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12/02/2009

Vite, une enquête pour le meurtre de Ando !

Il a rejoint ses ancêtres mercredi, à Mahitsy. Mais Ando Ratovonirina restera dans la mémoire collective. Tué en plein exercice de son travail, Ando Ratovonirina a suscité une vive émotion patout dans le monde. Sauf à l'Ordre des journalistes malgaches qui s'est simplement fendu d'un gentillet communiqué plat et sans saveur. Après RSF, le Comité pour la défense des journalistes (CPJ) en a parlé. Basé à New York, il va même jusqu'à demander une enquête pour ce qu'il qualifie de "meurtre".

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New York, le 09 février 2009Les autorités de Madagascar, une île de l'océan indien, doivent traduire en justice les membres de la garde présidentielle responsables de l'assassinat samedi dernier d'un journaliste qui couvrait une manifestation antigouvernementale à la capitale malgache, Antananarivo, a déclaré aujourd'hui le Comité pour la protection des journalistes (CPJ).
Il s’agit d’Ando Ratovonirina, âgé de 26 ans, qui était journaliste et cameraman de la chaîne privée Radio Télévision Analamanga (RTA). Il  a été tué d’une balle dans la tête après que les militaires malgaches ont ouvert le feu sur des manifestants non armés de l'opposition qui marchaient vers le palais présidentiel, selon des témoins.

M. Ratovonirina avait un micro à la main et prenait des notes sur son calepin, selon le  reporter Mirindra Raparivelo, qui filmait la scène pour la station. M. Raparivelo se souviens encore du sifflement des balles et de l’odeur de poudre pendant qu’il rampait pour en sortir indemne.

M. Ratovonirina est le premier journaliste tué dans l'exercice de ses fonctions à Madagascar depuis que le CPJ a commencé sa documentation détaillée sur les meurtres de journalistes en 1992.
«Nous sommes choqués par le meurtre d'Ando Ratovonirina et présentons nos sincères condoléances à sa famille et ses collègues », a déclaré le directeur de la section Afrique du CPJ, Tom Rhodes. « Le gouvernement du président malgache, Marc Ravalomanana, doit immédiatement enquêter sur ce meurtre perpétré par des membres de la garde présidentielle et veiller à ce que les responsables répondent de leurs actes », a-t-il martelé.
Au moins 25 personnes ont été tuées et 167 autres blessées dans la fusillade, selon l’agence Associated Press, bien que les journalistes locaux aient déclaré que le nombre de victimes pourrait être plus élevé. Il convient de souligner que la ministre malgache de la Défense a démissionné pour protester contre cette fusillade, tandis que l'Organisation des Nations Unies a appelé à la mise en place d’un « processus équitable par lequel les responsables seront traduits en justice ».
Par ailleurs, le rédacteur en chef de la RTA, Andry Raveloson, a déclaré au CPJ que M. Ratovonirina s’était distingué pour sa passion pour le journalisme depuis qu'il a commencé à travailler à la station en octobre 2008. « Il venait de terminer ses études de communication à l'université et voulait se mettre en pratique », a dit M. Raveloson, soulignant que le jeune journaliste, dont les funérailles sont prévues mercredi, avait également travaillé pour un journal local avant d’intégrer la RTA.
Les manifestations de samedi dernier se sont déroulées dans le cadre d’un bras de fer entre le président Ravalomanana et son rival Andry Rajoelina, le maire d'Antananarivo. M. Rajoelina, un politicien âgé de 34 ans au ton contestataire, a accusé le président Ravalomanana de mauvaise gestion et a exigé sa démission. L’opposant malgache est allé jusqu’à s’autoproclamer président et à mettre sur pied un gouvernement parallèle.
Il convient de rappeler que le mois dernier, des manifestants de l'opposition malgache avaient incendié les studios de deux chaînes de radio et télévision progouvernementales
en représailles à la fermeture sommaire par le gouvernement du président Ravalomanana d'une station de télévision appartenant au maire d'Antananarivo.

Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), une organisation indépendante, à but non lucratif basée à New York depuis 1981 et devouée à defendre la liberté de la presse dans le monde.

