03/02/2008
Mister Midi-Pyrénées est un Malgache
C'est toujours avec satisfaction que l'on accueille les nouvelles de la diaspora, qu'elles soient bonnes ou mauvaises. Surtout quand elles sont bonnes, en fait, comme celle de ce jeune mannequin méridional, Malgache de par son père, qui vient d'être élu Mister Midi-Pyrénées. Les trentenaires célibataires à la Bridget Jones, notamment Poupette et Ampelagie, et affiliées - Marie-Jeanne - apprécieront.
L'élection d'une « Miss » est une coutume désormais établie de longue date, qu'il s'agisse d'une représentante d'une ville, d'une région ou d'une nation. Mais se soucie-t-on d'élire un Homme de la même façon ? Il y a pourtant depuis presque 10 ans un « Monsieur » France, plus exactement un « Mister » France, c'est la terminologie officielle. Toutes les régions ne travaillent pas de la même façon à cette élection et Midi-Pyrénées était un peu à la traîne jusqu'à maintenant, jusqu'à ce qu'une poignée de passionnés se décide à monter une élection régionale. Tony Duriaux, trésorier du comité régional, représentait ce comité lors d'une cérémonie au Capitole destinée à présenter le nouveau représentant régional ainsi que ses dauphins. Il s'appelle Yannick Grosset et est âgé de 21 ans. Cet étudiant en logistique vit à Toulouse depuis 10 ans. Né d'un père malgache, sous officier de l'armée française, et d'une mère Ivoirienne, Yannick a peu connu Abidjan où il est né, suivant rapidement ses parents à la faveur d'une mutation paternelle en Allemagne.
"Je me suis inscrit dans une agence de mannequinat il y a un an, poussé par mes sœurs. Après avoir gagné un concours, mon agence m'a incité à tenter l'élection». Elu « Mister Midi-Pyrénées », Yannick est accompagné dans ses fonctions par ses deux dauphins, Julien Bourdin, 22 ans, qui prépare un professorat de fitness, et Alec Boukhalfi, 21 ans, qui étudie management et marketing. Malgré sa carrure de sportif et son ambition de faire du basket à haut niveau, Yannick avoue encore une certaine réserve, qui s'efforcera de dominer pour mener à bien sa nouvelle mission, car on compte sur lui. En particulier Bénédicte de Viguerie et Thérèse Claudot, de l'association « Rêves 31 ». Cette association parvient malgré de petits moyens à des résultat remarquables dans la mission qu'elle s'est donnée : réaliser les rêves d'enfants à pronostique réservé. Pour y parvenir, Yannick, Julien et Alec pourraient bien leur donner un bon coup de main.Mode, basket et bienfaisance
Pierre Estournel in « La Dépêche du Midi » du 17 décembre 2007 à 08h 48
Photo : V. Gaitté
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Nataly renaît après Pazzapa
C'est dimanche. Dehors, il fait beau. Dedans, ça marche pas très fort. Bloqué à Antsirabe, sans personne et surtout sans activités en vue. Les jours ensoleillés où l'on ne fait rien sont encore plus chiants que les jours pluvieux où l'on doit faire quelque chose. Pas découragé pour un sou, je décide d'aller au bureau pour me connecter sur internet, après un shopping alimentaire gargantuesque : jambon, mortadelle, saucisson et boisson énergisante, mes péchés mignons du moment.
En surfant pour actualiser mon blog, j'ai eu l'agréable surprise de tomber sur celui de Nataly dans MySpace. Nataly, pour ceux qui n'ont pas une mémoire d'éléphant, est l'une des finalistes de Pazzapa 1, la Star Ac' malgache, en 2003. J'étais membre du jury du concours, mais je ne connaissais pas qui était cette petite Nataly. Or, il s'avère que je l'ai déjà rencontré quand elle était encore une toute jeune teenager. Et oui, c'est assez surprenant, mais un de mes problèmes est que je n'ai pas tellement la mémoire des visages. Je ne sais pas si c'est grave, docteur. Nataly est la soeur de Doda et Dad'ee/Mons, les deux frères du groupe de rock alternatif L. A. Doudh. D'ailleurs, je ne me suis pas non plus souvenu de Aina, la vainqueur de l'édition, alors que je l'ai déjà vu chanter au Manja Ranch, l'hôtel de ses parents, quand elle n'avait que 9 ans. C'est quand j'ai vu son père, Mr Cook, un Américain d'Ambatolampy, venir la chercher à la sortie du studio que la mémoire m'est revenue. Aina a grandie et elle avait alors 13 ans.
