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17/02/2014

Tout, tout, tout sur le zizi !

En voilà une question qui taraude beaucoup d'hommes (et de femmes, oui oui) : quelle est la taille moyenne des pénis dans le monde et par pays ?

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Une étude anglaise révèle qu'en 2003, la taille du pénis moyen en Grand-Bretagne était de 15.24 cm, alors qu'elle n'atteint plus que 12.95 cm en 2013. Si la cause n'a pas encore été démontrée, certains pointent du doigt les pesticides ou autres substances nocives qui nous inondent dans notre vie quotidienne. D'autres accusent les ondes de nos nouvelles technologies. Tous seraient responsable d'une baisse de fertilité qui entraînerait avec elle une diminution de la taille d'un sexe. 

Bref, après cette incroyable découverte, petit tour d'horizon des différents phallus d'un pays à l'autre. Alors pour les curieuses, voici le classement mondial par pays de la taille moyenne du sexe masculin en érection.

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Et les Malgaches dans tout ça ?

1. Congo avec 17.93 cm 

2. Équateur avec 17.77 cm

3. Ghana avec 17.31 cm

4. Colombie et Venezuela avec 17.03 cm

5. Liban avec 16.82 cm

6. Cameroun avec 16.67 cm

7. Bolivie et Hongrie avec 16.51 cm

8. Soudan avec 16.47 cm

9. Jamaïque avec 16.3 cm

10. Panama avec 16.27 cm

11. Bénin avec 16.2 cm

12. Brésil avec 16.1 cm

13. Pérou avec 16.03 cm

14. France et Haïti avec 16.01 cm

Et le bas du classement, en partant du plus petit :

1. Corée du Nord et Corée du Sud avec 9.66 cm

2. Cambodge avec 10.04 cm

3. Thaïlande avec 10.16 cm

4. Inde avec 10.24 cm


 

17/12/2013

Le syndrome d' hubris : la maladie du pouvoir

 

Perte du sens des réalités, intolérance à la contradiction, actions à l'emporte-pièce, obsession de sa propre image et abus de pouvoir : tels sont quelques-uns des symptômes d'une maladie mentale récemment répertoriée qui se développerait durant l'exercice du pouvoir.
C'est le syndrome d'hubris.

Dans ses Discours sur la condition des grands, Pascal jugeait utile d’éduquer les futurs puissants en leur rappelant que leur détention du pouvoir tenait avant tout du hasard : « Surtout ne vous méconnaissez pas vous-même en croyant que votre être a quelque chose de plus élevé que celui des autres […] Car tous les emportements, toute la violence, et toute la vanité des Grands vient de ce qu’ils ne connaissent point ce qu’ils sont. » Le pouvoir exerce une fascination indéniable, autant sur ceux qui le subissent que sur ceux qui l’exercent. Assurément, l’exercice du pouvoir n’est pas une activité comme une autre et n’échoit pas au premier venu, mais les « Grands » se souviennent-ils suffisamment de leur condition de simple mortel ? Un livre et un article récents plaident pour l’instauration d’une nouvelle entité médicale qui concernerait les personnalités politiques dirigeantes : elles seraient « intoxiquées » par un étrange agent pathogène – le pouvoir – les conduisant à manifester un narcissisme pathologique.

Dans son livre In Sickness and in Power (Dans la maladie et le pouvoir) paru en 2008, David Owen examine le rôle de la maladie dans les prises de décision des chefs d’État durant les 100 dernières années. L’exercice n’est pas nouveau. On se souvient du livre de Pierre Accoce et Pierre Rentchnick, Ces Malades qui nous gouvernent, paru en 1978, qui avait relancé le débat classique sur le secret médical chez les hommes de pouvoir, et ce bien avant la révélation du cancer de François Mitterrand. Selon D. Owen, les chefs d’État tiennent entre leurs mains le destin des peuples et, de ce fait, leurs décisions doivent se fonder sur un sens du jugement solide et réaliste. Mais il va plus loin, et propose tout à fait sérieusement au lecteur et à la communauté scientifique de considérer l’idée d’une nouvelle entité clinique dont seraient victimes certains dirigeants précisément du fait qu’ils détiennent le pouvoir. L’idée provocante est également développée dans un article qu’il a cosigné avec Jonathan Davidson, psychiatre au Centre médical de l’Université Duke, à Durham aux États-Unis, récemment publié dans la revue de neurologie Brain. Cette maladie est nommée en anglais hubris syndrome.

