15/10/2008
La crise expliquée aux victimes
(MFI) Pour tous ceux qui, par centaines de millions, sinon par milliards, ne comprennent rien à la crise financière actuelle et se demandent ce qu’ils risquent à approcher de trop près la Bourse, un internaute imaginatif a trouvé une manière originale d’expliquer ce monde étrange.
Les singes et la bourse
L’auteur, Nadim Kalife, se présente comme un homme d’affaires, mais il est aussi un brillant économiste, qui enseigne sa discipline dans une université togolaise. Son histoire est comme un conte, qui vaut largement un cours magistral. Un de ces cours dont on sort guilleret, convaincu d’avoir tout compris, et pour toujours.
Un inconnu débarque, un jour, dans un village et annonce à ses habitants qu’il est prêt à leur acheter des singes pour dix dollars l’unité. Aussitôt, les villageois vont à l’assaut de la forêt, capturer des singes, par centaines et par milliers. Peu à peu, la population des primates s’amenuise, et les villageois doivent réduire la cadence.
L’inconnu annonce alors qu’il paiera désormais 15 dollars par singe. Motivés par cette nouvelle offre, les villageois redoublent d’ardeur dans la traque de ce qui reste de singes dans la forêt. Tant et si bien qu’ils n’en trouvent bientôt plus un seul. Le prix d’achat est porté à 20 dollars, mais il n’y a vraiment plus de singe dans la forêt. C’est alors que l’inconnu propose le prix de 50 dollars par unité, en prévenant qu’il va devoir s’absenter, laissant à son assistant la charge d’acheter leurs captures.
Dès lors qu’il a le dos tourné, son assistant rassemble les villageois et leur indique les cages, avec les milliers de singes que leur a achetés son patron. « Si vous le voulez, leur dit-il, moi, je vous cède ces singes à 35 dollars l’unité. Ainsi, lorsque mon patron reviendra, vous pourrez les lui revendre à 50 dollars. » Les villageois, aveuglés par la perspective de cet enrichissement facile, sortent toutes leurs économies, vendent leurs biens pour racheter les singes. Le magot encaissé, l’assistant disparaît dans la nuit. On ne le verra plus. Ni lui, ni son patron. Dans le village, rien que des singes, courant dans tous les sens. Et Nadim Kalife de conclure son histoire par un édifiant : « Bienvenue dans le monde de la Bourse ! »
Eh, oui ! Il y a quelque chose d’aventureux à vendre un singe à dix dollars, puis à le racheter à 35 dollars, en espérant le vendre une seconde fois à 50 dollars. Alors, l’on s’interroge : à quoi correspondent donc, dans le monde de la Bourse, ces singes que l’on vend et que l’on rachète à tour de bras ? Qui est cet habile inconnu, si manipulateur ? Quel est cet assistant, aigrefin d’exception ? Et qui sont ces villageois à la crédulité si ruineuse ?
Jean-Baptiste Placca
Je crois que je l’ai dit dans un post antérieur : j’adore « La Planète Des Singes ». C’est un film philosophique sur les conneries humaines. On ne descend pas des singes. C’est vrai. Ce sont simplement nos cousins. Mais un jour, si cela continue, on va régresser, et qui sait… planet of apes. La fin, avec les humains qui découvrent la statue de la liberté enfouie dans le sable, m’a rendu particulièrement songeur.
J’ajoute que l’on peut trouver des trucs intéressants dans la culture populaire. Tiens, j’étais étonné par un Gérard Villiers, l’auteur du hilarant SAS, qui a écrit dans un de ses romans, publié il y a environ vingt ans, que si les Blancs partent De Rhodésie, ce sera le chaos. Mugabe a confirmé sa prophétie. Idem en Afrique du Sud où la crise économique provoque un racisme inter-africain absolument honteux et où l’on se barricade dans des maisons-prisons pour éviter de mourir sous la hachette des cambrioleurs.
Avec la crise financière, il y a comme un début de fin de règne pour la civilisation occidentale. Pendant ce temps, la civilisation africaine peine à sortir de la jungle. Ne cherchez pas les raisons de nos problèmes ailleurs, elles sont enfouies en nous.
13:24 Publié dans Edito | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : société, politique, économie, presse, actualités, crise, blog | Facebook
Commentaires
>Ne cherchez pas les raisons de nos problèmes ailleurs, elles sont enfouies en nous
A se perdre à accuser les autres, on en oublie l'exemple de Ghandi qui par sa force morale a su donner l'impulsion nécessaire à l'Inde ... face au plus grand empire de l'époque.
Écrit par : tomavana | 19/10/2008
Cette histoire est à peine caricaturale ! Elle mérite de figurer dans les ouvrages d'économie !
Écrit par : Pierre | 19/10/2008
OK MERCI ça aide le journaliste mm si on se conaît pas.
Écrit par : zoisrael | 20/10/2008
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