Le Comité pour la protection des journalistes
330 7th Avenue, 11th Fl., New York, NY 10001 USA    
Phone: (212) 465 1004     Fax: (212) 465 9568     Web: www.cpj.org e-mail: info@cpj.org

 

 

12/03/2008

Journée pour la liberté sur Internet

Reporters sans frontières inaugure, le 12 mars 2008, la première Journée pour la liberté sur Internet, sous le patronage de l’Unesco.1985756522.jpg
"Désormais, tous les 12 mars, nous mènerons des actions pour dénoncer la cybercensure dans le monde. La répression croissante des blogueurs et les fermetures toujours plus nombreuses de sites Internet nécessitent une telle mobilisation, imposent une riposte. Nous remercions l'Unesco qui, dès la première année, a apporté son soutien à cette journée spéciale", a déclaré Reporters sans frontières.
"Cette première journée est l'occasion pour tous de manifester dans des lieux où les mouvements de contestation sont normalement impossibles. Nous espérons que nous serons très nombreux à manifester virtuellement place Tiananmen à Pékin, place de la Révolution à Cuba ou dans les rues de Rangoon en Birmanie. Au moins 62 cyberdissidents sont emprisonnés dans le monde actuellement et, en 2007, plus de 2600 sites Internet, blogs ou forums de discussion ont été fermés ou rendus inaccessibles", a indiqué l'organisation.
"Notre liste des 'Ennemis d'Internet' a également été mise à jour avec l'arrivée de deux pays : l'Ethiopie et le Zimbabwe. Et nous proposons une nouvelle version du guide pratique du blogueur et du cyberdissident", a ajouté Reporters sans frontières.
Pour dénoncer la censure exercée par les gouvernements et réclamer plus de libertés sur Internet, Reporters sans frontières appelle à manifester dans neuf pays ennemis du Net. Durant 24 heures, du mercredi 12 mars à 11h jusqu’au jeudi 13 mars à 11h (heure de Paris, GMT +1), les internautes pourront créer un avatar, choisir le message de leur banderole et prendre part à l’une des cybermanifestations qui auront lieu en Birmanie, en Chine, en Corée du Nord, à Cuba, en Egypte, en Erythrée, en Tunisie, au Turkménistan et au Viêt-nam.
La nouvelle liste des "Ennemis d’Internet" établie cette année par Reporters sans frontières compte quinze pays : Arabie saoudite, Bélarus, Birmanie, Chine, Corée du Nord, Cuba, Egypte, Ethiopie, Iran, Ouzbékistan, Syrie, Tunisie, Turkménistan, Viêt-nam et Zimbabwe. Ils étaient seulement treize en 2007. Sont venus s’ajouter aux traditionnels censeurs, deux pays subsahariens : le Zimbabwe et l’Ethiopie. "Rien d’étonnant de la part de régimes qui s’en prennent régulièrement aux médias traditionnels. Chez ces derniers, le taux de pénétration d’Internet est faible, très faible, mais suffisant néanmoins pour leur donner quelques cauchemars. Comme leurs aînés, ils puisent dans la panoplie de la censure adaptée à la Toile : arsenal législatif, traque dans les cybercafés, contrôle des fournisseurs d’accès…", écrit Reporters sans frontières en introduction de son rapport.
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A cette première liste, ont été joints onze "pays sous surveillance" : Bahreïn, Emirats arabes unis, Erythrée, Gambie, Jordanie, Libye, Malaisie, Sri Lanka, Tadjikistan, Thaïlande et Yémen. À la différence des premiers, ils n’emprisonnent pas les blogueurs et ne censurent pas massivement la Toile. Mais la tentation est grande et les dérapages réguliers. Ces pays ont souvent mis en place le cadre juridique nécessaire pour museler Internet si bon leur semble. Leurs autorités judiciaires ou politiques utilisent parfois les lois antiterroristes pour surveiller et localiser des opposants et des militants qui s’expriment sur le Net.
"Cette chasse aux mal-pensants de la Toile est d’autant plus efficace que de grandes entreprises occidentales se font les complices de ces gouvernements dans la traque aux 'fauteurs de troubles'. En 2007, l'entreprise américaine Yahoo! a présenté ses excuses pour le 'malentendu' qui a mené le journaliste Shi Tao en prison pour dix ans. Au total quatre cyberdissidents chinois lui doivent d’être détenus. Elle se serait contentée 'd'obéir aux lois locales' qui la contraignent à identifier des internautes jugés dangereux…", précise Reporters sans frontières.
Enfin, une nouvelle version du guide pratique du blogueur et du cyberdissident est disponible, en français et en anglais, sur le site www.rsf.org. Ce guide rassemble des conseils et des astuces techniques pour lancer son blog dans de bonnes conditions et contourner la censure sur Internet. Il explique comment bloguer anonymement et propose les témoignages de blogueurs d'Egypte et de Birmanie notamment.