Hubris, ou le syndrome de la démesure

Le concept d’hubris est tiré non seulement de la philosophie grecque – on le retrouve chez Platon et Aristote –, mais également du théâtre, où il permet de raconter de grandes épopées, où le succès monte à la tête du héros, qui prétend se hisser au rang des dieux ; il est alors impitoyablement remis à sa place par Némésis, la déesse de la vengeance. L’hybris grec renvoie à la démesure et à ses conséquences funestes.

Malheureusement, il n’existe pas en français d’équivalent satisfaisant au mot anglais hubris. Une approximation serait « orgueil démesuré ». Mais le champ sémantique du terme anglais est beaucoup plus large : il associe narcissisme, arrogance, prétention, égotisme, voire manipulation, mensonge et mépris. Le terme renvoie également à un sentiment d’invulnérabilité, d’invincibilité et de toute-puissance, en y associant un certain pathétique. Comme le narcissisme, l’hubris désigne aussi un manque d’intérêt pour tout ce qui ne concerne pas le sujet personnellement, une absence générale de curiosité. La caractéristique principale de l’hubris est qu’il est visible de tous, sauf du principal intéressé et de ses fidèles. Adapté à la politique, on voit immédiatement se profiler quelques candidats au syndrome d’hubris, mais D. Owen se focalise surtout sur l’analyse des chefs d’État britanniques et américains.

La naissance d’une nouvelle maladie

Qui est donc David Owen ? Un agitateur, un anarchiste, un extrémiste ? Non, il est un fleuron d’une certaine orthodoxie politique à l’anglaise. Très vite, il devint membre du Parlement, puis le plus jeune ministre des Affaires étrangères britannique. Il fonda le Social Democratic Party, qu’il dirigea plusieurs années. Conseiller, membre de la Chambre des lords, chancelier de l’Université de Liverpool, le personnage...

A lire ici.


03/10/2013

Lynchages de deux Européens soupçonnés de trafic d'organes

Quand la population n'a plus confiance en la Justice et à ses bras armés, cela aboutit à des scènes d'une époque que l'on croyait révolu. La vérité est ici.

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L'homme soupçonné d'être un kidnappeur et qui a été placé en garde à vue hier à la gendarmerie de Nosy Be aurait avoué dans la nuit commettre les enlèvements pour le compte d'un réseau international de trafic d'organes, des actes qui seraient commandités par deux ressortissants étrangers. Arrivée sur la plage de Madiro Kely où les deux étrangers sont hébergés, la foule aurait découvert dans le congélateur du bateau des étrangers des organes d'enfants congelés. Lynchés puis brûlés vifs sur la plage, les corps étaient encore fumants aux premières lueurs du jour. Un témoin vazaha a tenu à préciser : "malgré la colère, la foule est restée clairvoyante et ne s'en est pas pris du tout aux étrangers croisés dans la rue, seuls les deux commanditaires des enlèvements étaient visés par cette vengeance collective". Pour l'heure la situation est toujours tendue aux abords de la gendarmerie où des maisons de gendarmes, accusés de laxisme par les habitants, ont été brûlés.

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Madagascar / Quai d’Orsay – Déclaration du porte-parole – 3 octobre 2013 PARIS, France, 3 octobre 2013/African Press Organization (APO)/ – Quai d’Orsay – Déclaration du porte-parole – 3 octobre 2013

Q – Deux Français ont été lynchés à Nosy Be, soupçonnés de s’être livrés à un trafic d’organes. Avez vous des informations sur les circonstances de ces meurtres ?

