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18/10/2008

Obama, principal bénéficiaire de la crise ?

 

Cela fait des mois que je voulais envoyer ce post. Mais comme j’avais encore une petite affaire à traiter avec l’ambassade des Etats-Unis, je me suis retenu pour éviter qu’il y ait interférence. Maintenant que le 4 novembre avance à grand pas, je me suis décidé finalement à le publier pour éviter d’être taxé d’opportuniste. Voici donc mon point de vue sur Barack Hussein Obama.

En tant que black, je ne peux souhaiter qu’il soit élu. Mais je fais déjà une connerie là car en démocratie, on ne doit pas voter suivant des considérations de couleurs de peau ni d’origine. De toute façon, je ne peux voter car je ne suis pas Américain. Obama si. Dans sa tête, il est Américain avant tout. Les Africains éclairés ne s’en font pas d’illusions. De toute façon, Obama lui-même évite autant que possible de parler de son côté africain.

Les ancêtres kenyans d’Obama sont des rois et des nobles guerriers. Et non des esclaves comme la plupart des noirs transportés aux Etats-Unis. Malgré tout, Obama n’est pas tranquille. Sa famille paternelle est musulmane. Et dans un Amérique traumatisé par le 11 septembre, l’Islam renvoie une image de grosses fumées noires où certains croient avoir vu le visage du diable. Voilà pourquoi, pour le besoin de la campagne électorale, Obama ne mentionne jamais son deuxième prénom et essaie de cacher le fait qu’il était musulman dans son enfance en Indonésie, là où viennent les ancêtres des Malgaches. Le petit Hussein a fréquenté une école coranique et est capable de réciter des versets du Coran avec les mélodies et sans accents. A l’école catholique où il était inscrit, sa fiche mentionnait « musulman ». C’est ici.

Cette attitude de Barack Hussein Obama est à double tranchant. Pour lui. Aux yeux des électeurs, ce mensonge n’est pas digne de quelqu’un à qui l’Amérique doit avoir confiance. Aux yeux des musulmans, ce déni fait de lui un apostat qui ne fera qu’amplifier encore la haine des extrémistes à l’égard de la Maison-Blanche dont le locataire, si Obama est élu, est quelqu’un qui a renié l’Islam.

Avec son faramineux budget de campagne, le staff de Barack Hussein Obama préfère mettre en avant les origines européennes de sa mère, irlandaise et germano-alsacienne, dont l’arbre généalogique fait de Barack Hussein Obama un cousin au 9è degré de Brad Pitt, sans omettre des parentés lointaines avec six présidents des Etats-Unis (… dont les Bush) et des aïeux ayant combattus pour l’Indépendance des Etats-Unis, mais également des militaires sudistes, voire des propriétaires d’esclaves. L’explication tient en quatre lettres : WASP. En plus de deux cent ans d’indépendance, les Américains ont toujours voté pour un white, anglo-saxon et protestant. A l’exception de Kennedy, white, Anglo-saxon mais catholique.

Barack Hussein O’bama, mi-white mi-raisin avec un soupçon d’Anglo-saxon et protestant déclaré, sera-t-il le deuxième de la liste ? Sa victoire est conditionnée par deux facteurs importants : la crise financière qui retournerait la masse populaire américaine contre les Républicains, à l’origine du « capitalisme fou », à laquelle s’ajoute une solidarité retrouvée des Démocrates dont les sympathisants d’Hillary Clinton décideraient finalement de rallier Obama. Kennedy a marqué un tournant dans la civilisation américaine avec le concept de « New frontier ». Obama bénéficiera-t-il du nouveau tournant amorcé par la crise ?

A l’aube du 2ème mandat de W, le monde sensé s’est ligué contre l’invasion de l’Irak et Michaël Moore s’est écrié : « on peut faire la révolution ! » pour exhorter les gens à voter en faveur de John Kerry. Mais l’immense succès de «Fahrenheit 9/11» n’a pas débouché sur une révolution. Il existe des « racines culturelles » au vote américain, comme je l’ai écrit alors dans un article publié en 2004, ci-dessous, que j’ai déterré dans mes archives.

