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10/12/2007

Drôle de sexe


Dans le jargon journalistique, un article non publié est versé dans le "sous-marbre". Lorsque l'article ne sort jamais, pour une raison ou une autre, il devient une "glace". C'est le cas de cet article que j'ai écrit il y a 23 ans. Eh oui ! C'était en 1984. A l'époque, j'étais encore en classe de Première et lorsque l'envie me prend, quand j'ai de l'inspiration en fait, j'écrivais un article que j'envoyais chez "Midi Madagasikara" qui le publiait régulièrement, sauf celui-ci donc. Peut-être que la teneur est trop personnelle. Effectivement, il s'agit d'un cri du coeur sur mon groupe de rock préféré. A l'époque, j'ignorais tout des principes du journalisme. J'aime écrire, et c'est tout. D'ailleurs, je n'étais pas payer pour mes articles. C'est ce que j'appelle ma période de stage. ec02561082098d7b3379090b62563441.jpg

Je le publie ici, aujourd'hui, pour deux raisons, lesquelles à un nom commun : Andry. Andry Hialy d'abord, ancien stagiaire chez "L'Express de Madagascar", que j'ai par la suite embauché pour étoffer la rédaction du "Courrier", en 2005, avant de rejoindre l'équipe des "Nouvelles", en 2006. Ne se sentant plus à l'aise après mon départ des "Nouvelles", il démissionne pour clause de conscience et retourne chez "L'Express" où il est actuellement secrétaire de rédaction. Andry Hialy donc, excellent rédacteur du reste, m'a téléphonné un jour pour me signaler que les Sex Pistols font un concert spécial pour marquer je ne sais trop quoi.

Le deuxième Andry est Andry Rabeherisoa. Un des meilleurs chroniqueurs culturels du pays, ancien de "Tribune de Madagascar", que j'ai aidé à rejoindre l'équipe de "L'Express", en 2001, il se trouverait actuellement en France. En cherchant ses traces sur le net, je suis tombé sur un cri du coeur qu'il a laissé sur un site web consacré à Bruce Springsteen. Il y explique qu'il est tombé de passion pour le Boss après un article dans "Best" avant même d'avoir entendu une traître note de ses chansons. C'est dire la force des mots.

Et bien, merci à Andry Hialy de n'avoir pas oublié que je suis un grand fan des Sex Pistols. Et tout comme Andry Rabeherisoa, je me suis intéressé au groupe, après un article de "Best", avant de connaître ses oeuvres. C'était en 1984, à une époque où je portais des blue jean's déchirés au genou, bien avant que cela ne devienne une mode, et portait un cadenas en collier pour faire comme Sid Vicious. Depuis, je ne porte que des jean's noirs et a remplacé le collier par une boucle d'oreille, que je perd régulièrement. Mais ma passion pour Sex Pistols est restée intacte. "No Future", scandait Johnny Rotten. Paradoxalement, les tubes de Sex Pistols ont remodelé my future à moi.   

En fouillant mes archives, pour trouver des documents sur Jaojoby, le sujet de mon prochain livre, j'ai retrouvé cet article que je publie donc ici sans rien changer (y compris le titre - actuellement, j'aurais écris "Drôle de Sex"), tel que je l'ai écrit en 1984. Après avoir noirci un brouillon, une feuille d'examen en fait (ci-dessus), je tapais mon article sur une vieille machine à écrire de mon paternel, actuellement une des pièces maîtresses du musée familial. Souvenirs, souvenirs...

Il y  quinze ans de cela. En 1979. Le jour de ma onzième année, mon grand-frère m’a donné un numéro de « Best ». Parmi les articles contenus dans le magazine, il y avait un qui m’a particulièrement frappé. Celui consacré à un musicien qui venait de mourir en prison. Cela m’a tellement impressionné que je me suis mis dès lors à chercher à quel groupe appartenait le type. Je n’ai pas mis longtemps pour le savoir et je ne sais pas pourquoi mais j’ai aimé le groupe tout de suite, avant même de l’avoir entendu. Peut-être parce que ce que j’ai appris à propos des membres comblaient bien mes « revy » d’adolescent en crise. Le type s’appelait Sid Vicious et le groupe Sex Pistols. Si ces noms ne te disent rien, sache alors que ce groupe est le chef de file du PunkRock, un mouvement de rénovation artistique et intellectuelle qui a vu le jour dans les banlieues crasseuses de Londres et que les prétendus artistes que tu écoutes actuellement, de Prince à Madonna, en passant par Metallica et Mötley Crüe ; lui doivent tous quelques choses. Rien que dans la manie de la provocation tous azimuts.

