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22/05/2007

« La saga Mahaleo »

L’histoire du groupe par Randy Donny Un livre passionnant sur la genèse du groupe Mahaleo.

      L’histoire des Mahaleo autrement, c’est le thème du livre de notre confrère Randy Donny et qui a été édité très récemment par « Dread Production ». Selon les propres termes de l’auteur, « La saga Mahaleo » est « le premier travail véritablement approfondi sur l’histoire du groupe, ses origines, ses membres, son parcours avec ses heurs et ses malheurs ». Ainsi à la lecture de cet œuvre, le lecteur serait à même d’appréhender une des raisons possibles de la popularité ainsi que de la longévité de ce groupe légendaire.
    A travers les 150 pages de cet opus divisé en sept chapitres, Randy Donny nous fait revivre « l’esprit de mai 72 » qui a été à l’origine de la formation du groupe, les origines de chacun de ses membres, les hauts et les bas par lesquels le combo est passé, pour en arriver à là où il en est actuellement, c’est-à-dire, à la veille de se produire dans la plus mythique des salles de concerts au monde, l’Olympia.
Cet ouvrage « est tout sauf complet et définitif », écrit l’auteur comme pour se disculper d’avoir écrit sur ces superstars ainsi que d’avoir soulevé un peu du secret de leur intimité, les ramenant au rang du citoyen lambda qu’ils ne sont et ne seront plus jamais.

Randria N.
Publié dans "Madagascar Tribune" du 21/05/07

10/05/2007

J’ai quitté « Les Nouvelles »

La blogosphère est un espace de liberté. Et de convivialité. Afin de répondre à certaines interrogations, j’ai décidé de dire ici les raisons de mon départ du journal « Les Nouvelles » pour d’autres horizons. Confessions intimes.

Le 25 avril 2007, j’ai quitté « Les Nouvelles » où j’étais co-rédacteur en chef, membre du troïka du comité de rédaction. La raison est toute simple : il y avait un litige que je n’ai même pas essayé d’arranger pour la simple et bonne raison que cela fait des mois que je prépare ma sortie. Je n’étais plus à l’aise car l’esprit du journal ne me plaisait plus avec une ligne éditoriale qui a bifurqué vers une pravdaïsation.

Ceci dit, j’ai connu d’excellents moments aux « Nouvelles » que j’ai rejoint à sa fondation, en février 2004. J’ai alors quitté « L’Express de Madagascar », où je tournais en rond, pour un nouveau challenge : un nouveau quotidien. Arrivé aux « Nouvelles », je me suis vite imposé en devenant rédacteur en chef adjoint, à l’époque où le chef était Christian Chadefaux, Français de peau mais Malgache de cœur. Par la suite, Ultima Média, l’éditrice des « Nouvelles » et de son faux jumeau « Taratra », décide de créer un autre quotidien, people, « Le Courrier ». On me propose d’en être le rédacteur en chef. J’ai accepté car, selon ce que j’ai dit aux propriétaires, texto : « je sais que vous allez le faire avec ou sans moi ; alors autant le faire avec moi ».

C’était une grande ambiance. « Le Courrier » était le desk idéal. On était libre de faire le journal sans aucune pression. On s’est beaucoup amusé. Mon anecdote préférée est la venue, au journal, d’une délégation de parlementaires et de notables Tim pour protester contre un article qui met en cause la bonne moralité d’un maire. Ils étaient venus dans l’idée de nous secouer les puces. Il n’en sera rien. Mieux : ils sont revenus avec du whisky et du snack à gogo et on a fait la fête au desk. La liberté de ton du « Courrier » m’a valu de s’attirer la foudre des confrères, dont certains gardent une dent contre moi jusqu’à présent, surtout lorsque j’ai accepté de publier des articles concernant des scandale, généralement de mœurs, impliquant des journalistes. J’aimerais dire ici qu’à aucun moment, je n’ai obligé mes journalistes à écrire ou à publier des sujets qui ne les plaisaient pas. Ils partent à la chasse aux infos et me proposent le fruit de leurs collectes. C’est ainsi que, en assistant à des procès publics, un journaliste m’a emmené deux affaires de mœurs impliquant des journalistes. Pour moi, la nécessité d’informer passe avant une quelconque copinage. D’autant plus que ces infos ne viennent pas d’un paparazzi ni d’une confession privée : elles étaient recueillies dans le cadre d’une agora, devant une parterre de public. Elles ne relèvent donc pas d’un cadre privé, encore moins confidentiel. Après tout, on se permet bien de fustiger ce qui n’est pas correct dans la société, allant jusqu’à publier des ébats sexuels strictement privés ! Alors, il faut éviter de traîner des casseroles, surtout si l’on a une notoriété publique. On ne peut pas dire ce qui ne va pas chez les autres si l’on n’est même pas propre chez soi. Le jour où j’aurais des procès publics, pour une affaire de mœurs ou pas, je ne m'offusquerai pas si la presse en parle. Par contre, ma vie privée, tant qu’elle reste dans un cadre strictement personnel, ne doit faire l’objet d’aucune intrusion étrangère. C’est ma conception de l’information. On est libre de la partager ou pas.

