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23/07/2012

Encore un putsch qui a fait pschitt !

3 morts et des blessés, hier, au camp du RFI Ivato
Dès le début de la mutinerie d'hier, tous les pro-Ravalomanana ont crié étrangement en choeur qu'il s'agit d'un acte émanant d'Ambohitsorohitra pour empêcher Andry Rajoelina d'aller rencontrer Marc Ravalomanana. A la lumière des récentes déclarations pourtant, et surtout du dernier communiqué de la Sadc qui se montre "fâchée" à l'endroit de la mouvance Ravalomanana, il apparaît que le scénario est écrit par une tout autre main.

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Un ras le bol général de la part d’un caporal et de ses amis ? Un acte désespéré qui voulait imiter Bokassa, auteur d’un coup d’Etat en Centrafrique alors qu’il n’était que sergent ? Pour le Gal Ramakavelo, c’était un acte visant à saboter la rencontre entre l’ancien président Marc Ravalomanana et le président de la Transition
La rencontre est prévue se tenir demain aux Seychelles, mais il n’y a aucune confirmation officielle pour l’instant. « Aucune information officielle n'a été publiée sur le déroulement proprement dit », confirme un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
Le Bureau de liaison de la Sadc se contente d’affirmer, dans un communiqué publié le 21 juillet, que « la réunion aurait lieu dans un proche avenir comme initialement prévu ».  Mais alors, d’où provient la fuite sur la date et le lieu de la rencontre ? La Sadc pointe du doigt la mouvance Ravalomanana. 
« Il est inacceptable et plutôt malheureux pour la mouvance Ravalomanana de faire des déclarations de la manière dont elle l’a fait. La Troïka a demandé aux parties prenantes concernées de s'abstenir de  faire une annonce publique. Il appartient à la Troïka de façon adéquate et appropriée d’informer le public et la population malgache. Ce genre d'opportunité politique n'est pas utile pour le processus », peut-on lire dans le communiqué de la Sadc qui ajoute « la Troïka assigne tous les acteurs politiques de s'abstenir de manœuvres politiques et les incitations inutiles ».
Mais pourquoi la mouvance Ravalomanana a-t-elle passé outre à un accord passé avec la Sadc concernant le caractère discrétionnaire de la rencontre ? Tout simplement en vue de la saboter. Les récentes déclarations l’attestent. . « Branle-bas au sein des Forces armées : Directoire militaire en gestation ! », annonce le journal « Midi Madagasikara » le 12 juillet, en précisant que « un officier général, qui n’est autre qu’un ancien Cemgam du temps de l’ancien président Ravalomanana Marc, aurait également convoqué une rencontre avec le Cosofam (...) La question d’une prise de pouvoir par les militaires aurait été également évoquée au cours de la réunion ». Parmi les mutins arrêtés hier figure justement l’adjudant-chef Esora, un des leaders du Cosofam.
Mais pourquoi Ravalomanana veut-il faire capoter la rencontre ? C’est parce qu’il craint un arrangement entre l’Afrique du Sud et la France concernant son sort. Le 29 mai, Laurent Fabius, nouvellement nommé ministre des Affaires étrangères française, a reçu Maïté Nkoana-Mashabane, ministre des Relations internationales et de la coopération de la République d’Afrique du Sud au Quai d’Orsay. Les deux parties ont alors déclaré qu’elles ont trouvé un consensus concernant les affaires en cours en Afrique. Résultat : Jean Ping, protégé historique de la France est lâché au profit d’une ex-femme de Jacob Zuma. Il n’est pas à écarter que le dossier Madagascar a été également étudié par les deux parties. D’ailleurs, Laurent Fabius lui-même a téléphoné à Nkosazana Dlamini-Zuma, après son élection à la Présidence de la Commission de l'Union africaine, pour la féliciter et lui exprimer son souhait de l’accueillir à Paris « afin de s'entretenir avec elle des multiples défis auxquels l'Afrique est confrontée et des opportunités que présente ce continent d'avenir ».
Une petite phrase, reprise par les médias français corrobore tout ceci. « Une source diplomatique, jointe par l’AFP,  a évoqué une possible mise en scène destinée à impressionner la communauté internationale et à perturber la rencontre entre MM. Rajoelina et Ravalomanana ». La source « diplomatique » est anonyme, mais tout porte à croire qu’elle provient des Etats-Unis. Un blogueur qui signe « Reflexiums » et qui ne porte pourtant pas Andry Rajoelina dans son cœur s’étonne que l’ambassade américaine fasse une « étrange offensive médiatique » ces derniers temps. « Ce comportement étrange des Américains et a commencé dès le changement de pouvoir en France. Ce n’est qu’une théorie du complot, me direz-vous, mais je pense que les USA sentent que les socialistes sont plus distants avec les vieilles habitudes et qu’ils veulent tenter leur chance pour revenir sur la scène », conclut-il. CQFD.
Randy D.

