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03/09/2013

Marc Ravalomanana : la fin du "minono fotsiny ihany"

On ne sait pas encore qui sera le vainqueur des prochaines élections présidentielles. Mais d’ores et marc ravalomanana,madagascar,andry rajoelinadéjà, on sait qui en est le grand perdant. Telles qu’elles se dessinent actuellement, elles entérinent la déroute politique de Marc Ravalomanana, du moins pour le moment. Reste à savoir s’il saura faire le Phénix. Empêché de revenir dans le pays à coups de NOTAM ; empêché de se présenter par des processus judiciaires dont le déroulement a fortement métissé la Justice avec la Mascarade ; puis empêché d’avoir le représentant de son choix avec les manœuvres dilatoires pour faire obstacle à la candidature de Lalao Ravalomanana, l’ancien Président sera donc totalement absent du prochain scrutin. Et ce, même si certains abrutis manipulateurs tentent de faire passer le message d’une présence de la mouvance Ravalomanana par le biais de plusieurs dignitaires de l’ancien régime ou de la mouvance Ravalomanana.

Trois raisons à la déroute politique

Quoique l’on puisse dire, il y a déroute politique de Marc Ravalomanana. Elle est beaucoup plus le résultat d’erreurs de jugements de sa part, que d’une quelconque capacité stratégique de la part d’Andry Rajoelina, et seuls ceux atteints du syndrome psychiatrique du Rabbi K. Miossey affirmeront que la défaite d’une partie ne peut être que le fruit de la supériorité intellectuelle de l’autre. Certains creusent eux-mêmes le trou dans lesquels on n’a plus qu’à les pousser.

Les principales erreurs de Marc Ravalomanana et ses partisans sont au nombre de trois.

La première, c’est d’avoir mélangé dévotion naïve et stratégie politique. Le « minoa fotsiny ihany » (il suffit de croire) de 2002 avait des allures répréhensibles d’opium du peuple. Appeler le peuple à « croire simplement » était pour moi un appel suspicieux envers la population pour qu’elle s’abstienne de réfléchir, et d’attendre que les choses se fassent d’elles-mêmes, pendant que d’autres réfléchissent à sa place. Pour le laïc forcené que je suis, doublé d’un cartésien adepte du doute, il faut laisser la foi dévote et les bigoteries dans les affaires de l’Église, et non dans le domaine de la politique.

Si le « minoa fotsiny ihany » a semblé fonctionné pendant la crise de 2002, c’est parce que Marc Ravalomanana avait certains avantages sur le terrain, qu’il n’avait plus en 2013. Continuer à adopter le « minoa fotsiny ihany style » ne pouvait que mener sa Mouvance de désillusions en déconvenues : espérer le retour de Marc Ravalomanana, annoncé périodiquement (et en vain) depuis … 2009 pour « très bientôt » ; puis espérer que la SADC allait réussir à imposer ce retour ; puis encore espérer que les arguties juridiques pour noyer le poisson de la fameuse règle électorale des six mois de résidence allaient passer ; puis enfin, espérer que la demande de candidat de substitution présentée hors des délais légaux pour le faire allait être acceptée par la Cour électorale spéciale (CES).

Le deuxième paramètre est un ahurissant manque de capacité à lire une situation politique, et à s’y adapter au moment adéquat. Résultat, Marc Ravalomanana a toujours eu un temps de retard depuis l’élection de Rajoelina à la Mairie de la Capitale. Alors que lui et ses supporters devaient comprendre que cette défaite de leur poulain Hery Rafalimanana était un vote-sanction contre le régime, ils ont continué à multiplier les avanies contre le DJ, le faisant ainsi bénéficier des bénéfices de cette martyrisation ; tout en continuant leur comportement arrogant dans la gestion du pays qui commençait à irriter l’opinion publique. Puis, quand la crise a commencé, au lieu de comprendre qu’il fallait lâcher du lest, ils ont multiplié les bravades alors qu’ils avaient manifestement perdu le soutien de la rue. Non pas que les pro-Rajoelina étaient majoritaires, mais plutôt parce que les pro-Ravalomanana restaient tranquillement chez eux en espérant que la Révolution orange allait cesser du jour au lendemain, par la magie du « minoa fotsiny ihany ».