Après l’expulsion de Christian Chadefaux, en mars 2006, en raison de ses écrits pas toujours tendres envers le régime Ravalomanana, « Le Courrier » était fusionné avec « Les Nouvelles », rubriques et personnel compris. Je me retrouve donc dans le Comité de rédaction des « Nouvelles ». C’est moi-même qui a demandé personnellement l’intégration de Renaud Rianasoa Raharijaona au sein du comité. Je tiens à le dire pour éviter tout malentendu, surtout concernant sa fulgurante promotion. Renaud a commencé aux « Nouvelles » à 21 ans et alors qu’il était encore étudiant, en 2004. J’ai tout de suite repéré en lui un bon élément. Quand Chadefaux a demandé mon avis si on doit l’embaucher ou pas, j’ai dit oui, sans hésiter. Chadefaux était «expulsable » car étranger. Moi, on ne peut que fermer ma gueule. Cela ne tardera pas à arriver, en octobre 2006, peu avant la présidentielle, où on m’interdit d’édito après un article sur l’avion que Ravalomanana a acheté pour faire campagne. Je trouve scandaleux que la Jirama doit supplier la Banque Mondiale pour avoir un crédit de 5 millions de dollars alors que, finalement, on peut trouver cet argent à Madagascar même, si chacun veut bien y mettre de la bonne volonté. Sinon, comment expliquer que l’on a réussi à trouver 2 millions d’euros en un temps record pour acheter un avion qui servira juste à semer des promesses d’abondance à des gens dont les trois quart vivent avec 1 dollar par jour ? « Il y a des colères saines », comme disait Ségolène Royal.

Peu de temps auparavant, dans la semaine du 11 septembre, je me suis déjà fait taper sur les doigts après l’édito « Silence, on tue ! », que l’on peut retrouver sur mon blog. J’ai réussi des messages de félicitations de la part de mes lecteurs. Mais l’ambassade des Etats-Unis a protesté et la direction a jugé bon de l’appuyer en disant qu’il ne fallait pas le publier dans la semaine du 11 septembre où le peuple américain se remémore une blessure importante dans son histoire. J’aime les Etats-Unis. Comme la majorité des gosses des pays en développement, et même d’ailleurs, de surcroît grand fan de rock’n roll, j’ai toujours idéalisé « l’Amérique ». Mais pas au point de rester muet devant ses dérives. Et le souvenir du 11 septembre était le moment idéal pour lui faire bien comprendre, sans être islamiste ni partager les idées d’Al-Qaïda, que ce qui arrive personnellement aux Etats-Unis est rien par rapport à la souffrance d’autres peuples en raison de ce que les Américains font. J’étais agréablement surpris quand, quelques minute après sa victoire, Nicolas Sarkozy s’est adressé à Washington en ces termes : « j’estime que le peuple américain est suffisamment grand pour ne pas faire obstacle à la lutte contre le changement climatique dont l’enjeu concerne l’avenir de l’humanité ».

Finalement, l’expulsion de Chadefaux, le scandale autour d’une caricature de Ramafa sur Koffi Annan et qui a provoqué la colère du président Ravalomanana, provoquant la démission du directeur de publication de « Les Nouvelles », ainsi que les intérêts personnels des propriétaires, tout cela en s’additionnant ont conduit à un changement de la ligne éditoriale des « Nouvelles ». La consigne était alors de ne plus faire des vagues. « Ce n’est pas notre rôle de chercher la vérité, on laisse cela à ‘ La Gazette ’ », a-t-on entendu dire lors d’une conf’red ! En tant que journaliste, je ne peux m’aligner sur cette position. Depuis, je me suis mis à préparer mon départ.