"Les racines culturelles du vote américain"

« Les Américains ne votent jamais pour quelqu’un. Généralement, ils votent contre quelqu’un ». Les propos, tenus avant le jour J de l’élection américaine, sont du chanteur du groupe de rock Placebo, Brian Molko, un monstre d’ambiguïté aussi bien sur le plan sexuel qu’identitaire avec une double nationalité, anglaise et américaine. Ce qui ne l’empêche pas d’avoir un choix unique en matière électoral. Le sulfureux rocker est partisan du changement. « Il fut un moment où je voulais détruire mon passeport américain, mais j’ai finalement décidé de le garder afin de pouvoir continuer à émettre des opinions », a-t-il confié. Les Nouvelles.jpg

L’opinion des Américains est fait : ils ont voté contre John Kerry. Les « busheries » vont donc continuer. Ce scandale, pour la partie du monde sensée, s’inscrit pourtant dans la logique d’une continuité de l’histoire américaine qui tire ses raciens culturelles majeures de quatre lettres : WASP. « White, Anglo-Saxon, Protestant ». Depuis la fondation des Etats-Unis, il y a plus de deux siècles, tous les présidents qui se sont succédé étaient WASP, à l’exception de John Kennedy, lequel ne satisfaisait pas à la dernière lettre puisqu’il était catholique. On sait ce qu’il lui est arrivé. John Kerry est également catholique (…) De pus, John Kerry a ce désavantage de ne pas être Anglo-Saxon ».

Randy Donny in « Les Nouvelles » du jeudi 4 novembre 2004, p. 8

Voici les liens qui unissent quelques célébrités autour de W. Faites un copier-coller pour le voir en entier. Sinon, c'est dans le "New York Post"

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Let's talk about sex

 

Cassage de barrières. Parler de sexe en malgache, une langue pudique et consensuelle où le mot sexe n’existe justement pas et Midi Flash.jpgles bien-pensants ont forgé de toutes pièces un mot pour exprimer les valeurs ("soatoavina"). C’est ce qu’ils ont fait mercredi 8 octobre 2008, p. 6, chez « Midi Flash », un tabloïd bilingue mais qui a choisi le malgache pour un édito sur le cunnilingus. De quoi faire tomber tous les hypocrites et autres pseudo-saintes nitouches à la renverse.

Un bon prétexte pour annoncer une série d’événements qui tournera autour du best-seller et pièce de théâtre à succès « Le Monologue du vagin », qu’un cercle de lecteurs essaie de traduire en malgache. Le couronnement sera certainement un V-Day, le premier du genre à Madagascar. Hérissage de poils en perspectives.

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15/10/2008

La crise expliquée aux victimes

(MFI) Pour tous ceux qui, par centaines de millions, La chute.jpgsinon par milliards, ne comprennent rien à la crise financière actuelle et se demandent ce qu’ils risquent à approcher de trop près la Bourse, un internaute imaginatif a trouvé une manière originale d’expliquer ce monde étrange.

 

Les singes et la bourse

 

L’auteur, Nadim Kalife, se présente comme un homme d’affaires, mais il est aussi un brillant économiste, qui enseigne sa discipline dans une université togolaise. Son histoire est comme un conte, qui vaut largement un cours magistral. Un de ces cours dont on sort guilleret, convaincu d’avoir tout compris, et pour toujours.

Un inconnu débarque, un jour, dans un village et annonce à ses habitants qu’il est prêt à leur acheter des singes pour dix dollars l’unité. Aussitôt, les villageois vont à l’assaut de la forêt, capturer des singes, par centaines et par milliers. Peu à peu, la population des primates s’amenuise, et les villageois doivent singe.jpgréduire la cadence.

