27/06/2009
Michael Jackson n’est plus, il restera à jamais là…
Les extraterrestres existent ! On en connaît au moins un. Ni jeune ni vieux, ni blanc ni noir, ni homme ni femme... C'est une espèce intersidérale. Il vient d'être emporté par les siens. Auparavant, il a laissé ses empreintes sur la planète terre en tant qu'un des trois plus grands artistes du show-biz contemporain, au même titre qu'Elvis Presley et les Beatles. Rencontre du troisième type.
Il voulait rester éternellement jeune. Il est parti à 50 ans avec une voix singulièrement juvénile. Mais le visage ravagé par le bistouri, tout comme une autre star des années 80 qui vient de disparaître en même temps que lui, Sarah Fawcett-Majors. Michael Jackson, Bambi pour la presse people, Maïkhôôôôôôl ! pour les fans, bref MJ est parti un peu sur la pointe des pieds, ces pieds dont il maîtrisait si bien les mouvements au point de créer le moonwalk. Il était toujours sur la lune. Maintenant, il est parmi les étoiles.
Je fais partie de la génération des teenagers des années 80 qui ont découvert Michael Jackson pour la première fois à travers « Beat It ». Depuis, le journaliste qui sommeillait en moi s'est mit à faire des recherches sur le personnage. C'est ainsi que « Michael Jackson » de Christian Perrot, publié conjointement par Albin Michel et Rock & Folk (Paris 1984, 154 p.) a rejoint ma bibliothèque perso.
Cette obsession de la jeunesse éternelle provient vraisemblablement du fait qu'on, plus précisément son père, lui a volé son enfance. Répétition à outrance dès 5 ans, sans le temps de jouer comme tous les autres enfants de son âge. D'où certainement aussi son penchant pour les très jeunes têtes blondes. Le complexe de la peau noire proviendrait du fait que même devenue superstar, il a toujours dû batailler pour avoir la place qu'il lui revient. Au début, MTV refusait de diffuser « Beat It », tout mégatube qu'il était, car son interprète est un black. Il ne voulait pas devenir blanc, il ne voulait plus être noir. Nuance.
Sa dure condition de superstar précoce a fait qu'il était devenu bourré de complexes, de phobies et autres mal de vivre qui vous pourrissent l'existence. Tel qu'on en arrivait parfois à oublier que Michael Jackson était avant tout un type qui avait un cœur gros comme ça. Finalement, ce dernier a lâché. Et Michael est parti rejoindre son ex-beau-père, Elvis Presley, mort comme lui d'un surdosage de médicaments alors qu'il était en train de couler une bronze. Mais il y verra également John Lennon et George Harrison, Michael Jackson a acquis les droits des Beatles.
De lui, il restera plein de choses. S'il faut en retenir un, c'est « Beat It » justement, le clip, le solo d'Eddie Van Halen et les lyrics dont les échos parlent de lui (« You Have To Show Them That You're Really Not Scared ! You're Playin' With Your Life"). Mais il y a également sa collaboration avec Slash auquel on attribue des origines malgaches. Et « Liberian Girl » et son clip inoubliable. Non, finalement, c'est impossible de ne retenir qu'une seule chose de lui tant il nous a comblé. Il était au carrefour de ce qui qui se faisait de meilleurs : soul, funk, rock, hip hop...
Ce post n'aura pas de conclusion car Michael Jackson ne peut pas disparaître pour de bon. De « Invincible », il est devenu éternel. Son rêve de toujours. Avant de partir, son âme aurait certainement susurré : "I am here with you, Though we're far apart, You're always in my heart, You are not alone..."