En janvier 2007, un chef d’entreprise et ami achète une station de télé. J’ai toujours rêvé du petit écran où l’on peut montrer ce que les écrits n’arrivent toujours pas à exprimer. J’ai décidé de le rejoindre. D’autant plus que le jour de mon anniversaire, un autre problème survient. Le fils de la chanteuse Sheila a protesté contre un article sur sa personne. Il ne conteste pas la vérité des écrits, basés sur son livre autobiographique et qui a fait le tour de la presse mondiale. Il déplore seulement le fait que l’on en parle à un moment où il veut s’établir à Madagascar ! Il a fait lui-même des révélations personnelles sur sa vie, a permis à la presse étrangère d’en parler, mais défend aux Malgaches le droit de le savoir. La direction du journal a jugé bon de s’aligner sur sa position et m’a convoqué pour s’expliquer. La veille, j’ai bouclé mon accord avec la station de télé. Je n’ai donc rien dit, en plus de ce que j’ai déjà écrit préalablement, pour me défendre. Peut-on licencier quelqu’un qui est déjà sur le point de partir ?  Je projetais de quitter « Les Nouvelles » après mon retour de Paris, en juin. Cette affaire a précipité les choses. Tant pis, je n'aurais pas à faire valoir une clause de conscience. Mais tant mieux car j'étouffais. « Merci de m’avoir délivré d’un fardeau qui commence à me peser », ai-je simplement dit à mon Directeur général avant de quitter la salle.

Je ne crache pas sur la main qui m’a nourri. Par honnêteté, et parce que je voulais que le journal continue malgré tout, je n’ai rien dit à la rédaction de mon départ, sauf aux deux autres membres du comité, la veille du 25 avril. J’ai laissé à la direction le soin de dire ce qu’elle veut, pour ne décourager personne.

Je suis journaliste. Je m’efforce toujours d’apporter ma contribution au développement de mon pays, voire du monde, à travers mon travail. Ce qui implique que je ne peux rester silencieux devant l’injustice et devenir complice de dérives qui peuvent être fatales pour l’avenir de chacun. J’ai mes idéaux. Ils ne souffrent d’aucun compromis.

Randy Donny     

 

"La Gazette de la Grande Ile" a parlé de mon départ dans sa livraison du samedi 12 mai 2007, p. 3. L'article est basé sur ce que j'ai ci-dessus écrit. J'assume tout, mais je tiens à préciser que je n'ai envoyé un quelconque communiqué à la presse.medium_1268lagazette.jpg  

"La Gazette de la Grande Ile" a sorti un autre article, le jeudi 24 mai 2007 en p. 3, pour dire que j'ai alerté la presse par un mail du 9 mai 2007. J'estime qu'il y a un distingo à faire entre envoyer des mails à des confrères et amis dans un but purement privé pour leur dire de visiter mon blog où j'expliquerai à ceux qui s'interrogent les raisons de mon départ, "quand j'aurai un peu plus de temps pour m'asseoir devant un ordy" (sic) et une invitation à écrire un article. Je respecte la longue expérience des journalistes de "La Gazette de la Grande Ile" qui, je l'espère, sont de bonne foi et les remercie de s'être alerté après mes "confessions intimes" sur mon blog. C'était une réaction naturelle pour des gens qui ont "l'instinct de l'information", comme disait Patrick Poivre d'Arvor. En tout cas, c'était sympa. Surtout en ce moment où des nuage noirs planent sur la profession. Ceci dit, je ne souhaite pas polémiquer sur un sujet qui n'en a pas besoin. Pour moi donc, cette affaire, qui n'en est pas une, est close et il n'y a pas de raison d'en faire tout un plat. 

23/04/2007

Malalatiana, conceptrice d’un blog libertin en malgache, explique sa motivation

"Gasy tia vetaveta", vous connaissez ? Et pourtant, c'est le blog malgache le plus visité du moment. Ouvert en mars 2007 par une certaine Malalatiana Rakotobe, 26 ans, mariée et mère de deux enfants, il enregistre déjà plus de 45.000 vre m'abstenir de commentaires. Si cela vous tente, faites un tour au http://gasy-tia-vetaveta.blogg.org ou lisez cette interview exclusive de la hard blogueuse. Et ce n'est pas une blague.
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* Les Nouvelles : Pourquoi un blog libertin destiné aux Malgaches?  

- Malalatiana R. Au départ, nous avons lu et participé à des forums sur la sexualité malgache. A partir de ce constat, nous avons remarqué que bon nombre de Malgaches ont vraiment envie de voir, ou même d'avoir, un site malgache consacré à la sexualité -avec photos et/ou vidéos. Après avoir recherché sur le net l'existence d'un tel site, nous n’en avons répertorié que  2 ou 3.  C'est de là qu'est partie l'idée de la création du blog. Pourquoi la sexualité ? Simplement, on aime cela comme bon nombre de Malgaches.

* En tant que Malgache, qu'avez-vous à répondre sur les questions de moralité et de valeur culturelle?

