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20/07/2014

Langue langy

Il y a du bon à mettre de l'ordre dans son ordy des fois. Cela m'a permis de tomber sur cette chronique que j'ai écrit pour "L'Observateur" en 2011, et que j'ai prévu de publier ici avant de l'oublier dans un dossier. Plus de trois ans après, mon opinion ne change pas sur le sujet.

Guerre de langues

« Tenin-dreny » vous-mêmes !

Retenez bien ce nom car vous n’allez plus en entendre parler. Ou plutôt, on ne le parlera plus. Arho. Il s’agit d’une langue en voie de disparition. Seule deux (2) personnes, deux sœurs, la parlent actuellement en Nouvelle-Calédonie. Et elles sont déjà assez vieille. Avec elles disparaîtront l’Arho qui fait partie des 19 langues en périls sur les 24 que parlent les canaques.

Ceci mérite qu’on en parle du fait qu’hier était, paraît-il, la 11ème journée de la langue maternelle. Pour ceux pour qui ce « paraît-il » gênent, c’est tout simplement parce que pour l’auteur de ces lignes, la langue maternelle, sa langue maternelle, n’a pas besoin d’une quelconque journée internationale pour exister. Bien sûr, il y a ceux qui affirment craindre pour sa disparition. On ne sait pourquoi. Mais ce ne sont que des oiseaux de mauvais augure comme il en existe depuis le temps de nos ancêtres les vazimba. Le malgache est pratiqué par plus de 20 millions de personnes sur terre. Ce n’est pas demain la veille qu’ils vont disparaître d’un coup, suite à un génocide ou à une météorite géante qui va leur tomber sur la tête, ou qu’ils se mettront ensemble, tels des apôtres visités par le Saint-Esprit, à baragouiner une autre langue que celle qu’ils pratiquent au quotidien. Une langue ne meurs tant qu’elle évolue. Et le malgache est une langue en perpétuelle évolution. Peut-être pas dans le sens voulu par certains puristes. Mais elle évolue. Ceux qui, contrairement au reste de la planète, ne veulent pas utiliser les mots tee-shirts, sandwich ou jogging n’ont qu’à éviter d’en porter, d’en manger ou d’en faire. L’évolution d’une langue dépend de la population. Qui peut contester que « beka » (du français bécane) est beaucoup  mieux que « tongomalady » inventé par des intellectuels soixante-douzards pour dire bicyclette ? L’académie a le choix, en tout cas. Les académicien qui dira, certainement, que « komberaka » est une contraction détournée de « combine ». Et bien non. « Komberaka » vient de « komin’i Beraka ». Au temps béni des royaumes, un roi d’Analamanga n’a pu venir au bout d’un petit village situé en périphérie d’Imerina qu’en sollicitant l’aide d’un traître, le bien-nommé Beraka, qui leur a donc fourni les informations nécessaires pour attaquer le village sans coup férir. D’où le coup ou la conspiration de Beraka. Du malgache pur jus.

Définitivement, la langue appartient au peuple et non à l’élite. En fait, c’est justement cette élite là, de par sa formation « vazahisée », qui porte la langue malgache sur l’échafaud. Par son excentricité, son ignorance, sinon sa méprise de ce qui est populaire, et son intellectualisme à deux balles. Suivez mon double regard. Pour commencer, qui a eu cette idée folle, un jour, de changer le « tenindrazana » (langue des ancêtres) par « tenin-dreny » ? Cette dernière n’est qu’une simple traduction de « langue maternelle ». Une traduction particulièrement traîtresse et dévalorisante car dénuée de l’essence qui fait du « tenindrazana » l’équivalent international de « langue maternelle ». Et puis, « tenin-dreny » sonne comme un juron. Bref, une insulte aux valeurs malgaches. Rien que pour ça, le signataire ne célèbrera jamais ‘ty journée internationale des « tenin-dreny » ‘ty.  

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Sur le même sujet, mon avis dans le magazine "Watsa" de mai 2014, en pp. 25. A voir également ici .

