16/11/2008
La lutte contre le Sida passe par une lutte contre l’orgueil
Le virus du sida (VIH) est devenu indétectable chez un patient leucémique et séropositif après une greffe de moelle osseuse sophistiquée, un "cas intéressant" mais "isolé" qui ne doit pas éveiller de faux espoirs, a expliqué l'hôpital berlinois de la Charité. Séropositif depuis dix ans, le patient, un Américain de 42 ans qui vit à Berlin, a dû subir une greffe de moelle osseuse pour traiter une leucémie qui s'est déclarée chez lui il y a trois ans. Or, parmi les donneurs potentiels présentant une moelle compatible avec la sienne, se trouvait une personne porteuse d'une mutation génétique déjà connue des scientifiques, mais inexpliquée à ce jour : cette particularité, une mutation du récepteur CCR5 du virus, est présente chez 1 à 3% de la population européenne et semble conférer aux individus porteurs une immunité de facto face au VIH. L'équipe de l'hématologue berlinois Eckhard Thiel, qui a pris en charge le patient, a choisi ce donneur particulier "dans l'espoir que, après la greffe de sa moelle osseuse, l'infection au VIH du malade disparaîtrait elle aussi". Le patient, sous traitement antirétroviral depuis des années et n'avait jamais développé le sida, a arrêté son traitement au moment de la greffe, afin d'éviter que les antiviraux n'entraînent son rejet. "Normalement, l'arrêt des médicaments (antirétroviraux) entraîne en quelques semaines le développement du sida. Jusqu'à aujourd'hui, plus de 20 mois après la greffe réussie, le VIH est indétectable chez ce patient", a résumé mercredi l'équipe du Pr Thiel. "Ce cas particulier montre le rôle-clef joué par le gène CCR-5 dans la transmission du HIV et le développement de la maladie", a ajouté le Pr Thiel.
Cette info, parue dans Yahoo, me ramène dix ans en arrière.
En 1997, j’étais le premier à signaler la découverte par l’équipe de Zaranaina d’u traitement qui guérit du sida. Je ne dirais pas médicament car le traitement relève en fait du « raokandro » (tisane améliorée ?). C’est que l’équipe de Zaranaina a testé une décoction composée de plusieurs plantes médicinales qui s’est avérée efficace. J’ai lu le résultat de l’analyse d’une université belge. Les virus diminuaient effectivement après traitement avec le traitement de Zaranaina. Quelqu’un d’Italie nous a alors contacté pour en savoir plus. Le hic est que, comme dans les recettes de grand-mère, il n’y a pas d’extraction du principe actif. Résultat : le traitement contient des éléments toxiques. Je ne sais à quel degré, mais c’était suffisant pour les autorités pour interdire son utilisation.
Début 2008, une autre équipe, celle de l’Institut de management et de gestion appliquée (Image Appli), dirigée par le Pr Nirina Andriamanalina, candidat malheureux aux présidentielles dans une vie antérieure soit-dit en passant, annonce qu’elle a trouvé un autre traitement qui guérit du Sida. On sait que le Pr Andriamanalina, était gendre de Zaranaina et il fut même un temps où tous deux travaillaient ensemble. Zaranaina accuse d’ailleurs le Pr Andriamanalina d’avoir volé sa découverte. Une accusation que ce dernier réfute évidemment.
Comme avec Zaranaina, le traitement du Pr Andriamanalina est snobé par les autorités pour, on va dire les choses de manière simple, insuffisance de preuves. Selon les déclarations d’un responsable d’Image Appli au quotidien « Ma-Laza » n° 1170 du vendredi 17 octobre 2008, le traitement est « médicalement approuvé dans 2 pays, notamment l’Afrique du Sud et l’île Maurice ». Dans ce dernier pays, « Image Appli aurait déjà guéri une dizaine de patients environ lors des essais techniques ». Si bien que les autorités mauriciennes auraient « proposé une vie de nabab à toute l’équipe, ainsi qu’à leurs familles respectives. Ce pays a, par la même occasion, de mobiliser un budget colossal (…) Les dirigeants ont même proposé à l’équipe d’Image Appli de changer de nationalité et d’y poursuivre leurs travaux ». Une proposition alléchante que les responsables d’Imag Appli ont refusé « en bon patriote » (sic). Un détour sur le site web d'Image Appli s'impose.