R – Deux étrangers sont décédés. Nous avons confirmation de la nationalité française de l’un d’entre eux. Nous comptons sur la justice malgache pour faire toute la lumière sur les circonstances exactes de ces événements et avons demandé aux autorités malgaches de prendre les mesures pour assurer la sécurité de nos ressortissants sur place, Nosy Be étant une destination fréquentée par les touristes. Afin de garantir la sécurité des Français sur place (environ 700 de nos compatriotes résidant à Nosy Be sont inscrits au registre des Français de l’étranger), plusieurs messages de vigilance ont été adressés ces dernières heures aux Français présents sur cette île, par SMS, message électronique ou par le biais du système Ariane pour les Français de passage ayant signalé leur déplacement. Les “conseils aux voyageurs” viennent d’être actualisés. ll est recommandé aux personnes présentes à Nosy Be de ne pas se déplacer et à celles qui ont prévu de s’y rendre de différer provisoirement leur visite. L’école française a été temporairement fermée.

SOURCE France – Ministry of Foreign Affairs

30/09/2013

Les dauphins d'Antsohihy refont surface

J'en ai parlé ici en juin 2008, avec le point d'interrogation  d'usage par précaution. Cinq  a ns après, les dauphins morts d'Antsohihy refont parler d'eux avec la sortie d'un rapport scientifique sur le sujet.

Un échouage massif de dauphins lié à un sonar par ExxonMobil

(c) AFP. L'échouage d'une centaine de dauphins d'Electre près de Madagascar en 2008 dont un grand nombre sont morts a été lié à l'utilisation d'un sonar de cartographie à haute fréquence par la compagnie pétrolière ExxonMobil, selon un rapport de scientifiques indépendants publié jeudi.

Washington (AFP) - L'échouage d'une centaine de dauphins d'Electre près de Madagascar en 2008 dont un grand nombre sont morts a été lié à l'utilisation d'un sonar de cartographie à haute fréquence par la compagnie pétrolière ExxonMobil, selon un rapport de scientifiques indépendants publié jeudi.

"C’est le premier échouage massif de mammifères marins qui puisse être étroitement associé à des relevés cartographiques avec des sonars à haute fréquence", écrivent ces experts dans leur rapport rendu public par la Commission baleinière internationale.

"Mais cette absence de précédent ne permet pas d'exclure la possibilité que ce sonar ait pu jouer un rôle dans cet événement car des échouages précédents n’ont peut être pas été détectés faute d’avoir mené des enquêtes sérieuses", ajoutent ces experts.

Ces sonars produisent des sons puissants qui auraient désorienté ces cétacés qui se sont échoués dans la lagune de Loza dans le nord-ouest de Madagascar.

"ExxonMobil pense que les conclusions de ce groupe d'experts quant au sonar ne sont pas justifiées en raison du manque d'informations au moment des efforts de secours déployés en 2008", a déclaré à l'AFP un porte parole du géant pétrolier américain Patrick McGinn.

"Comme le relève le rapport, plusieurs incertitudes et un manque de données clé limitent la capacité de faire une analyse complète des causes de l'échouage", a-t-il ajouté.

Oceana, l'ONG internationale œuvrant à la conservation des océans, s'est félicitée dans un communiqué de ce rapport "qui pour la première fois établit un lien direct entre l'utilisation de ces sonars et la mort d'animaux marins".

Cette dernière rappelle que le gouvernement américain envisage d'autoriser l'utilisation du même système voire plus puissant dans l'Atlantique le long de la côte du Delaware à la Floride pour la prospection pétrolière.

Le Département de l'Intérieur, responsable de la gestion des ressources naturelles, a estimé en 2012 dans un rapport que des sonars de cartographie à haute fréquence auraient des effets néfastes sur les animaux marins pouvant entraîner des blessures et même la mort dans certains cas.

