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13/05/2009

On a tous quelque chose en nous de Johnny

J'adore les Sex Pistols ad vitam aeternam, je vénère Jimi Hendrix pareillement... Mais entre deux nostalgies, je reviens toujours sur Johnny Hallyday, l'Elvis Presley de la Francophonie, l'idole des toujous jeunes. J'aurais pu mettre ici l'article que j'ai écrit sur lui à l'occasion du concert au Stade de France. Je trouve que cet article du "Figaro Magazine" est plus frais. Il a prévu inclure Madagascar dans sa tournée d'adieu "Tour 66" qui vient de démarrer la semaine dernière. Il l'a annoncé après le passage de Laetitia au pays en 2008. C'est vraisemblablement avec beaucoup de regrets qu'il est obligé de déprogramer ce concert qui aurait dû avoir lieu en septembre. Dommage. Mais on ne déséspère pas. Car même s'il dit vouloir «M'arrêter là», on sait qu'avec Johnny, «Ça ne finira jamais»...

Johnny Hallyday.jpg

Johnny Hallyday, c'est un revenant herculéen. Il y a quelque chose d'un culturiste de foire chez ce marathonien des chapiteaux. Sur scène, il flambe toujours au milieu de décors babyloniens, avec ses cascadeurs, ses hélicos et ses motos, ses tréteaux et ses pyrotechnies. On se rend à ses concerts comme on monte dans un wagonnet de Luna Park. Depuis ses débuts, six présidents de la République se sont succédé à l'Elysée, mais le roi Johnny, lui, défend toujours son trône. Même les écrivains s'inclinent. On se souvient qu'il a inspiré des commentaires à Louis Aragon et à Lucien Bodard, qu'il a fasciné Marguerite Duras et Daniel Rondeau *.

Cette fois-ci, le rideau va tomber, même si on n'exclut pas un jour une réincarnation façon Sinatra, en crooner de cabaret, en chanteur à tabouret. Le fauve va nous rejouer sa vieille cérémonie avant la retraite, suer sang et eau tous les soirs, nous expliquer que le blues ça veut dire que je t'aime. Le droïde barbichu, sculpté par des années de culturisme et de cigarettes sans filtre, se souviendra-t-il du jeune homme élastique qui montait sur scène comme on joue sa vie ?

Il surgit dans une France grise et parcimonieuse

Tous ses fans savent que Jean-Philippe Léo Smet est né le 15 juin 1943 à la cité Malesherbes. Son père le reconnaît, mais l'acte ne sera pas validé : son géniteur est alors l'époux d'une autre femme. Très vite, l'enfant se voit recueilli par sa tante, Hélène Mar, dont la fille Desta est mariée avec l'artiste américain Lee Ketcham, alias Lee Halliday. Dès l'âge de 11 ans, le petit Jean-Philippe chante entre les numéros de danse de ses parents adoptifs. Lee Halliday, dont le nom de scène deviendra celui de Johnny en ajoutant un « y » supplémentaire, recevait de l'Oklahoma des disques de rock and roll. L'inoculation se fait là. Installé dans le quartier de la Trinité, Johnny fréquente le Golf Drouot, passe en attraction au dancing du Moulin Rouge, publie son premier 45 tours en mars 1960 avec un titre de Dalida, T'aimer follement.

Le jeune Johnny Hallyday surgit dans une France grise et parcimonieuse, un vieux pays auquel le général de Gaulle redonne une voix plus affirmée. Tandis que les DS ministérielles roulent vers Matignon, des jeunes gens de la rive droite rêvent d'Elvis Presley. Avec l'émission de radio puis le magazine homonyme, le temps de Salut les copains fédère des adolescents dansant au son des électrophones Teppaz. Pour le premier anniversaire du périodique, ce sont 150 000 spectateurs qui fêtent Johnny place de la Nation. L'idole des jeunes s'installe dans un paysage qu'il ne va plus quitter.

