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21/08/2018

Au secours, Hubris revient !

J'en ai déjà parlé il y a 5 ans. Et si on en rajoute une couche en cette période électorale ?

Les chefs d’État tiennent entre leurs mains le destin des peuples et, de ce fait, leurs décisions doivent se fonder sur un sens du jugement solide et réaliste. Mais il y a une nouvelle entité clinique dont seraient victimes certains dirigeants précisément du fait qu’ils détiennent le pouvoir. Cette maladie est le syndrome d'Hubris

Il peut être traduit par un « orgueil démesuré ». Mais le champ sémantique est beaucoup plus large : il associe narcissisme, arrogance, prétention, égotisme, voire manipulation, mensonge et mépris. Le terme renvoie également à un sentiment d’invulnérabilité, d’invincibilité et de toute-puissance, en y associant un certain pathétique. Comme le narcissisme, l’hubris désigne aussi un manque d’intérêt pour tout ce qui ne concerne pas le sujet personnellement, une absence générale de curiosité. La caractéristique principale de l’hubris est qu’il est visible de tous, sauf du principal intéressé et de ses fidèles.

Hubris, Madagascar, élection

Voici les 14 symptômes de la maladie.

1 – Inclination narcissique à voir le monde comme une arène où exercer son pouvoir et rechercher la gloire.

• 2 – Prédisposition à engager des actions susceptibles de présenter l’individu sous un jour favorable, c’est-à-dire pour embellir son image.

• 3  -Attrait démesuré pour l’image et l’apparence.

• 4 – Façon messianique d’évoquer les affaires courantes et tendance à l’exaltation.

• 5 – Identification avec la nation ou l’organisation, au point que l’individu pense que son point de vue et ses intérêts sont identiques à ceux de la nation ou de l’organisation.

• 6 – Tendance à parler de soi à la troisième personne ou à utiliser le « nous» royal.

• 7 – Confiance excessive en son propre jugement et mépris pour les critiques et les conseils d’autrui.

• 8 – Impression d’omnipotence sur ce que l’individu est personnellement capable d’accomplir.

• 9 – Croyance qu’au lieu d’être responsable devant ses collègues ou l’opinion publique, le seul tribunal auquel il devra répondre sera celui de l’histoire.

• 10 – Croyance inébranlable que le jugement de ce tribunal lui sera favorable.

• 11 – Perte de contact avec la réalité, souvent associée à un isolement progressif.

• 12 – Agitation, imprudence et impulsivité.

• 13  - Tendance à accorder de l’importance à leur« vision », à leur choix, ce qui leur évite de prendre en considération les aspects pratiques ou d’évaluer les coûts et les conséquences.

• 14 – Incompétence « hubristique », lorsque les choses tournent mal parce qu’une confiance en soi excessive a conduit le leader à négliger les rouages habituels de la politique et du droit.

06/11/2008

Et Michelle créa Obama

Absorbé par les soutenances de mémoires à l’université catholique Essva d'Antsirabe où je travaille, 21 séances en une semaine, je n’ai pu Michelle Obama.jpgréagir à temps à la victoire de Barack Obama. Je ne vais plus répéter ce que l’on a déjà dit à satiété. Bien sûr que c’est une victoire historique. Changera-t-elle pour autant la face du monde ? Elle changera d’abord la couleur des locataires de la Maison-Blanche. Ce qui est déjà un bon début.

A présent qu’il est élu, le monde entier verra enfin qui est véritablement Barack Obama, hors du relooking et du photoshop de la campagne. Après tout, W lui aussi était un nullard avant d’être celui dont l’Histoire retiendra les actions. Sharon Stone aurait dit au philosophe français Bernard-Henri Levy que W, raté et ivrogne, ne voulait pas entrer en politique. Que c’était sa femme qui l’y a poussé. On ne sait si Obama détestait la politique. Ce que l’on sait est que c’est sa femme, Michelle, qui rime avec très belle, qui l’a introduit dans le milieu politique. On dit que derrière chaque grand homme se trouve une femme. Michelle gagnait le double d’Obama mais a accepté de réduire ses activités professionnelles pour le besoin de la campagne électorale. Et si elle plaisante souvent à propos de son mari, de ses grosses oreilles et de ses pieds puants, ce qu’elle l’aime avant tout comme un homme et ne le considère pas comme un Superman qui aurait une potion magique pour faire redécoller l’économie américaine. Ce portrait que le magazine « Elle » a fait d’elle pendant la campagne apporte un nouvel éclairage sur le personnage du désormais 44è président des Etats-Unis. Dans le Manakara de mon enfance, quand on jouait au loto, le chiffre 44 est appelé « tômôbily rebaky ». Une voiture cabossée. Gageons que la biplace Obama arrivera à bon port au bout des quatre ans du premier mandat.