Puis après la réussite du coup d’État, ils ont refusé de voir que les militaires, les magistrats et les hauts fonctionnaires qui avaient fait allégeance au régime actuel allaient tout faire pour assurer son maintien, par la manipulation des armes ou la perversion du Droit. Pour certains, il pouvait s’agir d’un phénomène de corruption, avec des avantages et cadeaux pour ceux qui montrent une servilité à toute épreuve. Mais cela n’est pas l’unique raison. Marc Ravalomanana a humilié, limogé, et fait du mal à tellement de monde, que ce « tellement de monde », une fois en capacité de le faire, s’est fait un plaisir et un devoir de lui mettre des bâtons dans les roues, par esprit de vengeance, même sans avoir à être corrompu.

Dans ce contexte, espérer que le retour de Marc Ravalomanana serait possible et faisable ne pouvait que mener vers une illusion. Et enfin, par rapport aux élections présidentielles, le choix de Lalao Ravalomanana comme représentant était à l’époque un excellent choix tactique. Mais une fois que le régime Rajoelina a démontré qu’il ne s’embarrasserait d’aucun scrupule pour y faire obstacle, la mouvance Ravalomanana aurait dû se mettre à bâtir un plan B, au lieu d’insister dans une voie qui se révélait être sans issue. Mais à force de persister dans le « ou Neny, ou rien », la mouvance s’est retrouvée avec rien.

Le troisième paramètre, et en cela Marc Ravalomanana ressemble à Didier Ratsiraka, c’est qu’il n’a jamais envisagé de préparer sa relève politique, espérant une présence au pouvoir ad vitam aeternam. Leur ego hypertrophié leur a toujours fait considérer qu’ils étaient uniques, et ils se sont arrangés pour limiter les envergures et les ambitions de leur entourage, afin que personne ne puisse leur faire de l’ombre. Au final, quand le cours de l’Histoire les a subitement dégagé, il n’y a eu personne qui s’est révélé prêt et capable de jouer le rôle de remplaçant, ce qui oblige les équipes à du bricolage sur la base des lambeaux, tant en 2002 pour le parti AREMA de Ratsiraka, qu’en 2009 pour le parti TIM de Ravalomanana. Et il était pitoyable de voir certains passer en revue les titulaires du patronyme Ravalomanana pour voir qui pourrait être candidat à la place de Marc : Lalao ? Tojo ? Sarah ? [1] Comme si, à part ceux qui portaient ce nom, c’était le désert complet, et que l’héritage politique devait obligatoirement se considérer comme un patrimoine de famille, à la bonne grosse sauce africaine. Et le plus ridicule pour les « zanak’i Dada » en manque de repères, c’est qu’au fil de la crise, ils se sont raccrochés à des espoirs générés par des anciens mutins, tels que la mutinerie à la BANI avec Noel Rakotonandrasana et compagnie, ou encore les pseudo amendes honorables de Charles Andriantsoavina, devenues parole d’évangile pour beaucoup de pro-Ravalomanana. Il fallait vraiment que les supporters de Ravalomanana soient désespérés pour se raccrocher à ce genre de personnes, surtout après ce qu’il a leur fait.

L’absence de la Mouvance Ravalomanana de la dynamique des élections présidentielles risque de la mettre en veilleuse, si elle n’arrive pas à retomber sur ses pieds. De plus, le phénomène de désertion au sein des rangs de la Mouvance risque de s’accentuer, car certains vont certainement préférer voir si l’herbe n’est pas plus verte ailleurs, chez d’autres candidats (« tsy mitaingina soavaly maty »). Depuis 2009, combien de leaders légalistes, de membres éminents du GTT, et d’anciens hiérarques du TIM ne sont-ils déjà « passés à l’ennemi », pour le plaisir des postes et des avantages ? Enfin, il ne faut pas oublier que la complicité entre certains acteurs de la communauté internationale et les auteurs du coup d’État s’est basée sur un intérêt commun : écarter Marc Ravalomanana de la vie politique du pays. Il est à prévoir que cette collusion ne se perpétue encore un certain temps pour éviter le retour trop précoce de Marc Ravalomanana, de façon à ce que sa notoriété s’étiole en exil, et qu’il finisse par ne plus représenter un poids politique capable d’un retour en zone.

Quels choix pour le futur proche ?

Aujourd’hui, il faut que la mouvance Ravalomanana fasse des choix sur le présent. Même si une certaine logique le voudrait, de mon point de vue elle ne doit pas quitter les institutions de transition, pour continuer à exister et ne pas disparaître complètement du paysage politique. Cela lui permettra de sauver les meubles et de préparer l’avenir. Car elle doit également faire des choix pour le futur, et a trois possibilités pour se reconstruire.