L’inconnu annonce alors qu’il paiera désormais 15 dollars par singe. Motivés par cette nouvelle offre, les villageois redoublent d’ardeur dans la traque de ce qui reste de singes dans la forêt. Tant et si bien qu’ils n’en trouvent bientôt plus un seul. Le prix d’achat est porté à 20 dollars, mais il n’y a vraiment plus de singe dans la forêt. C’est alors que l’inconnu propose le prix de 50 dollars par unité, en prévenant qu’il va devoir s’absenter, laissant à son assistant la charge d’acheter leurs captures.

Dès lors qu’il a le dos tourné, son assistant rassemble les villageois et leur indique les cages, avec les milliers de singes que leur a achetés son patron. « Si vous le voulez, leur dit-il, moi, je vous cède ces singes à 35 dollars l’unité. Ainsi, lorsque mon patron reviendra, vous pourrez les lui revendre à 50 dollars. » Les villageois, aveuglés par la perspective de cet enrichissement facile, sortent toutes leurs économies, vendent leurs biens pour racheter les singes. Le magot encaissé, l’assistant disparaît dans la nuit. On ne le verra plus. Ni lui, ni son patron. Dans le village, rien que des singes, courant dans tous les sens. Et Nadim Kalife de conclure son histoire par un édifiant : « Bienvenue dans le monde de la Bourse ! »

Eh, oui ! Il y a quelque chose d’aventureux à vendre un singe à dix dollars, puis à le racheter à 35 dollars, en espérant le vendre une seconde fois à 50 dollars. Alors, l’on s’interroge : à quoi correspondent donc, dans le monde de la Bourse, ces singes que l’on vend et que l’on rachète à tour de bras ? Qui est cet habile inconnu, si manipulateur ? Quel est cet assistant, aigrefin d’exception ? Et qui sont ces villageois à la crédulité si ruineuse ?

 

Jean-Baptiste Placca

 

planete-des-singes.png

Je crois que je l’ai dit dans un post antérieur : j’adore « La Planète Des Singes ». C’est un film philosophique sur les conneries humaines. On ne descend pas des singes. C’est vrai. Ce sont simplement nos cousins. Mais un jour, si cela continue, on va régresser, et qui sait… planet of apes. La fin, avec les humains qui découvrent la statue de la liberté enfouie dans le sable, m’a rendu particulièrement songeur.

J’ajoute que l’on peut trouver des trucs intéressants dans la culture populaire. Tiens, j’étais étonné par un Gérard Villiers, l’auteur du hilarant SAS, qui a écrit dans un de ses romans, publié il y a environ vingt ans, que si les Blancs partent De Rhodésie, ce sera le chaos. Mugabe a confirmé sa prophétie. Idem en Afrique du Sud où la crise économique provoque un racisme inter-africain absolument honteux et où l’on se barricade dans des maisons-prisons pour éviter de mourir sous la hachette des cambrioleurs.

Avec la crise financière, il y a comme un début de fin de règne pour la civilisation occidentale. Pendant ce temps, la civilisation africaine peine à sortir de la jungle. Ne cherchez pas les raisons de nos problèmes ailleurs, elles sont enfouies en nous.

03/10/2008

« Paris-Match », le mémorial de mon temps

La vie s’arrête quand on n’est plus teenager. Après, on passe son existence à « revivre » ses tendres années. Parmi les choses qui meParis-Match Benoît XVI.jpg remémorent mon jeune âge figurent le magazine « Paris-Match ». J’ai appris à lire avec en même temps que « L’Express » et la « Sélection du Reader’s Digest ». Mon père était même abonné à son digest annuel, le volumineux « Mémorial de notre temps », que je dévorais sans jamais me rassasier. C’était avant 1975. Je commençais à peine à aller à l’école. Oui, je suis de la culture populaire. Voilà pourquoi, je me retrouve mieux dans « Rock & Folk » que dans « Les Inrockuptibles ». Je préfère me mettre en tee-shirt qu’en costume-cravate. Ce qui ne m’empêche pas, de temps en temps, d’avoir des goûts de luxe…

Ceci dit, dans l’avion qui me ramenait de Paris, je n’ai pu m’empêcher un vieux réflexe : garder les journaux que l’on propose en lecture. J’avais la chance de tomber sur le numéro de « Paris-Match » avec le pape Benoît XVI en couverture. Celui-là, je l’ai raté deux fois : je ne suis pas allé à la grand-messe aux Invalides (comme les deux bonnes sœurs malgaches photographiées par Match) alors que j’aurais pu, ni aller à Lourdes car je ne savais pas qu’un car gratuit était à la disposition des fidèles du Val d’Oise. Non, je ne suis pas catholique. Mais tout ce qui est people m’intéresse. Et le pape est une superstar à sa manière.