Randy Donny
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16/06/2009
Mugabe donne une leçon de démocratie aux Malgaches. Résultat : une bombe explose dans un supermarché
Apparemment, on aurait enterré le fihavanana sans que je ne sois au courant. Sinon, comment expliquer l'explosion d'une bombe artisanale au supermarché Leader Price de Tanjombato ? Par ce geste, les "moudjahidins" malgaches signent leur acte de naissance. Littéralement, "moudjahidin" signifie "combattant de Dieu". Au nom de quel Dieu terrestre a-t-on le droit de vouloir tuer des innocents ? "Des clous de 40mm, pesant environ 250 grammes, de la latérite, des plaquettes à détonation, un accumulateur composé de huit batteries et d'autres composants ont été découverts sur place", indique "L'Express de Madagascar", qui rapporte l'attentat.
Comment expliquer également cet appel à la violence lancé en plein Paris, lu dans Topmada.com ? "Tout le monde à l’ambassade pour casser du Capsat!!! Apportez batte de base-ball, matraque,bombes lacrycomgène, batte de fer, On va se défouler sur ces capsat qui ont osé mettre le pied à l’ambassade!!! !!! URGENT !!! (...) le GTT appelle tous ses éléments ce jour pour une action !!! merci d’envoyer un e-mail à ailedure@collectifgtt.org". C'est claire, une "aile dure" existe parmi ceux qui souhaitent tout le bonheur du monde à Madagascar. A 10.000 km de Tana, dans le confort parisien, à moins que ce ne soit la condition de damnés de la terre au milieu de la prospérité vazaha, certains évacuent leurs frustrations par des défoulements façon racailles de banlieues.
Non, je ne cautionne pas tout ce que font le "Capsat". Mais on peut dénoncer l'ombre de la Françafrique derrière la crise que Madagascar traverse actuellement sans être obligé de poser une bombe dans une entreprise française. Nos ancêtres du temps des royaumes ont invente une expression, "Vazaha mody miady", étrangers faisant semblant de se guerroyer, pour dire que les causes des dissensions, pour ne pas parler de divisions, qui nous affectent tirent parfois leurs origines de pays étrangers. Chez nous, ils font semblant de ne pas s'entendre et foutent le feu au pays alors que, chez eux, ils s'entendent fort bien. C'est ainsi qu'en échange de Zanzibar, Madagascar a été colonisé par la France en 1895 sans que personne n'ait levé le petit doigt, même pas les Etats-Unis, pourtant premier partenaire commercial du Royaume de Madagascar. En ce moment, les Américains évacuent Madagascar car ils craignent une escalade de violence, pire qu'avant la démission de Ravalomanana. La bombe de Leader Price en est un signe annonciateur. Vingt ans après la chute de Berlin n'effacent pas trente ans de conditionnement en guerilla urbaine. Les vazaha savent pleins de chose mais se défendent de la dire. En 1975, les services de renseignement français savaient qu'on allait assassiner Ratsimandrava.
Les Malgaches n'aiment pas qu'on les qualifie d'Africains. Et pourtant. Madagascar est tombé si bas que même un fou atteint de sénilité tel Robert Mugabe se permet de donner une leçon de démocratie au peuple malgache. C'est lui, en tant que président du marché commun de la Comesa, qui a décidé de l'envoi d'une armée étrangère à Madagascar pour réinstaller Ravalomanana sur son trône. La presse zimbabwéenne l'atteste. "Mugabe orders invasion of Madagascar", titre le "ZimEye". La présence du président somalien Omar El Béchir, recherché par le Tribunal pénal international pour génocide, au sommet de la Comesa, fait planer le doute sur la crédibilité de cette association de malfaiteurs.
Les Africains éclairés ne sont pas dupes. Du moins ceux qui ne se laissent pas aveugler par les flashs d'une cyberguerre à coups de mensonges et autres manipulation de masse. C'est ainsi qu'un Swazi, fier de son pays, trouve honteux que le Swaziland s'acoquine avec les dernières hontes de l'Afrique.