De ce fait, le gouvernement fédéral demande dans le cadre de la loi sur la protection des espèces en danger de prendre des mesures telles que l'interdiction de ces sonars dans certaines zones durant les période de reproduction pour notamment les baleines franches de l'Atlantique qui sont menacées.

Globalement, le département de l'Intérieur estime que l'impact sur la faune marine devrait être modéré tout en soulignant qu'il n'autoriserait pas ces essais avec ces sonars s'il déterminait que les risques étaient trop élevés pour les animaux marins.

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Un généreux lobbying pour faire oublier la pollution

Il n’y a pas de petits profits, encore moins de  petites économies. Y compris quand il s’agit d’éviter que des dollars n’aillent se perdre dans des réparations jugées indues (…)

Des « experts indépendants », Exxon en a alimenté n dollars 16 millions ntr1998 et 2005. Selon un rapport (1) de l’Union of Concerned Scientists (UCS) paru le 3 janvier, Exxon, fervent pourfendeur du protocole de Kyoto, aurait ainsi arrosé plusieurs think tanks conservateurs influents (tel l’American Enterprise Institute) pour qu’ils « nourrissent le douté sur le lien entre les énergies fossiles et le réchauffement climatique », comme « l’industrie du tabac a longtemps nié le lien entre cigarette et cancer »

Pression

« Nouvelle tentative de souiller notre nom et de tromper le public sur la position réelle de la compagnie », jure Exxon. Comme ce nouveau rapport de l’UCS qui assure que  45% des 1600 scientifiques de  l’administration américaine interrogés ont été l’objet de pressions pour expurger de leur rapport les mots « changement climatique » ou « réchauffement global » ? Comme cette lettre de la très sérieuse Société royale de Grande-Bretagne,  qui accuse Exxon de « considérations fausses et trompeuses » ? Ou comme cet appel au réveil d’Exxon par deux sénateurs, un démocrate et même un républicain ?

(1)    « Smoke, Mirrors and Hot Air » sur www.ucsusa.org

03/09/2013

Marc Ravalomanana : la fin du "minono fotsiny ihany"

On ne sait pas encore qui sera le vainqueur des prochaines élections présidentielles. Mais d’ores et marc ravalomanana,madagascar,andry rajoelinadéjà, on sait qui en est le grand perdant. Telles qu’elles se dessinent actuellement, elles entérinent la déroute politique de Marc Ravalomanana, du moins pour le moment. Reste à savoir s’il saura faire le Phénix. Empêché de revenir dans le pays à coups de NOTAM ; empêché de se présenter par des processus judiciaires dont le déroulement a fortement métissé la Justice avec la Mascarade ; puis empêché d’avoir le représentant de son choix avec les manœuvres dilatoires pour faire obstacle à la candidature de Lalao Ravalomanana, l’ancien Président sera donc totalement absent du prochain scrutin. Et ce, même si certains abrutis manipulateurs tentent de faire passer le message d’une présence de la mouvance Ravalomanana par le biais de plusieurs dignitaires de l’ancien régime ou de la mouvance Ravalomanana.

Trois raisons à la déroute politique

Quoique l’on puisse dire, il y a déroute politique de Marc Ravalomanana. Elle est beaucoup plus le résultat d’erreurs de jugements de sa part, que d’une quelconque capacité stratégique de la part d’Andry Rajoelina, et seuls ceux atteints du syndrome psychiatrique du Rabbi K. Miossey affirmeront que la défaite d’une partie ne peut être que le fruit de la supériorité intellectuelle de l’autre. Certains creusent eux-mêmes le trou dans lesquels on n’a plus qu’à les pousser.

Les principales erreurs de Marc Ravalomanana et ses partisans sont au nombre de trois.