Publié dans "L'Observateur" du lundi 23 juillet 2012.

20/06/2012

Madagascar, ton avenir fout le camp !

No future. C’est certainement la devise qui sied à Madagascar, tant tout le monde détruit tout. Les écologistes de salon accusent les cultivateurs de détruire l’environnement et l’opposition de bazar accuse la Transition de détruire l’économie. Mais en fait, chacun détruit à qui mieux-mieux. Madagascar, démocratie, Andry Rajoelina, Marc Ravalomanana, actualité, presse, chronique
Les politiciens détruisent la politique, qu’ils soient opposants ou au pouvoir. La politique n’est plus cette démarche désintéressée pour développer la cité, mais un moyen pour se remplir les poches, quitte à poignarder ses amis dans le dos. Qui peut garantir que lorsque ces politiciens qui se disent de l’opposition arrivent au pouvoir, d’Andrianjaka Rajaonah d’Orimbato au Magro, en passant par les différents clowns unis par  la nostalgie du 13-Mai, ils vont oublier leurs intérêts personnels pour enclencher la vitesse supérieure du  développement ? Qui peut garantir que lorsque Marc Ravalomanana reviendra au pouvoir, il ne confondra plus ses poches avec la caisse de l’Etat (raison initiale de la suspension de ses aides par l’Union européenne) et que Madagascar deviendra plus démocratique, plus libre et mieux gouverné ? Il existe un précédent : un ancien président avait déjà fait un retour en force, Didier Ratsiraka pour ne pas le nommer, avec sa promesse « humaniste et écologique ». Madagascar était-il devenu pour autant plus démocratique, plus libre et mieux gouverné ?
Les enseignants détruisent l’éducation. Enseigner n’est plus un sacerdoce, un métier que l’on a choisi parce qu’on croit en la force de l’éducation pour développer le pays. C’est juste un débouché professionnel où l’on a atterri parce qu’on n’a pas trouvé mieux. Les enseignants d’aujourd’hui ne sont plus comme ceux de Papa qui, lorsqu’ils trouvent que leur salaire ne leur suffit plus, reprennent leurs études pour décrocher de nouveaux diplômes en vue d’une promotion. Il y en a alors qui sont passé d’instituteur à professeur d’université. Pour obtenir une augmentation, les enseignants d’aujourd’hui, d’instituteurs à pseudo-chercheurs, préfèrent prendre en otage leurs propres élèves, qui sont manifestement le dernier de leurs soucis, quitte à provoquer une année blanche. Qui peut garantir que lorsqu’ils auront l’argent qu’ils demandent, l’enseignement s’en trouvera amélioré ?
Les médecins et leurs auxiliaires détruisent la médecine et le monde hospitalier en refusant de recevoir les malades pour cause de grève. Ce qui constitue à la fois un reniement du serment d’Hippocrate et une non assistance à personne en danger, autrement-dit un crime.  Les forces de l’ordre détruisent la sécurité en louant des armes aux bandits pour arrondir leur fin de mois. Remenabila en est la fatale conséquence. Les  magistrats détruisent la Justice en refusant de travailler pour le peuple en raison d’un conflit avec une autre corporation… Qui peut garantir que si on leur donne ce qu’ils demandent, les patients seront mieux soignés, le citoyen mieux sécurisé et la justice mieux rendue ? Le tout, loin de la corruption et de tous les autres maux qui gangrènent le service public ?...
On ne peut que souhaiter bonne chance à celui, quel que soit son nom, qui conduira la IVe République. Il aura du chantier à faire. Et le plus gigantesque sera celui de colmater le gouffre que Destruktor a laissé.

Randy D. in "L'Observateur" du mercredi 20 juin, pp. 2

08/02/2012

Claude Guéant est un arabe

La photo en bas est ma part de débat aux polémiques nés de la déclaration de Claude Guéant qui affirmait que "toutes les civilisations ne se valent pas".Claude Guéant arabe.jpg

Publié dans "L'Observateur" du lundi 6 février, pp. 9.

C'est le costume que Claude Guéant doit porter car non seulement les Arabes n'étaient pas arrêté à Poitiers, mais de plus, d'après des généticiens, tous les hommes descendent des Arabes. Claude Guéant, Marine Le Pen, Philippe de Villiers, Hitler ou encore Anders Behring Breivik descendent d'ancêtres communs ayant peuplé la péninsule arabique après avoir quitté le berceau de l'humanité, l'Afrique.

