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13/04/2011

Au nom de Gbagbo, de Ouattara et de la Françafrique

Bien avant que Gbagbo ne soit arrêté, le film de son arrestation me rappelle d'autres épisodes de l'histoire (de Mussolini à Saddam Hussein, en passant par les Caeucescu...), j'ai publié cette note das "L'Observateur". Réflexion.

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02/03/2011

Déjà sur le net, mais pas tout à fait

Le journal "L'Observateur" dispose d'un site web depuis novembre 2010, mais en raison d'une organisation interne, la mise à jour n'est pas encore au point. Excuses de rigueur et promesse de solution rapide.

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05/11/2010

L'Observateur is watching you !

Ceux qui sont dans le secret des dieux Facebook et téléphone arabe savent que je dirige l'hebdomadaire

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"L'Observateur" dont le numéro 0 est sorti le 05 mai 2010. Un projet concocté depuis octobre 2009. Je suis tenté de dire hebdromadaire car il marque mon retour dans la presse papier "grand public" après une traversée du désert de trois ans que j'ai mis à profit pour m'abreuver à un oasis salvateur : l'enseignement.

J'ai donc quitté Antsirabe, où je ne faisais que passer d'ailleurs, pour me fixer définitivement à Antananarivo.

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"L'Observateur", comme sa devise l'indique ("Un journal à collectionner") se veut être le premier journal que l'on n'abandonnera pas après lecture. Tant pour pour sa forme, nous privilégions le dessin de presse aux photos, que pour le fond, avec des dossiers truffés d'investigations. A sa sortie, certains confrères le comparaient au "Canard Enchaîné". On en est flatté. Et on sera encore plus heureux si on y arrive. 

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Après 26 numéros, et autant de semaines de parutions donc, "L'Observateur" paraîtra bientôt tous les jours. En souvenir de ses débuts donc, quelques aperçus des publications.

Paru dans L'Observateur n° 11.jpg

 

22/04/2010

Heurs et malheurs économiques de la Transition

Madagascar.jpgVoici le dernier rapport de la Banque mondiale sur les 12 derniers mois. Je le publie ici en entier avec aucun commentaire pour permettre à chacun de former sa propre opinion.

Incertitude reste le maître mot  pour décrire où en est l’économie malgache aujourd’hui.

Globalement, les activités du secteur privé ont rebondi après l’effondrement qui avait été constaté lors des événements politiques du premier trimestre 2009 (manifestations, pillages, etc.). Toutefois, ce regain reste timide car les niveaux d’activités sont bien au-dessous de ceux observés avant la crise, comme l’indique le comportement de la consommation d’énergie, des exportations, et du crédit bancaire. Surtout, il est inégal tant à travers les secteurs que les régions.

Les zones urbaines sont plus touchées, ainsi que les secteurs tournés vers les marchés extérieurs (tourisme, textile) et ceux associés au financement public comme la construction. Les secteurs épargnés sont l’agriculture en raison de bonnes conditions climatiques, le secteur de l’alimentation car la demande pour ces produits est fortement inélastique et le commerce informel qui sert de « soupape de sécurité » pour ceux qui perdent leur emplois dans les secteurs formels.

Depuis le début de la crise, la politique budgétaire n’a pas toujours été stable, avec des engagements des dépenses plus prononcés en juillet 2009 et, surtout, pendant le dernier trimestre 2009. Lors de ce dernier épisode, les dépenses engagées ont largement dépassés le niveau des revenus domestiques, créant un écart de financement proche de 250 millions de dollars.

Pendant les trois premiers mois de l’année 2010, le Gouvernement a rencontré des difficultés à financer ces dépenses car le marché domestique des obligations n’a pas répondu entièrement aux offres successives et cela malgré une hausse de trois points des taux d’intérêts. Le recours à la Banque centrale est resté périlleux car il est immédiatement interprété comme inflationniste par les opérateurs financiers. Comme résultat, le Gouvernement est depuis revenu à une politique d’austérité en engageant que 11 % des dépenses entre janvier et mars 2010, payant les salaires des fonctionnaires et le service de la dette, mais en stoppant quasiment toutes les autres dépenses. Cela n’a pas empêché des retards de paiements qui étaient encore approximativement égaux à 20 millions de dollars à la fin mars, soit largement au-dessus des standards historiques.

Le comportement des marchés financiers a été volatile depuis le début de l’année 2010, reflétant les variations de la politique budgétaire, certaines interventions sur le marché des changes et les fluctuations sur les marchés internationaux. Après s’être déprécié jusqu’à mi février, le taux de change s’est légèrement apprécié tant par rapport à l’Euro qu’au dollar. Les taux d’intérêts domestiques ont augmenté suite à l’accroissement de la demande par le secteur public sur le marché obligataire (mais avec de fortes variations). En revanche, la politique monétaire a continué à être prudente avec une réduction de 3% de la masse monétaire.  Le taux d’inflation reste maitrisé à 7,7% sur une base annuelle.