Une chevelure drue, une maigreur de chat affamé, des jambes qui s'ouvrent en ciseaux, la guitare accrochée à l'épaule, Johnny Hallyday incarne une silhouette, une liberté, un style, reprenant en français des succès américains, lançant de nouvelles danses comme le twist ou le madison, se faisant tailler sur mesure des succès par des façonniers de grand talent, tel le merveilleux «Retiens la nuit», cosigné par Charles Aznavour et son beau-frère Georges Garvarentz. Bientôt, on le voit aux côtés de sa petite fiancée bulgare, la plus belle pour aller danser, l'adorable Sylvie Vartan. La légende se dessine. Et, quoi que l'émule de James Dean ait voulu, c'est une légende française.

Le dépit secret de Johnny Hallyday fait probablement sa force : ce chanteur qui se faisait passer à ses débuts pour américain ne pourra jamais conquérir le monde anglo-saxon. Au fil des années, il aura beau accumuler les enregistrements dans le Tennessee, les rodéos en Harley Davidson, les bandanas de Sioux, habiter de fausses villas texanes, quelque chose le colle invariablement au terroir national. Tourne-t-il un western, c'est en Camargue. Tente-t-il de chanter à Las Vegas, c'est une déroute. Se produire en duo avec Carl Perkins ou Lionel Richie n'y aura pas suffi. Johnny Hallyday est français avec un clin d'œil amoureux et résigné, il sait qu'il appartient aux bals du 14 Juillet et aux cafés de province. Monument populaire, donc, mais la récompense est au rendez-vous. Alors qu'Elvis Presley ou Gene Vincent ont depuis longtemps rejoint le paradis des guitares électriques, Johnny remplit toujours les stades. Il vous dira qu'il a oublié de vivre ou qu'il aime sa jolie Sarah, et, une dernière fois, vous serez prêts à le croire. Pour son ultime tournée, osera-t-il chanter Les gens m'appellent l'idole des jeunes ? Après tout, nous ne sommes pas si vieux puisque Johnny est toujours là.

En 1964, Johnny effectuait son service militaire à Offenburg, en RFA. Il est un symbole de cette génération française qui, passé la guerre d'Algérie, ne montera plus au front. Dans une société de paix civile, les rockers miment le combat. Guitares saturées, montagnes d'amplis, immolations symboliques, Johnny le phénix va mourir plusieurs fois pour nous, en mutant sans répit. Il y a eu un Johnny hippie et un Johnny hard rock, un baladin des barrières et un chanteur à paillettes, les brushings des années 70 et la coupe sobre des années Nathalie Baye, lorsque Michel Berger lui ciselait mélodies graciles et hymnes de fer. Ce qui ne changera jamais au long de sa carrière, c'est le passage en force sur scène. Personne en France ne peut se vanter d'avoir tenu en puissance pendant aussi longtemps : les spectacles de Johnny Hallyday sont des autoportraits en forme d'ouragans. Il aura vécu dans son corps la guerre de l'alcool et des drogues, les tempêtes amoureuses, le combat contre lui-même. «Je suis un soldat», chantait-il dans Quand revient la nuit. Accidents de voiture, tentative de suicide, divorces, familles recomposées, démon de midi, il va tout éprouver et tout refléter. Johnny a même fini par incarner la modification des rapports d'autorité sur trois générations : aujourd'hui, l'enfant rebelle de 1959 est devenu un grand-père bienveillant qui chante des mélodies écrites par son fils.

En tout rebelle sommeille un parrain. Avec le temps, le paysage de la chanson française s'est largement distribué autour de ce totem central, que les musiciens de studio surnomment entre eux« l'Homme ». L'époque est loin où le chanteur Antoine proposait de le mettre en cage au cirque Medrano. Dès 1971, Michel Polnareff lui rendait hommage en l'accompagnant sur scène. Johnny est le premier qui ait donné sa chance au jeune Jimi Hendrix, ou permis au fondateur du groupe Foreigner, Mick Jones, de faire ses armes. Chacun sait qu'il existe dans le métier un honneur redoutable, celui de soutenir un duo face à Johnny : autant opposer un fétu de paille à un organe de laiton. Tous ceux qui comptent ont un jour travaillé avec lui, de Daniel Balavoine à Jean-Jacques Goldman, de Catherine Lara à Pascal Obispo. Philippe Labro se souvient des nuits passées dans un hôtel londonien pour écrire les paroles de l'album Flagrant délit. Mais on eut également la surprise, en 2000, de trouver sur l'album Sang pour sang des paroliers tels que Françoise Sagan ou Vincent Ravalec. En 2002, avec A la vie, à la mort!, ce sont Marie Nimier et Maxime Le Forestier qui rejoignaient la cohorte.