J’ai fait un test du Sida en 1997. Au bout d’une semaine angoissante, j’ai eu le résultat : négatif. Depuis, je fais attention. Néanmoins, si j’attrape le Sida, mourir pour mourir, je ne vois pas pourquoi je ne vais pas tester le traitement de Zaranaina ou du Pr Andriamanalina. Je n’aurais rien à perdre, non ? Déjà que en seulement un an, Madagascar a connu deux ruptures de médicaments antirétroviraux (ARV). Sans oublier l'administration d'ARV périmés. Les ARV coûtent des millions de Francs malgaches (Je ne me suis pas encore résolu à compter en ariary). Or, depuis l’Inde, Ranbaxy, dont j’ai assisté au lancement des médicaments à Madagascar, annonce pouvoir offrir des médicaments contre le Sida qui coûte 1 dollar par jour.
Première question : Pourquoi dénigre-t-on purement et simplement Zaranaina et Image Appli au lieu de les financer pour qu’ils aillent au bout de leurs recherches ? Bientôt, on va dépenser de l’argent pour acheter un nouvel avion à notre cher président, leader bien aimé et soleil de la Nation.
Deuxième question : pourquoi le médicament à 1 dollar par jour n’est-il pas vulgarisé ? La plupart des malades du Sida sont pauvres.
Réponses provisoires : la lutte contre le Sida obéit à des politiques que le commun des mortels ignore. Ou si : beaucoup d’argent est en jeu et des traitements qui viendraient des pays du Sud vont bouleverser la géostratégie du financement tout en dévalorisant les chercheurs occidentaux. Déjà, rien que pour la paternité de la découverte du virus, c’était la bagarre entre Français et Américains.
Un Sida incurable gangrène l’humanité depuis des siècles : l’orgueil.
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27/07/2008
Il aurait voulu être un artiste
J’ai appris la nouvelle par un SMS. « Tu peux nous refiler une bio de Herizo ? Il vient de mourir hier soir ! ». C’était vendredi 25 juillet 2008 dans la matinée. J’étais alors en route vers Antsirabe après avoir assisté à une festivité d’exhumation à Soanindrariny (Antsirabe). Et Dieu sait si une bio de Herizo exhume bien de choses. Plus triste maintenant que l’intéressé n’est plus là.
Je l’ai connu capitaine d’entreprise et conseiller à la Présidence sous Didier Ratsiraka. C’était avant de le rencontrer. J’ai alors répondu à la petite annonce d’une entreprise de presse qui cherchait « des journalistes de très haut niveau » dans plusieurs domaines. Et j’étais étonné de me voir convoqué devant un Herizo Razafimahaleo que je n’ai vu jusque là qu’en photo. Pendant trente minutes, on a parlé de tout, de rock malgache à la Banque mondiale, en passant par les instituteurs et autres sujets propres à me tester. C’est ainsi que j’ai intégré la rédaction de « L’Express de Madagascar » sous le regard courroucé des « anciens », ceux qui étaient au journal depuis sa fondation. C’était le 9 mai 1996. Je serais resté sept ans à l’ombre de ce bon vivant dont la corpulence a déteint sur moi. Lors des deux premières années à Ankorondrano, je gagnais parfois 2 kilos par mois. Moi qui étais toujours, auparavant, le gringalet de service. C’est dire que je me plaisais à travailler sous les ordres de celui que les employés appelaient affectueusement « Big ».
En fait, sous les ordres est exagéré car Herizo Razafimahaleo, du moins lorsque j’étais déjà là, venait rarement au desk. Quand il avait quelques choses à dire, il prenait sa belle plume et signait JR, Jossicher étant son second prénom. Il aurait voulu être un journaliste, il a fondé un journal. Une guitare à la main, il aimait chanter « Hey Joe » à la grande joie de ses invités. Il aurait voulu être un artiste également. Il a érigé l’économie en art. « Comprendre l’économie » était une rubrique qu’il animait lui-même. Il voulait mettre cet exercice de haut vol qu’est l’économie à la portée de tout le monde. Il en avait les compétences pour avoir fréquenté des universités aussi prestigieuses que Cambridge et Harvard. Ses diplômes sont authentiques, pas honoris causa arraché à coups d’influences comme pour certains. Herizo voulait élever le débat que, malheureusement, d’autres avant lui (et cela ne fait qu’empirer) ont arrimé au ras du sol. Ce qui fait que ses discours politiques, il était deux fois candidat aux présidentielles, étaient généralement considérés comme réservés à l’élite. Ironie du sort.