08/01/2008

HIMO attitude

Suis-je devenu un fondateur de journal ? Après avoir intégré l'équipe de "L'Express de Madagascar" en 1996, un an après son ouverture, je suis parmi ceux qui ont démarré "Les Nouvelles", en 2004, avant de présider aux destinées du "Courrier de Madagascar", de juillet 2005 à février 2006. Entre temps, j'étais parmi la première équipe rédactionnelle de "Le lettre confidentielle de Madagascar", en 2002. En décembre 2006, j'ai formé l'équipe rédactionnelle des "Echos de l'Himo".d4f8f86789e0b41533956355e6853b20.jpg

"Echos de l'Himo" est un bimestriel spécialisé en BTP. Concocté par la Cellule de Communication du Centre de Formation Himo, à Antsirabe, cette périodique vient à point nommé en ce sens que quand on parle de travaux à haute intensité de main d'oeuvre (Himo), on a toujours tendance à penser Vivre contre travail (VCT). Or, c'est absolument faux. L'approche Himo que l'on parle ici est celle dite "structurée" où les dirigeants d'entreprises et les ouvriers reçoivent des formations particulières et où efficacité, moindre coût et valorisation des ressources locales sont les maîtres mots. Les journalistes que j'ai emmené visité le Centre de formation Himo étaient tous stupéfaits et ont dû revoir leurs conception des choses. Il y en avait même qui ont demandé à suivre une formation en approche Himo structurée. C'est tout dire. Découverte.

L'approche HIMO est valable, non seulement au niveau des infrastructures, mais aussi dans la vie quotidienne. La valorisation des ressources locales et la minimisation des coûts sont les principes de bases de cette approche. Dans la vie de tous les jours, on peut utiliser les moyens de bord pour minimiser les dépenses, par exemple, aller au travail à pied ou à bicyclette. Les avantages de cette pratique, tout comme lors des travaux HIMO, sont de minimiser les dépenses tout en entretenant une bonne santé.

La pratique de l'approche HIMO permet de changer les mentalités, notamment à l'endroit de ce qui ont l'habitude d'attendre des aides pour réaliser des travaux, et aussi ceux qui sont fascinés par les produits venus d'ailleurs. Savoir mettre en valeur les ressources locales humaines et matérielles, c'est protéger les avantages pour le développement du pays.

Vivre  HIMO, c'est valoriser les produits locaux, tel équiper sa maison avec des produits "vita malagasy". Mais cela peut aussi s'entendre dans la manière de s'habiller, voire la nourriture…

L'essentiel est de travailler de façon bien organisée tout en respectant les normes et veiller à la qualité des produits pour effacer la connotation négative liée au "vita gasy ".

La grande famille du Centre de Formation HIMO commence à adopter cette approche dans leur vie quotidienne.  Cette approche, déjà mise en valeur sur les formations en BTP effectuées par le centre, ne peut qu'avoir un impact positif sur la vie de ceux qui le pratiquent.

Holy Ramiarintsoa

Directeur CFHIMO

Editorial "Echos de l'Himo" n°2 (juin-juillet 2007). www.cfhimo.mg

22/05/2007

« La saga Mahaleo »

L’histoire du groupe par Randy Donny Un livre passionnant sur la genèse du groupe Mahaleo.