Nataly, elle, avait peut-être le même âge quand je l'ai vu pour la première fois, vendant des billets à un concert de L. A. Doudh. Après Pazzapa, elle est allée s'installer en France. Musicalement, elle semble être sur le bon chemin. Du moins, si l'on en juge les chansons qu'elle présente sur son site : "Jalousy", "K'atao Ahoana Moa" et "Woman". De la Nu-Soul d'une qualité que l'on a rarement l'occasion d'entendre de l'autre côté-ci du Village Global. Tosy, Nampoina et Willah peuvent aller se rhabiller, Nataly est d'un cran au-dessus. Affaire à suivre sur http://profile.myspace.com/index.cfm?fuseaction=user.viewprofile&friendid=195401834
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15/01/2008
Andralanitra au Top 50
Les "motagnes d'ordures" de Madagascar sont immortalisés dans une chanson par un Comorien devenu Marseillais, Soprano, l'un des rappers français les plus en vues du moment. La honte ! Oui, Madagascar n'est pas que les quat'mi (SDF) ou les pickpockets, les bien-nommés "mpisam", diminutif de "mpanao cent mètres", autrement dit les sprinters, en raison de leur vélocité une fois leur forfait accompli. Mais quand on sait que les statistiques officielles, même du gouvernement malgache, admettent que sept ans après le départ de Ratsiraka, 2/3 de la population vit toujours avec moins de 1 dollars par jour, on se demande si parler de la pauvreté est moins représentatif des réalités du pays que parler du Boulevard de l'Europe, un projet par ailleurs ficellé sous Tantely Andrianarivo.En 2006, l'ambassadeur de Madagascar à Paris, Razafy-Andriamihaingo, récemment muté à Rome pour nous représenter auprès des organismes internationaux basés en Italie, y compris le... Programme alimentaire mondial (Pam), s'est scandalisé après un reportage de France 3 ("Faut pas rêver") qui présentait le quotidien d'une famille vivant dans un bac à ordures à Anjanahary. Lettre officielle de protestation, forums enflammés sur le net... Tous ceux qui ne voulaient présenter Madagascar que sous l'angle d'un paradis en construction ont sorti leurs bazookas pour fusiller l'émission. Je comprend mal ce genre de réaction car, après tout, les Malgaches, quand ils reviennent de France, parlent surtout des mendiants dans les métros (représentatifs des Parisiens ?) et le racisme (représentatif de la mentalité des Français ?) que de la tour Eiffel.
Une info pour tous les ambassadeurs de bonne volonté de Madagascar : après le reportage de France 3, des âmes charitables, qui ne se contentent pas de blablater sur le net, ont décidé de venir en aide à la famille du bac à ordures. Depuis, elle a trouvé un toit. Qu'est-ce qui se serait passé si France 3 aurait choisi un sujet plus politiquement correct ? On aurait peut-être enfermé la famille en cellule, comme des délinquants, ce qui est arrivé aux quat'mi lors des Jeux des îles. Faut pas rêver, le moyen d'enrayer la pauvreté n'est pas de la taire ni de la cacher. Chanson connue.
« Fermes Les Yeux Et Imagines Toi »
Soprano : Blacko Soprano, Snip’a Psykatra
Refrain (Blacko) :
Ca n’arrive qu’aux autres on n’réalise pas tant que ça ne nous touche pas
On sait très bien c’qu’y s’passe ailleurs mais on ose se plaindre
Relativise ferme les yeux imagine-toi
Tu verras comme ta vie est belle
Soprano :
Ferme tes yeux et imagine ta vie
Dans ces pays où les hommes politiques sont en treillis
Où la liberté d’expression est une conspiration
Où le dollar civilise avec des canons
Où on peut mourir d’une simple fièvre
Où les épidémies se promènent sans laisse
Crois-tu vraiment tenir sous la canicule
De ces pays où pendant 2 mois tu bronzes
Eux toute l’année ils brûlent
Imagine ta vie sans eau potable
Une douche les jours de pluie
Pas d’bouffe mise sur la table
Imagine toi dans un hôpital
Avec une maladie incurable
Une maladie qui t’juges coupable
Imagine toi enfermé comme Natasha Kampusch
Ou brulé comme Mama Galledou dans l’bus
Ouvre les yeux maintenant
Et avant d’insulter la vie, réfléchit dorénavant
Refrain (Blacko)
Blacko :
Ferme les yeux et imagines-toi quelque part en Afrique
Dans un village bâti de terre sous un soleil de plomb
Imagine l’air chaud et lourd, cet étendu désertique
Ce maigre troupeau de chèvre ( ???un gamin et son bâton ???)