"I consider it to be an insult to the entire Swazi nation that people like Robert Mugabe and Marc Ravalomanana would consider themselves to be friends of Swaziland. These two gentlemen have been so indifferent to the sufferings of their people end in the case of Ravalomanana the people of Madagascar felt they could not take it anymore and push came to shove! He bought himself a private jet worth about E600 million, a luxury that poverty-stricken country could not afford! That should be a warning to all African leaders that they are not God and therefore cannot always do as they please!! Serves you right, sir!!", écrit un certain Sitolotolo dans le "Times of Swaziland".
Avec tous mes irrespects pour le régime des Ayatollahs, il n'y aura pas d'invasion de l'Iran, malgré les soupçons d'armement de destruction massive, pour ne pas répéter les erreurs en Irak. Mais on va profiter de l'élection présidentielle pour le déstabiliser. Il n'y aura pas également envoie d'une armée étrangère pour "casser du Capsat". Des Malgaches peuvent faire le sale boulot à sa place. La bombe de Leader Price était un test. Oui, Madagascar ne peut se différencier de l'Afrique car le Rwanda est à côté.
13:02 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : madagascar, actualité, iran, moudjahidin, bombe, politique, ravalomanana | Facebook
12/06/2009
Le crash de l'Airbus a failli se produire à Madagascar !
Andry Rajoelina a "détourné" un vol régulier à Marseille. Mécontent qu'un tel exploit se soit passé sur son territoire sans qu'il en était l'auteur, Sarkozy a voulu faire mieux : il a carrément fait disparaître un Airbus !
Cette blague, qui est mienne, j'ai voulu le mettre sur facebook mais finalement, j'ai pas osé. De temps en temps, j'ai des scrupules. Ceci dit, la disparition de l'Airbus d'Air France aux larges du Brésil aurait pu se passer... à Madagascar ! On sait maintenant que les sondes de mesure de vitesse sur les A330-A340 sont défectueux. Et bien que bien que le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) affirme jusqu'à présent qu'il n'y a pas de "lien établi" entre ces sondes et le crash de l'AF 447, Air France a reconnu qu'en 2008, il eut plusieurs incidents, qualifiés de "graves" par des pilotes, dus à ces fameuses sondes de mesure qui ont donné lieu à de faux messages d'alarmes. Un de ces incidents s'est passé sur le vol Paris-Antananarivo.
Selon "L'Express", sur un vol Paris-Antananarivo, le pilote a fait état d'une vitesse incohérente, suivie de l'alarme "Stall stall stall" qui indique que l'appareil décroche.
Les autres incidents, "des incidents graves", a commenté pour l'AFP Guy Ferrer, du syndicat Alter, concernent un vol entre Tokyo et Paris, un Canton-Paris, un Paris-Bogota et un Paris-New York. Les sondes du vol AF 447 Rio-Paris sont mises en causes par les syndicats de pilotes, mais la direction d'Air France s'est dite jeudi "pas convaincue que les sondes sont la cause de l'accident". Sous la pression des pilotes, elle a toutefois accéléré son programme de remplacement des sondes Pitot sur les A330/A340, après l'accident.
13:29 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : airbus, vol af 447, crash, brésil, antananarivo, madagascar, presse, actualité | Facebook
20/05/2009
L’Afrique noire est (encore) mal partie
Je me souviens de ce livre qui trônait sur la bibliothèque familiale. Signé René Dumont, « L'Afrique noire est mal partie » a fait l'effet d'un séisme à sa sortie, en 1962. René Dumont est un agronome qui, entre 1956 à 1960, a parcouru l'essentiel de ce qu'on appelait alors le Tiers-Monde. Un nomadisme qui l'a amené à passer par Madagascar. René Dumont a laissé différentes publications sur les relations entre l'agriculture et le développement à Madagascar.
Plus de quarante ans après la décolonisation, l'Afrique noire est encore mal partie. Il n'y a pas que l'agriculture. Il y a aussi la politique. Au temps de la Guerre froide, les choses étaient simples : quand un dictateur se fait renverser au nom de la Révolution, l'URSS s'empresse de le reconnaître et le tour est joué. Ou quand un président rouge se fait assassiner par un gars à a solde de l'Occident, pour reprendre une expression d'époque, il suffit que les Etats-Unis avalisent l'opération pour que le bloc ouest suit.