De quoi se moquer des soldats US qui partent pour mettre au pas "des pays sauvages". La honte au kenyan d'origine, Barack Obama.

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12/01/2012

Jennifer Lopez s'invite à Madagascar

Quatre jours de cérémonies au palais d'Iavoloha, la Maison Blanche malgache, pour la présentation des voeux du couple présidentiel. A cette occasion, la first lady, au fait des dernières tendances, a arboré une robe qu'elle a chipé à JLo. Jeu de 7 erreurs.

Madagascar, Andry Rajoelina, Mialy Rajoelina, Rajoelina, presse, mode

Publié dans "L'Observateur" du jeudi 12 janvier 2012, pp. 8

Psst !

Poupette s'en fout, une excellente blougeuse, a fait des recherches. Hillary Duff a la même robe, laquelle figure sur le catalogue printemps-été 2010 de Roland Mouret où elle est proposée à 1230 euros, soit plus de 3.5 millions d'ariary ou encore plus de 17,5 millions FMG. Quand on aime, on ne compte pas. N'est-ce pas les filles ?

Dans son édition du vendredi 13 janvier, "La Gazette de la Grande île" en rajoute une couche dans un billet acerbe dont ses chroniqueurs ont le secret. Lova Rabary-Rakotondravony, enfin, y va de sa petite touche personnelle chez "L'Express" dans un article en malgache. 

19/11/2011

En lisant Stéphane Hessel

Indigné que l’on s’indigne que l’on s’indigne pas !Indignez.jpg

«Indignez-vous ! ». Ceci n’est pas un appel à l’occupation d’une quelconque place publique. C’est juste pour parler du best-seller du moment. Le livre à l’origine du mouvement des Indignés qui énervent les gouvernants, de Madrid à New York, en passant par Paris, Bruxelles et Athènes…
Pour qu’ils ne soient pas indignés, commençons par remercier les éditions Indigène, en particulier la patronne Sylvie Crossman, qui a bien voulu nous envoyer un exemplaire de l’œuvre de Stéphane Hessel.
Lors de la réception du colis postal, les moments d’émotion et de plaisir feront vite place au désappointement. Le livre comprend 30 pages. Mais les écrits de Stéphane Hessel proprement-dits forment tout juste 12 pages. Le reste est constitué de notes de l’éditeur et d’un postface. Sans parler des multiples pages de garde. C’est ainsi qu’on l’a lu d’un trait, dans les embouteillages, entre Ambohijatovo et Anosy. Bref, dans la forme, « Indignez-vous ! » tient beaucoup plus des pamphlets incendiaires publiés clandestinement au temps béni des révolutions, populaires ou estudiantines
Mais c’est là que réside son intérêt. Les jeunes d’aujourd’hui étant sevrés de lecture papiers, un gros pavé qui leur rappellerait les lourds manuels qui alourdissaient les cartables auraient eu moins d’attrait auprès des adeptes des réseaux sociaux dont les écritures SMS sont illustratifs d’une tendance à la brièveté.
En étant peu bavard, Stéphane Hessel évite les digressions souvent ennuyeuses et devient simple, clair et concis. Autrement-dit, immédiatement compréhensible et assimilable par la génération aussi bien X (ceux nés entre 1960 et 1979) qu’Y (nés entre 1980 et 1999). Ce qui nous amène à s’intéresser au fond.
« Indignez-vous ! » rappelle que le motif de la résistance contre le nazisme était l’indignation. Que désormais, il ne faut plus être indifférent face aux événements. Stéphane Hessel évoque particulièrement ici ce qui se passe en Palestine. Il appelle alors à une « insurrection pacifique ». « Je suis convaincu que l’avenir appartient à la non-violence, à la conciliation des cultures différentes ».  
Actuellement, des politiciens, généralement anti-régime de Transition (Otrikafo, Magro), cherchent à récupérer le mouvement des Indignés et s’indignent que les Malgaches ne s’indignent pas devant la situation actuelle. Première erreur : le mouvement des Indignés n’est pas un mouvement politique, mais un mouvement citoyen, spontané et pacifique. Deuxième erreur : les Malgaches se sont toujours indignés. Mais à chaque fois, ils s’indignent que leurs ­révoltes débouchent sur une impasse (révolution socialiste, fille bâtarde de mai ’72), à une trahison (1991), à une grosse manipulation (« Premier tour dé vita » de 2002) ou à un déni (2009 qu’une savante contre-propagande a réduit en un putsch militaire).
Et comme les révoltes populaires sont cycliques à ­Madagascar, tous les dix ans, faudra peut-être attendre la génération Z…

Randy D.

Paru dans "L'Observateur".