La première est de faire le dos rond, oublier les présidentielles (voire même les boycotter, ce qui serait à mon avis la solution la plus intelligente), et travailler sur les autres élections à venir : les législatives et les communales. C’est à travers le Parlement qu’elle pourrait, si elle en est capable, démontrer qu’elle représente encore une force avec laquelle compter. Et si elle s’y prend bien, les portes de la Primature pourraient lui être ouvertes. Si j’avais été le stratège politique de Lalao Ravalomanana, je lui aurais en plus suggéré fortement de se présenter aux municipales d’Antananarivo. Dans le contexte actuel, c’est une victoire quasi-assurée, avec des bénéfices politiques à court, moyen et long terme.

La deuxième, c’est de s’engager dans des mouvements de rue pour faire obstacle au processus électoral en cours. À mon avis, solution à éviter, car non seulement elle aura des résultats aléatoires, mais en plus, elle risque plus dans le présent contexte de fragiliser la mouvance que de la renforcer. La plupart des va-t-en-guerre sur les forums se trouvent à 10.000 km du théâtre des opération, et ceux sur place sont très courageux, mais juste grâce à l’anonymat devant leur écran. D’ailleurs, les affluences maigrichonnes des deux tentatives qu’elle a organisée il y a dix jours à Ambohijatovo, puis à Ankorondrano, l’ont obligée à inventer une annulation de dernière minute. Il y a certes des dynamiques qui sont en train de s’enclencher pour appeler à des manifestations de protestation contre les élections, que ce soit sur internet (Wake Up Madagascar, blogueur Pakysse etc), mais aussi à la radio, surtout avec la récente intervention d’Onitiana Realy sur Radio Plus [2]. Mais ces dynamiques sont surtout apolitiques et basées sur une volonté d’expression de la citoyenneté, et je doute fort qu’elles acceptent de prendre une coloration partisane pro-Lalao Ravalomanana. La mouvance éponyme ne devrait donc pas trop rêver dessus pour le moment.

La troisième solution pour la mouvance Ravalomanana, c’est de s’accoupler lors des présidentielles avec un des Ravalomananistes défroqués (Radavidson Andriamparany, Rajemison Rakotomaharo, Fetison Rakoto-Andrianirina) ou l’un des supposés Ravalomananistes tels que William Ratrema ou Jean-Louis Robinson. Pari risqué, car la mouvance ne serait pas en position de force pour négocier à son avantage. Mais il est évident que celui qui se ferait adouber par Marc Ravalomanana monterait immédiatement à la catégorie supérieure, de celle des sans aucune chance à celle des candidats sérieux. Reste à savoir lequel d’entre ceux qui espèrent cet adoubement pourrait le capitaliser, et avoir la force mentale et l’envergure nécessaire pour faire jeu égal avec ceux dont les campagnes aux moyens illimités sont financées par les opérateurs de bois de rose et les racketteurs d’entreprise minières.

Enfin et surtout, Ravalomanana et ses supporters doivent admettre que le combat politique est une affaire de politique, et pas de dévotion aveugle et stupide. Le « Minoa fotsiny ihany » a montré ses limites, et contrairement à l’ancien roi du yaourt, c’est maintenant le DJ qui boit du petit lait. Rajoelina, qui rêvait d’effacer par les urnes l’infamie de son image de petit putschiste pour gagner une respectabilité de chef d’État élu, est aussi un perdant de ces élections en ne pouvant pas se présenter. Mais malgré tout, l’envergure de la déroute de Marc Ravalomanana n’a rien à avoir avec cette défaite du DJ, qui a encore plusieurs avantages dans la situation présente. À commencer par la possibilité de son plaisir ultime : être accueilli en tant que chef d’État à la 67ème session de l’Assemblée générale des Nations unies à New-York à partir du 17 septembre 2013, pour y prononcer un de ses habituels discours creux, où il va sans doute se permettre de donner des leçons de démocratie (si ce n’est une allocution plagiée, comme il y a quelques années).

