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14/02/2010

« Parce Qu’on Est Cons », « Mon Pays Va Mal »

Si chacun de nous avait eu le courage et la sagesse de dénoncer ce qui n'allait pas à Madagascar depuis l'indépendance, au moment où cela se passait, au lieu de crier à chaque fois à une menace d'ampamoaka que l'on ne fera jamais, Madagascar ne serait pas dans cette crise dont on a peine à voir le bout.

Si Madagascar est toujours sous-développés, c'est parce que les Malgaches ne sont pas si géniaux et intelligents qu'ils aiment se dire. Il est temps de se dire qu'on est cons. Des gens à la pointe du génie n'avancent plus. Alors qu'accepter ses faiblesses permettent de savoir où l'on va.

Si vous avez du mal à suivre les paroles de Kamini, la version karaoké est en bas.


On se scandalise pour le trafic de bois de rose comme si cela a commencé sous la Transition alors que c'était monnaie courante sous Ravalomanana où le palais d'Ambohitsorohitra et l'usine  Tiko de Sambaina étaient transformés en dépôts de bois de rose dont certains atterrissaient aux Etats-Unis, via l'Allemagne, pour servir à fabriquer les guitares Gibson. A l'époque, aucun organisme s'occupant de l'environnement ne s'est alarmé.

Parce qu'on est cons !

Une occupation étrangère n'est jamais souhaitable, quelle qu'en soit la raison. Et pourtant,  il y en a qui appellent de toutes leurs forces pour que l'armée de la Sadc vienne envahir Madagascar.

Parce qu'on est cons !

Les Malgaches détestent qu'on les qualifie d'Africains, alors qu'ils se mettent à genoux devant des Africains pour régler leurs problèmes.

Parce qu'on est cons !

Robert Mugabe, grand défenseur de la cause black mais bien piètre dirigeant, se permette de donner des leçons de démocratie à Madagascar et il y en a qui applaudissent.

Parce qu'on est cons !

Les sanctions économiques ne vont jamais appauvrir des dirigeants déjà milliardaires, mais vont surtout affecter la masse populaire, comme lors de l'éviction de Madagascar de la liste de l'Agoa. Et pourtant, il y en a qui l'appellent de tous leurs vœux.

Parce qu'on est cons !

L'Union européenne et les institutions de Bretton Woods ont suspendus leurs financements pour Madagascar en décembre 2008 parce que Marc Ravalomanana confondait le trésor public avec ses poches. Et il y en a qui affirment que cette suspension vient d'une autre raison.

Parce qu'on est cons !

Il y en a qui tentent de réécrire l'histoire en affirmant que les tirs qui ont des dizaines de mort le 07 février 2009 ne sont pas les faits des militaires qui se trouvaient à Ambohitsorohitra. Bientôt, y en aura qui diront que les morts du 10 août 1991 étaient provoqués par des mines anti-personnelles que les militants des Forces Vives ont posées eux-mêmes sur leurs propres chemins.  Et y en a qui y croiront.

Parce qu'on est cons !

Il y en a qui salissent l'image de Madagascar à travers le monde, au point que l'île en sera chargé même après la fin de la Transition. Et ils en sont fiers.

Parce qu'on est cons !

Les 2,5 milliards de Fmg  que se disputent les gendarmes du FIGN datent du temps où Marc Ravalomanana arrosait les forces armées pour mater les pro-Rajoelina. Le problème n'a donc rien à voir avec la Transition, même s'il y en qui tentent de le faire croire.

Parce qu'on est cons !

Des militaires aux ordres de Marc Ravalomanana ont tiré à balles réelles, on en a retrouvé les douilles devant ma maison, ont battu des gens jusqu'au sang, les ont fait agenouiller et humilier, au mépris des Droits de l'Homme (j'ai des preuves photos et vidéo). Et pourtant, Amnesty international et certains parlementaires européens insistent sur les événements qui se sont passés après la démission de Marc Ravalomanana.

Parce qu'on est cons !

Trouver un consensus entre deux mouvances est déjà difficile. Et pourtant, il y en a qui ont conseillé d'en ajouter encore deux autres.

Parce qu'on est  cons !

Une Constitution de consensus demeurera contextuel et contient donc une date d'expiration. Autrement dit, elle ne va pas resoudre la crise cyclique à la malgache. Or, tous le résultat de toutes les échographies ont montré que la future Constitution en sera une.

Parce qu'on est cons !

Une Transition est juste une parenthèse que l'on doit s'empresser vite de fermer. Or, y en a qui font tout pour que l'on s'achemine vers une prolongation ivoirienne.

Parce qu'on est cons !


07/01/2008

Délestage à Toamasina : une morte au service PPH de l’Hopitaly Be

Une mère de famille est morte dans la ville ou ma mère m'a donné naissance. Absorbés par les fêtes de fin d'année, les gens n'ont pas prêté attention à ce scandale humanitaire : une personne a perdu la vie suite au délestage. Jamais, dans l'histoire de e4aae8b875d82ce2a1d3f808d8e56b1b.jpgMadagascar, je n'ai le souvenir d'un pareil cas. Bien sûr, on pourra toujours objecter : les problèmes de la Jirama proviennent du temps de Ratsiraka. Ainsi donc sept ans après son départ, on demeure toujours impuissant à réparer les dégâts, malgré les promesses de 2002. Sept ans après lui, c'est toujours le déluge. Gouverner, c'est prévoir. En 2005, Marc Ravalomanana a prévu la fin du délestage pour septembre. Il n'en sera rien. On n'est pas prêt de sortir de l'auberge.