Johnny H avait aussi un rêve de cinéma. Comme avec l'Amérique, cette fascination n'a pas forcément débouché sur de grands accomplissements. Il y a eu les films de teen-agers du début des années 60, D'où viens-tu Johnny? ou Cherchez l'idole, autant de chromos sucrés. Il y a quelques apparitions, dans Les Diaboliques, de Clouzot, Conseil de famille, de Costa-Gavras ou L'aventure, c'est l'aventure, de Claude Lelouch. Il y a enfin les films construits avec des bonheurs inégaux autour de lui, comme Détective, de Jean-Luc Godard, L'Homme du train, de Patrice Leconte, ou Jean-Philippe, de Laurent Tuel. Et demain Vengeance, du réalisateur hongkongais Johnnie To, sélectionné au prochain Festival de Cannes (en salles le 20 mai).

Le roi des directs TV babyloniens

Peut-être est-ce dans un média plus populaire, la télévision, que Johnny aura finalement comblé ses fans. On ne compte plus les directs babyloniens, du porte-avions Foch au concert de juin 2000 à la tour Eiffel, les émissions spéciales des Carpentier ou de Michel Drucker, sans parler de la marionnette des « Guignols de l'info », se renversant en arrière pour proférer son fameux «Ah que coucou». En revanche, c'est un Johnny de chair et d'os qui a chanté le générique des Chevaliers du ciel, puis interprété un flic dans la série David Lansky, avant de parrainer les débuts de « Star Academy ».

Une époque de la chanson française va-t-elle s'achever ? Elle aura eu les traits de ce personnage révéré, fascinant, moqué, incontournable, toujours star. Eddy Mitchell raconte cette histoire savoureuse : alors que l'ancien chanteur des Chaussettes Noires est en tournée, Johnny décide un soir de le rejoindre sur scène pour le rappel. Arrivée de Johnny H en coulisses, qui s'avise qu'il a oublié ses lunettes noires. Heureusement, un vigile à oreillette est en faction, arborant une magnifique paire de Ray-Ban. Johnny les lui emprunte. «C'est un honneur», dit le vigile, fasciné. Eddy et Johnny entrent en scène, délire dans la salle, ils font deux chansons ensemble. A la fin des rappels, Johnny salue le public et lance théâtralement les Ray-Ban dans la fosse d'orchestre. Evidemment, le vigile n'a jamais revu ses lunettes. Rock and roll !

25/04/2009

Le MFM est passé par là

Manandafy.jpg

« Nous sommes passé au stade d'action maintenant ! ». Au téléphone, en pleine conversation devant l'entrée du jardin d'Ambohijatovo, un militant d'une espèce en voie de disparition, le MFM, crache à haute voix son venin dans le cellulaire collé à l'oreille. En traversant la rue vers le coin des kiosques, on constate que les gargotes sont pleines à craquer. Il y en a au moins qui profitent du meeting quotidien d'Ambohijatovo. D'autant plus que l'argent y coule à flot, selon une tenancière. Dans une de ces échoppes, je surprends des employés du service public en train de vider des THB « Mahery » entre deux soupes chinoises. Ce sont généralement des gens que le vent de la « révolution orange » a balayé, ou balaiera, de leurs postes de commandement. J'en connais certains. Sur les bancs de l'école ou dans un bureau. On se salue amicalement. Une manifeste sur l'état de l'éducation nationale est en train d'être rédigée sur un ordinateur portable que personne ne maîtrise. On est loin de l'époque des tracts imprimés sur une ronéo. Des dazibao. On est loin des drapeaux rouges avec le black au bandeau, façon symbole corse. Mais les rouges et experts sont toujours là. Ils ont adopté les couleurs de Tiko mais demeurent des experts en manipulation de masse.