Lorsqu’il a vendu « L’Express », j’ai changé de rédaction, quelque part à la recherche d’un boss aussi attachant que lui. Je n’aurais pas l’honneur de présenter mes condoléances à sa famille qu’il quitte précipitamment à 53 ans. Je me console donc à cet hommage en guise de « lambamena ». On dit que ce sont toujours les meilleurs qui partent. Herizo Razafimahaleo est enterré à Ambositra, sa ville ancestrale qui se trouve à 42 km de la mienne. Que l’âme de celui dont le nom de code auprès des journalistes est Bouddha repose en paix.
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12/06/2008
Les dauphins d'Antsohihy victimes d'Exxon Mobil ?
Des dizaines de dauphins égarés à plusieurs kilomètres des côtes. Les médias en ont abondament parlé. D'après ce que j'ai entendu sur la Télévision nationale, TVM, la cause de la mort de ces gentils dauphins tristes demeure encore indéterminée. Le témoignage de quelqu'un, dont je tairais l'identité, mais qui est passé dans les parages vers les débuts de cette catastrophe écologique apporte un éclairage inédit. Selon ce témoignage, la compagnie pétrolière Exxon Mobil a utilisé des sonars pour prospecter dans des endroits. Or, on sait que les dauphins fonctionnent suivant le même système. Les sonars d'Exxon Mobil auraient-ils désorientés les dauphins au point que ces derniers en arrivent à avoir des difficultés pour survivre ? Des dizaines de dauphins sont déjà morts dans le port insalubre d'Analalava, en plein mangroves. Une enquête est en cours, mais les écologistes savent que le requin Exxon Mobil est bien connu pour les avis hautement scientifiques de ses experts payés en dollars. Les photos sont du témoin sus-cité.
"Je suis passé par Analalava et Antsohihy lors de ma dernière mission,
Et les gens sont très préoccupés par la mort de nombreux dauphins ces
derniers jours : les rumeurs vont bon train.
Au large c'est un site ou Exxon Mobil est en train de faire de la recherche
pétrolière en mer
La compagnie avait averti les villageois le mois dernier qu'ils allaient
faire circuler un bateau chargé de faire (entre autre) des sondages avec un
sonar a balayage latéral, du genre : « ne vous inquiétez pas ce ne sont pas
des bâtiments de guerre, tout ça est inoffensif c'est juste de la
recherche..."
On ne sait pas encore s'il y a une relation de cause à effet , mais le 2
juin le bateau d'Exxon Mobile a quitté le port de Mahajanga pour se rendre
sur le site en mer. Mercredi 3 juin il y avait une quarantaine de dauphins
bloqués au fond d'un bras de mer qui remonte sur 60 km jusqu'au port
d'Antsohihy.
Le lendemain jeudi 4 juin les dauphins étaient plus d'une centaine et 27
étaient déjà morts (j'ai vu 6 cadavres dans le port d'Antsohihy, dont deux
bébés.... C'est assez poignant)
Hier une équipe d'Antsohihy a recensé au total une quarantaine de dauphins
morts !.
Un autre est venu s'échouer sur la digue du port d'Analalava , ce qui ne
s'etait jamais vu....
Des bras de mer comme celui d'Antsohihy il y en a des dizaines dans la
région....
Je crains que ce ne soient la que les premières victimes.....triste.
Si vous avez des copains écolo il faut peut être en parler"
16:11 Publié dans Science | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, société, vive la vie, actualité, santé, nature | Facebook
06/06/2008
Just a little help for a baby
Ce n'est pas dans mes habitudes de le faire, mais aujourd'hui, je souhaite partager avec vous ce cri du coeur que j'ai trouvé sur le blog d'une amie, ici, et qui a profondément touché le père qui love en moi. J'ai aussi consulté le blog de celle par qui cette chaîne de solidarité est née, Diana Chamia, une jeune métisse karana (malgacho-indienne) qui poursuit actuellement des études de journalisme à Majunga. SOS.
Aujourd'hui, nous voudrions vous parler de Kamba. Kamba est un petit garcon ne a Majunga-Madagascar en aout 2007 avec une terrible malformation. A l'hopital ou il est reste un mois apres sa naissance, ils n'ont pu rien faire.
Georgine, la tres jeune maman s'est retrouvee toute seule avec ses jumeaux et leur soeur ainee quand le pere de ses enfants l'a abandonnee avant meme la naissance des jumeaux. Georgine gagnait sa vie en faisant la lessive mais les gens l'ont repoussee depuis qu'elle a eu Kamba. Elle est devenue une veritable paria.
Il y a quelques semaines, Diana Chamia, une jeune etudiante dans l'ecole de journalisme a Majunga, a rencontre Georgine dans la rue. Tout a fait par hasard. Et c'est Diana, qui pour la toute premiere fois, a voulu s'informer du malheur de cette femme et de son bebe. C'est aussi Diana qui a commence a en parler dans son blog. Elle a fait la promesse a Georgine qu'elle allait faire tout son possible pour l'aider. Pour ce faire, elle a lance un appel d'aide.
