ! Achetez des terres ! » C’est le credo de Jim Rogers, un magnat américain de la finance, créateur avec George Soros du fonds d’investissement Quantum. Il y a peu encore préoccupation exclusive des Etats et des sociétés agroalimentaires, l’achat de terres attire désormais aussi des acteurs financiers. « Si des sociétés financières, des banques, des assurances, des fonds de pension disposent de milliards de dollars, pourquoi n’investiraient-ils pas dans l’agriculture ? », plaide Jim Rogers. Les exemples sont nombreux en effet : la Deutsche Bank a investi massivement dans des fermes en Chine, Renaissance Capital, un hedge fund russe, s’est offert 300 000 hectares en Ukraine, le Japonais Kobe Bussan 3 000 hectares en Egypte… L’explication est simple : les Bourses sont en chute libre, l’immobilier incertain, le pétrole en baisse ; par contre, les cours des denrées alimentaires restent orientés à la hausse. Ces opérations sont parfaitement légales depuis que la Banque mondiale a décrété le principe d’universalité des terres ; c’est-à-dire qu’au nom de la défense de la sécurité alimentaire, tout le monde peut les acheter. « Autrefois, on utilisait la force militaire pour asservir les populations faibles. Aujourd’hui, le droit des affaires est respecté : on ne spolie plus, on achète ou on loue », ironise Christian Bouquet, dans Le Monde.
Tout le monde ne partage pas en effet l’analyse du financier Jim Rogers. « On ne peut pas appliquer les règles du capitalisme aux exploitations agricoles des pays du Sud. La sécurité alimentaire n’est pas un produit comme un autre, sur lequel on parie un temps avant de s’en désintéresser quand sa rentabilité baisse. La spéculation sur la terre provoquera l’appauvrissement et l’expulsion des paysans les plus pauvres, et portera atteinte à la souveraineté des pays concernés », s’insurge Jean-Denis Crola, d’Oxfam. Par définition, les placements financiers sont éphémères alors que le développement agricole nécessite de s’engager dans la durée. La plus grande prudence s’impose donc. « Si nous nous étions laissés faire, c’est l’ensemble des terres sénégalaises qui serait aujourd’hui entre les mains d’investisseurs étrangers », témoigne, dans Le Monde, Abdourahim Agne, le ministre sénégalais de l’Aménagement du territoire. En outre, il ne faut pas négliger la dimension symbolique de la terre pour les populations.
Quels sont les pays qui acceptent ainsi de vendre leurs terres ?
Soudan, Ouganda, Ethiopie, Cameroun, Angola, Nigeria… L’Afrique est le continent le plus courtisé par ceux qui cherchent à sécuriser leurs approvisionnements. Faut-il s’en étonner ? Nombre de pays n’ont pour seule richesse que leur terre, sans souvent avoir les moyens de l’exploiter. Ainsi à Madagascar, on estime le potentiel agricole à 35 millions d’hectares, mais seuls 3 millions sont cultivés. « L’Afrique à vendre », dénonçait récemment un article de Jeune Afrique, rappelant le caractère sacré du sol dans la plupart des pays du continent et s’inquiétant des risques pour les agriculteurs locaux : « Force est de constater que les investisseurs les plus riches disposeront toujours d’arguments imparables pour convaincre les Etats économiquement faibles. Et que les paysans risquent d’être particulièrement vulnérables face à des intérêts qui les dépassent. » Mais le magazine reconnaît aussi que ce commerce de terres arables constitue une opportunité s’il s’effectue dans la transparence : « Si l’Afrique dispose d’un immense potentiel agricole, les capitaux manquent encore cruellement (…) Compte tenu de l’état de déliquescence des filières agricoles de nombreux pays subsahariens, cette ruée vers la terre peut aussi être une chance. » De son côté, le Madagascar Tribune met en cause la politique du président Ravalomanana « qui ne cache guère sa course à la recherche de gros investisseurs et qui fonde ses espoirs sur les étrangers plutôt que sur les hommes d’affaires locaux. Pourquoi les politiques de développement des régimes successifs n’ont-elles jamais été mises en œuvre ? Elles permettraient au moins aux multinationales et à certains pays étrangers de cesser de croire qu’ils peuvent coloniser notre terre en échange de quelques routes, écoles et hôpitaux ».