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Je retrouvais donc le « Paris-Match » de mon enfance. Et je l’ai lu avec une passion intacte. Cela dure depuis des années. A bien y réfléchir, c’est ce genre de lecture qui m’a orienté vers le journalisme. Tiens, j’y ai même dégoté une réponse à Valiavo Andriamihaja Nasolo Frédéric (Vanf), excellent chroniqueur du reste, qui se posait la question sur la possibilité de « ouragan raciste », ici, en évoquant le désastre provoqué par l’ouragan Ike sur Haïti et non à Saint-Domingue, deux pays qui se trouvent pourtant sur une même et unique île. La réflexion n’étonne pas ceux qui connaissent le registre de Vanf. Les éléments ne font pas de discriminations entre les humains. La véritable raison est dans l’article qui suit, extrait de « Paris-Match », n° 3096, du 18 au 24 septembre 2008, p. 85.

Historique d’un désastre

La fréquence des ouragans et leurs dégâts augmentent depuis le début du XXè siècle. Les spécialistes constatent que la déforestation est un facteur aggravant car les pluies ruissellent désormais sur les reliefs sans être arrêtées par la végétation, et la nudité de la terre aggrave les effets du ruissellement. L’autre partie de l’île, Saint-Domingue, ne connaît pas de catastrophe d’une telle ampleur. Le départ des colons après les massacres de 1806 a désorganisé les plantations. L’anarchie politique persistante a empêché tout développement rationnel et suscité un défrichement sauvage. La France réclame, pour compenser la « nationalisation » des plantations, 90 millions de francs en 1825, sous la menace d’une flotte de guerre. Cette saisie aggrave encore la situation. Puis la crise de la canne à sucre, concurrencée par la betterave, affaiblit les recettes. La « perle des Antilles » était pourtant la plus riche colonie française avant 1790, grâce à la canne à sucre et à l’indigo. 1957-1986 : les Duvalier instaurent une dictature sanglante. La terreur qu’ils font régner a ravagé ce qu’il restait des forêts puisqu’elles servaient de refuges aux opposants. La terre est nue, qui fut autrefois si féconde. Deux millions d’Haïtiens fuient les massacres.

 

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Reconstitution haïtienne du « Radeau de la Méduse ».

J’ai gardé le meilleur pour la fin. Une banale critique de film (« Parlez-moi de la pluie » d’Agnès Jaoui) qui flirte avec la littérature. Quelque part, le journalisme est l’art d’intéresser les lecteurs à ses coups de cœur et, hélas aussi, à ses coups de gueule. Je n’aimerais probablement pas l’opus, comme la majorité des productions françaises, même si Jamel Debbouze est au générique, mais j’ai flashé sur le commentaire. C’est comme manger dans un restaurant gastronomique : la longueur de l’intitulé des menus est inversement proportionnelle à la quantité proposée. Mais qu’est-ce que c’est poétique. Rien qu’en les lisant, on n’a déjà plus faim. Avant-goût.

Impers et manques

«Vider les placards incitent à vider les sacs… de nœuds familiaux (…) Les gens ressemblent souvent à leurs maisons de famille : les façades solides cachent des murs lézardés par de vieilles blessures causées par des tremblements de terre prénatale et des dégâts des eaux troubles de la jeunesse. Et ce sont ces petites catastrophes naturelles, ces fissures affectives qui sculptent les êtres humains. En fait, ne sommes-nous pas tus des losers magnifiques essayant simplement d’avoir la force de vivre malgré nos faiblesses ? (…) à la santé de nos existences fluctuantes comme la météo. Nous qui aspirons à posséder l’éclat du soleil, le charme rare des aurores boréales, la puissance des ouragans, l’autorité du tonnerre et l’infinité du ciel, nous nous bornons, humbles mortels, à vivre un temps variable, traversé d’éclaircies et d’averses, avec, au final, un ultime coucher du soleil sur une nuit éternelle. Alors, en attendant, on fait de notre mieux… »

Alain Spira

08/09/2008

Sa mère le retrouve aux Jeux Olympiques dix ans après !