      L’histoire des Mahaleo autrement, c’est le thème du livre de notre confrère Randy Donny et qui a été édité très récemment par « Dread Production ». Selon les propres termes de l’auteur, « La saga Mahaleo » est « le premier travail véritablement approfondi sur l’histoire du groupe, ses origines, ses membres, son parcours avec ses heurs et ses malheurs ». Ainsi à la lecture de cet œuvre, le lecteur serait à même d’appréhender une des raisons possibles de la popularité ainsi que de la longévité de ce groupe légendaire.
    A travers les 150 pages de cet opus divisé en sept chapitres, Randy Donny nous fait revivre « l’esprit de mai 72 » qui a été à l’origine de la formation du groupe, les origines de chacun de ses membres, les hauts et les bas par lesquels le combo est passé, pour en arriver à là où il en est actuellement, c’est-à-dire, à la veille de se produire dans la plus mythique des salles de concerts au monde, l’Olympia.
Cet ouvrage « est tout sauf complet et définitif », écrit l’auteur comme pour se disculper d’avoir écrit sur ces superstars ainsi que d’avoir soulevé un peu du secret de leur intimité, les ramenant au rang du citoyen lambda qu’ils ne sont et ne seront plus jamais.

Randria N.
Publié dans "Madagascar Tribune" du 21/05/07

10/05/2007

J’ai quitté « Les Nouvelles »

La blogosphère est un espace de liberté. Et de convivialité. Afin de répondre à certaines interrogations, j’ai décidé de dire ici les raisons de mon départ du journal « Les Nouvelles » pour d’autres horizons. Confessions intimes.

Le 25 avril 2007, j’ai quitté « Les Nouvelles » où j’étais co-rédacteur en chef, membre du troïka du comité de rédaction. La raison est toute simple : il y avait un litige que je n’ai même pas essayé d’arranger pour la simple et bonne raison que cela fait des mois que je prépare ma sortie. Je n’étais plus à l’aise car l’esprit du journal ne me plaisait plus avec une ligne éditoriale qui a bifurqué vers une pravdaïsation.

Ceci dit, j’ai connu d’excellents moments aux « Nouvelles » que j’ai rejoint à sa fondation, en février 2004. J’ai alors quitté « L’Express de Madagascar », où je tournais en rond, pour un nouveau challenge : un nouveau quotidien. Arrivé aux « Nouvelles », je me suis vite imposé en devenant rédacteur en chef adjoint, à l’époque où le chef était Christian Chadefaux, Français de peau mais Malgache de cœur. Par la suite, Ultima Média, l’éditrice des « Nouvelles » et de son faux jumeau « Taratra », décide de créer un autre quotidien, people, « Le Courrier ». On me propose d’en être le rédacteur en chef. J’ai accepté car, selon ce que j’ai dit aux propriétaires, texto : « je sais que vous allez le faire avec ou sans moi ; alors autant le faire avec moi ».

C’était une grande ambiance. « Le Courrier » était le desk idéal. On était libre de faire le journal sans aucune pression. On s’est beaucoup amusé. Mon anecdote préférée est la venue, au journal, d’une délégation de parlementaires et de notables Tim pour protester contre un article qui met en cause la bonne moralité d’un maire. Ils étaient venus dans l’idée de nous secouer les puces. Il n’en sera rien. Mieux : ils sont revenus avec du whisky et du snack à gogo et on a fait la fête au desk. La liberté de ton du « Courrier » m’a valu de s’attirer la foudre des confrères, dont certains gardent une dent contre moi jusqu’à présent, surtout lorsque j’ai accepté de publier des articles concernant des scandale, généralement de mœurs, impliquant des journalistes. J’aimerais dire ici qu’à aucun moment, je n’ai obligé mes journalistes à écrire ou à publier des sujets qui ne les plaisaient pas. Ils partent à la chasse aux infos et me proposent le fruit de leurs collectes. C’est ainsi que, en assistant à des procès publics, un journaliste m’a emmené deux affaires de mœurs impliquant des journalistes. Pour moi, la nécessité d’informer passe avant une quelconque copinage. D’autant plus que ces infos ne viennent pas d’un paparazzi ni d’une confession privée : elles étaient recueillies dans le cadre d’une agora, devant une parterre de public. Elles ne relèvent donc pas d’un cadre privé, encore moins confidentiel. Après tout, on se permet bien de fustiger ce qui n’est pas correct dans la société, allant jusqu’à publier des ébats sexuels strictement privés ! Alors, il faut éviter de traîner des casseroles, surtout si l’on a une notoriété publique. On ne peut pas dire ce qui ne va pas chez les autres si l’on n’est même pas propre chez soi. Le jour où j’aurais des procès publics, pour une affaire de mœurs ou pas, je ne m'offusquerai pas si la presse en parle. Par contre, ma vie privée, tant qu’elle reste dans un cadre strictement personnel, ne doit faire l’objet d’aucune intrusion étrangère. C’est ma conception de l’information. On est libre de la partager ou pas.