Formé à Londres par un tailleur, Malcolm McLaren, un ancien de Mai ’68 à Paris et ancien manager des New York Dolls, le groupe monté sur scène pour la première fois le 06 Novembre 1975 au St Martin College of Art. Sa prestation était jugée si « exécrable » par le responsable de l’école que celui-ci décida de couper l’électricité bien avant la fin du concert. Et c’est comme ça que le groupe s’est fait une réputation dans le milieu. Allant jusqu’à rockiser l’hymne national britannique, « God Save The Queen », au moment où la Reine Elizabeth II fêtait son jubilée. Finalement, après une existence brève et mouvementée durant laquelle était sortie un unique album, le groupe se disloqua. Le LP’s s’intitule simplement « Never Mind The Bollocks, Here’s The Sex Pistols » et comprend tous leurs tubes : « Anarchy In The UK”, “Pretty Vacant”, “No Feeling”… Un truc énivrant qui pose une nouvelle approche due Rock et de son univers. D’ailleurs, l’attitude résolument anti-professionnelle des membres du groupe lui valait constamment des problèmes avec les maisons de disque. Même que Sid Vicious n’était que le remplaçant du bassiste originel, Glen Matlock, viré parce qu’aimant « trop les Beatles », dixit Johnny Rotten (actuellement Johnny Lydon), le chanteur.

Aussi courte que soit la carrière du groupe, il a ce mérite d’avoir permis au Rock de se débarrasser de ses gloires hypertrophiées. Le « flush » qui a donné naissance à la « New Wave ».

Dans leurs carrières solos, les membres restants du groupe vont s’embourgeoiser et la Punkitude oubliée. Mais pare qu’ils sont pour moi ce que les Stones étaient pour les autres, je continue toujours à les aimer. D’ailleurs, je me suis toujours considéré comme étant le seul à l’être jusqu’au jour où quelqu’un m’a interpellé dans la rue pour me dire : « dis, t’as pas la casette des … ? ». Alors, arrivé à la maison, j’ai pris un stylo, un papier et j’ai écrit : 1979…

Afin de pouvoir écouter les Pistols, j'écrivais des lettres à Eddy Andriamanoro de la RNM pour qu'il passe des titres dans f3450858fcba9ae790f60922077b46e7.jpgson émission sportif du dimanche après-midi. Je signais Eddy, justement. Moi et Eddy Andriamanoro étions les seuls journalistes Malgaches admis à suivre les cours de la Fondation Journalistes en Europe, à Montmartre (Paris) avec un décalage de... dix ans ! Lui vers 1990 et moi en 2000. De nombreux journalistes ont postulé, mais ont été tous refusé. Et il y en avait que j'estime. Plus tard, en 1986, lors de mon Service nationale hors forces armées, obligatoire à l'époque après le bac, j'ai claqué la moitié de ma pécule pour acheter une cassette made in Japan des Pistols aux Arcades Analakely. "Never Mind The Bollocks" a bercé ma jeunesse comme d'autres l'ont passé avec "Nevermind" (!) de qui vous savez. Plus tard encore, j'ai demandé à VANF, l'ambitieux chroniqueur de "L'Express", alors boursier en Angleterre, de m'acheter un CD des Pistols à Londres. Ce qu'il a fait. La jaquette est ci-dessus.

Après 2000, le sort m'a permis de venir régulièrement en Europe. En 2003, j'en ai profité 045c1e62833c515afd891ea25a402346.jpgpour acheter un longbox de trois disques, comprenant une soixantaine de titres : "Studio tracks & early demos", "Demos & rarities" et "Live at Screen On the Green '76 + live rarities". Un véritable trésor avec un livret formidablement documenté et tout, y compris la liste complète des concerts que les Pistols ont donné entre 1975 et 1977 et les dates du "Filth Lucre tour" de 1996. Je suis resté fidèle aux Pistols des années 70. La reformation actuelle ne m'intéresse donc guère. Tout comme je méprise un peu ceux qui se disent punks actuellement. Mais bon, on plafonne tous à ses vingt ans. Du moins je suppose.