Aujourd'hui, ce n'est plus le cas. Autre temps, autres mœurs. L'idéal socialiste s'est effondré avec le mur de Berlin. Même Manandafy Rakotonirina, qui a enseigné, prôné et déifié la dictature du prolétariat pendant plusieurs décennies s'est converti à la démocratie libérale. Et c'est là le hic. Pas Manandafy Rakotonirina. Non. C'est parce que la démocratie à l'occidentale rime avec Constitution, élection, alternance, dialogue et tout le tsouin tsouin qui fait que le système politique américain soit sculpté sur le mont Rushmore. Or, en Afrique, les dictateurs et autres assassins, qu'ils soient les enfants de Marx ou de Coca-Cola, n'ont pas disparu du paysage après 1989. Il y en a même qui baisent leurs peuples depuis l'année érotique 1969.
L'époque soviétique est révolue. Sauf en Erythrée où le président Issaias Aferworki continue un totalitarisme sans faille, allant jusqu'à suspendre les libertés depuis 2001. Si, par pur hasard, le peuple érythréen, trop longtemps privé de démocratie, arrive à changer les cours des choses dans cette prison à ciel ouvert, va-t-on crier au coup d'Etat et demander la restauration d'un régime qui ne fait que le plonger dans l'abîme de la misère au quotidien ?
Une alternance démocratique par les urnes est-elle possible avec des gens comme Yahya Jammeh, sergent devenu président de la Gambie à 29 ans après un putsch et dont on connaît la grande agressivité à l'endroit de ceux qui remettent en cause sa manière de gouverner ? Ce petit pays anglophone enclavé dans le Sénégal a beau abriter le siège de la Commission africaine des Droits de l'Homme et des peuples, Yahya Jammeh clame haut et fort : « Si j'ai envie de fermer un journal, je le ferai ».
Téodoro Obiang Nguema va encore plus fort : «Il peut décider de tuer sans que personne lui demande des comtes et sans aller en enfer », disait de lui la radio publique. D'ailleurs, la presse privée ni l'Opposition n'existent dans ce « Koweït de l'Afrique » en raison de la « pauvreté ». Mais n'allez surtout pas rêver de renverser le « Dieu de la Guinée Equatoriale ». Ce serait faire preuve d'atteinte à la démocratie et aux Droits de l'Homme. Même s'il est de notoriété publique que Téodoro Obiang, arrivé au pouvoir en renversant son propre oncle, fait pire que les autorités coloniales dans l'exploitation à son profit personnel des richesses de son propre pays. Et il n'est pas le seul.
Le 18 juin 2007, le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire à l'encontre de Téodoro Obiang, Denis Sassou Nguesso, Omar Bongo, Blaise Compaoré - l'assassin du « Ché d'Afrique », Thomas Sankara - et José Eduardo dos Santos et leur entourage, accusés par trois associations françaises (Survie, Sherpa et la Fédération des Congolais de la Diaspora) de "recel de détournement de fonds publics". Le 2 décembre 2008, pour demander la restitution de leurs biens mal acquis supposés, Transparency International France, l'association Sherpa et un citoyen gabonais ont déposé une nouvelle plainte assortie d'une constitution de partie civile visant Téodoro Obiang, Omar Bongo et Denis Sassou Nguesso ainsi que leurs entourages pour « recel de détournement de fonds publics ». Le 5 mai 2009, la juge Françoise Desset, du pôle financier de Paris, juge recevable cette plainte. Et dire que Téodoro Obiang a été reçu par Condoleeza Rice (Photo ci-contre)
En décembre 2008, l'Union européenne et Bretton Woods décident de suspendre les crédits pour Madagascar en raison de la mauvaise gouvernance de Marc Ravalomanana qui confond sa poche avec la caisse de l'Etat. Passons sur le hold-up permanent sur le pouvoir, notamment en période électorale. Saraléa Bernard, un officier de la Gendarmerie, a écrit dans « La Gazette de la Grande » du samedi 18 avril 2009.