En espérant que le Red’Chef et le modérateur soient encore en vacances, je me permettrai une chute un peu triviale, que je prie les lecteurs de me pardonner d’avance. Minonoa fahatany eo ihany. Avis donc à ceux qui se complaisent à chercher leur plaisir en faisant le « minono fotsiny ihany » : à force de telles pratiques naïves, on finit par se faire avoir bien profond, et sans vaseline. Dia aza misy miteniteny.


lundi 2 septembre 2013, par Ndimby A. in www.madagascar-tribune.com

Matt Houston, ny Wawa koa bobaka

Matt Houston, un Guadeloupéen présenté comme un pionnier du RnB made in France, a posé un lapin au public malgache qui l'attendaient pour un concert le dimanche 1er septembre 2013,  l'occasion des 10 ans de scène du chanteur de salegy hardcore Wawa. Sur sa page Facebook, il invoque un problème de papiers administratifs.

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Un prétexte fallacieux, selon les observateurs.

Matt Houston, musique,  madagascar, rnb

Il invoquera également des problèmes de sécurité. Mais là aussi...

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Matt Houston, musique,  madagascar, rnb

Résultat des des courses : 16.000 euros, la totalité du cachet, déjà encaissé par l'artiste, 15.000 autres euros dépensés pour lui envoyer un jet privé le chercher à La Réunion et 100.000 euros de préparatifs à l'eau.

Bien évidemment, Matt Houston se défendra jusqu'au bout, mais le mal est fait.

Mais qui est Matt Houston ?

C'est celui qui, après avoir piqué son nom d'une série télévisée américaine, obligera M Pokora d'abandonner le prénom Matt pour cause de similitude. Enfin, c'est aussi un petit malin qui se fabrique des tubes en pompant ceux des autres.

P Square, "E No Easy" pour "Positif"

"Icolé" d'Oliver Ngoma pour "Happy Birthday".

Toutes ces petites combines le rendra millionnaire.

Matt Houston, musique,  madagascar, rnb

OK, il a quand même aussi composé le générique de "Secret Story".

Matt Houston, musique,  madagascar, rnb

Alors ? Ben, il aurait fallu investir les 100.000 euros pour l'accueillir dans des projets sociaux. C'est plus bénéfique pour la population qu'un concert de RnB...

28/05/2013

Lettre ouverte à tous les "méchants parents" !

Un jour, quand mes enfants seront assez vieux, pour comprendre la logique qui motive un parent, je vais leur dire, comme mes parents méchants m'ont dit: Je t'ai aimé assez pour te demander où tu allais, avec qui, et quand tu serais de retour à la maison.

Je t'ai aimé assez pour être patiente jusqu'à ce que tu découvres que ta nouvelle meilleure amie ou ton grand copain, n'était pas fréquentable. Je t'ai aimé assez pour me tenir plantée là dans le cadre de porte pendant deux heures tandis que tu nettoyais ta chambre, une affaire de 15 minutes en principe !

Je t'ai aimé assez pour te laisser voir la colère, la déception et les larmes dans mes yeux. Les enfants doivent apprendre que leurs parents ne sont pas parfaits. Je t'ai aimé assez pour te laisser assumer la responsabilité de tes actions même lorsque les pénalités étaient si dures qu'elles ont presque brisé mon cœur.

Mais surtout, Je t'ai aimé assez pour dire NON même quand je savais que tu me détesterais pour ça. Telles étaient les batailles les plus difficiles de toutes. Je suis heureuse de les avoir gagnées, parce qu'à la fin, tu y as gagné aussi. Et un jour, quand tes enfants seront assez vieux pour comprendre la logique qui motive des parents «méchants», tu leur diras : Vos parents étaient ils méchants?

Les miens l'étaient. J'ai eu les parents les plus méchants du monde entier ! Pendant que d'autres enfants mangeaient des sucreries pour les repas, j'ai dû manger des céréales, des oeufs, et des légumes. Quand d'autres ont eu du Coca et des hamburgers pour le dîner, j'ai dû manger de la viande, du fromage,des crudités et des fruits. Sans oublier toutes ces crêpes et gâteaux que ma maman nous a faits.

Et vous pouvez deviner que ma mère m'a fait des dîners qui étaient différents de celui des autres enfants.Mes parents ont insisté pour savoir où j'étais en tout temps. On aurait pu croire que j'étais enfermée dans une prison. Ils devaient savoir qui mes amis étaient et ce que je faisais avec eux. Ils insistaient si je disais que je serais partie pour une heure, pour que ce soit seulement une heure ou moins.