Imagine cette longue marche que tu dois accomplir
Afin que tes bêtes puissent paître et se rafraîchir
Ces 30 bornes à faire, ces voleurs de bétails et leurs kalachnikovs qui tirent sans réfléchir
Imagine Madagascar et ses montagnes d’ordures
Imagine tes 8 ans et tes pieds sans chaussures
Imagine tes mains dans les détritus
Pour un bout de pain mais tu t’y habitues
Imagine Paris et son périphérique
Quelque part sous un pont pas loin du trafic
Imagine toi sous un duvet salle
Luttant contre le froid, luttant contre la dalle
Maintenant imagines-toi, dans ta voiture, bloqué dans les embouteillages
L’homme sort lentement de sa couverture, l’homme a ton visage
Dis-moi ce que tu ressens, le regardes-tu autrement ?
Avant d’insulter la vie réfléchit dorénavant
Refrain (Blacko)
Soprano :
Karl, imagine toi sans la musique, la santé abîmée par les 3-8
Les allers-retours aux ASSEDIC
Blacko :
Saïd imagine toi sans cette réussite, en galère, juste le SMIC
Prisonnier de cette tour de brique
Soprano :
Moi j’ai quoi sans Snip’a
Moi sans psy4 et ces bons moments qu’d’autres ne connaissent pas
Blacko :
Imagine un peu nos vies sans tout ça
C'est pour ça, remercions Dieu pour tout ça
Pardon pour les jours où j'me plains
Les jours où je ne vois que moi, mon nez et pas plus loin
Soprano :
Pardon pour toutes ces fois où j'ai grossi mes problèmes
Pour toutes ces fois où j'ai fais tourner le monde sur moi même
Blacko :
Ferme tes yeux juste une seconde
Vois la misère du monde
Et ta place dans tous ça
Soprano :
Prenons conscience de la chance qu'on a
Et tu verras peut être que la vie est belle
Blacko : Blackoooo , Sopranooooo
Refrain (Blacko) (X2)
Ca n’arrive qu’aux autres on n’réalise pas tant que ça ne nous touche pas
On sait très bien c’qu’y s’passe ailleurs mais on ose se plaindre
Relativise ferme les yeux imagine toi
(Soprano) Tu verras comme ta vie est belle
17:00 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : madagascar, culture, rap, politique, pauvreté | Facebook
08/01/2008
Le guide du routak
Les guides du routard sont mes vade mecum quand je voyage. Ils m'ont permis de trouver un hôtel à 22h à Stuttgart et de dégoter un lit dans le seul et unique auberge qui n'affichait pas complet à Amsterdam (parce que chrétien et non-fumeur) après avoir épuisé plusieurs cartes téléphoniques et patienter pendant une heure dans le froid. Je ne fais jamais des réservations au préalable, je pars toujours à l'aventure.
"Le guide du routard 2008/2009" vient récemment de sortir pour Madagascar. Je ne l'ai pas lu. Par contre, j'ai lu la version 2007/2008. A part les inévitables erreurs et insuffisances, je l'apprécie particulièrement pour la lucidité de ses commentaires. "Il y a véritablement urgence pour une population qui connaît depuis cinq décennies une dégradation dramatique de ses conditions de vie. Les élections présidentielles anticipées de décembre 2006 n'invitent pas vraiment à y croire...", peut-on y lire en page 53. Les textes datent de d'il y a un an, mais son contenu demeure toujours d'actualités. "Le guide du routard", guide du rotaka (*) ?
(...) Depuis l'accession au pouvoir du nouveau président et la libéralisation des échanges, le pays a connu une forte dépréciation de sa monnaie en 2004, qui a provoqué une inflation impressionnante. Tandis que Jacques Chirac, à l'occasion de plusieurs voyages pour resserrer les liens entre les deux pays, effaçait une dette de 70 millions d'euros, Madagascar faisait partie des"heureux élus" dont la dette internationale était purement etsimplement annulée en 2005. Cependant, l'avenir demeure morose : les matières premières essentielles comme l'essence ou le riz (avec 15kg par mois, les Malgaches en sont les plus gros consommateurs mondiaux par habitant) subissent une forte inflation, de longues grèves (enseignants, magistrats) apparaissent ici et là, et les manoeuvres continuent en coulisse au point que d'anciens partisans expriment des doutes... ou de nouvelles ambitions.