Outre l’Afrique, quelles sont les régions concernées ?
Plusieurs pays asiatiques attirent aussi les investisseurs en mal de riz, légumes et autres oléagineux : le Kazakhstan, l’Ouzbékistan, le Pakistan, le Cambodge, la Thaïlande, le Vietnam… Mais la logique n’est pas toujours au rendez-vous. Ainsi, le Cambodge loue des terres au Koweït. Or le pays bénéficie de l’assistance du Programme alimentaire mondial. Comment un Etat qui a besoin de l’aide internationale a-t-il des surfaces arables en quantité suffisante pour les mettre à la disposition d’un autre pays avant de satisfaire les besoins de sa propre population ?
En Amérique latine, la Chine loue des terres au Mexique, l’Arabie Saoudite au Paraguay, la Corée du Sud en Argentine. Depuis 2000, le Brésil a concédé 5 millions d’hectares à des firmes agroalimentaires étrangères, notamment pour la culture du soja destiné à la fabrication de biocarburant. L’occasion de noter que, si pour l’essentiel les propriétaires des terrains cédés sont des pays du Tiers-monde, certains sont des Etats globalement riches, mais sous-peuplés par rapport à l’étendue de leurs surfaces agricoles. On l’a vu avec le Brésil. C’est aussi le cas de l’Australie (sur un autre continent) et de l’Argentine dont 10 % du territoire appartient à des étrangers. Tous ne sont pas des « agro-businessmen ». Plusieurs personnalités (comme Bill Gates ou Ted Turner, le fondateur de CNN) possèdent des milliers d’hectares, en Patagonie notamment. Mais de grands groupes viticoles français, italiens et espagnols sont aussi installés dans la province de Mendoza, aux pieds de la Cordillère des Andes ; les producteurs de céréales, eux, ont jeté leur dévolu sur la Pampa. De quoi faire réagir les associations écologistes, mais aussi l’Eglise catholique, qui dénoncent la multiplication des conflits avec les communautés indigènes (les Mapuches en particulier), la privatisation des accès aux rivières, aux forêts, aux sentiers de montagnes. « Les petits paysans et les tribus indiennes sont parfois violemment expulsés de leurs terres. Mais cela se passe loin de Buenos Aires et les autorités ne disent rien. Ces investissements sont rentables et il n’existe aucun contrôle quant aux conséquences écologiques, sociales et financières », regrette l’économiste Miguel Teubal, interviewé par Le Monde.
Certains spécialistes des questions foncières veulent croire que ces acquisitions de domaines agricoles à l’étranger peuvent déboucher sur du « gagnant-gagnant » à condition d’encadrer strictement les contrats et de protéger les droits des populations locales (voir article ci-après). D’autres dénoncent au contraire un néocolonialisme agraire et s’inquiètent des conséquences environnementales, sociales et économiques de telles pratiques. Parmi eux, les associations de défense des droits humains, mais aussi le directeur général de la FAO, Jacques Diouf.
Reste qu’il paraît humainement inacceptable que des surfaces agricoles de pays qui – comme l’Egypte, les Philippines ou le Sénégal – ont connu des émeutes de la faim en 2008, soient consacrées à la sécurité alimentaire des habitants des pays les plus riches.
Jean Piel
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14/01/2009
Vol au-dessus d'un nid de pourris
La politique n'use que si l'on en suce. Usés, frippés, vieuxdinosauré, les politiciens africains continuent néanmoins à monopoliser le pouvoir. Les partis politiques n'y sont que des coquilles vides à l'intérieure desquelles on pioche des courtisans. Versailles a sa réplique dans chaque capitale africaine. Madagascar n'échappe pas à la règle. La loi sur les partis est un remake du FNDR du temps béni du Socialisme : seuls ses membres peuvent se présenter à une élection. Mais la loi sur les partis est surtout la tête de pont d'une série de réforme constitutionnelle qui conduira vers des mandats illimités; bref, une constitution costardisée sur mesure à la taille de l'hurluberlu Ubu de lui-même qui, depuis le renversement du roi Venceremos (bah... "rouge"), mange "fort souvent de l'andouille" dont son pays regorge et s'est procuré "une parapluie" vert armé pour se protéger des alertes.