12/04/2007

Jean-Claude Vinson délaisse la production pour devenir musicien

On le connaissait jusqu’ici comme étant celui qui a mis l’harmoniciste Jean-Emilien sur l’étrier du show-biz international. On le croyait producteur donc, et voici qu’il se présente musicien. Jean-Claude Vinson adore surprendre. Cet ancien banquier reconverti en opérateur culturel a décidé de réunir le haut du panier de ce qui se fait de mieux au pays en ce moment en matière de world music (Teta, Monja Manitsindava, Bivy, Médicis, Fataka…), des musiciens partis au loin pour transformer leur vilain plomb en or (Sylvin Marc, Mimile) et un chanteur américain, John Simms. Le résultat est « Mikea Forest Blues » dont on pourra parler ici sans jamais se lasser. Disons simplement que c’est ce qu’il faut écouter actuellement en ville pour ne pas mourir idiot. Sachez, par exemple, que « Mangina Zaza » est l’œuvre d’une obscure artiste du nom de Boeny Zakia. Il y avait Jimi Hendrix. Il y a Carlos Santana. Il y aura Jean-Claude Vinson. Rencontre du troisième type.

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* Tous les chemins mènent à la musique. Quel était le vôtre ?             
° J’étais banquier comptable avant de me reconvertir dans l’organisation de manifestation culturelle. C’est moi qui ait fait venir le groupe de rock Little Bob Story par deux fois à Madagascar. Mais  il y avait également le saxophoniste Jim Cuomo. J’étais également le collaborateur d’Igor Barrère pour l’émission de télévision « Histoires naturelles ». En 1995, un reportage a été réalisé sur les Mikea. La musique était alors signée Stewart Copeland, de The Police…
* Mieux encore ! Cela n’explique pas pourquoi vous êtes devenu musicien…
° En fait, j’ai toujours baigné dans la musique. En 1979, je suis parti à La Réunion pour faire mes preuves dans un magasin de disques. Je vendais des disques dans tout l’océan Indien. Plus tard, en 1986, j’ai emmené les types de GlobeStyle Ice Records, Roger Armstrong et Ben Mendelsohn. On a exploré les caves de la Discomad. On y a récolté des éléments suffisants pour constituer trois albums.
* Comment êtes-vous devenu le producteur de Jean-Emilien ?         
° Il a fait la première partie de Jim Cuomo au Roxy. Je l’ai alors emmené à Paris dans la perspective d’une carrière internationale. C’est ainsi que Jean-Emilien a fait la première partie de Carlos Santana à Bercy. J’avais des contacts dans le milieu, ce qui m’a un peu facilité la tâche, notamment Jean Gemin, le tourneur des Rolling Stones, Pink Floyd et plusieurs autres stars anglo-saxonnes en France, depuis trente ans.
* Qu’est-ce qui vous a poussé à mener une carrière solo. N’est-ce pas un peu tard ?             
° Rien n’est jamais tard ! Madagascar regorge de richesses culturelles. Alors, tant qu’à faire. J’ai appris la guitare voici huit ans. J’avais déjà des rêves musicaux et des rythmiques dans ma tête. Il suffit que je les réalise. J’ai alors contacté mes potes : Slvin Marc, Rapa de Rakoto Frah Junior, la batteur Do Razanapatsa, Jean-Emilien, John Simms, Monja Manintsindava et Teta… Je projette de faire une tournée. Pour cela, je vais monter mon propre groupe.  