Une partie de l'opinion reproche à la politique libérale du président de servir essentiellement ses intérêts d'entrepreuneur averti. Doué pour la communication, Ravalomanana s'arrange aussi pour être reçu par George W. Bush et même par Steven Spielberg, auquel, paraît-il, il aurait demandé des droits d'auteur à l'occasion de la sortie du dessin animé intitulé Madagascar ! Sur le plan intérieur, certains s'alarment de sa volonté grandissante d'affirmer le pouvoir de l'Eglise réformée protestante, le FJKM, dont il est un des chefs. En attendant, Ravalomanana a avancé la date des élections présidentielles à décembre 2006. Pour cacher un bilan en demi-teinte ?
"Le guide du routard Madagascar 2007/2008", Hachette, Paris 2007, pp. 76-77.
(*) grève.
16:50 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Madagascar, culture, tourisme, politique, guide | Facebook
HIMO attitude
Suis-je devenu un fondateur de journal ? Après avoir intégré l'équipe de "L'Express de Madagascar" en 1996, un an après son ouverture, je suis parmi ceux qui ont démarré "Les Nouvelles", en 2004, avant de présider aux destinées du "Courrier de Madagascar", de juillet 2005 à février 2006. Entre temps, j'étais parmi la première équipe rédactionnelle de "Le lettre confidentielle de Madagascar", en 2002. En décembre 2006, j'ai formé l'équipe rédactionnelle des "Echos de l'Himo".
"Echos de l'Himo" est un bimestriel spécialisé en BTP. Concocté par la Cellule de Communication du Centre de Formation Himo, à Antsirabe, cette périodique vient à point nommé en ce sens que quand on parle de travaux à haute intensité de main d'oeuvre (Himo), on a toujours tendance à penser Vivre contre travail (VCT). Or, c'est absolument faux. L'approche Himo que l'on parle ici est celle dite "structurée" où les dirigeants d'entreprises et les ouvriers reçoivent des formations particulières et où efficacité, moindre coût et valorisation des ressources locales sont les maîtres mots. Les journalistes que j'ai emmené visité le Centre de formation Himo étaient tous stupéfaits et ont dû revoir leurs conception des choses. Il y en avait même qui ont demandé à suivre une formation en approche Himo structurée. C'est tout dire. Découverte.
L'approche HIMO est valable, non seulement au niveau des infrastructures, mais aussi dans la vie quotidienne. La valorisation des ressources locales et la minimisation des coûts sont les principes de bases de cette approche. Dans la vie de tous les jours, on peut utiliser les moyens de bord pour minimiser les dépenses, par exemple, aller au travail à pied ou à bicyclette. Les avantages de cette pratique, tout comme lors des travaux HIMO, sont de minimiser les dépenses tout en entretenant une bonne santé.
La pratique de l'approche HIMO permet de changer les mentalités, notamment à l'endroit de ce qui ont l'habitude d'attendre des aides pour réaliser des travaux, et aussi ceux qui sont fascinés par les produits venus d'ailleurs. Savoir mettre en valeur les ressources locales humaines et matérielles, c'est protéger les avantages pour le développement du pays.
Vivre HIMO, c'est valoriser les produits locaux, tel équiper sa maison avec des produits "vita malagasy". Mais cela peut aussi s'entendre dans la manière de s'habiller, voire la nourriture…
L'essentiel est de travailler de façon bien organisée tout en respectant les normes et veiller à la qualité des produits pour effacer la connotation négative liée au "vita gasy ".
La grande famille du Centre de Formation HIMO commence à adopter cette approche dans leur vie quotidienne. Cette approche, déjà mise en valeur sur les formations en BTP effectuées par le centre, ne peut qu'avoir un impact positif sur la vie de ceux qui le pratiquent.
Holy Ramiarintsoa
Directeur CFHIMO
Editorial "Echos de l'Himo" n°2 (juin-juillet 2007). www.cfhimo.mg
16:10 Publié dans Edito | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Madagascar, culture, journalisme | Facebook