28/08/2009
Cycle de Maputo : esprit, y es-tu ?
Chronique d’un échec prévisible. Ceux qui sont dans le secret des petits dieux de a politiques malgaches savaient que Maputo II sera un fiasco. Tout est parti d’un petit chuchotement de Didier Ratsiraka dans l’oreille chaste du locataire d’Iavoloha : « Si tu t’abstient d’être à la tête de la Transition, je te soutiendrai aux prochaines élections ». Depuis, malgré ses déclarations qui affirment le contraire, il s’avère incontestable que le vieil Amiral veut renverser la vapeur de l’histoire pour être à la barre de la Transition. Peut-être pas personnellement, mais par personne interposée.
Que nous apprend l’histoire ? Que c’est toujours un Merina qui dirige la Transition, après quoi un Côtier monte au pouvoir. Je déteste parler ainsi. Evoquer les origines et tout. Mais mes propos ne peuvent y échapper quand on avance à Maputo que le Premier ministre doit être originaire du Centre et caetera.
Qu’est-ce qui a manqué à Maputo II ? L’esprit de Maputo I. Une loi, une charte, une convention… c’est que des textes. On peut pinailler sur les mots. L’important, c’est l’esprit. Et l’esprit de Maputo, c’est l’apaisement et la réconciliation. Mettre face à face les deux « Premiers ministres » s’inscrit-elle dans un esprit d’apaisement et de réconciliation ? Ecarter Andry Rajoelina de la présidence de la Transition s’inscrit-il dans un esprit d’apaisement et de réconciliation ? La réaction des Commandants Charles et Lylison à Ivato, les Coutiti et Rahitso de la HAT, est un signe que Peau-Rouge n'a pas enterré la hache de guerre, suivant l'esprit de Maputo. Et il n'est pas le seul...
Finalement, le plus démocrate de tous, c’est celui qui n’a pas crié vengeance ni fait appel à des mercenaires lorsqu’on l’a chassé du pouvoir. Lui que l’on a traité publiquement de con, des années avant Sarkozy. Je suis amer en le constatant, vu que je l’ai toujours moi-même tourné en bourrique.
Le cycle de Maputo est initié par les Nations Unies. Nos chers querelleurs sont donc obligés de trouver un terraind’entente, un jour ou l’autre, sous peine de mettre Madagascar au ban des nations. Même si la tentation du financement parallèle hante toujours la HAT. Sans qu'elle ait jamais encore osé se jeter à l'eau et rompre définitivement les ponts avec les bailleurs de fonds traditionnels. Mais d’ici là, que de sacrifices inutiles, du temps perdus à marchander sur des « chaises » qui, si elles étaient de cactus auraient sûrement trouvé peu de preneurs.
Et je me met à rêver du jour où Madagascar sera débarrassé des considérations ethniques et autres quota régional pour ne privilégier que la méritocratie. Je me met à rêver du jour où les politiciens sacrifieront leurs intérêts personnels au profit du bien collectif de la Nation. Du jour où l’on construira un Jurassik Parc pour tous les dinosaures (vieux et jeunes) de la corruption et autres malversations qualifiées de haute politique…
Ce jour là, j’irai sculpter les bustes de nos dirigeants sur le mont Rushmore de la démocratie malgache.
16:54 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : maputo, madagascar, politique, transition, hat, andry rajeina, didir ratsiraka, ravalomanana, monja roindefo, manandafy | Facebook
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