Propos recueillis par Randy Donny

Publié dans "Les Nouvelles" du jeudi 12 avril 2007, p. 12 http://www.les-nouvelles.com

11/04/2007

Hommage au génie de Carlos Santana

medium_Mikea_forest_blues.jpg« Le grand Carlos Santana, précurseur de la world musique, en 1969 faisait la 1ère partie de Jimi. Jimi lui a même demandé d'intégrer son groupe alors que Santana était déjà grand fan de Jimi. Bientôt… un guitariste encore inconnu originaire de Madagascar rendra hommage à Carlos Santana dans un album inspiré d'Hendrix. Tendez l'oreille car il a le son de Carlos sans avoir le matos ni la gratte de Santana, il a fait une chanson hommage au maître Carlos dans un rythme afro-malgache et je crois que c'est une très belle façon de rendre hommage à un des dieux de la guitare ». Ce message a été laissé sur le livre d’or d’un site web consacré à Carlo Santana (http://www.ramdam.com/top/livredor/carlossantana.htm). Il résume bien l’esprit de l’album, récemment sorti, de Jean-Claude Vinson, le guitariste « encore inconnu » dont il est question ici.
« Mikea Forest Blues » sent bon le Sud, l’Androy des épines et la forêt sèche mikea, sauf qu’à la place du lokanga traditionnel, on est bercé par la guitare voyageuse de Jean-Claude Vinson. Une guitare beaucoup plus à l’aise dans l’herbe haute de l’immense plateau d’Ihorombe, avec son nuage de poussière soulevé par le passage de zébus plus ou moins volés, que dans le moutonnement des collines des Hautes terres avec un « Zanadrazana » qui ne rend pas véritablement compte de l’ambiance festive lors d’un hommage aux ancêtres. Jean-Claude Vinson n’y va pas par quatre chemin pour rendre un hommage appuyé à Carlos Santana dans « Song For Devadip ». L’empreinte de l’auteur de « Black Magic Woman » parcourt en fait tout l’album, notamment dans « Baltimore ». Il rejoint parfois celui de Jimi Hendrix en intro. Enfin, les puristes de la chanson traditionnelle malgache peuvent être indisposés en retrouvant des clichés Vaovy ou Vetson’androy au détour de certains morceaux. Mais il suffit d’un titre pour mettre tout le monde d’accord : « Last Fair Deal Gone Down », un chef d’œuvre du bluesman Robert Johnson passé à la moulinette du salegy de façon aussi surprenante qu’incroyable. Si ce n’est pas du génie, ça en a la graine.  

1 – « Zanatany », 2 – « Boloko », 3 – « Tromba », 4 – « Danse Du Sud », 5 – « Madagascar Blues », 6 – « Amboasary Sud », 7 – « Last Fair Deal Gone Down », 8 – « Zanadrazana », 9 – « Mikea Forest Blues », 10 – « TanaBruxellesChocago », 11 – « Terre Rouge », 12 – « Baltimore », 13 – « Maures Blues », 14 – « Soanada », 15 – « Song For Devadip », 16 – « Mangina Zaza ».

Publié dans "Les Nouvelles" du jeudi 12 avril 2007, p. 12 http://www.les-nouvelles.com

Voir aussi http://www.myspace.vinsonandmasoandroband 

28/02/2007

Le rock revient en force à Fianar

medium_ROCK.2.JPGGamède a frappé, mais à Fianarantsoa, où le temps était resté exceptionnellement beau le samedi 24 février, c’est un autre cyclone qui a sévi : « Tapage nocturne ». Il s’agit du premier concert de rock de l’année dans la capitale du Betsileo, dans une salle correctement remplie, le night-club « Moulin Rouge ».
Ce sont des DJ qui ont ouvert le bal, au sens propre, avec « You Shook Me All Night Long » d’AC/DC ou « Toxicity » de Soad. Toxique, la soirée l’était pour les non-initiés. A 21h 30, Storm, qualifié de Hammerfall malgache, inaugure la scène avec 19 titres, essentiellement tirés de son premier album, « Orambaratra ». Après 1h 30 de speed mélodique donc, Holy Angles débute son set, vers minuit, avec « Back From The Dead ». Le rock fianarois se réveille. Holy Angels enregistre un nouveau clip et Storm et Golgotha préparent leur deuxième album. Les fans touchent du bois.  

Randy D.

Publié dans "Les Nouvelles" du jeudi 1er mars 2007, p. 12 http://www.les-nouvelles.com 

Sur la photo : Raman, de Holy Angels, sur la scène du "Moulin Rouge".

21:45 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Musique, loisirs, rock |  Facebook