Il y a un an, Michelle Obama, 44 ans, n’avait pas spécialement envie d’inscrire son nom dans les livres d’histoire. Sa vie lui plaisait, raconte-t-elle. Barack, 46 ans, sénateur de l’Illinois, passait la semaine à Washington et rentrait retrouver Malia, 9 ans, et Sasha, 6 ans, le week-end à Chicago, sa ville à elle. Elle jonglait entre les activités des petites (danse, piano, foot) et son emploi du temps de vice-présidente des hôpitaux de l’université de Chicago. Elle gagnait très bien sa vie – 325 000 dollars par an –, le double de lui. Elle se levait à 4 heures et demie pour pouvoir courir et faisait tourner la maisonnée à coups de programmes accrochés sur le frigo. Mais tout ça, c’est fini. « Rien ne bouleverse plus la vie qu’une campagne », dit-elle avec une pointe d’ironie.

Et s'il se faisait assassiner ?

Elle le savait et y a mûrement réfléchi avant de donner son feu vert à Barack Obama. Elle avait peur de l’impact sur leurs filles, peur qu’elle n’ait à faire passer sa carrière derrière la sienne, peur que la politique ne les broie, lui et son bel idéalisme. Leurs amis s’inquiétaient des risques, comme nombre de supporters qui, à la fin des réunions, lui font part de leur pire cauchemar : et s’il se faisait assassiner ? « C’est toujours dans un coin de la tête de tout le monde, reconnaît le frère de Michelle, Craig Robinson. Mais vous ne pouvez pas passer votre vie à vous inquiéter. » Michelle Obama refuse d’y penser. Les services secrets les protègent, un garde du corps musclé à oreillette se trouve toujours à moins de cinq mètres d’eux. Les gamines les ont surnommés les « secret people », « les gens secrets ».

Iowa, New Hampshire, Caroline du Sud...

« Mais la raison pour laquelle j’ai dit oui, a-t-elle expliqué cet été lors d’un meeting, c’est que je n’en peux plus de cette peur. Je suis fatiguée de vivre dans un pays où toutes les décisions que nous avons prises ces dix dernières années sont motivées par la peur. Peur de ceux qui ont l’air différents, peur de ceux qui pensent et croient autrement, peur les uns des autres. Je ne veux pas que mes filles grandissent dans un pays et un monde qui a peur. » Elle a posé une condition : qu’il arrête de fumer. Puis elle a réduit son temps de travail à 20 % et s’est mise à faire campagne, seule, doublant l’impact de leur force de conviction. Autant qu’elle le peut, elle fait des voyages éclairs d’une journée dans les Etats clés pour l’élection. En Iowa, dans le New Hampshire, en Caroline du Sud... Elle fait lever les filles, file à l’aéroport et rentre à temps pour les coucher. La difficulté d’être mère sans renoncer à sa carrière. Au début, elle faisait même entrer les gens dans leur chambre à coucher. Elle racontait que Barack ne fait pas le lit et laisse traîner ses chaussettes. Ou que les filles ne veulent pas l’embrasser le matin parce qu’il ne sent pas bon. L’éditorialiste du « New York Times », Maureen Dowd, lui a reproché d’« émasculer » le candidat. Elle en parle un peu moins, mais s’amuse toujours de son drôle de nom et de ses grandes oreilles.

Des pointes d'humour caustique

Personne n’imagine Laura Bush ou Nancy Reagan raconter que leurs maris puent des pieds... Mais ce ne sont pas des gaffes. Michelle Obama est une oratrice presque aussi douée que son charismatique mari, tenant les salles en haleine et brisant la tension avec des pointes d’humour caustique. Ce qu’elle veut faire comprendre aux Américains, c’est que les Obama sont comme eux, les pieds sur terre, ancrés dans la réalité. Que les discours de Barack sur l’espoir qui déplace des montagnes et peut changer l’Amérique ne sortent pas des livres, mais d’un vécu. Qu’ils sont peut-être des idéalistes, mais pas des illuminés. « C’est un homme de talent, dit-elle. Mais, au final, juste un homme. » Elle ne veut pas que Barack prenne la grosse tête et elle rappelle aux électeurs qu’il n’est pas « le messie qui va régler tous les problèmes de l’Amérique ».

Des origines modestes

Michelle Obama est née dans une famille modeste de South Side, un quartier noir de Chicago. Son père, atteint d’une sclérose en plaques, travaillait pour le service des eaux, sa mère pour une banque. Quand Craig, son frère aîné, est entré à Princeton, la jeune Michelle s’est dit : « Pourquoi pas moi ? Je suis plus intelligente. » « Elle a horreur de perdre », s’amuse son frère. Elle est aussi brillante. Après Princeton, elle a fait son droit à la prestigieuse université de Harvard, où elle ne s’est jamais vraiment sentie intégrée en tant qu’étudiante noire. Elle a ensuite rejoint un cabinet d’avocats d’affaires. C’est là que, un été, son chef lui a demandé de superviser un jeune prometteur, Barack Obama. « Je l’ai trouvé charmant, drôle, plein d’humour et mignon, sérieux sans trop se prendre la tête », racontet- elle en meeting. Quatre ans plus tard, ils se mariaient. Après la mort de son père, elle a décidé que la vie était trop courte. La jeune avocate a laissé tomber son gros salaire et contacté le cabinet du maire de Chicago, qui lui a proposé un boulot dès son premier entretien. C’est la chef de cabinet, devenue leur meilleure amie et alliée, qui a introduit Barack dans le milieu politique de l’Illinois. Grâce à elle, il a tissé le réseau qui lui a permis d’être élu au congrès de l’Etat et au Sénat à Washington. Puis Michelle a aidé ce fils d’un père kényan et d’une mère blanche du Kansas, trimballé jusqu’en Indonésie par sa mère puis élevé par ses grands-parents à Hawaï, à planter ses racines dans la communauté noire de Chicago et il a découvert la stabilité qu’il veut assurer à ses propres enfants.