La première, c’est d’avoir mélangé dévotion naïve et stratégie politique. Le « minoa fotsiny ihany » (il suffit de croire) de 2002 avait des allures répréhensibles d’opium du peuple. Appeler le peuple à « croire simplement » était pour moi un appel suspicieux envers la population pour qu’elle s’abstienne de réfléchir, et d’attendre que les choses se fassent d’elles-mêmes, pendant que d’autres réfléchissent à sa place. Pour le laïc forcené que je suis, doublé d’un cartésien adepte du doute, il faut laisser la foi dévote et les bigoteries dans les affaires de l’Église, et non dans le domaine de la politique.

Si le « minoa fotsiny ihany » a semblé fonctionné pendant la crise de 2002, c’est parce que Marc Ravalomanana avait certains avantages sur le terrain, qu’il n’avait plus en 2013. Continuer à adopter le « minoa fotsiny ihany style » ne pouvait que mener sa Mouvance de désillusions en déconvenues : espérer le retour de Marc Ravalomanana, annoncé périodiquement (et en vain) depuis … 2009 pour « très bientôt » ; puis espérer que la SADC allait réussir à imposer ce retour ; puis encore espérer que les arguties juridiques pour noyer le poisson de la fameuse règle électorale des six mois de résidence allaient passer ; puis enfin, espérer que la demande de candidat de substitution présentée hors des délais légaux pour le faire allait être acceptée par la Cour électorale spéciale (CES).

Le deuxième paramètre est un ahurissant manque de capacité à lire une situation politique, et à s’y adapter au moment adéquat. Résultat, Marc Ravalomanana a toujours eu un temps de retard depuis l’élection de Rajoelina à la Mairie de la Capitale. Alors que lui et ses supporters devaient comprendre que cette défaite de leur poulain Hery Rafalimanana était un vote-sanction contre le régime, ils ont continué à multiplier les avanies contre le DJ, le faisant ainsi bénéficier des bénéfices de cette martyrisation ; tout en continuant leur comportement arrogant dans la gestion du pays qui commençait à irriter l’opinion publique. Puis, quand la crise a commencé, au lieu de comprendre qu’il fallait lâcher du lest, ils ont multiplié les bravades alors qu’ils avaient manifestement perdu le soutien de la rue. Non pas que les pro-Rajoelina étaient majoritaires, mais plutôt parce que les pro-Ravalomanana restaient tranquillement chez eux en espérant que la Révolution orange allait cesser du jour au lendemain, par la magie du « minoa fotsiny ihany ».

Puis après la réussite du coup d’État, ils ont refusé de voir que les militaires, les magistrats et les hauts fonctionnaires qui avaient fait allégeance au régime actuel allaient tout faire pour assurer son maintien, par la manipulation des armes ou la perversion du Droit. Pour certains, il pouvait s’agir d’un phénomène de corruption, avec des avantages et cadeaux pour ceux qui montrent une servilité à toute épreuve. Mais cela n’est pas l’unique raison. Marc Ravalomanana a humilié, limogé, et fait du mal à tellement de monde, que ce « tellement de monde », une fois en capacité de le faire, s’est fait un plaisir et un devoir de lui mettre des bâtons dans les roues, par esprit de vengeance, même sans avoir à être corrompu.

Dans ce contexte, espérer que le retour de Marc Ravalomanana serait possible et faisable ne pouvait que mener vers une illusion. Et enfin, par rapport aux élections présidentielles, le choix de Lalao Ravalomanana comme représentant était à l’époque un excellent choix tactique. Mais une fois que le régime Rajoelina a démontré qu’il ne s’embarrasserait d’aucun scrupule pour y faire obstacle, la mouvance Ravalomanana aurait dû se mettre à bâtir un plan B, au lieu d’insister dans une voie qui se révélait être sans issue. Mais à force de persister dans le « ou Neny, ou rien », la mouvance s’est retrouvée avec rien.