La coupure de courant a été particulièrement longue le mercredi 19 décembre 2007. Elle s’est étalée de 9 h et quelques minutes dans la matinée jusqu’à 17h45. Comme le Service de Pneumo-Phtisiologie (PPH) n’est plus branché au groupe de relais installé depuis belle lurette à l’Hopitaly Be (Hôpital de Référence Régionale de Toamasina, les cinq extracteurs d’oxygène qui sont en service au PPH sont tombés en panne pendant environ huit heures. Au grand dam des grands malades du service et notamment des asthmatiques et des tuberculeux. Leur service respiratoire dépend plus ou moins du bon fonctionnement de l’appareil extracteur d’oxygène auquel ils sont connectés.
Jeune femme de 32 ans
C’est ainsi qu’une jeune femme de 32 ans fut morte par asphyxie. Au dire du personnel soignant, elle est morte environ une demi-heure après la coupure du courant et la panne de l’extracteur. Pour relativiser cependant la part de responsabilités de la panne de courant dans le décès de cette jeune femme, quelques précisions nous ont été données par le personnel soignant. La victime était arrivée, il y a une semaine, à l’hôpital dans un état avancé de sa maladie. Elle habitait une contrée pas trop loin de Toamasina mais très enclavée, dans la basse campagne de Fotsimavo/Andondabe. Et son traitement n’a commencé que lundi 17 décembre dernier, après les analyses et radio préalables. Et pendant tout ce temps, sa survie dépendait complètement de l’apport artificiel en oxygène. La panne due au « délestage » aurait donc accéléré de façon décisive sa mort. L’ensemble du personnel du PPH, lui, est monté au créneau en dénonçant la situation prévalant au sein de ce service : deux médecins seulement, cinq infirmiers de service dirigés par deux infirmiers majors (une pour le service des malades, un responsable du CTV) qui se paient 24 heures de garde à tour de rôle pour surveiller une centaine de malades, deux servants, un secrétaire, et un seul gardien sur un domaine assez grand pratiquement sans clôture.

Et l’un des deux seuls robinets Jirama installés dans la cour, depuis plusieurs années, coule 24 heures sur 24, ce qui profite à la Jirama sous forme de factures correspondant au moins à 3 ou 4 m3 d’eaux perdues par mois : il n’y aurait même pas assez d’argent pour remplacer le joint du robinet. Tout cela n’est encore qu’un petit aperçu de la réalité au sein du PPH.

Gilbert R. in "Tribune de Madagascar" du jeudi 27 décembre 2007.

12:45 Publié dans Edito | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Madagascar, crise, mort |  Facebook

01/08/2007

David a été expulsé

Olivier Peguy, ancien correspondant de RFI à Madagascar, expulsé par le régime Ravalomanana, m'a signalé le cas. Malgré une forte mobilisation, David Ramiandry, étudiant malgache établi à Lyon, a été expulsé par le régime Sarkozy. Mais il garde des chances de revenir. Contrairement à Olivier. Ceci dit, Lyon est une ville que je connais et que j'apprécie pour abriter une de mes copines.

0198235ee5ad2f1898a1c28028bbf504.jpgMalgré notre forte mobilisation, malgré le soutien des médias, l'appui de politiques, et surtout les qualités réellement uniques de David, la Préfecture du Rhône a confirmé l'expulsion de David.
le 26/07/07 à 14h, la police des airs et des frontières est venue le chercher. A 16h50, il quittait Lyon, pour Paris et Madagascar. Nous pouvons fortement regrettrer que les citoyens ne soient pas plus écoutés. Que la politique d'immigration mis en place ne soit pas plus intelligente : chaque année plus de 130 000 étrangers s'installent de manière tout à fait régulière en France, il est vraiment dommage que des gens comme David ne fassent pas parti de ces milliers de personnes.
Vous vous rendez compte que David est quelqu'un qui a profité de son séjour au CRA pour faire des intiations Salsa, lire Harry Potter en anglais, travailler son code de la route....
A n'en pas douter, tout ça est très politique, il aurait été difficile d'ouvrir la boîte de pandor de l'immigration en régularisant David, au regard des autres demandes en attente.

                         La mobilisation continue


La préfecture s'est engagée à ne pas s'opposer à son retour. Lundi matin, il va déposer sa demande de visa étudiant au Consulat de France à Madagascar. Donc d'ici 1 mois, il est de retour parmi nous. Notre 1ère mobilisation a été réellement efficace, car l'ensemble des interlocuteurs rencontrés ont été impressionnés par le soutien dont a bénéficié David, et aujourd'hui la préfecture ne peut pas se permettre de revenir sur ses engagements oraux, si on maitien notre pression. D'ailleurs, nous sommes encore en train de négocier pour qu'un courrier officiel soit fait par la préfecture pour que David ait un soutien dans ses démarches à Madagascar.
Le représentant du service immigration est en congé. On va demander une audience à son retour, soit le mercredi 22 août à 18h30. Notez cette date, car comme notre 1ère audience, il faudra que l'on soit très nombreux devant la préfecture pour montrer qu'on ne lâche pas, et que son comité de soutien attend avec impatience le retour de David.
David, m'a dit de vous remercier tous, pour vos contributions diverses et nombreuses.

Info sur http://aidezdavid.blogspot.com/