23/05/2008
Rossy n'est pas le problème de ce pays
Je ne veux pas être à la place de mon nouvel ami Patrick Ramiaramanana, ministre de la Culture et des sports. Encore une fois, il a mis sa tête sur le billot. Après la suspension de la Fédération malgache de foot, qui a valu à Madagascar d'être écarté de la Fifa pour une durée indéterminée, voici qu'il suspend le retour de mon ex-ennemi Rossy au pays, ce qui a obligé le tourneur, Media Consulting, d'annuler simplement la tournée. Franchement, je ne vois aucun problème politique au retour de Rossy, à moins d'être parano. Il y a dix ans, Rossy m'a menacé de mort pour des articles qui ne lui a pas plu à l'époque où je travaillais pour "L'Express de Madagascar". Il s'est trompé dans son jugement, comme le pouvoir se trompe actuellement dans son jugement sur lui. Rossy n'est pas le problème de ce pays. Ambohitsorohitra abriterait-il une machine à fabriquer des ennemis ? Quelque part, c'est aussi une atteinte à la liberté d'expression, sinon à la liberté tout court. Personnellement, cela me donne toujours des boutons. Chronique d'une affaire qui naurait pas dû en être une par le copain d'abord de Rossy, Sylvain Ranjalahy.
La tournée du groupe Rossy, prévue à partir du 27 avril, a été annulée. Le ministère des Sports et de la culture en a décidé ainsi dans "l’intérêt supérieur de la Nation", Média Consulting, l’organisateur s’y est plié.
Coup de théâtre hier à la Galerie Kamoula Analakely. «J'ai le grand regret de vous annoncer que la tournée du groupe Rossy est annulée» devait annoncer , les traits tirés, Jaobarison Randrianarivony PDG de Média Consulting, promoteur de la tournée.
Les raisons de l'annulation restent obscures en dépit de l'explication donnée par Jaobarison Randrianarivony. «Le ministre Patrick Ramiaramanana m'a convaincu de l'inopportunité du concert après une entrevue», a-t-il affirmé. Ce qui était une appréhension depuis quelques jours est devenu réalité. Prévu se tenir le 20 avril à Antsonjombe, le début de la tournée de Rossy a été reporté pour cause d'élections sénatoriales où 1996 grands électeurs sont concernés.
Ce n'était en fait qu'une échappatoire. Certains faits indiquaient que la tournée était menacée. Les chaînes publiques de radio et de télévision refusaient de diffuser les annonces de la tournée qui continuaient de passer sur certaines chaînes privées. Une illusion perdue après cette rencontre avec le ministre des Sports et de la Culture.
«Le ministre m'avait laissé entendre qu'il y allait de l'intérêt supérieur de la Nation étant donné que la conjoncture ne s'y prêtait pas. Il m'avait proposé de reporter la tournée en juin», a précisé Jaobarison Randrianarivony. Le Pdg de Média Consulting a préféré l'annulation pure et simple pour limiter les dégâts.
Optimisme
«Avec les affiches, les annonces publicitaires on a engagé plusieurs centaines de millions. », regrette celui qui avait fait venir Diam's l'année dernière. Au ministère des Sports et de la Culture à Ambohijatovo, on n'est guère plus explicite sur cette annulation.
«Personnellement je n'ai rien contre Rossy, j'en suis même un fan mais en tant que responsable, je dois penser à ce qui est bien pour le pays», a-t-il affirmé sans donner plus d'explications quant au risque encouru à cause de l'organisation de la tournée de Rossy.
À Paris, c'est encore l'optimisme à tout rompre du côté de Rossy. «Nous sommes déjà au starting-block. Les ingénieurs de son et de lumière sont prêts. Le groupe est composé de dix personnes, moitié malgaches, moitié étrangers. Nous insistons pour venir. Les problèmes qu'on évoque ne nous concernent pas. Notre tournée n'a rien à voir avec la politique. Il faut rassurer tout le monde», a-t-il indiqué au téléphone.
Pour mieux cerner les événements, Rossy se fera accompagner d'une équipe de journalistes. «Deux journalistes allemands et deux journalistes français feront le déplacement avec nous», a-t-il précisé. Plus confiant que jamais, Rossy se déclare prêt à prendre lui-même en main la sécurité. «Nous viendrons pour faire la fête dans le calme. Nous sommes prêts à endosser la responsabilité de ce qui peut arriver», avance-t-il. Reste à espérer si cette
outrecuidance peut faire changer d'avis le ministre Patrick Ramiaramanana. Depuis l'affaire FMF, il connaît le refrain.