Le climat généralisé d’incertitude ne doit pas surprendre au vue du manque de visibilité sur la sortie de la crise politique à Madagascar. Le Gouvernement peut néanmoins agir sur trois fronts pour chercher à rassurer les opérateurs économiques dans le court terme. Premièrement, il peut mieux jouer son rôle de pourvoyeur et convoyeur d’information économique –non seulement en la collectant mais aussi en la disséminant au public. Deuxièmement, il peut confirmer sa volonté de maintenir une politique budgétaire prudente (ce qui ne signifie pas inactive car il y a de la marge pour améliorer son efficience tant du côté des recettes que des dépenses). Enfin, il peut clarifier les règles du jeu par le respect de la légalité et de ses engagements contractuels ainsi que par une plus grande transparence dans ses décisions économiques qui semblent plus répondre à des intérêts particuliers qu’à la prise en compte du bien être national (barrières à l’ entrée, interventions sur les prix, manipulations du taux de change, avantages fiscaux, etc.) dans des secteurs stratégiques tels que la distribution alimentaires, l’ agro-business, le transport, le pétrole et la communication.

31/03/2010

Siffler l’hymne national n’est pas un délit !

J'ai connu trois révélations en 24h.

1° Maputo, c'est fini. Et dire que c'était la ville de nos premiers amours ! En essayant mon nouveau téléphone portable équipé de TV et radio, je suis tombé, le 29 mars à 00h 30, sur une édition spéciale de RFI concernant la crise malgache. Sur les trois intervenants, dont Ablassé Ouedraogo, deux se sont prononcés pour l'arrêt de la solution des « mouvances ». « Aucun des chefs de mouvances ne pensent à l'intérêt supérieur de la Nation, ils ont trop d'ego », a dit en substance Jean Eric Rakotoarisoa, éminent juriste qui a participé en tant que consultant du Gic au cycle de négociation Maputo - Addis Abeba. « L'Union européenne, la France et les Etats-Unis doivent financer l'élection, en contrepartie de quoi, ils auront le droit d'en surveiller le déroulement, sinon l'organiser », disait pour sa part Francis Soler, rédacteur en chef de « La Lettre de l'Océan Indien ».

2° Siffler l'hymne national n'est pas un sacrilège à Madagascar. C'est ce qui s'est passé, le 29 mars dans la matinée, à Ambohijatovo lors du dépôt de gerbe en l'honneur de ceux qui sont tombés pour Madagascar en luttant contre la colonisation. Je veux bien qu'on ait des idées différentes, mais violenter les membres d'une chorale venus pour animer la cérémonie ou tirer des fers aiguisée avec des frondes n'est pas dignes de vrais démocrates. C'est en foulant au pays les valeurs républicaines depuis 1972 que l'on a fini par ne plus avoir de repères.

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Cette photo , à la Une de « L'Expresse » le lendemain, me fait à la fois rire et honte : Satrobory, mercenaire politique qui a déclaré, dans les années 90, en faveur d'une présidence à vie pour Didier Ratsiraka, actuellement devenu pro-Ravalomanana, face à une vieille femme qui aurait l'âge des nationalistes du 29 mars 1947 le narguant avec un V des deux mains, symboles du mouvement pro-Rajoelina !  

3° Outre la FMI et la Banque mondiale, qui ont suspendu leurs aides depuis décembre 2008, parce que Ravalomanana confondait ses poches avec celui de l'Etat, la MCA américain a également suspendu la 2ème tranche de son crédit en 2008 en raison de « différends entre James Mc Gee, l'Ambassadeur américain, et Marc Ravalomanana ». C'est ce que je lis, le soir du 29 mars, sur le site web du Quai d'Orsay. J'en publie un large extrait qui a le mérite de résumer la situation politique de Madagascar de ces douze derniers mois.