Dans la série des destins extraordinaires, voici celui d’Angelo Collura, né Rakotoarisoa. Adopté par un Angelo petit.jpgcouple finlandais, il a porté le drapeau finlandais lors des Jeux Olympiques de Beijing. Sa mère biologique, Julienne Rakotoarisoa, s’évanouit alors en voyant sa photo dans les journaux. De ses origines insulaires, Angelo a reçu un don  : il est champion de voile. Un drame de l’adoption qui a fait pleurer dans les chaumières et qui peut inspirer Hollywood.

Julienne Ravaosolo, 52 ans, s’évanouit devant le kiosque à journaux. Angelo était son fils. Il a été adopté, il y a 19 ans, par un couple finlandais. « Mes malheurs menaçaient la vie de mon bébé », explique Julienne Ravaosolo (…) En 1989. « Mon mari m’avait laissé avec nos deux enfants de 12 et 6 ans, j’étais enceinte, pour vivre avec une autre ».

Au cours de la même année, elle tombe malade. « Un prêtre, le père Angelo, nous avait pris en charge. Depuis, notre vie dépendait de lui ».

Julienne Ravaosolo accouche d’un petit garçon. C’était le 19 juillet 1989. Elle le nomme Pierre Angelo Rakotoarisoa, mais elle refuse de mentionner le nom du père sur l’acte de naissance. Elle l’allaite et continue de broder dans un centre social catholique.

« Père Angelo est un témoin permanent de ma lutte pour la survie. Un jour, il m’annonce qu’un couple italien désire adopter mon tout dernier ». Après mûre réflexion, Julienne Ravaosolo accepte la proposition.

Elle s’explique en pleurs : « Je n’avais jamais pensé abandonner mon bébé. Avant sa naissance, j’avais accouché de huit enfants dont deux jumeaux. J’en avais perdu six. Malgré tout l’amour que je ressentais pour lui, je craignais que mes nombreux problèmes de santé n’aient des répercussions sur la vie de mon bébé, car notre situation était précaire ».

C’est ainsi qu’Angelo est adopté un an après sa naissance. Sa mère l’avait allaité jusqu’à son départ de la Grande Ile. Je croyais que je ne le reverrais plus jamais, mais le père Angelo m’avait remonté le moral en m’assurant qu’il viendra nous voir et que ses parents adoptifs lui parleront de ses parents biologiques quand il sera grand’. C’était en 1990.

Couv Angelo.jpgC’était vrai. Angelo vient à Madagascar quand il a dix ans. « Ce fut le plus grand moment de bonheur de ma vie (…) Mais il ne parlait pas la langue comme il ne me reconnaissait pas ». C’est la première et la dernière fois que Julienne Ravaosolo revoit son fils.

(…) « Elle tombe malade à chaque fois qu’elle pense à Angelo », déplore Marie-Louise, la grande sœur d’Angelo. « Il me manque et je réitère que je n’ai abandonné ni vendu. Avant de mourir, je souhaite le voir ne serait-ce qu’une fois ».

Julienne Ravaosolo vit avec sa fille, son gendre et ses trois petit-fils dans un quartier de la banlieue tananarivienne. Gargotière, elle loue 20.000 ariary par mois 2m2 de terrain, pour installer sa vitrine au bord de la rue. Avec à peine un euro de gain journalier.

In « L’Hebdo de Madagascar », du vendredi 22 au jeudi 28 août 2008.

Pour contacter Angelo, allez sur son site http://www.pierre-collura.net/

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