03/03/2011

Sex, drugs & rock'n roll : on a tous quelque chose en nous de Rabearivelo

A paraître dans "L'Observateur" de ce jour, vendredi 4 mars, jour de son anniversaire, un portrait rock'n roll de JJ Rabearivelo, l'homme de lettres malgaches le plus célèbre de tous les temps.

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30/07/2008

« La saga Mahaleo » vu par « Mada »

Quelques mois après sa parution en juin 2007, à l’occasion du concert à l’Olympia du groupe, le livre biograpMadajournal.jpghique sur Mahaleo est épuisé. En tout cas, il n’en reste plus que de rares exemplaires. Ceci constitue un petit exploit dans le désert de l’édition bibliographique malgache. Occupé par différents projets éditoriaux, je ne pourrais plus assurer une réédition. Je suis donc actuellement en train d’essayer de vendre ses droits pour une version « revue et augmentée ». Cela peut être une bonne affaire car le groupe pourrait encore faire l’Olympia en 2009.
Voici ce qu’en a écrit le « magazine des Malgaches de l’étranger », « Mada », en septembre/octobre 2007.   

(…) A la fois journaliste et historien, l’auteur s’est logiquement penché sur le passé pour mieux expliquer le présent. Ainsi, il relate l’épopée de Mahaleo depuis sa création jusqu’à nos jours.

Se livrer à un tel exercice est quelque peu périlleux car nul n’ignore l’itinéraire de Mahaleo, du moins dans ses grandes lignes. C’est que, le groupe compte à son actif trente-cinq ans de carrière artistique ininterrompue, une longue période durant laquelle il est toujours resté célèbre. A tel point qu’il a suscité un nombre considérable d’articles de presse, d’émissions de télévision et de radio, d’infos sur le réseau Internet et de documentaires produits sur DVD. Il a même fait l’objet d’un long métrage pour le grand écran. Voire de mémoires de fin d’études universitaires.

Dans ces conditions, l’auteur a évité d’écrire une simple chronique, rapportant des faits consignés d&ans l’ordre chronologique, qui rabâcherait des faits et événements déjà connus. Certes, le récit de l’interminable ascension de Mahaleo est relaté dans le livre. Mais ce dernier entend apporter du neuf. Pour ce faire, il fourmille également de maintes informations inédites sur les fais et gestes de Dama, Fafa, Nono, Raoul, Bekoto, Charles et Dada. Leur entente, leur brouille, leurs retrouvailles y sont rapportées. Et aussi la connivence entre les sept membres du groupe afin de préserver à la fois l’intérêt de leur formation commune et leur intérêt personnel respectif.

Dans sa préface, Randy Donny explicite longuement sa manière d’aborder son sujet. « En parlant de Mahaleo, écrit-il, personne n’est jamais allée  plus loin que les généralités. Il s’agit donc du premier travail véritablement approfondi sur l’histoire du groupe, ses origines, ses membres, son parcours avec ses heurs et ses malheurs ». Et d’ajouter : « Comme tout travail pionnier, il est tout sauf complet et définitif. Notre dessein est tout simplement de présenter une nouvelle approche du sujet, sans dithyrambe comme dans les articles de journaux, ni prétention didactique comme dans une étude universitaire. Il s’agit tout juste d’une modeste contribution aux réponses à deux questions fondamentales : quel est le secret de la popularité de Mahaleo et comment le groupe est-il parvenu à durer aussi longtemps ? ».

L’auteur conclut alors ses propos en ces termes : « Voici Mahaleo. Vous connaissez la musique. Découvrez l’histoire. Manao azafady kely tompoko fa handroso ‘ty tantara ! ». (phrase d’introduction à un récit, tirée d’une chanson en malgache de Mahaleo).

Une telle invitation ne peut qu’inciter à la lecture du livre. Un livre dont la parution constitue par ailleurs une première. C’est que, aussi curieux que cela puisse paraître, La saga Mahaleo est le premier véritable ouvrage sur le célèbre groupe malgache. En matière d’édition, il n’y a eu jusqu’ici que quelques petites brochures consacrées à ce dernier. L’ouvrage de Randy Donny, édité en format livre de poche, remplit donc un vide.

En guise d'illustration, appréciez ce clip glané sur YouTube de Chrisrala, une jolie jeune femme aux mains d'argent.