J'avais honte de l'admettre, mais mes parents ont enfreint la loi sur la protection des enfants concernant le travail en me faisant travailler. J'ai dû faire la vaisselle, mon lit (quelle horreur!), apprendre à faire la cuisine, passer l'aspirateur, faire mon lavage, vider les poubelles et toutes sortes d'autres travaux cruels. Je pense qu'ils se réveillaient la nuit pour imaginer de nouvelles tâches à me faire faire. Ils ont toujours insisté pour que je dise la vérité, juste la vérité et rien que la vérité.

Au moment où je suis devenue adolescente, ils pouvaient lire dans mon esprit et avaient des yeux tout autour de la tête. Puis, la vie est devenue vraiment dure ! Mes parents ne laissaient pas mes amis juste klaxonner quand ils venaient me chercher. Ils devaient venir à la porte pour qu'ils puissent les rencontrer. Pendant que chacun pouvait fréquenter un ou une petit(e) ami(e) quand ils avaient 12 ou 13 ans, j'ai dû attendre d'en avoir 16 À cause de mes parents, j'ai manqué beaucoup de choses que d'autres enfants ont expérimentées.

Je n'ai jamais été prise pour vol à l'étalage, vandalisme, alcoolisme, ni même arrêtée pour tout autre crime. C'était «tout de leur faute». Maintenant que j'ai quitté la maison, je suis instruite et une adulte honnête. Je fais de mon mieux pour être un parent méchant comme mes parents l'étaient. Je pense que c'est ce qui ne va pas avec le monde aujourd'hui. Il n'y a pas assez de parents méchants!
Merci donc à toutes les parents qui ont été assez méchants dans notre jeunesse pour nous apprendre à être de méchantes bonnes personnes...

Stéphanie CHARJOJ-AUCHERE
Neuropsychologue.

20/03/2013

Mon plan de sortie de crise

 

La sortie des dates de dépôt des candidatures pour les présidentielles ont fait rejaillir cette vieille chronique. Elle date d’il y a deux ans mais garde toute sa fraicheur, notamment après un bref lifting. Il s’agit d’une proposition stratégique pour la relance économique de Madagascar. Que mille fleurs s’épanouissent, que mille idées fleurissent, comme dirait l’autre. 

 

Madagascar est en pleine crise politique et traverse une grave catastrophe économique avec la fermeture des robinets des aides financières « officielles » sur le plan internationale. Ceux qui s’échauffent pour la course aux présidentielles sont-ils conscients des douze travaux d’Hercule qui les attend au tournant vers la IVème république ? Car lorsque tout ceci sera terminé, et toute bonne chose a toujours une fin n’en déplaise aux uns et aux autres à qui ça profite, il faut bien penser au redressement. Sur ce point, il n’y a pas trente six solutions. Il n’y en a qu’une : l’intervention de l’Etat à travers des dépenses pour financer des grands travaux. Immobiliers ou routiers, qu’importe, l’essentiel est de créer des emplois qui vont générer des salaires permettant de doper la consommation qui, à son tour, entraînera une reprise dans l’industrie et le commerce. Ce qui engendra d’autres créations d’emplois. Un cercle vertueux difficilement réalisable avec la seule initiative du secteur privé, trop faible et trop gourmand à la fois.

Tout libéral qu’ils sont, les pays dit « capitalistes » n’ont qu’une solution en cas de crise : l’intervention de l’Etat. Le 9 août 2007, afin d’endiguer la crise financière, la Banque centrale européenne (BCE) est intervenue en mettant à la disposition des établissements bancaires 94,8 milliards d'euros, suivie peu de temps après par la Banque fédérale américaine (FED) qui injectait à son tour 24 milliards de dollars pour apaiser les esprits des investisseurs. Le lendemain, la BCE et la FED ont de nouveau réinjecté des liquidités : 61 milliards d'euros de la part de la BCE et 35 milliards de dollars du côté de la FED. Comme les Bourses et le marché des matières premières continuent de plonger, le 13 août 2007, les banques centrales ont recommencé la même opération, et le marché monétaire et les places boursières ont relevé la tête un peu partout dans le monde en fin de semaine. Au Japon, afin de faire face à la plus grande catastrophe que le Japon ait connu depuis la IIème guerre mondiale, le gouvernement a mis 440 millions d’euros à la disposition des banques. Inutile de remonter plus loin. Le plan Marshall et les autres, on nous en a suffisamment bassiné en classe.

