23/09/2015
Antananarivo, dix ans après...
"... Et si on se donne rendez-vous dans dix ans ?". Telle était le chute d'un article que j'ai écrit pour le quotidien "Les Nouvelles", le 07 juin 2005. Il s'agit d'une page entière consacrée à "mon" Plan d'urbanisme pour la ville des mille merveilles qui croule sous mille et un problèmes.
Le plan est simple : il y a encore de la place à Tana. Il suffit de bien s'organiser. Il faut désengorger le centre-ville et "déplacer" les gens dans la plaine du Betsimitatra. Il est encore possible de faire des dizaines de 67 ha à Andohatapenaka, Anosizato, Ankasina, Ampefiloha-Ambodirano, Ankorondrano ou encore à Marohoho et By-pass... Après quoi, on pourra raser les ghettos truffés de "lalan-kely", nids d'insécurité, et redessiner Tana avec des grands boulevards et des espaces verts... Andranomanalina, Isotry, Anatihazo, Manarintsoa et Antohomadinika deviendront alors les nouveaux quartiers des affaires de la capitale avec des immeubles modernes et des centres commerciaux !
Non, ne criez pas au scandale, Madagascar a besoin de construire 950.000 logements afin de pouvoir loger tout le monde. Pourquoi ne pas commencer par la capitale ?
Oui, Betsimitatatra n'est pas une fatalité. Ces rizières, sales et non rentables, ne sont plus en fait que marécages où se développent les épidémies qui font honte à Madagascar : la peste et la choléra en première liste, sans oublier le paludisme...
On peut très bien le remblayer sans que cela expose Tana à un risque d'inondation durant la saison des pluies. Paris, Amsterdam et bien d'autres grandes villes sont passées par là. Il suffit pour cela de construire de larges canaux, à ciel ouvert -mieux que celui d'Andriantany, ou souterrains comme il en existe dans toutes les grandes villes du monde. D'immenses canaux où les touristes eux-mêmes prendront plaisir à visiter, et non ces ridicules "dalles" de quelques centimètres de large et autant en profondeur, vite bouchées par les tonnes d'ordures et surtout de matières plastiques ! Ailleurs, à Monaco et au Pays-Bas, on va jusqu'à remblayer la mer, polder que cela s'appelle. Alors, ce n'est pas un marais qu'Andrianampoinimerina lui-même n'a pas hésité à dompter, qui fera reculer le Tananarivien moderne. Il y a bien des ingénieurs malgaches ou "vazaha", pourquoi pas si les locaux sont à court d'idées, capables de résoudre cette équation déjà posée plus haut : "Comment remblayer Betsimitatatra sans que cela expose la capitale à un risque d'inondation ?".
Comme à l'époque des rois, c'est le pouvoir central qui doit piloter ce projet. Le problème est que les promoteurs privés ne se soucient nullement d'environnement et d'urbanisme. D'où les remblayages sauvages qui ne peuvent que mener au catastrophe ! Dans l'article, j'ai cité notamment le cas du boulevard de l'Europe, alors nouvellement construit.
Dix ans après, Betsimitatatra continue effectivement de disparaître...
Pour ceux qui ne sont pas convaincus par "mon" plan d'urbanisme, je leur donne de nouveau rendez-vous dans dix ans !
Randy D.
21:12 Publié dans Edito | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : madagascar, antananarivo, randy donny, plan d'urbanisme | Facebook
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