« La nomination de Manandafy Rakotonirina, comme Premier ministre, est une déclaration de guerre aux tenants de l'actuel régime transitoire », disait Constant Raveloson, un des derniers Mohicans restés fidèle au gourou du MFM. Un propos rapporté par « La Gazette de la Grande » dans son édition de samedi 18 avril. Selon son auteur, L. Denis Alexandre, cela « signifie que des innocents seront sacrifiés sur l'autel de la soif du pouvoir de certains de nos hommes politiques. N'est-ce pas Alain Andriamiseza, Satrobory et les autres animateurs d'Ambohijatovo qui ont crié, l'autre jour, que la lutte continue même « s'il y aura 1000, 2000, voire 3000 morts ». Tsiranana leur ont chanté le même refrain en '72 avec « tsak tsak zato arivo ». Manifestement, les chansons rétro sont à la mode.

Ainsi donc, « la nomination du leader MFM ne constitue que la première phase du plan pour le retour de Marc Ravalomanana ». La seconde étape sera de diviser l'armée pour rééditer la rébellion du Capsat en mars en faveur de Andry Rajoelina pour aboutir à la troisième phase : l'appel à une armée d'interposition, dirigée par la Sadc naturellement. En résumé, c'est l'opération « Guerre civile » en commençant par des guérillas urbaines. La stratégie est digne d'un Etat-major du temps des maquisards : provoquer les forces de l'ordre dont les ripostes provoqueront un effet boule de neige tout en scandalisant l'opinion en raison des éventuels dommages collatéraux.

Le résultat est là : des morts et plusieurs dizaines de blessés depuis le 20 avril. C'est un secret de Polichinelle : des militants d'Ambohijatovo sont armés. Diana Chamia en a vu qui ont fait explosé une voiture avec une grenade. Une certaine radio aurait d'ailleurs éructé une directive pour attaquer toutes les 4x4. Et dire qu'en janvier, l'ancien Pape du Socialisme tendance maoïste reconverti en chantre du libéralisme à outrance ( !), Manandafy, a dit urbi et orbi qu'en tant que membre de l'International Libéral, il refuse de prendre le pouvoir par la rue. Ironie du sort, il part à la conquête du pouvoir par la rue, où il a été nommé PM par la grâce d'une décision signée... à Tripoli. On n'arrête pas le progrès. Bientôt, l'ancien défenseur du prolétariat, Manandafy, fera un conseil de gouvernement par SMS depuis son bunker bourgeois, l'hôtel Carlton !

Le petit people du Net est émotionné par l'opération des militaires. Personnellement, je suis le premier à me lever pour dénoncer les tirs sur des civils. Et c'est justement pour cette raison que je me pose la question : où étiez tous ces gens il y a un mois et demi  lorsqu'on a envoyé les militaires, les mêmes, pour tirer des balles réelles dans les quartiers, jusque devant ma porte, chaussés de Nike, comme maintenant, ou roulant à bord de 4x4, comme maintenant, armés jusqu'aux dents et causant autant de dommages collatéraux ? A l'époque, je n'ai pas enregistré autant de voix scandalisées par la chasse au "vahoaka tsy manan-tsiny". Pourquoi, à l'époque, l'Anawi n'a pas fait un ultimatum pour que s'arrête la chasse à l'homme dans les quartiers populaires ? Allons, Ladies and gentlemen, arrêtons la mauvaise foi. C'est parce que l'on s'est toujours bouché les oreilles et fermé les yeux au moment où il ne fallait pas que l'on entende ces grenades et que l'on voit ces morts d'aujourd'hui.

Car le mal est fait. Le MFM l'a fait. « Finalement, le MFM a réussi son coup, et c'est un coup de maître. Non pas de faire revenir l'ancien Président, mais celui de créer des troubles graves », note encore LGDI dans « Lundi noir pour la démocratie : Subversion, la guérilla urbaine et le MFM ». Encore une fois, à nous d'en tirer leçon. Si on veut bien réviser nos manuels. Ambohijatovo même est divisé. Raharinaivo Andrianantoandro s'est vu retiré le micro en voulant prêcher la modération. Ambroise Ravonison lui-même, celui qui a annoncé le vrai-faux retour de Ravalomanana, a été agressé physiquement par  l'animateur Anja pour avoir voulu donner à ce dernier une leçon de non-violence. « Mandalo Ramaka dia may ny tanàna ». Là où Manandafy passe depuis 1972, l'herbe de la démocratie ne repousse plus.