Tout ceci pour dire que Madagascar est comme une voiture en panne de démarreur. Il a beau avoir fait le plein de carburants, lorsque la pompe des financements s’ouvrira de nouveau, il lui faut un bon contre-attaque pour que le moteur remarche.

in "L'Observateur" du mercredi 13 mars 2013

Madagascar, crise, actualité, économie

12/08/2012

52 ans de non-développement, un échec prévu d’avance par De Gaulle

Si Gallieni était le maître à penser de la colonisation, De Gaulle, lui, était le stratège de la décolonisation. Cela fait partie des jardins secrets de l’histoire, mais lorsque De Gaulle a décidé d’accorder leur indépendance aux pays d’Afrique subsaharienne, il savait d’avance qu’ils auront des problèmes pour se développer.  Il confiera ses appréhensions à Alain Peyrefitte qui les ont consigné dans l’ouvrage « C’était de Gaulle ».

« Vous croyez que je ne le sais pas, que la décolonisation est désastreuse pour l'Afrique ? (...) Qu'ils vont connaître à nouveau les guerres tribales, la sorcellerie, l'anthropophagie ? (...) Que quinze ou vingt ans de tutelle de plus nous auraient permis de moderniser leur agriculture, de les doter d'infrastructures, d'éradiquer complètement la lèpre, la maladie du sommeil, etc. C'est vrai que cette indépendance était prématurée. (...) Mais que voulez-vous que j'y fasse? (...) Et puis (il baisse la voix), vous savez, c'était pour nous une chance à saisir : nous débarrasser de ce fardeau, beaucoup trop lourd maintenant pour nos épaules, à mesure que les peuples ont de plus en plus soif d'égalité. Nous avons échappé au pire ! (...) Heureusement que la plupart de nos Africains ont bien voulu prendre paisiblement le chemin de l'autonomie, puis de l'indépendance ».

De Gaulle voulait donc l’indépendance des colonies pour des raisons économiques (La France aurait dépensé dans ses colonies, entre 1945 et 1960, deux fois le montant reçu des États-Unis au titre du plan Marshall), mais également culturelles. Alain Peyreffite nous rapporte également ces propos édifiants du général.

"C'est très bien qu'il y ait des Français jaunes, des Français noirs, des Français bruns. Ils montrent que la France est ouverte à toutes les races et qu'elle a une vocation universelle. Mais à condition qu'ils restent une petite minorité. Sinon, la France ne serait plus la France. Nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne.(…) Vous croyez que le corps français peut absorber dix millions de musulmans, qui demain, seront vingt millions et après-demain quarante ? (…) Si nous faisions de l'intégration, si les Arabes et Berbères d'Algérie étaient considérés comme Français, comment les empêcherait-on de venir s'installer en métropole, alors que le niveau de vie y est tellement plus élevé ? Mon village ne s'appellerait plus Colombey-les-Deux-Églises, mais Colombey-les-Deux-Mosquées (…) Vous les avez regardés, avec leurs turbans et leurs djellabas ? Vous voyez bien que ce ne sont pas des Français ! (...) Essayez d’intégrer de l'huile et du vinaigre. Agitez la bouteille. Au bout d’un moment, ils se sépareront à nouveau. Les Arabes sont des Arabes, les Français sont des Français" "Avez-vous songé que les Arabes se multiplieront par cinq puis par dix, pendant que la population française restera presque stationnaire ? Il y aurait deux cents, puis quatre cents députés arabes à Paris ? Vous voyez un président arabe à l’Elysée ?".

J. R. Tournoux, dans « La Tragédie du Général », Ed. Plon-Paris-Match, 1967, rapporte également une conversation que De Gaulle aurait eu avec le général Koenig : « Évidemment, lorsque la monarchie ou l'empire réunissait à la France l'Alsace, la Lorraine, la Franche-Comté, le Roussillon, la Savoie, le pays de Gex ou le Comté de Nice, on restait entre Blancs, entre Européens, entre chrétiens... Si vous allez dans un douar, vous rencontrerez tout juste un ancien sergent de tirailleurs, parlant mal le français".

De tels propos feraient scandale aujourd’hui. Manifestement, il n’y a pas que l’UMP qui peut se targuer d’être gaulliste. Le Front national le peut aussi  Quelques années plus tard, le général de Gaulle peut aussi en revendiquer l’héritage, à la lecture de ces discours.

Du côté des anciens colonisés, ceci doit faire réfléchir encore plus. Au lieu de vouer le général aux diables, ses propos doivent au contraire booster la fierté nationale et décupler l’effort collectif pour ne pas donner raison à De Gaulle.

Publié dans "L'Observateur".

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