Un artiste doué
Rossy, Paul Bert Rahasimanana de son vrai nom, a commencé sa carrière au début des années 80. L'originalité de son style très festif combinant folk, rythme africain et vakisaova – le chant des rues d'alors –, l'a rapidement hissé au sommet de la popularité sur le plan national.
En 1995, il s'est donné un autre style de musique. «Tapôlaka Glady», le label qu'il a créé, rencontre un succès sans précédent dans le milieu du spectacle à Madagascar.
Rossy est le premier à avoir donné une véritable dimension professionnelle au spectacle malgache.
En 1997, il a été l'acteur principal du succès des cérémonies de la troisième édition des Jeux de la Francophonie qui s'est déroulée à Madagascar.
Chanteur engagé, Rossy, 48 ans, issu d'un milieu très pauvre, vit en France depuis 2002.
Sylvain Ranjalahy in « L’Express de Madagascar » du 11 avril 2008
Coup de théâtre
Rossy persiste. Rien n’arrête le groupe Rossy. Arrivé à Tana, hier à l’aube, il prépare le grand spectacle à Antsonjombe le 27 avril. Rossy annonce le maintien de la tournée en dépit de la déclaration de Patrick Ramiaramanana, ministre des Sports et de la culture.
Pour en savoir plus, http://www.lexpressmada.com/index.php?p=display&id=16....
Exit Patrick
Finalement, Patrick Ramiaramanana est remercié, officiellement "suspendu", après ses maladresses dans la gestion des affaires du ministèrede la Culture et des sports. Ce dernier est débouté par la Chambre administrative dans sa décision de dissoudre le bureau de la Fédération malgache de foot (FMF). Marc Ravalomanana apporte donc à Ahmad, le président du FMF, la tête de Patrick Ramiaramanana sur un plateau d'argent. Dessin d'Elisé Ranarivelo, de "L'Express de Madagascar", publié le samedi 17 mai 2008.
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12/03/2008
Journée pour la liberté sur Internet
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03/02/2008
Mister Midi-Pyrénées est un Malgache
C'est toujours avec satisfaction que l'on accueille les nouvelles de la diaspora, qu'elles soient bonnes ou mauvaises. Surtout quand elles sont bonnes, en fait, comme celle de ce jeune mannequin méridional, Malgache de par son père, qui vient d'être élu Mister Midi-Pyrénées. Les trentenaires célibataires à la Bridget Jones, notamment Poupette et Ampelagie, et affiliées - Marie-Jeanne - apprécieront.
L'élection d'une « Miss » est une coutume désormais établie de longue date, qu'il s'agisse d'une représentante d'une ville, d'une région ou d'une nation. Mais se soucie-t-on d'élire un Homme de la même façon ? Il y a pourtant depuis presque 10 ans un « Monsieur » France, plus exactement un « Mister » France, c'est la terminologie officielle. Toutes les régions ne travaillent pas de la même façon à cette élection et Midi-Pyrénées était un peu à la traîne jusqu'à maintenant, jusqu'à ce qu'une poignée de passionnés se décide à monter une élection régionale. Tony Duriaux, trésorier du comité régional, représentait ce comité lors d'une cérémonie au Capitole destinée à présenter le nouveau représentant régional ainsi que ses dauphins. Il s'appelle Yannick Grosset et est âgé de 21 ans. Cet étudiant en logistique vit à Toulouse depuis 10 ans. Né d'un père malgache, sous officier de l'armée française, et d'une mère Ivoirienne, Yannick a peu connu Abidjan où il est né, suivant rapidement ses parents à la faveur d'une mutation paternelle en Allemagne.
"Je me suis inscrit dans une agence de mannequinat il y a un an, poussé par mes sœurs. Après avoir gagné un concours, mon agence m'a incité à tenter l'élection». Elu « Mister Midi-Pyrénées », Yannick est accompagné dans ses fonctions par ses deux dauphins, Julien Bourdin, 22 ans, qui prépare un professorat de fitness, et Alec Boukhalfi, 21 ans, qui étudie management et marketing. Malgré sa carrure de sportif et son ambition de faire du basket à haut niveau, Yannick avoue encore une certaine réserve, qui s'efforcera de dominer pour mener à bien sa nouvelle mission, car on compte sur lui. En particulier Bénédicte de Viguerie et Thérèse Claudot, de l'association « Rêves 31 ». Cette association parvient malgré de petits moyens à des résultat remarquables dans la mission qu'elle s'est donnée : réaliser les rêves d'enfants à pronostique réservé. Pour y parvenir, Yannick, Julien et Alec pourraient bien leur donner un bon coup de main.Mode, basket et bienfaisance
Pierre Estournel in « La Dépêche du Midi » du 17 décembre 2007 à 08h 48
Photo : V. Gaitté
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Nataly renaît après Pazzapa
C'est dimanche. Dehors, il fait beau. Dedans, ça marche pas très fort. Bloqué à Antsirabe, sans personne et surtout sans activités en vue. Les jours ensoleillés où l'on ne fait rien sont encore plus chiants que les jours pluvieux où l'on doit faire quelque chose. Pas découragé pour un sou, je décide d'aller au bureau pour me connecter sur internet, après un shopping alimentaire gargantuesque : jambon, mortadelle, saucisson et boisson énergisante, mes péchés mignons du moment.