« Pour s'assurer de la victoire dans tous les scrutins qui se sont succédé dans la Grande Ile durant son mandat et demi, Marc Ravalomanana a chargé la Digit.com de chiffrer et déchiffrer les résultats de chaque élection. Alors que cette société privée de traitement informatique appartenait à l'épouse du ministre Haja Nirina Razafinjatovo, son directeur de campagne lors de la présidentielle de décembre 2006 ! National Democratic Institute (Ndi), une Ong américaine spécialisée dans l'observation des élections, avait déballé l'arsenal des fraudes utilisé par le pouvoir Ravalomanana pour lui faire gagner l'élection présidentielle devant le corps diplomatique, la société civile et la presse nationale et internationale en début de l'année 2007, à l'hôtel Hilton d'alors.
Ainsi, la communauté internationale ne pouvait ignorer qu'il était simplement impossible de battre Marc Ravaomanana et son parti dans des élections. Le peuple avait-il alors d'autres solutions que la rue pour se débarrasser d'un pouvoir qui a perdu sa confiance ? ».
Et pourtant. Et pourtant. En se réveillant le mercredi 18 mars 2009, enfin débarrassé d'un Marc Ravalomanana qui s'est enfui la veille, le peuple malgache aura vite fait d'attraper la gueule de bois en entendant que des pays étrangers condamnent l'instauration de la Transition vers une 4ème République après des mois de soulèvement populaire. Les Anti-Hat eux-mêmes le reconnaissent. Un communiqué en anglais de l'Alliance libérale démocrate qualifie le soulèvement anti-Ravalo comme d'un « popular rallies organized by the lumpenproletariat from the lower neighborhoods of Antananarivo » avant d'affirmer que les anti-Ravalomanana sont également composés de « local bourgeoisie coming from the Merina oligarchy and the rich roturiers, who had taken a lot of advantages from feudality and from the slave trade and are currently very dynamic within civil society organizations ». Mais alors, si le soulèvement contre Ravalomanana était le fait de la masse populaire + la bourgeoisie féodale et roturière, qu'est-ce qui reste pour le soutenir ? Pas la population des provinces en tout cas. Sinon, ce serait une démagogie de trop. Les pro-Ravalo sont passés maîtres dans ce genre de maladresses. Voilà pourquoi il est tombé.
La nature a horreur du vide. Marc Ravalomanana a démissionné et Andry Rajoelina a pris le pouvoir. L'ambassadeur des Etats-Unis, Niels Marquadt, et celui d'Afrique du sud en sont témoins. Ils ont vu la lettre donnant le pouvoir à un Directoire militaire signé par Marc Ravalomanana, sans qu'un pistolet ne lui ait été mis sur la tempe. « La remise de pouvoir aux militaires est une façon diplomatique de démissionner", soufflera Niels Marquadt à Lala Rasendrahasina, président de l'église FJKM dont Marc Ravalomanana est le vice-président. La révélation est dans le numéro 509 du journal « Objectif Malaza » d'avril 2009. Diplomates et journalistes témoins des événements n'ont vu l'ombre d'un militaire rebelle. D'ailleurs, s'il y avait vraiment menace direct sur la personne de Marc Ravalomanana par des militaires rebelles, comme il le répète souvent dans son exil, ces derniers ne l'auront pas permis de donner le pouvoir à un Directoire militaire, sous peine d'être obligé de le prendre des mains du Directoire (épisode Episcopat) pour le donner ensuite à Andry Rajoelina ! Dans tous les cas, la bénédiction de la Haute Cour Constitutionnelle ne peut souffrir d'aucune contestation. Elle est souveraine et est la seule habilitée à reconnaître la constitutionnalité ou non d'un acte, sans que personne, encore moins une chancellerie étrangère en trouve à redire. La République a ses principes. Cela en fait partie.