- Tout le monde a son point de vue sur la moralité et la valeur culturelle. Le fait est qu'il y a des Malgaches qui désirent exprimer leur sexualité autrement. Par exemple, le voyeurisme et l'exhibitionnisme ont toujours fait partie du quotidien de beaucoup de Malgaches (écoutez « Baomijijy » de Lolo sy ny Tariny). Nous avons seulement créé un support pour regrouper les photos afin que les amateurs et amatrices puissent laisser libre cours à leur passion.

* Si ce n'est pas  un blog destiné à la promotion du tourisme sexuel, comment avez-vous sélectionné les photos?

- Nous n'avons nullement l'intention de promouvoir ce genre de tourisme. La preuve : nous avons rédigé nos textes à 95% en malgache, -le blog est principalement destiné aux Malgaches. En outre, le tourisme sexuel à Madagascar a existé bien avant la création de ce blog. Et que dire alors des vidéoclips de certains artistes qui frôlent l'exhibition et la provocation. En ce qui concerne les photos, ce sont des contributions de nos lecteurs, de nos amis (es), et de nous-mêmes. La sélection porte uniquement sur l'âge de l'intéressé(e) et de son consentement avec une lettre dûment signée.

*Qui vous dit que les personnes qui proposent les photos sur le blog ne sont pas des prostituées?   

- Ecoutez ! Nous ne sommes ni agence de rencontre, ni agence matrimoniale, ni agence d’escorte. Les adresses des personnes posant sur les photos restent confidentielles et ne sont pas divulguées. Le but principal est de permettre aux Malgaches "majeurs et intéressés" de contempler la beauté de leurs compatriotes sans avoir recours au voyeurisme traditionnel.

* Et si on vous accuse de proxénétisme …?

-Comment ça de proxénétisme ? Vous savez, nous ne recevons pas d'argent de ce site. Au contraire, nous dépensons une somme énorme pour sa mise à jour (connexion internet, téléphone, ...) et y passons aussi beaucoup de temps. Nous pouvons stopper ce site tout de suite si nous le voulons, mais nous ne souhaitons pas laisser tomber nos fidèles visiteurs qui se comptent par milliers tous les jours.

* Vous exposez vos photos personnelles sur le site, qu’est-ce que vous diriez, si on filmait vos ébats sexuels et, plus tard, le film serait distribué sur le marché local ?

- Nous avons déjà pensé à ajouter des séquences vidéo à notre site. Néanmoins après mûres réflexions, nous hésitons encore. La raison est simple. Les CD pirates vont se régaler et feront profit sur notre dos et celui de nos visiteurs qui ont contribué.  En plus, une majorité des connexions internet locales sont à bas débit et ne sont pas intéressantes pour la lecture vidéo.

* Si on vous propose un film pornographique, est- ce que vous accepteriez d'y jouer, si ce n'est pas déjà le cas? -Je ne suis pas une actrice de porno, est- ce que vous accepteriez d'y jouer, si ce n'est pas déjà le cas ?

- Je ne suis pas une actrice de porno, mais cela ne nous empêche pas (mon mari et moi) de filmer nos ébats sexuels. Mais de là à tourner un film pornographique, loin de moi l'idée. 

Propos recueillis par

Vavah Rakotoarivonjy

Publié dans "Les Nouvelles" du jeudi du 19 avril 2007, p. 12   http://www.les-nouvelles.com 

podcast

20/04/2007

Les p'tits trous de Paul Wolfowitz

Voici la transcription partielle de la conférence de presse, donné le 12 avril 2007 à Washington D. C., par le président de la Banque Mondiale, Paul Wolfowitz, ancien numéro 2 du Pentagone. Il y donne sa version de l'affaire de népotisme qui met à mal sa place au sen de l'institution :la promotion et de l'augmentation de salaire anormales qu'il avait imposées, en 2005, en faveur d'une salariée de la Banque, Shaha Ali Riza, par ailleurs sa compagne. En outre, un autre scandale Riza vient d'éclater : bien que salariée de la Banque, sa compagne avait obtenu en 2003 une mission en Irak à la demande du Pentagone dont il était alors le numéro deux. Cette confusion des genres constitue une nouvelle violation des règles de la Banque. La Staff Association, le syndicat maison, a demandé sa démission. Le conseil d'administration est, sur le papier, majoritairement hostile à M. Wolfowitz, mais hésitent à demander sa tête. Les seuls qui semblent partisans de son maintien sont les administrateurs représentants les Etats-Unis, le Canada, le Japon et l'A. Quoi qu'il en soit, tout ceci assombrit l'image d'une institution qui veut promouvoir la lutte contre le corrpution et la bonne gouvernance dans ses actions.

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Photo : Décidémment, la bande à Bush sont des clowns. Des méchants clowns. En visitant une mosquée turque, le dimanche 28 janvier 2007, Paul Wolfowitz a montré des chaussettes trouées. Et dire que ce gars-là gagne 320 000 dollars par an ! 