Après l’expulsion de Christian Chadefaux, en mars 2006, en raison de ses écrits pas toujours tendres envers le régime Ravalomanana, « Le Courrier » était fusionné avec « Les Nouvelles », rubriques et personnel compris. Je me retrouve donc dans le Comité de rédaction des « Nouvelles ». C’est moi-même qui a demandé personnellement l’intégration de Renaud Rianasoa Raharijaona au sein du comité. Je tiens à le dire pour éviter tout malentendu, surtout concernant sa fulgurante promotion. Renaud a commencé aux « Nouvelles » à 21 ans et alors qu’il était encore étudiant, en 2004. J’ai tout de suite repéré en lui un bon élément. Quand Chadefaux a demandé mon avis si on doit l’embaucher ou pas, j’ai dit oui, sans hésiter. Chadefaux était «expulsable » car étranger. Moi, on ne peut que fermer ma gueule. Cela ne tardera pas à arriver, en octobre 2006, peu avant la présidentielle, où on m’interdit d’édito après un article sur l’avion que Ravalomanana a acheté pour faire campagne. Je trouve scandaleux que la Jirama doit supplier la Banque Mondiale pour avoir un crédit de 5 millions de dollars alors que, finalement, on peut trouver cet argent à Madagascar même, si chacun veut bien y mettre de la bonne volonté. Sinon, comment expliquer que l’on a réussi à trouver 2 millions d’euros en un temps record pour acheter un avion qui servira juste à semer des promesses d’abondance à des gens dont les trois quart vivent avec 1 dollar par jour ? « Il y a des colères saines », comme disait Ségolène Royal.

Peu de temps auparavant, dans la semaine du 11 septembre, je me suis déjà fait taper sur les doigts après l’édito « Silence, on tue ! », que l’on peut retrouver sur mon blog. J’ai réussi des messages de félicitations de la part de mes lecteurs. Mais l’ambassade des Etats-Unis a protesté et la direction a jugé bon de l’appuyer en disant qu’il ne fallait pas le publier dans la semaine du 11 septembre où le peuple américain se remémore une blessure importante dans son histoire. J’aime les Etats-Unis. Comme la majorité des gosses des pays en développement, et même d’ailleurs, de surcroît grand fan de rock’n roll, j’ai toujours idéalisé « l’Amérique ». Mais pas au point de rester muet devant ses dérives. Et le souvenir du 11 septembre était le moment idéal pour lui faire bien comprendre, sans être islamiste ni partager les idées d’Al-Qaïda, que ce qui arrive personnellement aux Etats-Unis est rien par rapport à la souffrance d’autres peuples en raison de ce que les Américains font. J’étais agréablement surpris quand, quelques minute après sa victoire, Nicolas Sarkozy s’est adressé à Washington en ces termes : « j’estime que le peuple américain est suffisamment grand pour ne pas faire obstacle à la lutte contre le changement climatique dont l’enjeu concerne l’avenir de l’humanité ».