Ces quelques points méritent, à mon avis, d'être éclaircis en ce moment où le problème de la reconnaissance internationale du régime de Transition à la malgache est sur la bonne voie. Un opposant ivoirien a osé évoquer l'exemple malgache. Depuis, il croupit en prison. Les dictateurs africains applaudissent des deux mains lorsque les occidentaux parlent de constitutionalité et d'alternance démocratique. Cela leur permet de rester indéfiniment au pouvoir. Il est interdit à un peuple, fut-il opprimé, de se soulever. Ah, l'Afrique ! Auparavant colonisé en raison d'idées économiques bâtardes. Maintenant de nouveau colonisé par des idées politiques que l'on a pervertit.
18:54 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : madagascar, marc ravalomanana, afrique, démocratie, dictature, actualité, presse | Facebook
13/05/2009
On a tous quelque chose en nous de Johnny
J'adore les Sex Pistols ad vitam aeternam, je vénère Jimi Hendrix pareillement... Mais entre deux nostalgies, je reviens toujours sur Johnny Hallyday, l'Elvis Presley de la Francophonie, l'idole des toujous jeunes. J'aurais pu mettre ici l'article que j'ai écrit sur lui à l'occasion du concert au Stade de France. Je trouve que cet article du "Figaro Magazine" est plus frais. Il a prévu inclure Madagascar dans sa tournée d'adieu "Tour 66" qui vient de démarrer la semaine dernière. Il l'a annoncé après le passage de Laetitia au pays en 2008. C'est vraisemblablement avec beaucoup de regrets qu'il est obligé de déprogramer ce concert qui aurait dû avoir lieu en septembre. Dommage. Mais on ne déséspère pas. Car même s'il dit vouloir «M'arrêter là», on sait qu'avec Johnny, «Ça ne finira jamais»...
Johnny Hallyday, c'est un revenant herculéen. Il y a quelque chose d'un culturiste de foire chez ce marathonien des chapiteaux. Sur scène, il flambe toujours au milieu de décors babyloniens, avec ses cascadeurs, ses hélicos et ses motos, ses tréteaux et ses pyrotechnies. On se rend à ses concerts comme on monte dans un wagonnet de Luna Park. Depuis ses débuts, six présidents de la République se sont succédé à l'Elysée, mais le roi Johnny, lui, défend toujours son trône. Même les écrivains s'inclinent. On se souvient qu'il a inspiré des commentaires à Louis Aragon et à Lucien Bodard, qu'il a fasciné Marguerite Duras et Daniel Rondeau *.
Cette fois-ci, le rideau va tomber, même si on n'exclut pas un jour une réincarnation façon Sinatra, en crooner de cabaret, en chanteur à tabouret. Le fauve va nous rejouer sa vieille cérémonie avant la retraite, suer sang et eau tous les soirs, nous expliquer que le blues ça veut dire que je t'aime. Le droïde barbichu, sculpté par des années de culturisme et de cigarettes sans filtre, se souviendra-t-il du jeune homme élastique qui montait sur scène comme on joue sa vie ?
Il surgit dans une France grise et parcimonieuse
Tous ses fans savent que Jean-Philippe Léo Smet est né le 15 juin 1943 à la cité Malesherbes. Son père le reconnaît, mais l'acte ne sera pas validé : son géniteur est alors l'époux d'une autre femme. Très vite, l'enfant se voit recueilli par sa tante, Hélène Mar, dont la fille Desta est mariée avec l'artiste américain Lee Ketcham, alias Lee Halliday. Dès l'âge de 11 ans, le petit Jean-Philippe chante entre les numéros de danse de ses parents adoptifs. Lee Halliday, dont le nom de scène deviendra celui de Johnny en ajoutant un « y » supplémentaire, recevait de l'Oklahoma des disques de rock and roll. L'inoculation se fait là. Installé dans le quartier de la Trinité, Johnny fréquente le Golf Drouot, passe en attraction au dancing du Moulin Rouge, publie son premier 45 tours en mars 1960 avec un titre de Dalida, T'aimer follement.