Président Wolfowitz : Permettez-moi de commencer en disant simplement quelques mots sur le sujet qui, je le sais, est dans tous les esprits. Il y a deux ans, lorsque je suis arrivé à la Banque, j’ai soulevé la question d’un conflit d’intérêt potentiel et demandé à me faire récuser du dossier. J’ai porté la question devant le Comité d’éthique et, suite à des discussions approfondies que j’ai eues avec son Président, le Comité a émis l’avis qu’il convenait de promouvoir et de transférer Mme Shaha Riza.
J’ai entrepris en toute bonne foi d’appliquer cet avis tel que je le concevais, et ce de manière à prendre en charge le règlement d’un problème qui était à mon sens susceptible de faire du tort à l’institution. Avec le recul, j’aimerais m’être fié à mon instinct initial et m’être tenu à l'écart des négociations. J’ai fait une erreur, et je le regrette.
Mais permettez-moi aussi de demander un peu de compréhension. Non seulement cela constituait un douloureux dilemme personnel, mais j’ai dû y faire face alors que j’arrivais juste dans cette institution et que j’essayais d’avancer en territoire inconnu. La situation était exceptionnelle et sans précédent. Il s’agissait d’une réaffectation involontaire, et j’ai estimé qu’un risque juridique se posait si cela n’était pas réglé par consentement mutuel. J’assume l’entière responsabilité des détails de ce dossier. Je n’ai pas cherché à cacher ce que j’ai fait, ni rejeté la responsabilité sur qui que ce soit.
J’ai rencontré le Conseil ce matin, et je lui ai proposé qu’il établisse un mécanisme quelconque pour déterminer si l’accord conclu constituait une issue raisonnable. J’accepterai toute solution qu’il proposera (...)

Question : Bonjour. Fernando Supra Pinto de « TVGlobo », Brésil.Si le Conseil décide de vous décharger de vos fonctions, comment évaluerez-vous cet épisode de votre mandat à la Banque mondiale ?Président Wolfowitz : Les membres du Conseil délibèrent actuellement sur cette question, et je ne vais pas anticiper sur les délibérations en spéculant sur leurs conclusions.

Président Wolfowitz : Je vous ai donné mon avis sur la question, et je vous ai dit ce que je leur avais proposé, et nous allons devoir attendre de voir ce qu’ils ont à dire (...)                                                                                                                       

Question : Corbit Daily, de « Thompson Financial News ». Monsieur le président Wolfowitz, dans votre déclaration préliminaire, vous avez dit que vous demandiez à être jugé sur ce que vous faites maintenant. Je me demandais ce que vous aimeriez répondre à vos critiques selon lesquels vous êtes en train de faire de la Banque mondiale un outil du Gouvernement américain, et vous faites preuve de favoritisme en matière d’aide au développement.                 

Président Wolfowitz : Je n’ai encore vu aucune preuve de cela, franchement. Ce que je veux dire, c’est que nous agissons en matière d’aide au développement comme cela se faisait avant que je n’arrive ici. Les fonds de l’IDA sont attribués sur la base de son système d’allocation fondé sur les performances, dont certains diront peut-être qu’il est trop rigide, mais qui est un système très objectif. Nous ne faisons pas de favoritisme à l’égard de qui que ce soit. Nous essayons d’affecter des ressources là où elles font le plus de bien pour la réduction de la pauvreté, et nous essayons de les acheminer plus rapidement et en les assortissant de meilleurs dispositifs de sauvegarde.Je pense qu’il s’agit de renforcer l’accent qui a commencé, à vrai dire, à être mis du temps de mon prédécesseur sur le concept selon lequel la gouvernance et la corruption font partie intrinsèque du processus. Et, franchement, je pense que les États-Unis et les autres pays développés sont tenus de faire plus, et pas seulement de montrer du doigt les pays pauvres et de dire que la corruption est leur problème. Si ceux qui volent des avoirs à ces pays les placent dans des banques américaines, ou des banques européennes, ou ailleurs dans les pays développés, il appartient aux pays développés d’aider ces pays à recouvrer leurs avoirs. Enfin, et je pense avoir été très clair sur ce point, toute l’aide au développement que nous pouvons fournir et tout ce que font les pays eux-mêmes pour accroître la production auront des retombées bénéfiques bien moindres sur les pauvres s’ils n’ont pas d’endroits où vendre leurs produits. Et je pense que les subventions agricoles, en particulier aux États-Unis de même qu’en Europe et au Japon, sont un scandale — je l’ai dit. Je pense qu’elles profitent aux riches au détriment des pauvres, et cela n’est pas un point de vue américain : c’est mon point de vue à moi, en tant que responsable d’une institution dont la responsabilité majeure est à l’égard des pauvres.(…)