Un atout et un handicap

Michelle est son ancre. « Veuillez accueillir l’amour de ma vie et le socle de la famille Obama », dit-il en la présentant au public. Belle et élégante, avec dans son style des réminiscences de Jackie Kennedy (les robes ajustées, les colliers de perles), elle est un atout pour le sénateur de l’Illinois. Mais aussi un handicap : si les électeurs blancs peuvent oublier qu’il est noir, quand elle monte sur scène avec ses deux filles, le doute n’est plus permis. Avec son profil et sa franchise, Michelle Obama ne ferait pas une First Lady ordinaire. Mais, contrairement à Bill Clint on qui avait fait campagne en 1992 en promettant qu’en l’élisant les Américains en auraient « deux pour le prix d’un », elle ne se voit pas jouer un rôle prééminent à la Maison-Blanche. « Nous parlons de tout, a-t-elle expliqué au magazine ”Time”. Mais je ne suis pas son conseiller politique. Je suis sa femme. » Un petit coup de griffe à Hillary qui s’est mêlée des affaires politiques de la Maison-Blanche. Mais qui a aussi ouvert la porte à des Premières Dames modernes et indépendantes comme pourrait l’être Michelle Obama.

Isabelle Duriez

La version complète est ici.

03/02/2008

Mister Midi-Pyrénées est un Malgache

C'est toujours avec satisfaction que l'on accueille les nouvelles de la diaspora, qu'elles soient bonnes ou mauvaises. Surtout quand elles sont bonnes, en fait, comme celle de ce jeune mannequin méridional, Malgache de par son père, qui vient d'être élu Mister Midi-Pyrénées. Les trentenaires célibataires à la Bridget Jones, notamment Poupette et Ampelagie, et  affiliées - Marie-Jeanne - apprécieront7e81c0ff54262599c8f921aae47bbb77.jpg.

L'élection d'une « Miss » est une coutume désormais établie de longue date, qu'il s'agisse d'une représentante d'une ville, d'une région ou d'une nation. Mais se soucie-t-on d'élire un Homme de la même façon ? Il y a pourtant depuis presque 10 ans un « Monsieur » France, plus exactement un « Mister » France, c'est la terminologie officielle. Toutes les régions ne travaillent pas de la même façon à cette élection et Midi-Pyrénées était un peu à la traîne jusqu'à maintenant, jusqu'à ce qu'une poignée de passionnés se décide à monter une élection régionale. Tony Duriaux, trésorier du comité régional, représentait ce comité lors d'une cérémonie au Capitole destinée à présenter le nouveau représentant régional ainsi que ses dauphins. Il s'appelle Yannick Grosset et est âgé de 21 ans. Cet étudiant en logistique vit à Toulouse depuis 10 ans. Né d'un père malgache, sous officier de l'armée française, et d'une mère Ivoirienne, Yannick a peu connu Abidjan où il est né, suivant rapidement ses parents à la faveur d'une mutation paternelle en Allemagne.

Mode, basket et bienfaisance

"Je me suis inscrit dans une agence de mannequinat il y a un an, poussé par mes sœurs. Après avoir gagné un concours, mon agence m'a incité à tenter l'élection». Elu « Mister Midi-Pyrénées », Yannick est accompagné dans ses fonctions par ses deux dauphins, Julien Bourdin, 22 ans, qui prépare un professorat de fitness, et Alec Boukhalfi, 21 ans, qui étudie management et marketing. Malgré sa carrure de sportif et son ambition de faire du basket à haut niveau, Yannick avoue encore une certaine réserve, qui s'efforcera de dominer pour mener à bien sa nouvelle mission, car on compte sur lui. En particulier Bénédicte de Viguerie et Thérèse Claudot, de l'association « Rêves 31 ». Cette association parvient malgré de petits moyens à des résultat remarquables dans la mission qu'elle s'est donnée : réaliser les rêves d'enfants à pronostique réservé. Pour y parvenir, Yannick, Julien et Alec pourraient bien leur donner un bon coup de main.

Pierre Estournel in «  La Dépêche du Midi » du 17 décembre 2007 à 08h 48

Photo : V. Gaitté