Le troisième paramètre, et en cela Marc Ravalomanana ressemble à Didier Ratsiraka, c’est qu’il n’a jamais envisagé de préparer sa relève politique, espérant une présence au pouvoir ad vitam aeternam. Leur ego hypertrophié leur a toujours fait considérer qu’ils étaient uniques, et ils se sont arrangés pour limiter les envergures et les ambitions de leur entourage, afin que personne ne puisse leur faire de l’ombre. Au final, quand le cours de l’Histoire les a subitement dégagé, il n’y a eu personne qui s’est révélé prêt et capable de jouer le rôle de remplaçant, ce qui oblige les équipes à du bricolage sur la base des lambeaux, tant en 2002 pour le parti AREMA de Ratsiraka, qu’en 2009 pour le parti TIM de Ravalomanana. Et il était pitoyable de voir certains passer en revue les titulaires du patronyme Ravalomanana pour voir qui pourrait être candidat à la place de Marc : Lalao ? Tojo ? Sarah ? [1] Comme si, à part ceux qui portaient ce nom, c’était le désert complet, et que l’héritage politique devait obligatoirement se considérer comme un patrimoine de famille, à la bonne grosse sauce africaine. Et le plus ridicule pour les « zanak’i Dada » en manque de repères, c’est qu’au fil de la crise, ils se sont raccrochés à des espoirs générés par des anciens mutins, tels que la mutinerie à la BANI avec Noel Rakotonandrasana et compagnie, ou encore les pseudo amendes honorables de Charles Andriantsoavina, devenues parole d’évangile pour beaucoup de pro-Ravalomanana. Il fallait vraiment que les supporters de Ravalomanana soient désespérés pour se raccrocher à ce genre de personnes, surtout après ce qu’il a leur fait.

L’absence de la Mouvance Ravalomanana de la dynamique des élections présidentielles risque de la mettre en veilleuse, si elle n’arrive pas à retomber sur ses pieds. De plus, le phénomène de désertion au sein des rangs de la Mouvance risque de s’accentuer, car certains vont certainement préférer voir si l’herbe n’est pas plus verte ailleurs, chez d’autres candidats (« tsy mitaingina soavaly maty »). Depuis 2009, combien de leaders légalistes, de membres éminents du GTT, et d’anciens hiérarques du TIM ne sont-ils déjà « passés à l’ennemi », pour le plaisir des postes et des avantages ? Enfin, il ne faut pas oublier que la complicité entre certains acteurs de la communauté internationale et les auteurs du coup d’État s’est basée sur un intérêt commun : écarter Marc Ravalomanana de la vie politique du pays. Il est à prévoir que cette collusion ne se perpétue encore un certain temps pour éviter le retour trop précoce de Marc Ravalomanana, de façon à ce que sa notoriété s’étiole en exil, et qu’il finisse par ne plus représenter un poids politique capable d’un retour en zone.

Quels choix pour le futur proche ?

Aujourd’hui, il faut que la mouvance Ravalomanana fasse des choix sur le présent. Même si une certaine logique le voudrait, de mon point de vue elle ne doit pas quitter les institutions de transition, pour continuer à exister et ne pas disparaître complètement du paysage politique. Cela lui permettra de sauver les meubles et de préparer l’avenir. Car elle doit également faire des choix pour le futur, et a trois possibilités pour se reconstruire.

La première est de faire le dos rond, oublier les présidentielles (voire même les boycotter, ce qui serait à mon avis la solution la plus intelligente), et travailler sur les autres élections à venir : les législatives et les communales. C’est à travers le Parlement qu’elle pourrait, si elle en est capable, démontrer qu’elle représente encore une force avec laquelle compter. Et si elle s’y prend bien, les portes de la Primature pourraient lui être ouvertes. Si j’avais été le stratège politique de Lalao Ravalomanana, je lui aurais en plus suggéré fortement de se présenter aux municipales d’Antananarivo. Dans le contexte actuel, c’est une victoire quasi-assurée, avec des bénéfices politiques à court, moyen et long terme.