Question : Jose Esquivel du magazine « Proceso », Mexique.
Ma question a trait à la corruption. En tant que personne aux avant-postes du combat contre la corruption et le favoritisme, la question que je veux vous poser est la suivante : Quel va être votre conseil à l’intention du ministre mexicain des Finances, que vous connaissez très bien, et qui n’a pas dit précisément aux Mexicains et aux médias mexicains s’il va mener une enquête sur ses prédécesseurs, ou qui a été impliqué dans ce scandale durant son mandat, comme quoi il a favorisé beaucoup de personnes et beaucoup de gens proches de lui, surtout des parents proches de gens qui travaillaient à ses côtés. Quel sera votre conseil à l’intention des Mexicains — et beaucoup de gens dans les pays pauvres estiment que les dirigeants ne disent jamais rien quand le ministre des Finances est impliqué dans une enquête,et ce n’est pas juste. Que dites-vous au peuple mexicain ?

Président Wolfowitz : Je ne suis pas au courant de l’affaire que vous décrivez, et je ne peux donc pas faire de commentaire sur ses aspects détaillés. Ce que je pense, c’est qu’il y a un solide principe général : s’il y a un problème, traitez-le de manière transparente, révélez tout ce que vous savez, et déterminez quels sont les remèdes appropriés. Je crois qu’on peut vraiment dire avec certitude que la transparence est l’élément primordial, la priorité absolue, en l’occurrence, pour assurer une bonne gouvernance et lutter contre la corruption.

Question : J’ai deux questions : envisagez-vous d’une manière ou d’une autre de démissionner de votre poste ?
Et, deuxièmement, au sujet du Conseil qui délibère aujourd’hui : ses délibérations sont-elles axées sur votre renvoi, ou considère-t-il toute une série de solutions, et quelles sont ces solutions, s’il vous plaît ?

Président Wolfowitz : Comme je l’ai dit en réponse à la question précédente, je ne vais pas spéculer sur ce que va décider le Conseil. Je leur ai fait clairement savoir, et je vous ai fait clairement savoir, que j’ai essayé de déterminer ce qui était raisonnable dans des circonstances sans précédent et difficiles. Et s’ils arrivent à une quelconque conclusion établissant si oui ou non c’est raisonnable, je me rangerai aux solutions, quelles qu’elles soient, qui sont disponibles en l’occurrence.
Cela n’a constitué en aucune façon une tentative pour protéger un intérêt personnel. Ce que j’ai cherché à faire, c’était de résoudre un problème qui, à mon avis, présentait un risque réel pour l’institution, et ce que je regrette vraiment, c’est de ne pas avoir entrepris plus délibérément de me tenir à l’écart. Je tiens à le dire clairement : je n’ai jamais cherché de mon plein gré à être mêlé à cela.

Question : Simon Cox, du magazine « The Economist ».Avez-vous craint que Mme Riza n’intente un procès contre l’institution si elle n’était pas satisfaite de l’arrangement qu’elle obtiendrait ?

Président Wolfowitz : Pardon ?

Question : Vous avez mentionné le risque juridique posé à l’institution. Avez-vous craint que Mme Riza n’intente un procès contre la Banque mondiale si elle n’obtenait pas l’arrangement qui lui convenait ?

Président Wolfowitz : Je pense que ce serait pour moi spéculer et préjuger de ce qu’il appartient au Conseil de déterminer, ou d’établir un mécanisme pour déterminer. Mais quand on se trouve en territoire inconnu et qu’on impose une solution involontaire à des membres du personnel, il y a des risques. Cela ne fait absolument pas de doute : il y a des risques.

Question : Barry Wood, « Voice of America ».Monsieur Wolfowitz, est-ce que la Banque n’a pas cédé en Afrique l’initiative en matière de lutte contre le VIH/SIDA à la Fondation Gates ? Et comment voyez-vous l’impact de l’approche qui est celle de la Fondation Gates sur les opérations de la Banque ?