Les dérives autoritaires et autocratiques du Président le conduisent à sa chute.
Alors que la gestion des affaires publiques par Marc Ravalomanana est de plus en plus critiquée, la déception de la population est à la mesure des espoirs immenses que son accession au pouvoir avait suscités en 2002. En verrouillant la vie politique malgache, il a contribué à entretenir un terreau favorable à une révolte populaire et créé un climat de méfiance généralisée. La conjonction de méthodes musclées et de décisions maladroites du Président ont contribué à envenimer la situation, cristalliser les oppositions et provoquer sa chute.
Un durcissement progressif du régime est constaté : la constitution révisée (4/4/2007) renforce le pouvoir du Président : possibilité de légiférer par ordonnance, renforcement du contrôle sur le Parlement, nomination par le Président des chefs de région. Le Président Marc Ravalomanana, en proie à des divisions au sein de sa majorité, a pris l'initiative de dissoudre l'Assemblée Nationale au mois de juillet 2007 et d'organiser de nouvelles élections législatives le 23 septembre 2007. La « malgachisation » de l'enseignement public a été annoncée avec un assouplissement envisagé pour l'enseignement privé.
Les dérives économiques de Marc Ravalomanana
L'insécurité juridique était devenue très importante, en particulier du fait de la situation quasi-monopolistique de « Tiko » (société appartenant au Président) dans de nombreux secteurs, de la distorsion de concurrence opérée par le Président malgache, des conflits d'intérêts permanents et de sa propension croissante à la confusion de gestion entre fonds publics et privés. Des scandales financiers ont également entaché la crédibilité du Président, en particulier l'achat d'un second avion présidentiel et le contrat passé avec Daewoo Logistics qui a cèdé à la société sud-coréenne 1,3 M€ d'ha de terres pour produire de l'huile et du mais.
L'opposition au régime, faible à l'origine, s'organise
Elle est loin de disposer des moyens du parti présidentiel pour les campagnes électorales et, jusqu'à l'élection en décembre 2007 du jeune Maire de Tananarive (33 ans), M. Andry RAJOELINA, aucune alternative n'avait véritablement émergé. Depuis cette date, le gouvernement n'a eu de cesse de perturber l'action du Maire.
En décembre 2008, la décision du Président de fermer la chaîne de télévision privée Viva appartenant au Maire a été le facteur déterminant de la rupture. Le Maire a appelé la population à manifester pacifiquement, « place du 13 mai », lieu symbolique de la contestation malgache. Le 24 janvier 2009, un rassemblement populaire, pourtant interdit, a regroupé entre 25 000 et 30 000 personnes. D'abord pacifique, il a basculé dans la violence. Après deux jours de manifestations, d'émeutes et de pillages, le bilan est lourd : plus de 80 morts et de nombreux dégâts matériels.
Après deux mois de crise politique, une partie des forces de sécurité, jusqu'ici d'une neutralité bienveillante à l'égard du pouvoir en place, s'est soudainement mutinée, le 8 mars, contre les autorités légales, précipitant ainsi la chute du régime. Le 17 mars, le Président a transféré l'ensemble de ses pouvoirs à un Directoire militaire qui les a lui même immédiatement cédés à Andry Rajoelina. Le 19 mars, celui-ci a décidé de suspendre le Parlement.
La communauté internationale, dans son ensemble, a fermement déploré le changement de régime à Madagascar qui s'est fait en dehors du cadre constitutionnel, a appelé au retour à la normalité constitutionnelle et insisté sur l'organisation d'élections dans les meilleurs délais (...)
Situation économique

- En paralysant l'activité, la crise de 2002 a provoqué une importante récession (-12% en 2002) (...) Le pays connaît néanmoins une croissance économique quasi-ininterrompue depuis 1995 (sauf 2002), et même une accélération en 2007 et 2008. Les principaux moteurs sont les deux grands projets miniers, les infrastructures, le BTP, les transports et les services.
- Le grand œuvre du Président Ravalomanana a été d'assurer le développement économique de son pays. Il s'est senti, à cet égard, investi d'une véritable mission. Il a traduit dans le Plan d'action pour Madagascar (MAP), qui s'inscrit dans le droit fil des Objectifs du Millénaire pour le Développement (...)

- Bien que ces réformes voulues par le président Ravalomanana pouvaient inciter à l'optimisme, il n'en demeure pas moins que ce « croisé » du développement n'a jamais perdu de vue ses intérêts personnels jusqu'à confondre derniers publics et privés.
- la prolongation de la suspension de l'aide budgétaire emporte un risque réel, et à échéance rapprochée, de déstabilisation (...)

- un assèchement progressif des aides-projets provoquerait un délitement des secteurs fondamentaux pour la population, susceptible d'être exploité à des fins politiciennes, créant ainsi les conditions d'affrontements et de menaces de guerre civile.

(...)
Madagascar a signé en avril 2005 le premier programme d'aide consenti par les Etats-Unis au titre du « Millenium Challenge Account » -M.C.A-(un programme de 110M$ sur 4 ans essentiellement consacré au secteur agricole). Toutefois la seconde tranche a été gelée par les Etats-Unis en 2008 à la suite notamment des différends entre James Mc Gee, l'Ambassadeur américain, et Marc Ravalomanana au sujet de la société américaine Seaboard, laquelle est entrée en conflit avec la société du Président Tiko...


Copie du texte du Quai d'Orsay en date du 10/02/2010