L'article suivant, de MFI, en apporte une lumière aveuglante. A vos narines... pardon, à vos lunettes !
Quand les intrigants se pressent autour du chef de l’Etat, la démocratie est en danger ! Car le maintien à tout prix de la position juteuse au bord de la mangeoire, qu’ils pourraient perdre si le président venait à se retirer, passe alors avant l’intérêt général.
A chacun sa croix ! Tandis que le Ghana ploie sous les compliments, le Niger, lui, offre le spectacle d’un bras de fer entre ceux qui voudraient voir le président Tanja prolonger son bail à la tête de l’Etat et ceux qui s’opposent fermement à toute remise en cause des dispositions constitutionnelles. A la fin de cette année 2009, le chef de l’Etat nigérien aura bouclé son second mandat. Dix ans ! Soit le maximum qu’autorise la Constitution. Ses partisans parlent d’une œuvre à parachever et mobilisent, manifestent, occupent à grands frais l’espace médiatique, pour obtenir la prolongation du règne. Face à eux, la société civile et les syndicats s’organisent pour empêcher ce qu’ils considèrent comme un recul de la démocratie. Le chef de l’Etat lui-même ne dit rien.
Et c’est bien ce qui inquiète une partie de l’opinion. Car, dans tous les pays du continent qui se sont livrés à ce jeu, c’est toujours par des manifestations d’une spontanéité suspecte que commence la mise en scène. Lorsque l’opinion aura été bien conditionnée, le président pourra alors apparaître, pour expliquer qu’il lui est impossible de résister à la volonté populaire. En avant, la présidence à vie ! De bonne source, Mamadou Tanja lui-même aurait confié à ses pairs de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), en décembre dernier, à Abuja, qu’il n’avait aucune intention de se maintenir. Il ne devrait donc, en principe, pas aller contre la Constitution de son pays.
Le problème, en Afrique, est que le chef de l’Etat est trop souvent encerclé de gens qui désirent le voir s’incruster. Non pas tant parce qu’ils l’aiment d’un amour inextinguible, mais parce que, la plupart du temps, ils lui doivent tout et se préoccupent de leur propre avenir. La position juteuse qu’ils pourraient perdre au bord de la mangeoire, si le président venait à se retirer, passe alors avant l’intérêt général.
A force de concentrer les critiques sur le président, on en arrive à oublier tous ces courtisans et ces intrigants, nationaux comme étrangers, qui sont autrement plus dangereux pour la démocratie. Par le passé, ils ont souvent eu le dessus, en Algérie, au Cameroun, au Gabon, en Guinée, au Tchad, au Togo ou en Tunisie. Ils échouent aussi, de temps à autre, comme en Zambie, au Malawi ou, plus récemment, au Bénin et au Nigeria. Le défi, aujourd’hui, est donc de leur faire échec au Niger, en soustrayant le chef de l’Etat à l’influence de ceux qui orchestrent la spontanéité de ces foules de manifestants. Ce n’est pas le plus facile. Car les griots sont là, au réveil du chef, et ils sont encore là, tard le soir, pour éteindre les lumières, au moment où celui-ci s’endort. Mais puisque ces gens sont généralement d’une servilité sans borne, il suffirait que le président dise qu’il s’en ira pour les voir chanter, avec des arguments tout aussi convaincants, la grandeur et la lucidité de l’homme d’Etat.
Jean-Baptiste Placca
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07/01/2009
Les souvenirs, et les regrets aussi…
Ra8 est fini. Voici venir Ra9. Il paraît quel le chiffre 9 est plutôt rare, notamment lors des tirages de loto. C’est peut-être une des raisons qui explique pourquoi les joueurs malgaches parlent de « tsabo sivy ». Apparemment donc, on a tiré le gros lot. Je l’ai toujours espéré, les rares fois où je joue, surtout en France avec les dizaines de millions d’euros de l’Euroloto. En vain. Malheureux au jeu… Un début d’année est justement le moment pour faire le bilan de l’année éc(o)ulée. Parler des souvenirs. Et des regrets aussi.