En surfant pour actualiser mon blog, j'ai eu l'agréable surprise de tomber sur celui de Nataly dans MySpace. Nataly, pour ceux qui n'ont pas une mémoire d'éléphant, est l'une des finalistes de Pazzapa 1, la Star Ac' malgache, en 2003. J'étais membre du jury du concours, mais je ne connaissais pas qui était cette petite Nataly. Or, il s'avère que je l'ai déjà rencontré quand elle était encore une toute jeune teenager. Et oui, c'est assez surprenant, mais un de mes problèmes est que je n'ai pas tellement la mémoire des visages. Je ne sais pas si c'est grave, docteur. Nataly est la soeur de Doda et Dad'ee/Mons, les deux frères du groupe de rock alternatif L. A. Doudh. D'ailleurs, je ne me suis pas non plus souvenu de Aina, la vainqueur de l'édition, alors que je l'ai déjà vu chanter au Manja Ranch, l'hôtel de ses parents, quand elle n'avait que 9 ans. C'est quand j'ai vu son père, Mr Cook, un Américain d'Ambatolampy, venir la chercher à la sortie du studio que la mémoire m'est revenue. Aina a grandie et elle avait alors 13 ans.
Nataly, elle, avait peut-être le même âge quand je l'ai vu pour la première fois, vendant des billets à un concert de L. A. Doudh. Après Pazzapa, elle est allée s'installer en France. Musicalement, elle semble être sur le bon chemin. Du moins, si l'on en juge les chansons qu'elle présente sur son site : "Jalousy", "K'atao Ahoana Moa" et "Woman". De la Nu-Soul d'une qualité que l'on a rarement l'occasion d'entendre de l'autre côté-ci du Village Global. Tosy, Nampoina et Willah peuvent aller se rhabiller, Nataly est d'un cran au-dessus. Affaire à suivre sur http://profile.myspace.com/index.cfm?fuseaction=user.viewprofile&friendid=195401834
13:25 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : Madagascar, culture, musique, soul, blabla de fille | Facebook
15/01/2008
Andralanitra au Top 50
Les "motagnes d'ordures" de Madagascar sont immortalisés dans une chanson par un Comorien devenu Marseillais, Soprano, l'un des rappers français les plus en vues du moment. La honte ! Oui, Madagascar n'est pas que les quat'mi (SDF) ou les pickpockets, les bien-nommés "mpisam", diminutif de "mpanao cent mètres", autrement dit les sprinters, en raison de leur vélocité une fois leur forfait accompli. Mais quand on sait que les statistiques officielles, même du gouvernement malgache, admettent que sept ans après le départ de Ratsiraka, 2/3 de la population vit toujours avec moins de 1 dollars par jour, on se demande si parler de la pauvreté est moins représentatif des réalités du pays que parler du Boulevard de l'Europe, un projet par ailleurs ficellé sous Tantely Andrianarivo.En 2006, l'ambassadeur de Madagascar à Paris, Razafy-Andriamihaingo, récemment muté à Rome pour nous représenter auprès des organismes internationaux basés en Italie, y compris le... Programme alimentaire mondial (Pam), s'est scandalisé après un reportage de France 3 ("Faut pas rêver") qui présentait le quotidien d'une famille vivant dans un bac à ordures à Anjanahary. Lettre officielle de protestation, forums enflammés sur le net... Tous ceux qui ne voulaient présenter Madagascar que sous l'angle d'un paradis en construction ont sorti leurs bazookas pour fusiller l'émission. Je comprend mal ce genre de réaction car, après tout, les Malgaches, quand ils reviennent de France, parlent surtout des mendiants dans les métros (représentatifs des Parisiens ?) et le racisme (représentatif de la mentalité des Français ?) que de la tour Eiffel.