 

 

11/04/2009

Sex & drugs & Ravalomanana

"Durant les sept années de règne de Marc Ravalomanana, des confidences plutôt déroutantes se sont déferlées dans divers milieux pour La Vérité marijuana.jpgrévéler que ce dernier aurait manifesté des intérêts particuliers pour la drogue. Plus grave encore, de mauvaises langues l’ont donné comme un consommateur avéré de ces stupéfiants sans que, toutefois, personne n’en ait pu donner la moindre preuve. Néanmoins, les investigations que nous avons menées, avec l’aimable collaboration de nos confrères et consoeurs du Club de la presse privée, nous ont permis de mettre la main sur un dossier compromettant qui révèle que non seulement Marc Ravalomanana est intéressé par la culture de marijuana à Madagascar mais encore et surtout il a voulu participer à l’ « Irius marijuana cup world championship » ou, tout simplement, à un… « championnat mondial de la culture de marijuana ». Scandale !"

C'est ainsi que le quotidien "La Vérité" débute un article sur un nouveau dossier à mettre à l'actif de l'ancien président Marc Ravalomanana. On a déjà parlé de sexe. Maintenant donc, c'est un nouvel iceberg qui commence petit à petit à immerger : la drogue.

"En voulant participer à ce hampionnat mondial, Marc Ravalomanana a révélé qu'il a déjà sa plantation de cannabis à Madagascar et que sa visite officielle en Colombie, antre de la culture et de la consommation de la drogue, n'est guère innocente", conclut l'auteur, R.H. L.

On peut, bien évidemment, répliquer que l'invitation de Enrique Fornes Angeles est destinée à tout le monde. Donc cela ne prouve rien. Par contre, j'ajoute au dossier que j'en ai déjà touché mot en 2002 dans une publication confidentielle. J'y ai alors posé bien de questions sur les relations étroites entre Ravalomanana et l'ancien maire de Baltimore, Kurt Schmoke, réputé aux Etats-Unis pour être le défenseur de la libéralisation de la drogue.

 

Kurt Schmoke.JPG

Effectivement, l'une des mesures diplomatiques du régime Ravalomanana était d'étendre vers la Colombie la juridiction de l'ambassade malgache aux Etats-Unis. On se demande bien dans quel intérêt.

Enfin, Ravalomanana a motivé l'achat de la nouvelle "Air Force One" de la discorde par le fait qu'il a besoin d'un long-courrier pour éviter les fastidieux escales. A l'époque justement, je viens de lire le témoignage de Fausto Cattaneo, un flic suisse qui a infiltré les cartels, qui disait que les trafiquants de drogues colombiens possédaient également des long-courriers pour la même raison.

Sex & drugs, Ravalomanana serait-il aussi rock'n roll. Vraisemblablement pas. Sinon, il serait resté au pouvoir.


02/04/2009

Le mensonge international de Ravalomanana

Poisson d'avril. Internet est un monde merveilleux, mais qui mérite bien aussi son nom : une toile où les mouches non prudentes se font vulgairement attraper. Depuis deux jours, c'est un peu le cas de tout le monde, exceptées ma pomme et quelques personnes averties. L'ancien président Ravalomanana fait circuler sur le net un discours "fantôme" qu'il aurait déclamé au sommet de la Sadc lundi 30 mars 2009. Même l'AFP, généralement reputé pour sa vigilance, s'est laissé berné ici. Non, Ravalomanana n'a pas assisté au sommet de la Sadc. Ce discours est, en fait, celui qu'il aurait aimé dire devant la bande de lascars de la Sadc. Faute de quoi, il l'a distribué comme un vulgaire tract. Sadaikatra... Le communiqué officiel de la Sadc ne mentionne pas sa présence au sommet.

Ce mensonge fera date dans les annales de la diplomatie internationale. Non seulement, Ravalomanana a menti sur la forme, mais il a également menti sur le fond.  L'article de l'AFP a ouvert la série des démentis autour des déclarations de Ravalomanana dans ce discours fantôme. Je n'y reviendrai pas. Sauf pour ajouter que jusqu'ici, "améliorer l'atmosphère des affaires" signifie pour Ravalomanana éliminer tous les concurrents potentiels. D'autre part, un président de la République qui se respecte, fut-il ancien, ne souhaiterai jamais, mais alors jamais, que son pays soit envahi par les militaires de pays étrangers. A fortiori par les sadiques de la Sadc.