Président Wolfowitz : Vous savez, l’idée que nous avons cédé l’initiative à quelqu’un d’autre laisse penser en quelque sorte que nous sommes en concurrence avec Microsoft. Ce n’est pas le cas. Nous sommes engagés dans le même domaine d’activité, et le fait pour la Fondation Gates d’être en première ligne de la lutte contre le VIH/SIDA est quelque chose de merveilleux, et l’une des choses que cela tend à vouloir dire, c’est que les pays veulent voir la Banque répondre à certains des besoins auxquels ne répond pas la Fondation Gates. En fait, on a aussi sous les yeux des exemples de coopération à mon sens très fructueux, par exemple pour la lutte contre le paludisme. Nous menons certains efforts conjoints avec la Fondation Gates en Zambie.
Et cela renvoie au point concernant l’architecture de l’aide et au fait que ces nouveaux donateurs comblent actuellement des vides très importants, ce dont il y a lieu de se féliciter. Je pense qu’un des aspects très importants sur lesquels cette institution doit se concentrer lorsqu’il s’agit de santé, c’est celui consistant à soutenir les systèmes de santé globaux des pays. Vous savez, si on se concentre trop sur une seule maladie, on peut fournir énormément de médicaments contre le sida mais on n’aura peut-être pas le courant pour faire marcher les réfrigérateurs permettant de conserver ces médicaments, ou on n’aura peut-être pas les autres médicaments pour d’autres maladies, ceux qui maintiennent les gens en meilleure santé et, de ce fait, moins sujets aux maladies qui sont généralement la cause voisine de décès des suites du sida.
Donc, pour en revenir à votre question : non, je ne considère pas cela du tout comme un problème. Je le considère dans le contexte de ce problème d’architecture de l’aide, à savoir où devons-nous faire jouer notre avantage comparatif, et où devons-nous engager nos fonds.

Question : Scheherazade Daneshkhu, le « Financial Times ».Monsieur Wolfowitz, vous avez fait de la bonne gouvernance le thème phare de votre présidence à la Banque mondiale et, au vu de votre déclaration de ce matin, qu’avez-vous à dire à ceux qui disent que… qui ne vont pas voir là des fautes d’ordre personnel mais une sérieuse erreur de gouvernance d’entreprise ? Et, à cet égard, n’avez-vous pas le sentiment que, indépendamment de ce que décidera le Conseil, votre crédibilité et votre aptitude à vous acquitter de vos fonctions sont compromises ?

Président Wolfowitz : Voyons ce que le Conseil décide avant que je ne me prononce sur ce que le Conseil aura décidé, mais je peux vous dire quelque chose à propos de ce que j’ai fait moi-même. Je n’ai pas cherché de mon plein gré à être mêlé à cela. Je n’y ai pas été mêlé pour de quelconques raisons personnelles, mais plutôt pour régler quelque chose qui présentait à mes yeux un risque d’ordre institutionnel. Je n’ai rien caché de ce que j’ai fait et, comme je l’ai dit, je suis prêt à accepter toute solution que le Conseil entend proposer.

Question : Monsieur Wolfowitz, pourriez-vous dire quelque chose au sujet des plaintes émanant de membres du personnel de la Banque mondiale, de niveau cadre, qui disent que vous vous êtes trop abrité derrière un petit groupe de conseillers — le nom Robin Cleveland semble être énormément cité, et Suzanne Folsom parfois aussi —, et que vous n’avez pas consulté ou écouté l’avis des cadres chevronnés ?

Président Wolfowitz : Permettez-moi de dire, tout d’abord, qu’il y a un point que je peux accepter comme ayant une certaine validité, à savoir que je suis arrivé ici comme le ferait n’importe quel autre PDG, ayant besoin de gens que je connaissais déjà. J’en ai fait venir deux — parfois, c’est présenté comme si c’était une armée de transfuges de l’administration Bush —, à savoir Robin Cleveland et Kevin Kellems. Suzanne Folsom était déjà ici du temps de Monsieur Wolfensohn, et elle s’occupe d’une partie de cette institution de son côté. Elle ne fait en aucun cas partie de mes propres services.
Mais j’ai entendu les préoccupations exprimées par des membres du Conseil, des membres du personnel, selon lesquelles cela va bien au début, mais le rôle de mes deux conseillers a besoin d’être plus structuré. Et je suis de fait d’accord là-dessus, et je vais trouver un moyen de mieux les insérer dans la structure en place.
Cela étant dit, permettez-moi de dire aussi que je trouve cette critique un peu usée. Ce que je veux dire, c’est que j’ai fait venir un Néo-zélandais et un Salvadorien comme directeurs généraux, et que je ne connaissais ni l’un ni l’autre avant de venir ici. J’ai recruté à l’extérieur un directeur financier italien, un vice-président exécutif suédois pour la SFI, un premier vice-président jordanien pour les relations extérieures, que je ne connaissais pas avant, et une ancienne ministre des affaires étrangères espagnole comme conseiller juridique.Et encore, plus récemment, deux autres nominations dont je me félicite particulièrement : deux Africaines, l’ex-ministre de la Santé du Botswana et directrice générale adjointe de l’OMS, Joy Phumaphi, qui est notre nouveau vice-président pour le développement humain — une femme exceptionnelle —, et prochainement comme nouveau vice-président pour l’Afrique, la ministre de l’Éducation nigériane, Obiageli Ezekwesili.Et presque toutes ces personnes sont non seulement, bien évidemment, des gens qui ne viennent pas de l’administration Bush, mais en majorité des gens que je ne connaissais pas avant. Mais ce qui compte surtout pour moi, c’est que j’ai fait la connaissance d’énormément de membres formidables du personnel. J’ai recruté comme chef de mes services Leticia Obeng, qui est une cadre de la Banque originaire du Ghana ; son adjoint, Auguste Kwane, un autre employé fantastique de la Banque, est de la Côte d’Ivoire. Et je pourrais continuer encore longtemps. Ça commence à devenir un peu ennuyeux, mais ce que je trouve quelque peu surprenant, c’est que je puisse encore être entouré de ces deux personnes qui tiennent tous les autres gens à l’écart de moi : c’est tout simplement inexact. Mais j’accepte, comme je l’ai dit au début, l’observation comme quoi le moment est venu de mettre au clair la structure et les liens.