Une info pour tous les ambassadeurs de bonne volonté de Madagascar : après le reportage de France 3, des âmes charitables, qui ne se contentent pas de blablater sur le net, ont décidé de venir en aide à la famille du bac à ordures. Depuis, elle a trouvé un toit. Qu'est-ce qui se serait passé si France 3 aurait choisi un sujet plus politiquement correct ? On aurait peut-être enfermé la famille en cellule, comme des délinquants, ce qui est arrivé aux quat'mi lors des Jeux des îles. Faut pas rêver, le moyen d'enrayer la pauvreté n'est pas de la taire ni de la cacher. Chanson connue.
« Fermes Les Yeux Et Imagines Toi »
Soprano : Blacko Soprano, Snip’a Psykatra
Refrain (Blacko) :
Ca n’arrive qu’aux autres on n’réalise pas tant que ça ne nous touche pas
On sait très bien c’qu’y s’passe ailleurs mais on ose se plaindre
Relativise ferme les yeux imagine-toi
Tu verras comme ta vie est belle
Soprano :
Ferme tes yeux et imagine ta vie
Dans ces pays où les hommes politiques sont en treillis
Où la liberté d’expression est une conspiration
Où le dollar civilise avec des canons
Où on peut mourir d’une simple fièvre
Où les épidémies se promènent sans laisse
Crois-tu vraiment tenir sous la canicule
De ces pays où pendant 2 mois tu bronzes
Eux toute l’année ils brûlent
Imagine ta vie sans eau potable
Une douche les jours de pluie
Pas d’bouffe mise sur la table
Imagine toi dans un hôpital
Avec une maladie incurable
Une maladie qui t’juges coupable
Imagine toi enfermé comme Natasha Kampusch
Ou brulé comme Mama Galledou dans l’bus
Ouvre les yeux maintenant
Et avant d’insulter la vie, réfléchit dorénavant
Refrain (Blacko)
Blacko :
Ferme les yeux et imagines-toi quelque part en Afrique
Dans un village bâti de terre sous un soleil de plomb
Imagine l’air chaud et lourd, cet étendu désertique
Ce maigre troupeau de chèvre ( ???un gamin et son bâton ???)
Imagine cette longue marche que tu dois accomplir
Afin que tes bêtes puissent paître et se rafraîchir
Ces 30 bornes à faire, ces voleurs de bétails et leurs kalachnikovs qui tirent sans réfléchir
Imagine Madagascar et ses montagnes d’ordures
Imagine tes 8 ans et tes pieds sans chaussures
Imagine tes mains dans les détritus
Pour un bout de pain mais tu t’y habitues
Imagine Paris et son périphérique
Quelque part sous un pont pas loin du trafic
Imagine toi sous un duvet salle
Luttant contre le froid, luttant contre la dalle
Maintenant imagines-toi, dans ta voiture, bloqué dans les embouteillages
L’homme sort lentement de sa couverture, l’homme a ton visage
Dis-moi ce que tu ressens, le regardes-tu autrement ?
Avant d’insulter la vie réfléchit dorénavant
Refrain (Blacko)
Soprano :
Karl, imagine toi sans la musique, la santé abîmée par les 3-8
Les allers-retours aux ASSEDIC
Blacko :
Saïd imagine toi sans cette réussite, en galère, juste le SMIC
Prisonnier de cette tour de brique
Soprano :
Moi j’ai quoi sans Snip’a
Moi sans psy4 et ces bons moments qu’d’autres ne connaissent pas
Blacko :
Imagine un peu nos vies sans tout ça
C'est pour ça, remercions Dieu pour tout ça
Pardon pour les jours où j'me plains
Les jours où je ne vois que moi, mon nez et pas plus loin
Soprano :
Pardon pour toutes ces fois où j'ai grossi mes problèmes
Pour toutes ces fois où j'ai fais tourner le monde sur moi même
Blacko :
Ferme tes yeux juste une seconde
Vois la misère du monde
Et ta place dans tous ça
Soprano :
Prenons conscience de la chance qu'on a
Et tu verras peut être que la vie est belle
Blacko : Blackoooo , Sopranooooo
Refrain (Blacko) (X2)
Ca n’arrive qu’aux autres on n’réalise pas tant que ça ne nous touche pas
On sait très bien c’qu’y s’passe ailleurs mais on ose se plaindre
Relativise ferme les yeux imagine toi
(Soprano) Tu verras comme ta vie est belle
17:00 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : madagascar, culture, rap, politique, pauvreté | Facebook