Andry Rajoelina a décidé le retrait de Madagascar de la Sadc. Passons sur le débat quant à l'utilité de l'adhésion de Madagascar à ce marché régional. Ce qui saute aux yeux, au vu du communiqué officiel, est que la Sadc n'est juste qu'une association de malfaiteurs qui se sont donné le mot de se défendre les uns et les autres en cas de mauvaise passe. Sinon, comment expliquer le fait que malgré tout le mal que Mugabe a fait au Zimbabwe, et nonobstant les sanctions de la communauté internationale, la Sadc continue de le soutenir contre vents et marrées et s'engage  même de mener "une campagne diplomatique délibérée visant la levée des sanctions contre le Zimbabwe".

Mugabe est le champion des détenteurs de diplômes honoris causa, toutes catégories confondues. Ravalomanana en raffole. Comme quoi, on est entre des gens qui se comprennent.

24/03/2009

Ravalomanana est au Swaziland !

Déconnecté du net depuis 24 h, j'ouvre facebook et devinez ce que je découvre ? Que Marc Ravalomanana se trouve au Sawaziland ! L'info est d'un journal swazi, "Swazi Observer", qui le tient du ministère des affaires étrangères local.
Marc Ravalomanana serait dans ce miniscule royaume depuis mardi dans le but de discuter "paix, démocratie et légalité" avec le roi Mwsati III. Quand on sait ue Ravalomanana s'est déjà fait faire un costume d'empereur qu'il compter étrenner après le sommet de l'Union africaine. Un sommet qui risque de nous filer sur la barbe au profit de l'Afrique du sud. Ceci explique pourquoi le pays de Mandela pris la tête de ceux qui mettent à l'index la Transition.

Après s'être enfui d'Iavoloha, mardi 17 mars 2009, à bord d'un Golf type V, Marc Ravalomanana a passé quelques jours à Andranomanelatra (Antsirabe), dans sa résidence située près de l'usine Tiko. Il n'aurait jamais voulu quitter le pouvoir, mais les éléments de la garde présidentielle ont tous regagné leurs camps. Sauf quatre. Ainsi, dans la matinée du 17 mars, il a fait appel à quelques chancelleries étrangères pour l'aider à s'enfuir. Devant le refus de celles-ci, il s'est mis dans une colère noire, proche du transe, maudissant tout le monde et réclamant sa maîtresse. Le tout devant une Lalao déjà habituée aux dépressions du personnage. Après une séance avec son tradipsychothérapeute, il tombe en léthargie. A son réveil, on lui propose gentimment, mais fermement, de quitter le palais. Le reste est connu.

Mswati III.jpgLe roi du Swaziland est connu par ses dépenses luxueuses, alors que 70% de ses sujets vivent au-dessous du seuil de la pauverté, et une tradition particulière : régulièrement, il choisit une nouvelle épouse - il en a 14 - parmi les filles (encore) vierge de son pays où 40% des femmes sont séropositives. Il serait très copain avec Ravalomanana. Dis-moi qui tu fréquentes...

DEPOSED Madagascan President Marc Ravalomanana is currently in the country for an undisclosed mission.

The president arrived at the airport yesterday afternoon.
This was confirmed by Principal Secretary in the Ministry of Foreign Affairs, Clifford Mamba.
He stated that the overthrown president was here to see Chairman of the organ Troika His Majesty King Mswati III.
"There can only be one issue that would be discussed and that is bringing peace in Madagascar."
Mamba stated that he was not sure how long Ravalomanana would be in the country. This follows a troika meeting held at the Royal Villas last Thursday.
At that summit, new President  Andry Rajoelina was denounced by SADC.
Southern African leaders are expected to finalise a regional economic aid package for Zimbabwe and discuss possible sanctions against Madagascar in South Africa next week, SA Department of Foreign Affairs spokesperson Ronnie Mamoepa said.
The African Union suspended Madagascar last week and the United Nations have criticised Rajoelina's power grab

By Nelsiwe Ndlangamandla

 

Les femmes Swazi.jpg

Un échantillon du harem de Mswati III. De quoi donner des idées à Ravalomanana.