La deuxième, c’est de s’engager dans des mouvements de rue pour faire obstacle au processus électoral en cours. À mon avis, solution à éviter, car non seulement elle aura des résultats aléatoires, mais en plus, elle risque plus dans le présent contexte de fragiliser la mouvance que de la renforcer. La plupart des va-t-en-guerre sur les forums se trouvent à 10.000 km du théâtre des opération, et ceux sur place sont très courageux, mais juste grâce à l’anonymat devant leur écran. D’ailleurs, les affluences maigrichonnes des deux tentatives qu’elle a organisée il y a dix jours à Ambohijatovo, puis à Ankorondrano, l’ont obligée à inventer une annulation de dernière minute. Il y a certes des dynamiques qui sont en train de s’enclencher pour appeler à des manifestations de protestation contre les élections, que ce soit sur internet (Wake Up Madagascar, blogueur Pakysse etc), mais aussi à la radio, surtout avec la récente intervention d’Onitiana Realy sur Radio Plus [2]. Mais ces dynamiques sont surtout apolitiques et basées sur une volonté d’expression de la citoyenneté, et je doute fort qu’elles acceptent de prendre une coloration partisane pro-Lalao Ravalomanana. La mouvance éponyme ne devrait donc pas trop rêver dessus pour le moment.

La troisième solution pour la mouvance Ravalomanana, c’est de s’accoupler lors des présidentielles avec un des Ravalomananistes défroqués (Radavidson Andriamparany, Rajemison Rakotomaharo, Fetison Rakoto-Andrianirina) ou l’un des supposés Ravalomananistes tels que William Ratrema ou Jean-Louis Robinson. Pari risqué, car la mouvance ne serait pas en position de force pour négocier à son avantage. Mais il est évident que celui qui se ferait adouber par Marc Ravalomanana monterait immédiatement à la catégorie supérieure, de celle des sans aucune chance à celle des candidats sérieux. Reste à savoir lequel d’entre ceux qui espèrent cet adoubement pourrait le capitaliser, et avoir la force mentale et l’envergure nécessaire pour faire jeu égal avec ceux dont les campagnes aux moyens illimités sont financées par les opérateurs de bois de rose et les racketteurs d’entreprise minières.

Enfin et surtout, Ravalomanana et ses supporters doivent admettre que le combat politique est une affaire de politique, et pas de dévotion aveugle et stupide. Le « Minoa fotsiny ihany » a montré ses limites, et contrairement à l’ancien roi du yaourt, c’est maintenant le DJ qui boit du petit lait. Rajoelina, qui rêvait d’effacer par les urnes l’infamie de son image de petit putschiste pour gagner une respectabilité de chef d’État élu, est aussi un perdant de ces élections en ne pouvant pas se présenter. Mais malgré tout, l’envergure de la déroute de Marc Ravalomanana n’a rien à avoir avec cette défaite du DJ, qui a encore plusieurs avantages dans la situation présente. À commencer par la possibilité de son plaisir ultime : être accueilli en tant que chef d’État à la 67ème session de l’Assemblée générale des Nations unies à New-York à partir du 17 septembre 2013, pour y prononcer un de ses habituels discours creux, où il va sans doute se permettre de donner des leçons de démocratie (si ce n’est une allocution plagiée, comme il y a quelques années).

En espérant que le Red’Chef et le modérateur soient encore en vacances, je me permettrai une chute un peu triviale, que je prie les lecteurs de me pardonner d’avance. Minonoa fahatany eo ihany. Avis donc à ceux qui se complaisent à chercher leur plaisir en faisant le « minono fotsiny ihany » : à force de telles pratiques naïves, on finit par se faire avoir bien profond, et sans vaseline. Dia aza misy miteniteny.


lundi 2 septembre 2013, par Ndimby A. in www.madagascar-tribune.com