« Les souvenirs et les regrets aussi… » J’ai découvert ce vieux bouquin au hasard d’une visite dans les rayons de la bibliothèque de l’université privée Essva, à Antsirabe. C’est vieux de quinze ans, mais j’ai pris mon pied en le lisant. J’ai surtout beaucoup ri. Il faut reconnaître que son auteur, Catherine Allégret, la fille de Simone Signoret, écrit formidablement bien comme tous ceux qui écrivent avec leur cœur. Une plume qui me renvoie de temps en temps à celle de Mialysenfout. Enfant de la balle, Catherine Allégret passera sa vie sous des poids lourds. Fille d’une star oscarisée à Hollywood, cette dernière elle-même mariée à une autre star plébiscitée par tout New York au point de faire craquer Marilyn Monroe, elle ne peut que jouer les second rôles, à la vie comme sur la scène. Un rôle qu’elle tiendra merveilleusement bien. Une leçon de modestie et d’espoir pour ceux qui croient qu’il n’y a pas de vie en dehors des étoiles. Le tout avec un gros bouquet d’humour à faire crouler un croque-mort.
« Le 9 novembre 1991, Ivo Livi dit Yves Montand s’est éteint pour l’état civil, victime d’un ultime infarctus, victime de ses colères, victimes de la vie qu’il s’était mis en tête de vivre jusqu’en 2009… » Yves Montand était l’épouse de Simone Signoret. Je ne savais pas qu’il espérait vivre jusqu’à cette année. Je ne savais pas non plus que Jacques Prévert, dont j’adore les poèmes surréalistes, portait une chaîne d’or à la cheville. Désormais, ce sera mon prochain caprice, tanora lalandava. Après une épaule tatoo il y a dix ans. Comme quoi, mes caprices ne sont pas légions.
J’adore les biographies. C’est peut-être pourquoi j’en ai écris. Après Mahaleo en 2007 dont il ne me reste plus que quelques exemplaires, j’ai fait celui de Jaojoby en 2008. J’en ai aucun exemplaire. Tout est resté à Paris. Des condensés de souvenirs. Mes regrets 2008 se rapportent essentiellement à des personnalités que 2008 a emporté.
Regret de n’avoir pas rapporté ici l’autobiographie du père jésuite Rémy Ralibera, figure respectée et respectable du journalisme malgache quoique il ait choisi la voie de la presse par accident. Comme celui de Rome, tous les chemins mènent vers les médias. Son livre est truffée de révélations sur les récents événements à Madagascar. On en reparlera certainement un jour.
Regret aussi, celui d’avoir omis la disparition du poète Rado. J’étais à Paris et je n’ai appris la nouvelle que deux jours après, en surfant sur Internet. Je trouve que « Ho any ianao kanefa » est inspiré de « Je Finirai Par L’oublier » de Nana Mouskouri. Rado, dont la simplicité des rimes constitue à la fois le charme et la puissance évocatrice, a inspiré à son tour deux générations d’écrivains. Parfois en herbes. Et qui le sont restés. J’ai perdu Rado une seconde fois lorsque, en rageant ma bibliothèque, je me suis aperçu que mes recueils de poèmes de Rado ont disparu.
Regret, enfin, de n’avoir pas parlé de la disparition aussi de Charlotte Arrisoa Rafenomanjato, une écrivaine malgache francophone plus connue en France qu’à Madagascar. Après avoir été séduit par le charme de «notre Panurge national » (sic) en 2002, cette sage-femme a accouché d’un livre, « Marc Ravalomanana, de président de la rue à président de palais », avant de regretter amèrement son choix. Elle le fait savoir dans le second tome du livre qu’aucun éditeur n’a osé publier. Néanmoins, on peut le télécharger gratuitement ici. Elle y fait appel à « la trombe purificatrice de notre tody national, le boomerang de la malfaisance » pour flageller ceux qui ont trompé le peuple-enfant de Madagascar avec un épouvantail de messie à la peau de sataniste.
Personnellement, je fais partie de ceux qui n’ont pas voté depuis 2001. Je n’ai donc pas de regrets. Rien que des souvenirs…
17:18 Publié dans Edito | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : madagascar, société, politique, actualité, ravalomanana, yves montand, simone signoret | Facebook