Le jeune Johnny Hallyday surgit dans une France grise et parcimonieuse, un vieux pays auquel le général de Gaulle redonne une voix plus affirmée. Tandis que les DS ministérielles roulent vers Matignon, des jeunes gens de la rive droite rêvent d'Elvis Presley. Avec l'émission de radio puis le magazine homonyme, le temps de Salut les copains fédère des adolescents dansant au son des électrophones Teppaz. Pour le premier anniversaire du périodique, ce sont 150 000 spectateurs qui fêtent Johnny place de la Nation. L'idole des jeunes s'installe dans un paysage qu'il ne va plus quitter.
Une chevelure drue, une maigreur de chat affamé, des jambes qui s'ouvrent en ciseaux, la guitare accrochée à l'épaule, Johnny Hallyday incarne une silhouette, une liberté, un style, reprenant en français des succès américains, lançant de nouvelles danses comme le twist ou le madison, se faisant tailler sur mesure des succès par des façonniers de grand talent, tel le merveilleux «Retiens la nuit», cosigné par Charles Aznavour et son beau-frère Georges Garvarentz. Bientôt, on le voit aux côtés de sa petite fiancée bulgare, la plus belle pour aller danser, l'adorable Sylvie Vartan. La légende se dessine. Et, quoi que l'émule de James Dean ait voulu, c'est une légende française.
Le dépit secret de Johnny Hallyday fait probablement sa force : ce chanteur qui se faisait passer à ses débuts pour américain ne pourra jamais conquérir le monde anglo-saxon. Au fil des années, il aura beau accumuler les enregistrements dans le Tennessee, les rodéos en Harley Davidson, les bandanas de Sioux, habiter de fausses villas texanes, quelque chose le colle invariablement au terroir national. Tourne-t-il un western, c'est en Camargue. Tente-t-il de chanter à Las Vegas, c'est une déroute. Se produire en duo avec Carl Perkins ou Lionel Richie n'y aura pas suffi. Johnny Hallyday est français avec un clin d'œil amoureux et résigné, il sait qu'il appartient aux bals du 14 Juillet et aux cafés de province. Monument populaire, donc, mais la récompense est au rendez-vous. Alors qu'Elvis Presley ou Gene Vincent ont depuis longtemps rejoint le paradis des guitares électriques, Johnny remplit toujours les stades. Il vous dira qu'il a oublié de vivre ou qu'il aime sa jolie Sarah, et, une dernière fois, vous serez prêts à le croire. Pour son ultime tournée, osera-t-il chanter Les gens m'appellent l'idole des jeunes ? Après tout, nous ne sommes pas si vieux puisque Johnny est toujours là.
En 1964, Johnny effectuait son service militaire à Offenburg, en RFA. Il est un symbole de cette génération française qui, passé la guerre d'Algérie, ne montera plus au front. Dans une société de paix civile, les rockers miment le combat. Guitares saturées, montagnes d'amplis, immolations symboliques, Johnny le phénix va mourir plusieurs fois pour nous, en mutant sans répit. Il y a eu un Johnny hippie et un Johnny hard rock, un baladin des barrières et un chanteur à paillettes, les brushings des années 70 et la coupe sobre des années Nathalie Baye, lorsque Michel Berger lui ciselait mélodies graciles et hymnes de fer. Ce qui ne changera jamais au long de sa carrière, c'est le passage en force sur scène. Personne en France ne peut se vanter d'avoir tenu en puissance pendant aussi longtemps : les spectacles de Johnny Hallyday sont des autoportraits en forme d'ouragans. Il aura vécu dans son corps la guerre de l'alcool et des drogues, les tempêtes amoureuses, le combat contre lui-même. «Je suis un soldat», chantait-il dans Quand revient la nuit. Accidents de voiture, tentative de suicide, divorces, familles recomposées, démon de midi, il va tout éprouver et tout refléter. Johnny a même fini par incarner la modification des rapports d'autorité sur trois générations : aujourd'hui, l'enfant rebelle de 1959 est devenu un grand-père bienveillant qui chante des mélodies écrites par son fils.