Une mobilisation formidable s'est faite aussi bien localement qu'en dehors de Madagascar, a travers l'internet pour la soutenir dans ses efforts. Dans un premier temps, on a reuni des fonds pour envoyer la petite famille a Antananarivo, la capitale, pour faire des scanners afin de voir les possibilites d'operer Kamba.
Ils sont arrives a Antananarivo le 2 juin 2008. Un chirurgien d'un hopital de la capitale s'est porte volontaire pour faire l'operation. On aborde maintenant la phase la plus importante des levees de fonds pour couvrir les besoins pour l'operation et le post-operation. C'est pourquoi on lance un appel a vous tous, a votre generosite. Vous pouvez aider en faisant des dons, en offrant de l'hebergement pour un certain temps a la petite famille apres l'operation et surtout en partageant cette histoire a toutes vos connaissances.
- Si vous etes a Madagascar, vous pouvez contacter Max au 033 12 114 05 ou au 20.62.904.46 qui vous donnera les directives pour vos dons
- Si vous etes en-dehors de Madagascar, vous pouvez faire un don sur le compte paypal special Bebe Kamba sur le site de Zaza-Vavy et/ou poser des questions a nos contacts.
Toute personne ayant contribue a cette action solidarite recevra un rapport et des mises a jour reguliers sur l'evolution de l'etat de bebe Kamba. Nous esperons du fond du coeur que vous viendrez vous joindre a cette action.
Diana Chamia, la famille de Kamba & le comite.
15:36 Publié dans Science | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : vive la vie, société, actualité, femme, santé, presse, madagascar | Facebook
16/03/2007
IVG : Un autre débat à ouvrir
J'ai toujours dit à mes journalistes d'ouvrir le débat sur des thèmes restés jusqu'ici tabou. L'avortement en fait partie. Il y avait déjà un dossier sur le sujet, mais il n'abordait pas vraiment la question qui mérite, j'estime, d'être posée : oui ou non, faut-il légaliser l'IVG à Madagascar maintenant. Finalement, c'est un éditorialiste d'un autre journal, "Ma-Laza", qui a décidé de prendre le taureau par les cornes. Je ne dis pas que je partage tout ce qu'il dit. "Atsipy ny tady eny an-tandroky ny omby..."La législation sur l'avortement, désigné comme IVG, doit être appliquée de manière volontariste. Le décès d'une jeune femme, suite à une complication, alors qu'elle s'est fait avorter chez un soignant privé, a suscité beaucoup de réactions de la part de l'opinion.
Qui est responsable ? difficile question, mais le débat devrait être ouvert de manière officielle, comme en Espagne récemment. Le droit de vie, le droit à l'avortement, l'éthique du corps médical et la répression des matrones qui se livrent à ce genre de pratique, sans le respect de l'hygiène. Avec les risques énormes que cela suppose.
Ne nous voilons pas le visage, il devrait exister un commerce létal, mettant fin à des vies conçues et qui concernent principalement des jeunes filles et des adolescentes.
L'homme est-il réellement libre disposer de son corps ? Avorter à une semaine de la conception est-il un crime ? à quelles conditions un IVG est-il autorisé ? Dans certains pays, une grossesse issue d'un viol ou d'une relation sexuelle sans consentement mutuel peut être interrompue. Avec les progrès de la médecine, on peut déceler des anomalies et des handicaps physiques avant la naissance et certaines lois autorisent également l'avortement dans ce cas.
A Madagascar, la loi interdit formellement l'avortement. Mais il reste que le sujet n'a pas été scientifiquement abordé. Les explications sont généralement greffées à la notion chrétienne de la vie. Une conception est en soi une vie qui se forme, même dès les premières heures. Le "Tu ne tueras point" est synonyme de respect de al vie humaine, fut-elle un fœtus.
Les fœtus découverts ici et là témoignent d'une extrême pauvreté morale que ne peut justifier la pauvreté. La grossesse non désirée est le résultat de l'ignorance des règles de la conception et du fonctionnement du corps humain.
Somme toute, la solution à l'avortement est unique : ne pas tomber enceinte. Et les moyens vont de l'abstinence à l'observation des méthodes de contraception, en passant par la morale et le respect de la vie.
Publié dans "Ma-Laza" du samedi 10 mars 2007, p. 6
18:15 Publié dans Edito | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Santé, médecine, avortement, Madagascar | Facebook