Question : Kathy Shockwood, « National Public Radio ».Y aura-t-il des changements, ou y a-t-il eu des changements, au niveau des politiques de la Banque en matière d’hygiène de la reproduction et de planning familial ?

Président Wolfowitz : Absolument pas. J’ai lu des rumeurs à ce sujet, et je tiens à être très clair. Notre politique n’a pas changé. Nous avons une nouvelle stratégie en matière de santé que nous allons présenter au Conseil et qui, je le crois, est très claire à ce sujet, et je tiens, personnellement, à ce que ce soit clair : je pense que l’hygiène de la reproduction est absolument cruciale pour ce qui, je n’ai eu de cesse de le répéter, est un élément essentiel de l’ordre du jour du développement, à savoir faire en sorte que les femmes puissent avoir une contribution égale à celle des hommes ; et que des femmes en bonne santé, des femmes qui se sont mariées à un âge raisonnable ou qui ont eu un nombre d’enfants raisonnable, des enfants qu’elles ont pu maintenir en bonne santé, non seulement prennent mieux soin de leurs filles mais prennent mieux soin de leurs garçons et apportent une meilleure contribution à la société dans son ensemble. C’est une question de développement. La politique de cette institution, je le pense, était très claire avant que je n’arrive ici, et elle restera très claire.

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18/04/2007

« Fils de » retrouve une seconde vie à Madagascar

medium_Sheila_Ringo_et_Ludovic_Chancel.jpgPendant longtemps, Ludovic Chancel avait le sentiment de n’être pas lui-même, juste le fils de deux stars qui se sont mariées pour le meilleur et non pour le pire. Très vite confronté aux tensions familiales (Sheila et Ringo se sont séparés quelque temps après sa naissance, le 7 avril 1975) et à la pression médiatique, Ludovic tombe dans l’alcool et la drogue. « Maudit public, foutus fans ! A cette époque, je les déteste tous en bloc. Ils me volent ma mère, elle les préfère à moi, voilà ce que je pense. Sur un simple coup de fil, elle est prête à passer trois heures dans un hôpital pour réconforter un petit malade qui ne rêve que d'elle. En revanche, il lui est très difficile, voire impossible, d'en faire autant pour son propre fils... », déclare-t-il.
En 2000, un accident de scooter lui remet les idées en place. Il décide alors d’écrire un livre sur sa vie, « Fils de ». Il y parle de sa bisexualité, de sa dépendance à la cocaïne qui l'a mené à la prostitution, son mariage raté et sa paternité non désirée. Son image de mauvais garçon lui colle à la peau. Il cherche à s'en défaire. « J’ai eu l’impression, en écrivant ce livre, de suivre la plus grande des thérapies que j’aie jamais osé entreprendre », confie-t-il. Après une telle thérapie, Madagascar est tout trouvé pour une convalescence. Finalement, Ludovic en tombe amoureux au point d’y refaire sa vie et sortir de l'ombre de sa mère avec qui il s’est manifestement réconcilié. Un happy end qui mérite un autre livre.

Randy D.  

Publié dans "Les Nouvelles" du mardi 17 avril 2007, p. 12 http://www.les-nouvelles.com

1065588813.jpgEn juin 2007, "France-dimanche" a publié la romance du fils de Sheila avec la métisse malgache en deux épisodes. Ici, la couverture du numéro qui a publié le premier article. L'info a été alors noyé par l'actualité sur la mort de Jean-Claude Brialy. J'étais à Paris à l'époque et j'ai assisté à la sortie du cercueil de l'église où les stars se pressaient. J'avais une vue de choix : la fenêtre d'une amie donnait en face de l'église.

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