En tout rebelle sommeille un parrain. Avec le temps, le paysage de la chanson française s'est largement distribué autour de ce totem central, que les musiciens de studio surnomment entre eux« l'Homme ». L'époque est loin où le chanteur Antoine proposait de le mettre en cage au cirque Medrano. Dès 1971, Michel Polnareff lui rendait hommage en l'accompagnant sur scène. Johnny est le premier qui ait donné sa chance au jeune Jimi Hendrix, ou permis au fondateur du groupe Foreigner, Mick Jones, de faire ses armes. Chacun sait qu'il existe dans le métier un honneur redoutable, celui de soutenir un duo face à Johnny : autant opposer un fétu de paille à un organe de laiton. Tous ceux qui comptent ont un jour travaillé avec lui, de Daniel Balavoine à Jean-Jacques Goldman, de Catherine Lara à Pascal Obispo. Philippe Labro se souvient des nuits passées dans un hôtel londonien pour écrire les paroles de l'album Flagrant délit. Mais on eut également la surprise, en 2000, de trouver sur l'album Sang pour sang des paroliers tels que Françoise Sagan ou Vincent Ravalec. En 2002, avec A la vie, à la mort!, ce sont Marie Nimier et Maxime Le Forestier qui rejoignaient la cohorte.
Johnny H avait aussi un rêve de cinéma. Comme avec l'Amérique, cette fascination n'a pas forcément débouché sur de grands accomplissements. Il y a eu les films de teen-agers du début des années 60, D'où viens-tu Johnny? ou Cherchez l'idole, autant de chromos sucrés. Il y a quelques apparitions, dans Les Diaboliques, de Clouzot, Conseil de famille, de Costa-Gavras ou L'aventure, c'est l'aventure, de Claude Lelouch. Il y a enfin les films construits avec des bonheurs inégaux autour de lui, comme Détective, de Jean-Luc Godard, L'Homme du train, de Patrice Leconte, ou Jean-Philippe, de Laurent Tuel. Et demain Vengeance, du réalisateur hongkongais Johnnie To, sélectionné au prochain Festival de Cannes (en salles le 20 mai).
Le roi des directs TV babyloniens
Peut-être est-ce dans un média plus populaire, la télévision, que Johnny aura finalement comblé ses fans. On ne compte plus les directs babyloniens, du porte-avions Foch au concert de juin 2000 à la tour Eiffel, les émissions spéciales des Carpentier ou de Michel Drucker, sans parler de la marionnette des « Guignols de l'info », se renversant en arrière pour proférer son fameux «Ah que coucou». En revanche, c'est un Johnny de chair et d'os qui a chanté le générique des Chevaliers du ciel, puis interprété un flic dans la série David Lansky, avant de parrainer les débuts de « Star Academy ».
Une époque de la chanson française va-t-elle s'achever ? Elle aura eu les traits de ce personnage révéré, fascinant, moqué, incontournable, toujours star. Eddy Mitchell raconte cette histoire savoureuse : alors que l'ancien chanteur des Chaussettes Noires est en tournée, Johnny décide un soir de le rejoindre sur scène pour le rappel. Arrivée de Johnny H en coulisses, qui s'avise qu'il a oublié ses lunettes noires. Heureusement, un vigile à oreillette est en faction, arborant une magnifique paire de Ray-Ban. Johnny les lui emprunte. «C'est un honneur», dit le vigile, fasciné. Eddy et Johnny entrent en scène, délire dans la salle, ils font deux chansons ensemble. A la fin des rappels, Johnny salue le public et lance théâtralement les Ray-Ban dans la fosse d'orchestre. Evidemment, le vigile n'a jamais revu ses lunettes. Rock and roll !
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