Finalement, l’expulsion de Chadefaux, le scandale autour d’une caricature de Ramafa sur Koffi Annan et qui a provoqué la colère du président Ravalomanana, provoquant la démission du directeur de publication de « Les Nouvelles », ainsi que les intérêts personnels des propriétaires, tout cela en s’additionnant ont conduit à un changement de la ligne éditoriale des « Nouvelles ». La consigne était alors de ne plus faire des vagues. « Ce n’est pas notre rôle de chercher la vérité, on laisse cela à ‘ La Gazette ’ », a-t-on entendu dire lors d’une conf’red ! En tant que journaliste, je ne peux m’aligner sur cette position. Depuis, je me suis mis à préparer mon départ.

En janvier 2007, un chef d’entreprise et ami achète une station de télé. J’ai toujours rêvé du petit écran où l’on peut montrer ce que les écrits n’arrivent toujours pas à exprimer. J’ai décidé de le rejoindre. D’autant plus que le jour de mon anniversaire, un autre problème survient. Le fils de la chanteuse Sheila a protesté contre un article sur sa personne. Il ne conteste pas la vérité des écrits, basés sur son livre autobiographique et qui a fait le tour de la presse mondiale. Il déplore seulement le fait que l’on en parle à un moment où il veut s’établir à Madagascar ! Il a fait lui-même des révélations personnelles sur sa vie, a permis à la presse étrangère d’en parler, mais défend aux Malgaches le droit de le savoir. La direction du journal a jugé bon de s’aligner sur sa position et m’a convoqué pour s’expliquer. La veille, j’ai bouclé mon accord avec la station de télé. Je n’ai donc rien dit, en plus de ce que j’ai déjà écrit préalablement, pour me défendre. Peut-on licencier quelqu’un qui est déjà sur le point de partir ?  Je projetais de quitter « Les Nouvelles » après mon retour de Paris, en juin. Cette affaire a précipité les choses. Tant pis, je n'aurais pas à faire valoir une clause de conscience. Mais tant mieux car j'étouffais. « Merci de m’avoir délivré d’un fardeau qui commence à me peser », ai-je simplement dit à mon Directeur général avant de quitter la salle.

Je ne crache pas sur la main qui m’a nourri. Par honnêteté, et parce que je voulais que le journal continue malgré tout, je n’ai rien dit à la rédaction de mon départ, sauf aux deux autres membres du comité, la veille du 25 avril. J’ai laissé à la direction le soin de dire ce qu’elle veut, pour ne décourager personne.

Je suis journaliste. Je m’efforce toujours d’apporter ma contribution au développement de mon pays, voire du monde, à travers mon travail. Ce qui implique que je ne peux rester silencieux devant l’injustice et devenir complice de dérives qui peuvent être fatales pour l’avenir de chacun. J’ai mes idéaux. Ils ne souffrent d’aucun compromis.

Randy Donny     

 

"La Gazette de la Grande Ile" a parlé de mon départ dans sa livraison du samedi 12 mai 2007, p. 3. L'article est basé sur ce que j'ai ci-dessus écrit. J'assume tout, mais je tiens à préciser que je n'ai envoyé un quelconque communiqué à la presse.medium_1268lagazette.jpg  

"La Gazette de la Grande Ile" a sorti un autre article, le jeudi 24 mai 2007 en p. 3, pour dire que j'ai alerté la presse par un mail du 9 mai 2007. J'estime qu'il y a un distingo à faire entre envoyer des mails à des confrères et amis dans un but purement privé pour leur dire de visiter mon blog où j'expliquerai à ceux qui s'interrogent les raisons de mon départ, "quand j'aurai un peu plus de temps pour m'asseoir devant un ordy" (sic) et une invitation à écrire un article. Je respecte la longue expérience des journalistes de "La Gazette de la Grande Ile" qui, je l'espère, sont de bonne foi et les remercie de s'être alerté après mes "confessions intimes" sur mon blog. C'était une réaction naturelle pour des gens qui ont "l'instinct de l'information", comme disait Patrick Poivre d'Arvor. En tout cas, c'était sympa. Surtout en ce moment où des nuage noirs planent sur la profession. Ceci dit, je ne souhaite pas polémiquer sur un sujet qui n'en a pas besoin. Pour moi donc, cette affaire, qui n'en est pas une, est close et il n'y a pas de raison d'en faire tout un plat.